Passioniste de Polynésie

ENSEIGNEMENT 13: La vie d’après…

Ame croix

Introduction

Le titre de l’enseignement d’aujourd’hui a de quoi nous intriguer… Pourtant, depuis toujours l’Homme cherche a trouver des réponses à cette question cruciale : qu’y a-t-il après la mort ?  Ou, tout simplement : Y a-t-il une vie après la mort ?

La mort et ce qui se passe après elle, angoisse l’humanité depuis ses origines. En général, l’homme a toujours admis le fait que la vie ne s’arrête pas avec la mort. Ce n’est que dans les deux ou trois derniers siècles qu’on a vu apparaître l’athéisme avec son idéologie angoissante d’un retour au néant après la vie sur Terre.

Pour nous chrétien, il n’y a qu’une seule et vraie réponse à la question. C’est Jésus qui nous l’a donnée : depuis la Mort et la Résurrection de Jésus, la mort est morte et elle n’est plus une absurde fatalité, mais bien plutôt un passage vers une vie complètement nouvelle et éternelle : Une naissance à la Vraie Vie !

En ce qui nous concerne, nous avons choisi d’aborder le sujet de la vie d’après sous deux angles :

  • La Vie, après la vie sur Terre (donc après le passage de la mort) : C’est ici que nous traiterons de la Vie Eternelle, de ses réalités et de ses implications.
  • La vie, après les refuges : nous considèrerons dans cette section la question de la Terre nouvelle (Terre promise), celle du passage du monde ancien au Monde Nouveau.

Un tel sujet est très vaste et complexe, car plein d’inconnue : nous ne pouvons le considérer qu’avec le regard de l’espérance et de la foi chrétienne.

 

  1. La Vie après la vie

Il serait hasardeux, voir téméraire d’évoquer la question de la Vie après la vie sans nous référer directement à ce que l’Eglise nous en dit. C’est pour cela que nous allons « voyager » un moment à travers le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC)

  1. " JE CROIS A LA VIE ETERNELLE "

A chaque fois que nous reprenons le Credo nous affirmons : « Je crois en la vie éternelle » :

1020 : Le chrétien qui unit sa propre mort à celle de Jésus voit la mort comme une venue vers Lui et une entrée dans la vie éternelle. Lorsque l’Église a, pour la dernière fois, dit les paroles de pardon de l’absolution du Christ sur le chrétien mourant, l’a scellé pour la dernière fois d’une onction fortifiante et lui a donné le Christ dans le viatique comme nourriture pour le voyage, elle lui parle avec une douce assurance :

"Quitte ce monde, âme chrétienne, au nom du Père Tout-Puissant qui t’a créé, au nom de Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour toi, au nom du Saint-Esprit qui a été répandu en toi. Prends ta place aujourd’hui dans la paix, et fixe ta demeure avec Dieu dans la sainte Sion, avec la Vierge Marie, la Mère de Dieu, avec saint Joseph, les anges et tous les saints de Dieu (...). Retourne auprès de ton Créateur qui t’a formé de la poussière du sol. Qu’à l’heure où ton âme sortira de ton corps, Marie, les anges et tous les saints se hâtent à ta rencontre (...). Que tu puisses voir ton Rédempteur face à face ... (OEx " Commendatio animæ ")."(CEC, Art 12)

« Le chrétien qui unit sa propre mort à celle de Jésus voit la mort comme une venue vers Lui et une entrée dans la vie éternelle » ° :

Par sa mort et sa résurrection, Jésus a réouvert pour nous le passage (fermé depuis la faute originelle) vers la Vie Eternelle.

  1. Le jugement particulier

1021 La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ (cf. 2 Tm 1, 9-10). Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 22) et la parole du Christ en Croix au bon larron (cf. Lc 23, 43), ainsi que d’autres textes du Nouveau Testament (cf. 2 Co 5, 8 ; Ph 1, 23 ; He 9, 27 ; 12, 23) parlent d’une destinée ultime de l’âme (cf. Mt 16, 26) qui peut être différente pour les unes et pour les autres.

C’est au cours de notre vie sur la Terre que nous préparons notre vie éternelle.

1022 Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Cc. Lyon : DS 857-858 ; Cc. Florence : DS 1304-1306 ; Cc. Trente : DS 1820), soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Benoît XII : DS 1000-1001 ; Jean XXII : DS 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII : DS 1002).

"Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour (S. Jean de la Croix, dichos 64"

  1. Le Ciel

1023 Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, et qui sont parfaitement purifiées, vivent pour toujours avec le Christ. Ils sont pour toujours semblables à Dieu, parce qu’ils le voient " tel qu’il est " (1 Jn 3, 2), face à face (cf. 1 Co 13, 12 ; Ap 22, 4) :

"De notre autorité apostolique nous définissons que, d’après la disposition générale de Dieu, les âmes de tous les saints (...) et de tous les autres fidèles morts après avoir reçu le saint Baptême du Christ, en qui il n’y a rien eu à purifier lorsqu’ils sont morts, (...) ou encore, s’il y a eu ou qu’il y a quelque chose à purifier, lorsque, après leur mort, elles auront achevé de le faire, (...) avant même la résurrection dans leur corps et le Jugement général, et cela depuis l’Ascension du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ au ciel, ont été, sont et seront au ciel, au Royaume des cieux et au Paradis céleste avec le Christ, admis dans la société des saints anges. Depuis la passion et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ, elles ont vu et voient l’essence divine d’une vision intuitive et même face à face, sans la médiation d’aucune créature (Benoît XII : DS 1000 ; cf. LG 49)."

Le passage évangélique du bon larron sert de base scripturale à cette affirmation de Benoit XII :

" [40] Mais l'autre, le reprenant, déclara : "Tu n'as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ![41] Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes ; mais lui n'a rien fait de mal."[42] Et il disait : "Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume."[43] Et il lui dit : "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis." Luc 23/40.43

 1024 Cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité, cette communion de vie et d’amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux est appelée " le Ciel ". Le ciel est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur suprême et définitif.

1025 Vivre au ciel c’est " être avec le Christ " (cf. Jn 14, 3 ; Ph 1, 23 ; 1 Th 4, 17). Les élus vivent " en Lui ", mais ils y gardent, mieux, ils y trouvent leur vraie identité, leur propre nom (cf. Ap 2, 17) :

"Car la vie c’est d’être avec le Christ : là où est le Christ, là est la vie, là est le royaume. (S. Ambroise, Luc. 10, 121: PL 15, 1834A)."

1026 Par sa mort et sa Résurrection Jésus-Christ nous a " ouvert " le ciel. La vie des bienheureux consiste dans la possession en plénitude des fruits de la rédemption opérée par le Christ qui associe à sa glorification céleste ceux qui ont cru en Lui et qui sont demeurés fidèles à sa volonté. Le ciel est la communauté bienheureuse de tous ceux qui sont parfaitement incorporés à Lui.

1027 Ce mystère de communion bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui sont dans le Christ dépasse toute compréhension et toute représentation. L’Écriture nous en parle en images : vie, lumière, paix, festin de noces, vin du royaume, maison du Père, Jérusalem céleste, paradis : " Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment " (1 Co 2, 9).

1028 A cause de sa transcendance, Dieu ne peut être vu tel qu’Il est que lorsqu’il ouvre lui-même son mystère à la contemplation immédiate de l’homme et qu’Il lui en donne la capacité. Cette contemplation de Dieu dans sa gloire céleste est appelée par l’Église " la vision béatifique " :

"Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur : être admis à voir Dieu, avoir l’honneur de participer aux joies du salut et de la lumière éternelle dans la compagnie du Christ le Seigneur ton Dieu, (...) jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des justes et des amis de Dieu, les joies de l’immortalité acquise (S. Cyprien, ep. 56, 10, 1 : PL 4, 357B)."

1029 Dans la gloire du ciel, les bienheureux continuent d’accomplir avec joie la volonté de Dieu par rapport aux autres hommes et à la création toute entière. Déjà ils règnent avec le Christ ; avec Lui " ils régneront pour les siècles des siècles " (Ap 22, 5 ; cf. Mt 25, 21. 23).

  1. La purification finale ou le Purgatoire

1030 Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel.

Ce n’est pas Dieu qui envoie l’âme au Purgatoire, mais c’est elle-même qui, se voyant en vérité devant la splendeur et la perfection de la Majesté Divine, choisit le chemin de cette ultime purification, nécessaire pour son entrée au Ciel.

 

1031 L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. L’Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence (cf. DS 1304) et de Trente (cf. DS 1820 ; 1580). La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture (par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7), parle d’un feu purificateur :

Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (S. Grégoire le Grand, dial. 4, 39)."

