Passioniste de Polynésie

P JP POTELLE Croyons-nous en ce Jésus qui peut ressusciter...

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 1 R 17, 17-24 / Ga 1, 11-19 / Lc 7, 11-17


 Homélie

Dans la tradition biblique, Elie est l’homme de Dieu, autrement dit le «  champion de Dieu ». On lui attribuait des pouvoirs sur la nature, sur les idoles et sur les hommes dont il punissait les péchés.

Ici le geste d’Elie qui sauve un enfant de la mort ; ce geste miraculeux est là pour nous montrer que seul le Dieu Vivant est maître de la  vie et de la mort, à l’encontre des idoles. C’est ce que la mère du garçon sauvé reconnaît : «  dans ta bouche, la parole du Seigneur est véridique »

Nous avons, nous aussi, des idoles qui sont censées nous donner la vie, le bonheur ; ce sont l’argent, le confort, les loisirs, la réussite sociale, l’égoïsme du couple… (cet égoïsme qui consiste à penser que trop d’enfants cela coûte cher et que cela va nous empêcher de faire ce que  l’on veut.  C’est une mentalité bien ancrée maintenant en Europe et qui fait tache d’huile chez nous …)

La vie que nous voulons mener est-elle vraiment basée sur notre foi en Dieu vivant et vrai et qui nous donnera le bonheur éternel malgré mes lâchetés, mes faiblesses, mon addiction au bonheur facile et factice ?

Chez les Galates, ces gaulois d’Asie mineure, il y a des gens, des juifs convertis au christianisme, qui viennent contredire, critiquer, l’annonce de la Bonne Nouvelle que fait Paul auprès des païens. Pour répondre à ces attaques, Paul fait remarquer qu’il ne tient son évangile que du Christ et qu’il a reçu l’agrément à la fois de Pierre, chef des apôtres et de Jacques, le responsable de la communauté  chrétienne de Jérusalem.

 Cette défense de Paul ne nous interpelle-t-elle pas sur notre façon d’utiliser l’évangile ? Est-ce que nos idées personnelles, voir nos jugements sont toujours passés par le tamis, le filtre, évangélique ? Quand je m’exprime, quand je réfléchis, est-ce que je prends la précaution de demander à Jésus si lui, pense comme moi ?

Comme Elie, Jésus va rendre la vie à un fils unique, mais ici ce n’est pas une démonstration théologique, il ne s’agit pas de montrer qui est le plus fort. Nous sommes devant le mystère de la miséricorde de Dieu : «  le Seigneur fut saisi de pitié pour elle »

On pourrait penser et même dire : Pourquoi Jésus n’a-t-il pas eu cette même compassion pour sa mère, pourquoi lui a-t-il imposé cette souffrance du calvaire ?

C’est le mystère du Christ pleinement humain pour comprendre toutes les douleurs humaines, pour entendre tous les cris d’angoisse ; et pleinement divin et sauveur, pour demander à d’autres de l’accompagner  jusqu’au chemin du calvaire.

Croyons-nous en ce Jésus qui peut ressusciter ce grand fils perdu dans la drogue ?

Croyons-nous en ce Jésus qui peut ressusciter ce mari ou cette épouse entrainée dans une liaison adultère ?

Croyons-nous en ce Jésus qui peut ressusciter notre foyer où nous « faisons semblant » de nous aimer ?

Croyons-nous en ce Jésus qui peut ressusciter notre groupe de prière moribond parce que déchiré par la jalousie ? …AMEN

Date de dernière mise à jour : 2021-07-04