Passioniste de Polynésie

Sainte Teresa de Calcutta

Teresadicalcutta1Sainte Mère Teresa de Calcutta
Religieuse et fondatrice des
« Missionnaires de la Charité »

« Par mon sang, je suis Albanaise. Par ma nationalité, Indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon appel, j’appartiens au monde. Pour ce qui est de mon cœur, j’appartiens entièrement au Cœur de Jésus. »

Mère Teresa, de son nom patronymique Anjezë Gonxha Bojaxhiu, naît le 26 août 1910 à Üsküb, Empire ottoman (actuellement Skopje, Macédoine)

Cadette de Nikola et Drane Bojaxhiu, famille d’origine albanaise, elle reçut sa première communion à l’âge de cinq ans et demi et fut confirmée en novembre 1916.

À l'âge de douze ans, Agnès commence à ressentir l'appel de se consacrer à Dieu.
La vie de mère Teresa comporte alors deux périodes bien tranchées : sa vie dans l'institut de sœurs de Lorette et sa vie dans l'ordre des Missionnaires de la charité.

À l'âge de dix-huit ans, en 1928, elle entre à l'Institut des « Sœurs de Lorette », en Irlande. En 1929 elle est envoyée à Calcutta. En 1931, après deux années de noviciat, elle fait sa première profession de foi et elle prend le nom de Teresa. Elle enseigne la géographie à l'école Sainte-Marie à Calcutta où elle est nommée directrice en 1944.

Elle reçoit l'appel de consacrer sa vie aux pauvres des bidonvilles. En 1946, avec le soutien de l'archevêque de Calcutta, elle obtient, du vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958),  la permission de quitter l'ordre des « Sœurs de Lorette ».

En 1948, la vie de Mère Teresa se transforme ; c’est un tournant dans sa vie. Elle s'installe dans un bidonville (à Taltola, en Inde) avec quelques autres religieuses qui l'ont suivie. Elle fait la fondation des « Missionnaires de la Charité », établie officiellement dans le diocèse de Calcutta en 1950.

Elle prend désormais le nom de Mère Teresa, car elle a choisi la petite Thérèse comme patronne et guide vers la sainteté ; sa vie est consacrée aux pauvres, aux malades, aux laissés-pour-compte et aux mourants. Cela commença avec l'ouverture du « mouroir » de Calcutta pour assurer une fin digne à ceux qui, leur vie durant, avaient vécu « comme des bêtes ».

En 1996, la congrégation des « Missionnaires de la Charité » comptait 517 missions dans plus d'une centaine de pays. Il y a actuellement près de 4 000 sœurs Missionnaires de la Charité.

Elle a reçu plusieurs récompenses pour son travail, notamment le Prix de la Paix Jean XXIII en 1971 ; le Prix Nobel de la Paix en 1979 pour son action en faveur des déshérités en Inde. Elle a utilisé sa notoriété mondiale pour attirer l'attention du monde sur des questions morales et sociales importantes.

Pendant 50 ans la vie de Mère Teresa de Calcutta a été marquée par la grande épreuve spirituelle de la nuit de la foi. Elle était assaillie par le doute concernant l'existence de Dieu. Ces années de nuit intérieure constituent un trait important de sa figure spirituelle. C'était un supplice secrètement enfoui en elle et dissimulé derrière un visage paisible qu'elle avait en public. Personne ne savait qu'elle était aussi tourmentée. Cette épreuve de la nuit de la foi apparaît avec une précision jusque-là inédite avec la publication en 2007 d'un ouvrage compilant 40 lettres rédigées au cours des soixante dernières années de sa vie et qu'elle voulait voir détruites pour certaines.

Après un premier infarctus en 1983, sa santé se détériore sérieusement à partir de 1990. Suite à une crise de paludisme et à un arrêt cardiaque, elle abandonne ses responsabilités à la tête de la communauté en mars 1997. Pendant ses dix dernières années elle a été souvent malade et hospitalisée.

La vie de Mère Teresa a été assez longue : 87 ans. Son départ pour les demeures éternelles eu lieu, dans son couvent de Calcutta, le 5 septembre 1997.