1032 Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : " Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché " (2 M 12, 46). Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (cf. DS 856 ;), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts :

"Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1, 5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux (S. Jean Chrysostome, hom. in 1 Cor. 41, 5 : PG 61, 361C)."

Les âmes du Purgatoire peuvent prier pour nous, qui sommes encore sur la Terre, mais ne peuvent plus prier pour elles-mêmes, d’où le devoir d’amour qui nous incombe ici-bas de prier pour elles.

  1. L’enfer

1033 Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui " (1 Jn 3, 15). Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer ".

1034 Jésus parle souvent de la " géhenne " du " feu qui ne s’éteint pas " (cf. Mt 5, 22. 29 ; 13, 42. 50 ; Mc 9, 43-48), réservé à ceux qui refusent jusqu’à la fin de leur vie de croire et de se convertir , et où peuvent être perdus à la fois l’âme et le corps (cf. Mt 10, 28). Jésus annonce en termes graves qu’il " enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d’iniquité (...), et les jetteront dans la fournaise ardente " (Mt 13, 41-42), et qu’il prononcera la condamnation : " Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel ! " (Mt 25, 41).

1035 L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu éternel " (cf. DS 76 ; 409 ; 411 ; 801 ; 858 ; 1002 ; 1351 ; 1575 ; SPF 12). La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire.

1036 Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l’Église au sujet de l’enfer sont un appel à la responsabilité avec laquelle l’homme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion : " Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent " (Mt 7, 13-14) :

Ignorants du jour et de l’heure, il faut que, suivant l’avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour mériter, quand s’achèvera le cours unique de notre vie terrestre, d’être admis avec lui aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu, au lieu d’être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés par l’ordre de Dieu vers le feu éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront les pleurs et les grincements de dents (LG 48). "

1037 Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567) ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin.

Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l’Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut " que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir " (2 P 3, 9) :

"Voici l’offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entière : dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus (MR, Canon Romain 88)."

  1. La résurrection des morts et le jugement dernier

1038 La résurrection de tous les morts, " des justes et des pécheurs " (Ac 24, 15), précédera le Jugement dernier. Ce sera " l’heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l’appel de la voix du Fils de l’Homme ; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation " (Jn 5, 28-29). Alors le Christ " viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges (...). Devant lui seront rassemblés toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche (...). Et ils s’en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle " (Mt 25, 31. 32. 46).

1039 C’est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu (cf. Jn 12, 49). Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre :

"Tout le mal que font les méchants est enregistré – et ils ne le savent pas. Le Jour où " Dieu ne se taira pas " (Ps 50, 3) (...) Il se tournera vers les mauvais : " J’avais, leur dira-t-il, placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le ciel à la droite de mon Père – mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes œuvres dans mon trésor : vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi " (S. Augustin, serm. 18, 4, 4 : PL 38, 130-131)."

1040 Le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connaît l’heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il prononcera alors sa parole définitive sur toute l’histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’œuvre de la création et de toute l’économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8, 6).

1041 Le message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes " le temps favorable, le temps du salut " (2 Co 6, 2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la " bienheureuse espérance " (Tt 2, 13) du retour du Seigneur qui " viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru " (2 Th 1, 10).

 

  1.  La vie terrestre après les refuges

Depuis le début de l’aventure des refuges nous avons compris cela : les refuges (Ou plutôt le Refuge du Cœur de Jésus uni à Celui de Marie), ne sont que « l’embarcation » (ou « l’Arche » de ce temps) pour permettre à un petit reste de l’humanité de traverser en toute sécurité et à pieds-secs le « Déluge » de la grande tribulation (ou « grande purification ») de l’humanité et du Monde.

Ceux qui y sont appelés, par le Seigneur Lui-Même, seront aussi les « pionniers » qui, comme après le déluge de Noé, repeuplerons la Terre, mais une Terre complètement renouvelée par et en Dieu.

C’est des refuges que sortiront indemnes ceux qui ont été appelés à constituer le peuple de cette Terre promise ; le petit reste dont Dieu a dit Lui-Même : "Ils seront mon Peuple et Je serai leur Dieu".

