Saint Athanase
Saint Athanase naquit à Alexandrie, métropole de l’Égypte. Sa première éducation fut excellente ; il ne quitta le foyer paternel que pour être élevé, nouveau Samuel, dans le temple du Seigneur, par l’évêque d’Alexandrie.
Athanase était simple diacre, quand son évêque le mena au concile de Nicée, dont il fut à la fois la force et la lumière. Cinq mois après, le patriarche d’Alexandrie mourut, et Athanase, malgré sa fuite, se vit obligé d’accepter le lourd fardeau de ce grand siège. Dès lors, ce fut une guerre acharnée contre lui. Les accusations succèdent aux accusations, les perfidies aux perfidies ; Athanase, inébranlable, invincible dans la défense de la foi, fait à lui seul trembler tous ses ennemis.
La malice des hérétiques ne servit qu’à faire ressortir l’énergie de cette volonté de fer, la sainteté de ce grand coeur, les ressources de cet esprit fécond, la splendeur de ce fier génie. Exilé par l’empereur Constantin, il lui fit cette réponse :
"Puisque vous cédez à mes calomniateurs, le Seigneur jugera entre vous et moi."
Avant de mourir, Constantin le rappela, et Athanase fut reçu en triomphe dans sa ville épiscopale. Le vaillant champion de la foi eut à subir bientôt un nouvel exil, et deux conciles ariens ne craignirent pas de pousser la mauvaise foi et l’audace jusqu’à le déposer de son siège.
Toujours persécuté et toujours vainqueur, voilà la vie d’Athanase ; il vit périr l’infâme Arius d’une mort honteuse et effrayante et tous ses ennemis disparaître les uns après les autres. Jamais les adversaires de ce grand homme ne purent le mettre en défaut, il déjoua toutes leurs ruses avec une admirable pénétration d’esprit. En voici quelques traits.
En plein concile, on le fit accuser d’infamie par une courtisane ; mais il trouve le moyen de montrer que cette femme ne le connaissait même pas de vue, puisqu’elle prit un de ses prêtres pour lui.
Au même concile, on l’accusa d’avoir mis à mort un évêque nommé Arsène, et coupé sa main droite ; comme preuve on montrait la main desséchée de la victime ; mais voici qu’à l’appel d’Athanase, Arsène paraît vivant et montre ses deux mains.
Une autre fois, Athanase, poursuivi, s’enfuit sur un bateau ; puis bientôt il rebrousse chemin, croise ses ennemis, qui lui demandent s’il a vu passer l’évêque d’Alexandrie : "Poursuivez, leur dit-il, il n’est pas très éloigné d’ici."
Ses dernières années furent les seules paisibles de sa vie. Enfin, après avoir gouverné pendant quarante-six ans l’Église d’Alexandrie, après avoir soutenu tant de combats, il alla recevoir au Ciel la récompense de "ceux qui souffrent persécution pour la justice".
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Texte de l'Évangile (Mt 10,22-25a):
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra. Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Il suffit que le disciple soit comme son maître, et le serviteur, comme son seigneur ».
«Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre»
Aujourd'hui nous célébrons la Saint Athanase (Alexandrie, vers l'an 300), un des plus importants Pères de l'Eglise. Très jeune il a déjà participé au Concile de Nicée (an 325), le premier concile œcuménique. C'est de là qu'est issu le "Credo" que nous récitons au cours de la messe des jours de fête.
A cette époque s'était diffusée la doctrine du prêtre alexandrin Arius, selon lequel le "Logos", le Christ, n'était pas le vrai Dieu, mais un "Dieu créé", un être intermédiaire entre Dieu et l'homme. Arius essayait de résoudre rationnellement le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu. C'était une tentative suicidaire et vaine. Suicidaire parce qu'en diluant ce mystère il ne parvenait qu'à couper le chemin de l'homme vers Dieu, en le rendant inaccessible pour nous. Vaine car les mystères divins ne sont pas faits pour être "résolus", mais pour être contemplés, et s'en réjouir en les contemplant.
Face à l'hérésie arienne, Athanase se détache comme "le théologien passionné par l'incarnation du "Logos", le Verbe de Dieu qui, comme dit le prologue du quatrième Evangile, "s'est fait chair et a habité parmi nous (v. 14)" (Benoît XVI). Le Concile de Nicée a déclaré que le Fils, le Logos, est "de la même substance" ("homoousios ", consubstantiel) que le Père ; il est Dieu issu de Dieu, pleinement divin.
Mais "la crise arienne, qui semblait avoir été réglée à Nicée, a continué pendant des décennies avec des vicissitudes nt les paroles du Maître : "On vous détestera à cause de mon nom (…). Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre" (Mt 10, 22-23). Athanase, qui a souffert à cause de sa foi, a passé en tout dix-sept ans en exil.
Cependant, ces années ont été d'une grande utilité pour la foi chrétienne : Athanase a eu l'opportunité de diffuser difficiles et des divisions douloureuses dans l'Eglise" (Benoît XVI). Dans ce contexte, Athanase – Evêque d'Alexandrie depuis l'an 328 – a dû fuir cinq fois hors de sa ville. Ainsi s'accomplireen Occident – à Trèves et, ensuite, à Rome – la doctrine de Nicée, et également l'idéal du monachisme, fondé et conduit en Egypte par son ami saint Antoine, Abbé. Ce furent des années providentielles : Dieu en sait davantage ! Il est certain que "le disciple n'est pas supérieur au maître" (Mt 10,24).
Abbé Antoni CAROL i Hostench (Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)
Date de dernière mise à jour : 2018-05-01
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