Passioniste de Polynésie

KerAnna 06.2019

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Avec Sainte Anne, veiller et aimer !
N° 6/3ème année 
Juin 2019

Bonjour à tous !

Et bienvenus aux nouveaux. En ce mois de juin reviennent bon nombre de fêtes que nous aimons, mais aussi les examens de nos enfants et petits-enfants. Occasion de prier pour eux.

La « bouchée » du mois :  Il est ressuscité

Nous avons évoqué la fois dernière fois ce qui s’est passé le samedi saint. Nous allons maintenant poursuivre notre Credo :  Le troisième jour, Il est ressuscité des morts.

1. Le troisième jour :

Ce troisième jour a deux significations :

• Tout d’abord, le troisième jour est le jour de Dieu. C’est un troisième jour qu’Abraham et Isaac voient la montagne de Dieu, que Jonas sort vivant du ventre de la baleine, que Dieu va relever son peuple : Venez, retournons vers Dieu … après deux jours,  Il nous rendra la vie ; Il nous relèvera le troisième jour : alors, nous vivrons devant sa face (Os 6, 1-2).

• Mais le troisième jour, par rapport au vendredi saint, c’est aussi le dimanche de Pâques. Et le dimanche, dans la Bible, c’est le jour premier, le jour où tout a commencé : Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut … Il y eut un soir, il y eut un matin : jour premier. Lorsque Jésus ressuscite, c’est donc le début d’une nouvelle création. Car Jésus est le « nouvel Adam », le « premier-né d’une multitude de frères » (Rm 8,29).

2. Il est ressuscité des morts :

• Jésus avait ressuscité la fille de Jaïre, le fils de la veuve de Naïm, Lazare. Il leur avait redonné la même vie qu’avant. Il les avait « prolongés ». Et ils devraient de nouveau mourir.

• Lorsque Jésus ressuscite, il s’agit de tout autre chose : certes, Il est toujours le même : Il mange avec les disciples, Il leur montre ses plaies. Mais en même temps, Il devient autre : il passe à travers les murs, Marie-Madeleine ne le reconnaît pas. Dans son corps ressuscité, Il passe de l’état de mort à une autre vie, au-delà du temps et de l’espace (CEC 646). Son corps est devenu un « corps glorieux » (645).

• Et cette Résurrection est au cœur du mystère de notre foi : elle nous annonce ce qui va nous arriver à la fin des temps, elle est notre espérance. Un jour, nous aurons nous aussi un corps glorieux.

• Et elle est déjà aussi, pour le présent, notre renouvellement et notre force. À chacun de ceux qui le lui demandent, Jésus vient donner sa vie nouvelle : Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie, la vie en abondance (Jn 10,10). Et c’est même pour cela qu’il a fondé l’Église. Nous y reviendrons.

Le Saint du mois

En ce mois de juin, nous allons nous tourner vers Léonie, la sœur la moins connue de Ste Thérèse de Lisieux. Elle n’est pas encore bienheureuse et n’a donc pas encore de jour de fête, mais son procès a été ouvert, et le 24 janvier 2015 elle a été proclamée « servante de Dieu ».

• Louis et Zélie Martin ont eu neuf enfants : Marie - Pauline - Léonie - Hélène - Louis - Jean-Baptiste - Céline - Thérèse 1 - Thérèse 2. Seuls les cinq en caractères gras ont survécu, les autres sont morts en bas âge. On voit qu’il y a deux paires d’enfants : les aînées Marie et Pauline, et les deux petites, Céline et Thérèse. Léonie, elle, n’a pas de vis-à-vis.

Cette pauvre Léonie, comme le disait Zélie, fut le « fagot d’épines » de la famille Martin. Elle naît à Alençon le 3 juin 1863, en la veille de la Fête-Dieu, où elle sera baptisée. Elle reste des mois entre la vie et la mort, puis elle enfile maladie sur maladie, et souffrira toute sa vie d’eczéma purulent.