A vrai dire, avec les refuges, nous entrons dans un nouveau « passage » (une nouvelle Pâque) :

dans la foi et l’espérance nous croyons que ce passage nous fera véritablement passer d’un monde ancien, condamné à mourir à un Monde complètement Nouveau. Là encore, nous retrouvons un avant, un pendant et un après. Actuellement, nous sommes encore dans l’avant, mais de plus en plus aux portes du « pendant » (le temps des refuges).

En fait, nous ne pouvons considérer la réalité des refuges, sans considérer celle de l’après refuges. De la même manière qu’Abraham a été appelé à quitter son ancienne vie pour aller vers une terre promise, ruisselante de lait et de miel, l’humanité d’aujourd’hui est appelée à quitter un monde ancien et agonisant pour aller vers une nouvelle Terre promise.

Voyons maintenant ce qu’en dit le Catéchisme de l’Eglise Catholique.

  1. L’espérance des cieux nouveaux et de la terre nouvelle

1042 A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes régneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l’univers lui-même sera renouvelé :

"Alors l’Église sera " consommée dans la gloire céleste, lorsque, avec le genre humain, tout l’univers lui-même, intimement uni avec l’homme et atteignant par lui sa destinée, trouvera dans le Christ sa définitive perfection " (LG 48)."

1043 Cette rénovation mystérieuse, qui transformera l’humanité et le monde, la Sainte Écriture l’appelle " les cieux nouveaux et la terre nouvelle " (2 P 3, 13 ; cf. Ap 21, 1). Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de " ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres " (Ep 1, 10).

1044 Dans cet " univers nouveau " (Ap 21, 5), la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes. " Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé " (Ap 21, 4 ; cf. 21, 27).

1045 Pour l’homme, cette consommation sera la réalisation ultime de l’unité du genre humain, voulue par Dieu dès la création et dont l’Église pérégrinante était " comme le sacrement " (LG 1). Ceux qui seront unis au Christ formeront la communauté des rachetés, la Cité Sainte de Dieu (Ap 21, 2), " l’Épouse de l’Agneau " (Ap 21, 9). Celle-ci ne sera plus blessée par le péché, les souillures (cf. Ap 21, 27), l’amour propre, qui détruisent ou blessent la communauté terrestre des hommes. La vision béatifique, dans laquelle Dieu s’ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion mutuelle.

1046 Quant au cosmos, la Révélation affirme la profonde communauté de destin du monde matériel et de l’homme :

"Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu (...) avec l’espérance d’être elle aussi libérée de la servitude de la corruption. (...) Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement. Et non pas elle seule ; nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps (Rm 8, 19-23)."

1047 L’univers visible est donc destiné, lui aussi, à être transformé, " afin que le monde lui-même, restauré dans son premier état, soit, sans plus aucun obstacle, au service des justes ", participant à leur glorification en Jésus-Christ ressuscité (S. Irénée, hær. 5, 32, 1).

1048 Nous ignorons le temps de l’achèvement de la terre et de l’humanité, nous ne connaissons pas le mode de transformation du cosmos. Elle passe, certes, la figure de ce monde déformée par le péché ; mais nous l’avons appris, Dieu nous prépare une nouvelle demeure et une nouvelle terre où régnera la justice et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent au cœur de l’homme " (GS 39, § 1).

1049 " Mais l’attente de la terre nouvelle, loin d’affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller : le corps de la nouvelle famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche du siècle à venir. C’est pourquoi, s’il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d’importance pour le royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine " (GS 39, § 2).

1050 " Car tous les fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père le royaume éternel et universel " (GS 39, § 3 ; cf. LG 2). Dieu sera alors " tout en tous " (1 Co 15, 28), dans la vie éternelle :

"La vie subsistante et vraie, c’est le Père qui, par le Fils et en l’Esprit Saint, déverse sur tous sans exception les dons célestes. Grâce à sa miséricorde, nous aussi, hommes, nous avons reçu la promesse indéfectible de la vie éternelle (S. Cyrille de Jérusalem, catech. ill. 18, 29 : PG 33, 1049)."

Avouons que cela est magnifique et tellement porteur d’espérance. C’est bien pourtant notre avenir qui vient d’être décrit dans ces lignes du CEC. A nous qui sommes ici aujourd’hui, a été faite la grâce inouïe d’avoir été choisis pour cette ultime traversée de la « Mer » des tribulations pour entrer en Terre Promise. Cette certitude doit être notre espérance mais aussi notre action de grâce envers Dieu.