L’Inde a déclaré le lendemain de sa mort Jour de deuil national. Elle a offert des funérailles nationales à sa plus grande héroïne depuis Gandhi. La mort de Mère Teresa a été l'occasion d'un hommage unanime ; ses obsèques ont rassemblé des croyants de toutes les religions. Les funérailles ont été célébrées dans le Stade de Calcutta ; les sœurs avaient préparé l'autel pour la Messe.

Monseigneur Henri de Souza, archevêque de Calcutta est à l’origine de la demande de canonisation de Mère Teresa. Le processus de béatification a été particulièrement rapide : il a débuté en 1999, seulement deux ans après sa mort, grâce à une dérogation du pape permettant d'écourter le délai habituel de cinq ans. Celle-ci a bénéficié d'un traitement de faveur de la part de saint Jean-Paul II, fervent admirateur. Ses lettres, qui révèlent ses doutes, étaient connues au moment du procès de béatification de Mère Teresa. Elles ont été pris en compte pour sa béatification.

Mère Teresa de Calcutta a été béatifiée le 19 octobre 2003 à Rome, place Saint-Pierre, devant 300 000 fidèles, par saint Jean-Paul II.

http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&id=13950&fd=0

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Teresadicalcutta2BÉATIFICATION DE MÈRE TERESA DE CALCUTTA

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II
Journée Mondiale des Missions
Dimanche 19 octobre 2003

Pape jean paul ii 1

1. "Celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous" (Mc 10, 44). Ces paroles de Jésus aux disciples, qui ont retenti il y a peu sur cette place, indiquent quel est le chemin qui conduit à la "grandeur" évangélique. C'est la route que le Christ lui-même a parcourue jusqu'à la Croix; un itinéraire d'amour et de service, qui renverse toute logique humaine. Être le serviteur de tous!

C'est par cette logique que s'est laissée guider Mère Teresa de Calcutta, Fondatrice des Missionnaires de la Charité, hommes et femmes, que j'ai la joie d'inscrire aujourd'hui dans l'Album des Bienheureux. Je suis personnellement reconnaissant à cette femme courageuse, dont j'ai toujours ressenti la présence à mes côtés. Icône du Bon Samaritain, elle se rendait partout pour servir le Christ chez les plus pauvres parmi les pauvres. Même les conflits et les guerres ne réussissaient pas à l'arrêter.

De temps en temps, elle venait me parler de ses expériences au service des valeurs évangéliques. Je me rappelle, par exemple, de ses interventions en faveur de la vie et contre l'avortement, notamment lorsqu'elle reçut le prix Nobel pour la Paix (Oslo, 10 décembre 1979). Elle avait l'habitude de dire:  "Si vous entendez dire qu'une femme ne veut pas garder son enfant et désire avorter, essayez de la convaincre de m'apporter cet enfant. Moi, je l'aimerai, voyant en lui le signe de l'amour de Dieu".

2. N'est-il pas significatif que sa béatification ait lieu précisément le jour où l'Église célèbre la Journée mondiale des Missions? A travers le témoignage de sa vie, Mère Teresa rappelle à tous que la mission évangélisatrice de l'Église passe à travers la charité, alimentée par la prière et par l'écoute de la Parole de Dieu. L'image qui représente la nouvelle bienheureuse alors que, d'une main, elle tient la main d'un enfant et que, de l'autre, elle égrène le Chapelet, est représentative de ce style missionnaire.

Contemplation et action, évangélisation et promotion humaine:  Mère Teresa proclame l'Évangile à travers sa vie entièrement offerte aux pauvres, mais, dans le même temps, enveloppée par la prière.

3. "Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur" (Mc 10, 43). C'est avec une émotion particulière que nous évoquons aujourd'hui le souvenir de Mère Teresa, une grande servante des pauvres, de l'Église et du monde entier. Sa vie est un témoignage de la dignité et du privilège du service humble. Elle avait choisi d'être non seulement la dernière, mais la servante des derniers. Véritable mère pour les pauvres, elle s'est agenouillée auprès de ceux qui souffraient de diverses formes de pauvreté. Sa grandeur consiste dans sa capacité à donner sans compter, à donner "jusqu'à souffrir". Sa vie était une façon radicale de vivre l'Évangile et de le proclamer avec courage.