• Son enfance est difficile : elle souffre extrêmement de la mort de sa petite sœur Hélène, partie à cinq ans lorsqu’elle en avait six et demi. Et elle a un immense complexe d’infériorité : Je ne suis bonne à rien, écrit-elle. Alors que ses sœurs sont toutes douées, elle n’est pas jolie, elle est caractérielle, son intelligence est lente et ses résultats scolaires une catastrophe. Elle est d’ailleurs deux fois renvoyée ! Et comme si cela ne suffisait pas, elle est manipulée par la bonne qui lui fait faire les corvées, pendant plusieurs années, et elle ne sait pas se défendre. Côté arts ménagers, c’est tout aussi pitoyable : chargée par sa mère de mettre de la viande à cuire dans le bouillon, elle y met aussi le torchon qui l’entourait. Non, décidément, Léonie n’est bonne à rien !!! Zélie dira un jour qu’elle était couverte de défauts comme d'un manteau.

• Mais ses parents et ses sœurs l’aiment profondément, et vice-versa. Et ils la comblent d’attentions, ainsi que ses oncle et tantes, dont la sœur Dosithée, sœur aînée de sa maman et religieuse visitandine au Mans, qui a accueilli Léonie pendant plusieurs mois, avant qu’elle ne se fasse renvoyer. Et Léonie a, caché au plus profond d’elle-même, un cœur d’or ! Elle écrit à sa tante religieuse sur le point de mourir : Ma chère Tante, quand vous serez au ciel, demandez au Bon Dieu, s’il vous plaît, qu’il me fasse la grâce de me convertir… je veux être une sainte.

• Léonie cherche sa voie : à 23 ans, elle fait une première fugue chez les Clarisses du Mans, sans prévenir sa famille, et en ressort au bout de deux mois. L’année suivante, elle entre chez les Visitandines de Caen, pour 6 mois. Nouvel essai à 30 ans, cela dure deux ans. La quatrième fois sera la bonne : elle a 36 ans et prend le nom de sa petite sœur : Françoise-Thérèse.

• À la Visitation, elle n’a jamais le premier rôle, elle est trop lente. Elle est toujours « aide ». Mais elle va s’appuyer sur sa faiblesse pour progresser, jour après jour. Et elle va mettre en pratique la fameuse « petite voie » que Thérèse avait à l’origine conçue pour elle, elle qui était si incapable d’efforts soutenus : aimer en s’oubliant, avec simplicité et joie, et rester dans la confiance. Sa devise : « La petitesse fait toute ma joie ».

• Léonie meurt le dans la nuit du 16 au 17 juin 1941, peu après minuit, à 78 ans. On l’oublie de nouveau. Jusqu’à ce que des familles la prient pour leurs enfants en difficulté et reçoivent d’elle grâces et guérisons. Le 25 avril 2015, lorsqu’on ouvre son cercueil pour son procès de béatification, on découvre que, sauf ses orteils, son corps est demeuré intact.

La pratique du mois

Lors de la bénédiction de la basilique de Lisieux, en 1937, les Visitandines de Caen se sont fait prêter une radio et écoutent l’homélie de l’évêque. Celui-ci parle de toutes les sœurs de Thérèse, mais oublie d’évoquer Léonie. Celle-ci garde la paix et dit : Mère Agnès de Jésus [Pauline] en sera plus peinée que moi.

Lorsque nous nous sentons oubliés, pensons que Dieu nous a inscrits dans la paume de sa main et qu’Il nous aime … et téléphonons à quelqu’un qui est encore plus oublié que nous.

L’intercession du mois

Avec sainte Anne et Léonie, prions :

- pour les enfants et les adolescents difficiles.

- pour les baptisés découragés par leur propre médiocrité.

- aux intentions du pape François pour ce mois de juin :

Pour les prêtres, qu’à travers la sobriété et l’humilité de leur vie, ils s’engagent dans une solidarité active avec les plus pauvres.

- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.

Pour recevoir ce feuillet par mail, s’adresser à : frat.keranna@gmail.com

Date de dernière mise à jour : 2019-11-02