Rappelons-nous toutefois que si nous avons été choisis ce n’est ni à cause de nos mérites, ni parce que nous sommes meilleurs que les autres. Non, nous ne devons jamais perdre de vue que le « passage » des refuges est avant tout un chemin de conversion et de combat. Cela n’a rien à voir avec un chemin de facilité illusoire.

  1. La conversion ou la lutte contre le Mal

Ce que notre monde actuel vit (et qu’il vivra de plus en plus intensément dans les temps qui viennent) n’est que la partie visible de l’iceberg. Le véritable combat qui se joue actuellement n’est pas visible. Et il s’agit bel et bien du Combat entre les forces du Mal et du Bien. La Terre et ses habitants ne sont que le « terrain » de ce combat-là. Dans la Tradition chrétienne le Mal a un nom : Satan (le Diable, le Mauvais, le Diviseur, etc.). Et il est l’Ennemi de Dieu !

Le livre de l’Apocalypse nous donne une description détaillée de ce combat des derniers temps entre Satan et ses anges et Dieu et les Anges de l’armée Céleste, dont St Michel est le Chef.

Notre certitude : le Christ est Vainqueur ! Le Mal n’aura pas le dernier mot et il est déjà perdu. Et c’est dans un effort désespéré de colère et de haine qu’il agite la queue pour faire le plus de dégâts possibles.

Ce qu’il nous faut bien comprendre : il ne s’agit pas de notre combat, mais bien du combat entre les forces invisibles du Bien et du Mal. Les hommes n’ont aucunement la force et la capacité de mener un tel combat. Cependant, Dieu a voulu nous rendre participants (du moins pour ceux et celles qui choisissent son camps), à notre mesure, de ce combat.

  • La part de l’homme dans le combat : la conversion

La conversion personnelle est la part qui nous ai « confiée » dans ce combat spirituel entre le Ciel et l’enfer.

La principale manière de « participer » à cette bataille consiste en la conversion personnelle, c’est-à-dire, que chaque individu est amené à lutter contre le Mal qui se trouve son propre cœur (la tendance au péché, à faire ce qui est mal).

Le fait d’être dans les refuges ne nous exempt surtout pas de cette lutte individuelle contre le Mauvais, qui guette chaque occasion pour nous faire tomber.

Une autre manière qui nous est donnée pour participer à cette lutte : l’offrande de soi (devenir des hosties vivantes), l’intercession et la réparation

C’est ce que nous vivons à travers nos eucharisties du lundi soir, en réparation pour nos frères prêtres.

Toutefois, nous ne devons jamais oublier que ce combat n’est pas d’abord le nôtre, et que, par conséquent, nous ne devons jamais combattre seul, mais bien plutôt nous allier aux forces invisibles qui combattent pour et avec nous.

  1. Le Ciel combat pour et avec nous
  • Entrer dans le combat de Marie

Marie est l’une des actrices principales de ce combat entre le Ciel et l’enfer. N’est-elle pas celle qui écrase la tête du Serpent ? N’est-elle pas aussi celle qui a dit : « à la fin mon Cœur Immaculée triomphera » ?

Entrer dans le combat de Marie signifie surtout pour nous d’entrer dans son intercession, sa prière pour ses enfants, se réfugier dans son Cœur maternel.

  • Demander l’aide de l’Archange St Michel, le Chef de la milice céleste.

Lui demander de nous assister dans nos combats personnels.

  • Demander l’aide de notre Ange gardien

Il nous a été donné par Dieu lui-même et il ne demande qu’une chose : vivre avec nous, nous assister, nous protéger, nous aider, etc.

Trop souvent nous omettons de l’appeler à notre secours. Dans le combat qui commence, nous ne pourrons faire abstraction de lui.

  1. Les Anges

L’existence des anges est-elle une vérité de foi ? Qui sont-ils ?

L’existence des êtres spirituels, non corporels, que l’Écriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi. Le témoignage de l’Écriture est aussi net que l’unanimité de la Tradition.

S. Augustin dit à leur sujet : " ‘Ange’ désigne la fonction, non pas la nature. Tu demandes comment s’appelle cette nature ? – Esprit. Tu demandes la fonction ? – Ange ; d’après ce qu’il est, c’est un esprit, d’après ce qu’il fait, c’est un ange " (Ps. 103, 1, 15). De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce que, comme l’indique par ailleurs la Sainte Écriture, « ils contemplent " constamment la face de mon Père qui est aux cieux " (Mt 18, 10), et qu’ils sont " les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole " (Ps 103, 20).

