Vénérable Maddalena Marcucci
Le 3 avril 2014, Maddalena Marcucci a été déclarée "vénérable" par le pape François
Maddalena Marcucci est née en 1888 près de Lucques (Italie). Elle est la troisième d'une famille de 4 filles. En grandissant, tandis que ses amies commençaient à devenir coquettes, elle fut préservée de cette inclination par une voix intérieure qui lui dit : "Laisse les amies. Dieu a pour toi d'autres projets". A 19 ans, elle entre chez les moniales passionistes de Lucques, où elle prend le nom de Marie-Madeleine de Jésus Saint-Sacrement. Son comportement est si exemplaire que la supérieure l'envoie en 1913 au Mexique, pour fonder un nouveau monastère avec 5 autres religieuses. Après avoir passé trois années au Mexique, elle revient en Europe où, en Espagne, elle fonde un monastère à Deutz (Bilbao). En 1922, elle rencontre le P. Arintero, religieux dominicain, qui devient son directeur spirituel, et lui demande de collaborer à la revue La Vida Sobrenatural (la vie surnaturelle), qu'il a fondée un an plus tôt. Jusqu'à la fin de sa vie, elle y écrira sous le pseudonyme de "Jesus Pastor". La plupart des écrits de Maddalena Marcucci concernent le thème de l'amour divin.
La mort de la supérieure des moniales de Lucques, Madre Maria Giuseppa Armellini, laisse le monastère sans religieuse capable d'en prendre la tête. De plus, la construction du sanctuaire dédié à Gemma Galgani, et du nouveau monastère attenant, est lancée. Les soeurs de Lucques tentent vainement d'obtenir du monastère de Deutz qu’il lui envoie sr. Maddalena. C'est le Saint-Siège qui finit par ordonner à sr. Maddalena d’aller assumer à Lucques la charge de supérieure : elle y arrive en 1935, et mène sa mission à bonne fin. Mais c’est aussi le début de ses problèmes : pour avoir refusé de céder la propriété du sanctuaire, qui devait être érigé en paroisse, elle se retrouve en délicatesse avec l'archevêque. Certaines sœurs, mécontentes et jalouses, la dénoncent comme "hérétique" ; et l'archevêque la destitue aussitôt de ses fonctions. Nous sommes à quelques jours de l'inauguration du nouveau sanctuaire ! Elle revient en Espagne en 1941, à Madrid, où elle fonde un autre monastère. C'est là qu'elle meurt en 1960 à l'âge de 72 ans. Au début de son Autobiographie, elle résume ainsi sa vocation : "Je suis née pour aimer Dieu, et pour le faire aimer". Elle y est parvenue !
La Mère Mère Madeleine du Saint-Sacrement [Maddalena Marcucci] - déclarée Vénérable par le pape François le 3 avril 2014 - est certainement le plus grand écrivain mystique passioniste du 20e siècle, par l'importance de son oeuvre écrite, par la variété de ses styles, les articles de spiritualité publiés dans la Revue "La Vida Sobrenatural", ses écrits intimes, ses biographies, et bien d'autres écrits encore.
Elle fut profondément marquée par l'environnement spirituel du monastère passioniste de Lucca [Lucques, au Nord-Ouest de la Toscane], dans lequel elle était entrée dans la vie religieuse, par la mémoire de saint Gemma Galgani (1878-1903), par la direction spirituelle du Vénérable Père Germain de Saint-Stanislas et la formation de la Mère Josepha.
En Espagne, elle trouva chez le P. Arintero à la fois son père spirituel et le frère de son âme. Cette union fut si forte que, dans ses écrits, elle en est venue à signer : “Passioniste-dominicaine”. Le P. Arintero ouvrit son âme à la voie que Dieu avait pour elle, son chemin comme Apôtre de l'amour et comme écrivain. Comme écrivain, il la conduisit, non pas par ses propres voies, mais par les chemins que Dieu avait tracés pour elle. Elle a elle-même aidé le P. Arintero à grandir dans cette voie de l'Amour. « Ma mission sur terre et dans les cieux est de demander la sanctification des âmes », a-t-elle écrit.
La sainteté est Amour, tel est le mot central de la spiritualité de Mère Madeleine. Ces deux âmes se sont unies sous un même idéal : faire connaître la vocation universelle à la sainteté. Elle écrit dans son Testament spirituel : « Tous les atomes de mon pauvre être sont autant de voix qui crient : Amour, amour, l'amour! Dieu est amour ». Le procès de sa béatification est bien avancé. Après la déclaration de l'héroïcité des vertus, nous n'attendons qu'un miracle pour la béatification.
José Eduardo Câmara de Barros Carneiro
La Mère Maria Magdalena de Jésus du Saint-Sacrement [dans le monde : Maria Giuseppina Teresa Marcucci], est née le 24 avril 1888 à à San Gemigliano Moriano, dans la province de Lucques (Italie), au mileu d'une famille aisée, très chrétienne. C'est dans cette même région qu'est née, en 1878, sainte Gemma Galgani [photo ci-contre], qui eut une profonde spirituelle influence sur elle. Elle eut d'ailleurs les mêmes directeurs spirituels : le P. Germain de Saint-Stanislas (1850-1909), passioniste, et Mgr Volpi (1860-1931), qui fut évêque d'Arezzo.