Le cri de Jésus sur la croix, "J'ai soif" (Jn 19, 28), qui exprimait la profondeur de la soif de Dieu pour l'homme, a pénétré l'âme de Mère Teresa et a trouvé un terrain fertile dans son cœur. Étancher la soif d'amour et d'âmes de Jésus, en union avec Marie, la mère de Jésus, était devenu l'unique objectif de l'existence de Mère Teresa et la force intérieure qui la faisait se dépasser elle-même et "aller en toute hâte" à travers le monde pour œuvrer en vue du salut et de la sanctification des plus pauvres d'entre les pauvres.

4. "Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25, 40). Ce passage de l'Évangile, si crucial pour comprendre le service de Mère Teresa aux pauvres, était à la base de sa conviction emplie de foi selon laquelle en touchant les corps brisés des pauvres,  c'était  le  corps du Christ qu'elle touchait. C'est à Jésus lui-même, caché dans les souffrances des plus pauvres d'entre les pauvres, que son service était adressé. Mère Teresa souligne la signification la plus profonde du service:  un acte d'amour fait à ceux qui ont faim, soif, qui sont étrangers, nus, malades et prisonniers (cf.Mt 25, 35-36) est fait à Jésus lui-même.

En le reconnaissant, elle lui prodiguait ses soins avec une sincère dévotion, exprimant la délicatesse de l'amour sponsal. Ainsi, dans un don total d'elle-même à Dieu et à son prochain, Mère Teresa a trouvé le plus grand accomplissement de la vie et a vécu les plus nobles qualités de sa féminité. Elle voulait être un signe de "l'amour de Dieu, la présence de Dieu, la compassion de Dieu" et rappeler ainsi à tous la valeur et la dignité de chaque enfant de Dieu, "créé pour aimer et être aimé". Ainsi, Mère Teresa "conduisait les âmes à Dieu et Dieu aux âmes" et étanchait la soif du Christ, en particulier chez les plus indigents, ceux dont la vision de Dieu avait été voilée par la souffrance et la douleur.

5. "Le Fils de l'homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude"(cf. Mc 10, 45). Mère Teresa a partagé la passion du Crucifié, de manière particulière au cours de longues années d'"obscurité intérieure". Ce fut une épreuve parfois lancinante, accueillie comme un "don et un privilège" singuliers.

Lors des heures les plus sombres, elle s'accrochait avec plus de ténacité à la prière devant le Saint-Sacrement. Ce dur travail spirituel l'a conduite à s'identifier toujours plus avec ceux qu'elle servait chaque jour, faisant l'expérience de leur peine et parfois même du rejet. Elle aimait répéter que la plus grande pauvreté est celle d'être indésirables, de n'avoir personne qui prenne soin de soi.

6. "Seigneur, donne-nous ta grâce, en Toi nous espérons!". Combien de fois, comme le Psalmiste, Mère Teresa a elle aussi répété à son Seigneur, dans les moments de désespoir intérieur:  "En Toi, en Toi j'espère, mon Dieu!".

Rendons louange à cette petite femme qui aimait Dieu, humble messagère de l'Évangile et inlassable bienfaitrice de l'humanité. Nous honorons en elle l'une des personnalités les plus importantes de notre époque. Accueillons-en le message et suivons-en l'exemple.

Vierge Marie, Reine de tous les saints, aide-nous à être doux et humbles de cœur comme cette courageuse messagère de l'Amour. Aide-nous à servir avec la joie et le sourire chaque personne que nous rencontrons. Aide-nous à être des missionnaires du Christ, notre paix et notre espérance. Amen!

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/2003/documents/hf_jp-ii_hom_20031019_mother-theresa_fr.html

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 Mère Teresa de Calcutta (1910-1997)       

“ Par mon sang, je suis albanaise. Par ma nationalité, indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon appel, j’appartiens au monde. Pour ce qui est de mon cœur, j’appartiens entièrement au Cœur de Jésus.”

Petite de stature, avec une foi solide comme le roc, Mère Teresa de Calcutta, se vit confier la mission de proclamer la soif infinie de l’amour de Dieu pour l’humanité, en particulier pour les plus pauvres des pauvres, “Dieu aime toujours le monde et Il nous envoie, vous et moi, pour être son amour et sa compassion auprès des pauvres.” C’était une âme remplie de la lumière du Christ, brûlante d’amour pour lui et consumée d’un seul désir: “apaiser sa soif d’amour et des âmes.”