Les anges qui furent créés par Dieu dans une libre décision de sa volonté divine, sont des êtres intelligents et libres. Ils dépassent en perfection toutes les créatures visibles.

Catéchisme de l’Église Catholique, 328-330.

Quelle est leur mission dans l’histoire du salut des hommes ?

Ils sont là, dès la création et tout au long de l’histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation : ils ferment le paradis terrestre protègent Lot, sauvent Agar et son enfant, arrêtent la main d’Abraham, la loi est communiquée par leur ministère, ils conduisent le Peuple de Dieu, ils annoncent naissances et vocations, ils assistent les prophètes.

Présents dès l’Incarnation du Fils de Dieu, c’est l’ange Gabriel qui annonce à Zacharie la naissance de Jean-Baptiste, le Précurseur, et à Marie, la conception par l’œuvre du Saint-Esprit et la naissance de Jésus lui-même (cf. Lc 1, 11. 26)

De l’Incarnation à l’Ascension, la vie du Verbe incarné est entourée de l’adoration et du service des anges. Leur chant de louange à la naissance du Christ n’a cessé de résonner dans la louange de l’Église : " Gloire à Dieu ... ". Ils protègent l’enfance de Jésus, servent Jésus au désert, le réconfortent dans son agonie à Gethsémani Ce sont encore les anges qui annoncent la Résurrection du Christ. Lors de la seconde venue du Christ annoncée par les anges, ils seront là, au service de son jugement.

« Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père ». (Mt 13, 41-43). Catéchisme Église catholique 332-333

  1. Les trois jours de ténèbres, ou le combat final

Je reprends ici le passage de mes écrits (reçus à Tibériade en février 2020) qui traite de ces trois jours :

« Pendant cette nuit de trois jours, Satan et ses démons parcourront la Terre (de manière visible) pour saccager tout sur leur passage et les fumées toxiques de l’enfer rendront l’atmosphère terrestre pestilentielle et irrespirable. Seuls vous qui serez dans mes refuges (qui, je vous le rappelle, sont Nos Deux Cœurs) serez à l’abri de cet enfer, et même si vous ne serez pas épargnés d’entendre les hurlements et les cris effrayés de tous ceux et celles qui seront à sa merci (ce qui sera votre pire souffrance), je ne permettrai pas qu’aucun de vous ne voit les choses horribles qui se dérouleront alors à l’extérieur. Vous ne pourriez soutenir cela ! Dans ces heures infernales, vous devrez prier et prier sans relâche… Gardez vos regards fixés sur Moi ! Si l’un ou l’autre semble défaillir, soutenez- vous dans la prière et l’affection fraternelle… votre meilleur soutien dans ces heures de ténèbres sera votre unité et votre être-ensemble ! Le plus important : la prière devra être incessante jusqu’à ce que le jour se lève de nouveau ! Pensez à la flamme olympique qu’il faut garder allumer à tout prix ; Ce sera la même chose pour la prière ! Je ne vous dis pas tout cela pour vous effrayer, mais bien pour vous préparer ! Considérez cela aussi comme une grâce spéciale de mon Amour pour vous. »

Conclusion

Force est de constater que nous sommes bel et bien en train actuellement d’entrer dans ces temps inédits de l’histoire de notre humanité. Nous sommes de cette génération qui a été appelée à vivre cette Pâque nouvelle qui nous fera passer en la Terre Promise du Monde Nouveau, de l’Eglise Nouvelle.

Certes, ce que nous nous apprêtons à vivre et à voir aucun homme ne l’a vécu et vu avant nous. Nous sommes à un moment complétement inédit de notre histoire. Le Monde ancien est en train de mourir pour laisser la place à un Monde complètement restauré et renouvelé par et en Dieu. Quel privilège !

Le Seigneur nous a préparé l’Arche du Refuge de Son Cœur et du Cœur de Marie pour traverser ce Passage sans précédent. Sachons-lui en être reconnaissant. Plus que jamais il nous faut le mettre au cœur de notre vie et de nos combats. Sans Lui, sans Maie, sans l’aide du Ciel nous ne parviendrons pas à bon port.

P Olivier Mondon

Date de dernière mise à jour : 2021-08-09