Elle raconta elle-même ce que furent ses premières années, notamment (1) dans une lettre qu'elle écrivit au P. Arintero, sur sa demande, le 7 février 1922 (2), elle parle de sa "conversion" à l'âge de 13 ans, et elle ajoute : « avant ma naissance, Maman m'offrit et me consacra à la Très Sainte Vierge. À cause de cela, je dois à cette Mère du Ciel d'être retournée au bercail. Tout ce qui peut se faire de mal à cet âge, je l'ai fait. Je ne recherchais que jeux, espiègleries, distractions mondaines. Mes deux grandes soeurs et maman, très chrétiennes, me retenaient. Mais parfois j'obtenais ce que je voulais, par des mensonges, des tricheries et des ruses.
« Le Seigneur m'avait donné une intelligence précoce, que j'employais pour le mal. D'un naturel ardent et fougueux, plus masculin que féminin, je ne laissais aucune tranquillité partout où j'allais.
?Son « premier appel » eut lieu le jour de sa première communion, à 9 ans. Elle s'empresse cependant d'ajouter : « mais je ne l'ai pas su », bien qu'elle ait ressenti l'impression d'être «assujétie à une personne qui avait beaucoup de force ». Elle resta là, à attendre, sans savoir encore ce qu'était une action de grâce. C'est le lundi de Pâques, 30 mars 1902, qui marqua un tournant décisif. Alors, qu'elle avait l'habitude de se sauver à peine la messe terminée, elle voit deux enfants de son âge se préparer à faire le chemin de croix. Comme « poussée par une force invisible », elle va les rejoindre, et en regardant les stations dont elle connaît à peine la signification, elle sent s'accomplir en son âme une « transformation inexplicable ». « Après avoir terminé - explique t-elle - je n'étais plus celle d'avant ; l'heure de la grâce était arrivée et avait triomphé », et sa vie changea en effet, plus sérieuse, plus obéissante, Maria se confessant chaque semaine, et communiant bientôt chaque jour, se livrant à des oeuvres de miséricorde. Bientôt, elle résolut de devenir religieuse, et vers l'âge de 15 ans elle entendit une voix - qu'elle dit être celle de son Ange gardien - l'invitant à laisser ses amies « car Dieu a sur toi d'autres desseins ». En 1905, à 17 ans, elle fit voeu de chasteté et porta un silice, avec l'autorisation de son confesseur. « Je crois que cela plus à Jésus, car il m'en récompensa avec des profusions de grâces (...) Jésus me fit sentir que Lui était l'amour après lequel soupirait mon coeur »
C'est à peu près à cette époque qu'elle rencontra le P. Germain, confesseur de sainte Gemma Galgani, qui la première fois qu'il la vit lui dit : « Voici la Madeleine passioniste (...) Je te jure devant Dieu que tu seras religieuse Passioniste. Le ciel et la terre passeront mais les paroles de Dieu s'accompliront ». Le 10 juin 1906, en effet, elle entra au couvent des Passionistes de Lucques, récemment fondé par sainte Gemma Galgani, et où elle eut une sainte supérieure, la M. Marie-Josèphe du Sacré-Coeur - dont elle écrira plus tard une vie en espagnol (3).
e 18 mars 1913, à 25 ans - ce qui en dit long sur le crédit dont elle disposait déjà - elle partit avec cinq religieuses pour le Mexique, afin d'y établir la première fondation féminine passioniste, au milieu des terribles dangers auxquels les catholiques étaient alors exposés dans cette période de persécutions. Elle en fit elle-même un rapport d'environ 40 pages qu'elle transmit à ses supérieurs à Rome. Pendant sept mois, les religieuses durent vivre complètement sécularisées, changeant plusieurs fois de maison, exposées aux bombardements. L'ordre leur fut dès lors donné de revenir. Encore au Mexique, elle entendit à plusieurs reprises, dans ses oraisons : « Je t'attends en Espagne ». C'est là, en effet, qu'elle fut finalement envoyée, en 1916. Les religieuses trouvèrent leur premier refuge à Deusto (Biscaye), près de Bilbao.
Indiquant au Père Arintero, dans la lettre précitée du 7 février 1922, qu'elle médita alors sur la grandeur de sa vocation, « oeuvre d'amour des Trois Personnes Divines », elle ajoute : « Je commençais à comprendre les activités de la grâce dans l'âme, qui ne met pas d'obstacle, et je découvris combien est simple le chemin de la sainteté ». Elle poursuit alors, à l'adresse du P. Arintero : Le Seigneur ne désire pas autre chose, sinon que nous nous rendions compte de l'amour qu'Il a pour nous et ceci sans rien faire d'autre, de notre côté, que d'ouvrir la bouche pour qu'Il nous remplisse de son Esprit. Mon Père, je me rappelle avoir lu dans votre revue (4) "que les hommes ne réussissent pas à trouver la sainteté à cause de sa grande simplicité". Père, ne vous lassez jamais de répéter cette vérité ».
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(1) On se reportera également à son autobiographie, rédigée sous le titre : Apostola dell'amore, Autobiografia di Jesùs Pastor, ovvero di Maria Maddalena Marcucci Passionista, Libreria Editrice Vaticana 2001. Cf. texte (en italien) sur le site madre Maddalena.
(2) tiré de Hacia las cumbres de la union con Dios, Salamanca 1985, sous la direction du P. Arturo Alonso Lobo.
(3) Una amiga de santa Gemma, Ed. San Pablo, Madrid 1958.
(4) La revue de théologie spirituelle et mystique La Vida Sobrenatural, fondée par le P. Arintero en 1920-1921.?
http://arinteriana.wixsite.com/magdalena/vie
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Date de dernière mise à jour : 2018-02-09
Commentaires
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- 1. Theresa Staab Le 2018-12-26
Do you have any of Maria Magdalena marcucci's books available in English?-
- Myriam de Gemma PARROTLe 2019-01-03
Désolée , je n'ai aucun livre sur elle . En toute amitié Myriam
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