Cette messagère lumineuse de l’amour de Dieu est née le 26 août 1910 à Skopje, une ville située aux croisements de l’histoire des Balkans. Cadette de Nikola et Drane Bojaxhiu, elle fut appelée Gonxha Agnès ; elle reçut sa première communion à l’âge de cinq ans et demi et fut confirmée en novembre 1916. Le jour de sa première communion, elle fut remplie d’un grand amour pour les âmes. La mort soudaine de son père quand elle avait environ huit ans, laissa la famille dans une condition financière difficile. Drane éleva ses enfants avec amour et fermeté, influençant beaucoup le caractère et la vocation de sa fille. La formation religieuse de Gonxha fut soutenue par la paroisse jésuite très active du Sacré Cœur dans laquelle elle était bien engagée.

A l’âge de dix-huit ans, poussée par le désir de devenir missionnaire, Gonxha quitte sa maison en septembre 1928 pour rentrer à l’Institut de la Vierge Marie, connu sous le nom de Sœurs de Lorette, en Irlande. Là, elle reçut le nom de Sœur Mary Teresa, après Sainte Thérèse de Lisieux. En décembre, elle part pour l’Inde, et arrive à Calcutta le 6 janvier 1929. Après avoir fait ses premiers vœux en mai 1931, Sœur Teresa fut envoyée à la communauté de Loretto Entally à Calcutta et enseigna à l’école de filles, Sainte Marie. Le 24 mai 1937, Sœur Teresa fit ses vœux perpétuels devenant, comme elle disait, “l’épouse de Jésus” pour“toute l’éternité.” A partir de ce moment-là, elle fut appelée Mère Teresa. Elle continua à enseigner à Sainte Marie et en 1944 devint la directrice de l’école. Les vingt années de Mère Teresa à Lorette furent remplies d’une joie profonde, elle était très pieuse, aimant profondément ses sœurs et ses élèves. Remarquée pour sa charité, sa générosité et son courage, sa résistance au travail et douée d’un talent naturel pour l’organisation, elle vécut sa consécration à Jésus, au milieu de ses compagnes, avec joie et fidélité. 

Le 10 septembre 1946, en route pour sa retraite annuelle à Darjeeling, Mère Teresa reçut dans le train son “inspiration”, son “appel dans l’appel”. Ce jour-là, d’une manière qu’elle n’expliquera jamais, la soif de Jésus d’aimer et sa soif pour les âmes prit possession de son cœur et le désir de satisfaire cette soif devint la motivation de sa vie. Au cours des semaines et des mois suivants, Jésus lui révéla, par des locutions intérieures et des visions, le désir de son cœur d’avoir“des victimes d’amour”, qui “diffuseraient son amour sur les âmes.” Il la suppliait “Viens, sois ma lumière”. “Je ne peux y aller seul.” Il lui révéla sa douleur devant la négligence envers les pauvres, son chagrin d’être ignoré d’eux et son immense désir d’être aimé par eux. Il demanda à Mère Teresa d’établir une communauté religieuse, les Missionnaires de la Charité, dédiée au service des plus pauvres d’entre les pauvres. Presque deux ans d’épreuves et de discernement passèrent avant que Mère Teresa ne reçoive la permission de commencer. Le 17 août 1948, elle se revêtit pour la première fois de son sari blanc, bordé de bleu et passa les portes de son couvent bien-aimé de Lorette pour entrer dans le monde des pauvres.

Après un stage de courte durée chez les Sœurs de la Mission Médicale à Patna, Mère Teresa retourna à Calcutta et trouva un logement temporaire chez les Petites Sœurs des Pauvres. Le 21 décembre, elle alla pour la première fois dans les bidonvilles. Elle visita quelques familles, lava les plaies de plusieurs enfants, prit soin d’un vieil homme malade allongé dans la rue et d’une femme tuberculeuse mourant de faim. Elle commençait chaque journée en communion avec Jésus dans l’Eucharistie et puis elle sortait, le chapelet à la main, pour le trouver et le servir dans“les rejetés, les mal-aimés, les négligés.” Après quelques mois, ses anciennes élèves la rejoignèrent une par une.

Le 7 octobre 1950, la nouvelle congrégation des Missionnaires de la Charité était officiellement établie dans l’Archidiocèse de Calcutta. Au début des années 60, Mère Teresa commença à envoyer ses sœurs dans d’autres régions de l’Inde. L’approbation accordée par le Pape Paul VI en février 1965 l’encouragea à ouvrir une maison au Venezuela. Ce fut bientôt suivi par des fondations à Rome et en Tanzanie et finalement, sur tous les continents. Commençant en 1980 et continuant à travers les années 90, Mère Teresa ouvrit des maisons dans presque tous les pays communistes, y compris l’ancienne Union Soviétique, l’Albanie et Cuba.

Afin de mieux répondre aux besoins physiques aussi bien que spirituels des pauvres, Mère Teresa fonda Les Frères Missionnaires de la Charité en 1963, en 1976 la branche contemplative des sœurs, en 1979 les Frères Contemplatifs, et en 1984 les PèresMissionnaires de la Charité. Cependant son inspiration n’était pas limitée à ceux qui avaient une vocation religieuse. Elle forma les Coopérateurs de Mère Teresa et les CoopérateursMalades et Souffrants, personnes de fois et nationalités différentes avec qui elle partageait son esprit de prière, de simplicité, de sacrifice et son apostolat pour les humbles travaux d’amour.Cet esprit inspira plus tard les Laïques Missionnaires de la Charité. En réponse aux demandes de beaucoup de prêtres, en 1981 Mère Teresa commença aussi le mouvementCorpus Christi pour les prêtres, traçantun “petit chemin de sainteté” pour ceux qui désirent partager son charisme et son esprit.

Durant ces années de croissance rapide, le monde commença à tourner son regard vers Mère Teresa et le travail qu’elle avait commencé. Elle reçut de nombreux prix pour honorer son travail, en commençant par le prix indien Padmashri en 1962 et le Prix Nobel de la Paix en 1979, alors que les médias, avec un intérêt grandissant, commençaient à suivre ses activités. Elle reçut tout cela “pour la gloire de Dieu et au nom des pauvres”.

L’ensemble de la vie et de l’œuvre de Mère Teresa témoignent de la joie d’aimer, de la grandeur et dignité de chaque être humain, de la valeur de chaque petite chose faite avec foi et avec amour, et, par-dessus tout, de l’amitié avec Dieu. Mais il y avait un autre côté héroïque de cette grande femme qui fut révélé seulement après sa mort. Cachée aux yeux de tous, cachée même à ses plus proches, sa vie intérieure fut marquée par l’expérience d’un sentiment profond, douloureux et constant d’être séparée de Dieu, même rejetée par lui, accompagné d’un désir toujours croissant de son amour. Elle appela son expérience intérieure, “l’obscurité”. La “ nuit douloureuse ” de son âme qui débuta à peu près au moment où elle commençait son travail pour les pauvres et qui continua jusqu’à la fin de sa vie, conduisit Mère Teresa à une union toujours plus profonde avec Dieu. A travers cette obscurité, elle participa mystiquement à la soif de Jésus dans son désir d’amour douloureux et ardent, et elle partagea la désolation intérieure des pauvres.

Durant les dernières années de sa vie, malgré des problèmes de santé de plus en plus sérieux, Mère Teresa continua à gouverner sa congrégation et à répondre aux besoins des pauvres et de l’Eglise. En 1997, les sœurs de Mère Teresa étaient au nombre d’environ 4000 et étaient établies dans 610 fondations réparties dans 123 pays du monde. En mars 1997, elle bénit la nouvelle supérieure générale des Missionnaires de la Charité récemment élu et elle effectua encore un voyage à l’étranger. Après avoir rencontré le Pape Jean Paul II pour la dernière fois, elle rentra à Calcutta et passa ses dernières semaines à recevoir des visiteurs et à enseigner es sœurs. Le 5 septembre fut le dernier jour de la vie terrestre de Mère Teresa. Elle reçut du gouvernement de l’Inde les honneurs de funérailles officielles et son corps fut enterré dans la Maison Mère des Missionnaires de la Charité. Sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage et de prière pour les gens de toutes fois, riches et pauvres. Mère Teresa laissa le testament d’une foi inébranlable, d’un espoir invincible et d’une charité extraordinaire. Sa réponse à la cause de Jésus, “Viens sois ma lumière”, fit d’elle une Missionnaire de la Charité, une “mère pour les pauvres”, un symbole de compassion pour le monde et un témoignage vivant de la soif d’amour de Dieu.

Moins de deux ans après sa mort, dû à la réputation de sainteté largement répandue de Mère Teresa et au rapport des faveurs reçues, le Pape Jean Paul II permit l’ouverture de sa cause de canonisation. Le 20 décembre 2002, il approuva les décrets de ses vertus héroïques et miracles.

http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20031019_madre-teresa_fr.html

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Abbaye saint joseph de clairval 21150Bien cher Ami de l'Abbaye Saint-Joseph,

Décembre 1964. Le Pape Paul VI se rend à Bombay pour y présider un Congrès eucharistique international. Des millions de personnes se pressent tout au long des vingt kilomètres de route qui séparent l'aérodrome de la ville. Tous désirent voir et entendre "le plus grand chef religieux du monde". Parmi les invités au Congrès, figure Mère Teresa de Calcutta. Mais, en route pour le palais, elle croise un homme et sa femme épuisés, le visage sanguinolent, n'ayant plus que la peau sur les os. Mère Teresa s'approche, tente de les soutenir. L'homme a juste le temps de prononcer quelques mots avant de rendre le dernier soupir. Sans hésiter, Mère Teresa charge alors la femme sur ses épaules et l'emmène au Foyer des mourants. Cette femme épuisée représente Jésus qu'il faut secourir en priorité, même au prix d'une rencontre si précieuse avec le Vicaire du Christ. Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait, dira Jésus au jugement dernier (Mt 25, 40).

«Aider tous les hommes»

Gonxha (Agnès) Bojaxhiu, la future Mère Teresa, est née le 26 août 1910 à Skopje (ex-Yougoslavie). Sa famille, de nationalité albanaise, est profondément catholique. Vers 1928, une grâce venue de la Très Sainte Vierge oriente Gonxha vers la vie religieuse. Elle est reçue à Dublin (Irlande), chez les Soeurs de Notre-Dame de Lorette, dont la Règle s'inspire de la spiritualité des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Gonxha médite sur le sens de la vie: «L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, Notre-Seigneur, et ainsi, sauver son âme» (Exercices spirituels, 23). Elle désire «aider tous les hommes» (id., 146) à trouver le chemin du Ciel.

 Gonxha est attirée par les missions. Ses Supérieures l'envoient aux Indes, à Darjeeling, ville située au pied de l'Himalaya, où elle commence son noviciat, le 24 mai 1929. L'enseignement est la vocation principale des Soeurs de Lorette. Gonxha fera donc la classe aux petites filles, tout en étudiant elle-même en vue d'obtenir son diplôme de professeur. Le 25 mai 1931, elle prononce ses voeux de religion et prend le nom de Soeur Teresa, en l'honneur de sainte Thérèse de Lisieux. Pour achever ses études, Soeur Teresa est dirigée, en 1935, sur le Collège de Calcutta, capitale surpeuplée et insalubre du Bengale. Elle y côtoie la misère: toute une population vit, meurt, naît à même les trottoirs, n'ayant pour toit que le dessous d'un banc, une encoignure de porte, un chariot abandonné, quelques journaux ou cartons... Des enfants meurent à peine nés, et sont jetés à la poubelle, dans le ruisseau, n'importe où. Des morts sont ramassés chaque matin avec les tas d'ordures...

Le 10 septembre 1946, dans sa prière, Soeur Teresa perçoit distinctement une invitation de Notre-Seigneur à quitter le couvent de Lorette pour se consacrer au service des Pauvres, en vivant au milieu d'eux. Elle s'en ouvre à sa Supérieure qui la fait attendre afin d'éprouver son obéissance. Au bout d'un an, le Saint-Siège l'autorise à vivre hors de la clôture. Le 16 août 1947, à trente-sept ans, Soeur Teresa revêt pour la première fois un sari (robe traditionnelle des femmes indiennes) de couleur blanche en cotonnade grossière, orné d'un liseré bleu, aux couleurs de la Très Sainte Vierge Marie. À l'épaule, un petit crucifix noir. Dans ses déplacements, elle emporte une petite mallette d'affaires personnelles indispensables, mais pas d'argent. Mère Teresa n'a jamais demandé d'argent; elle n'en a jamais eu en sa possession. Et pourtant ses oeuvres et ses fondations ont exigé de très lourdes dépenses. La divine Providence y a toujours pourvu.

À partir de 1949, des jeunes filles de plus en plus nombreuses viennent partager la vie de Mère Teresa. Celle-ci les éprouve longuement avant de les recevoir. En automne 1950, le Pape Pie XII autorise officiellement cette nouvelle fondation, dénommée "Congrégation des Missionnaires de la Charité".

 Un endroit pour mourir «admirablement»

Durant l'hiver de 1952, un jour où elle va à la recherche des pauvres, elle découvre une femme agonisant dans la rue, trop faible pour lutter contre les rats qui lui rongent les orteils. Elle la porte à l'hôpital le plus proche où, après bien des difficultés, on accepte de recevoir la mourante. L'idée vient alors à Soeur Teresa de demander à la municipalité un local pour y recevoir les agonisants abandonnés. Une maison servant autrefois de résidence aux pèlerins du temple hindou de "Kali la Noire", et utilisée maintenant par les vagabonds et trafiquants de toute espèce, est mise à sa disposition. Soeur Teresa l'accepte. Bien des années plus tard, elle dira, à propos des milliers de mourants qui sont passés par cette Maison: «Ils meurent si admirablement avec Dieu! Nous n'avons jusqu'à présent rencontré personne qui refuse de demander "pardon à Dieu", qui refuse de dire: "Je t'aime, mon Dieu"».

 Mère Teresa n'a pas d'idées préconçues sur les oeuvres à réaliser. Elle se laisse conduire par la Providence et les besoins des pauvres. Un enfant est trouvé en train de manger des ordures. Il se plaint de son estomac: «Qu'as-tu mangé ce matin? - Rien - Et hier? - Rien». Deux ans plus tard, Mère Teresa installe pour recueillir les enfants abandonnés le "Centre d'espérance et de vie". En fait, ceux que l'on apporte là, enveloppés dans des loques ou même dans du papier, n'ont guère d'espoir de vivre ici-bas. Ils reçoivent alors le baptême et vont tout droit au Ciel. Beaucoup de ceux qui reviennent à la vie ont été adoptés par des familles de tous pays. «Un enfant abandonné que nous avions recueilli fut confié à une famille très riche, raconte Mère Teresa, une famille de la haute société qui voulait adopter un petit garçon. Quelques mois après, j'entends dire que cet enfant a été très malade et qu'il restera paralysé. Je vais voir la famille et propose: "Rendez-moi cet enfant: je vous le remplacerai par un autre en bonne santé. - Je préférerais qu'on me tue que de me séparer de cet enfant!" répond le père en me regardant, le visage tout triste». Quelle leçon d'amour!

 Mère Teresa remarque: «Ce dont les pauvres manquent le plus, c'est de se sentir nécessaires, de se sentir aimés. C'est l'état de bannissement que leur impose leur pauvreté qui les ulcère. Pour toutes sortes de maladies, il y a des remèdes, des traitements, mais quand on est indésirable, s'il n'y a pas de mains serviables et de coeurs aimants, alors il n'y a pas d'espérance de vraie guérison».

«Une plus haute valeur humaine»

Dans de nombreux pays du Tiers-Monde, l'augmentation de la population engendre des problèmes graves. «Dans bien des familles, écrit Mère Teresa, la pauvreté est si forte que l'idée d'un enfant de plus les épouvante; mes Soeurs s'efforcent de calmer cette peur et elles essaient aussi de leur faire comprendre la valeur humaine de la méthode naturelle de régulation des naissances». En effet, dans la tâche de transmettre la vie, les parents ne sont pas libres de procéder à leur guise, comme s'ils pouvaient déterminer de façon entièrement autonome les voies honnêtes à suivre, mais ils doivent conformer leur conduite à l'intention créatrice de Dieu, exprimée dans la nature même du mariage et de ses actes, et manifestée par l'enseignement constant de l'Église.

Cet enseignement part d'une vision intégrale de l'homme et de sa vocation, non seulement naturelle et terrestre, mais aussi surnaturelle et éternelle, et il «est fondé sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son initiative, entre les deux significations de l'acte conjugal: union et procréation» (Paul VI, encyclique Humanæ vitæ, 12). Pour réaliser le contrôle des naissances, «la continence périodique, les méthodes de régulation des naissances fondées sur l'auto-observation et le recours aux périodes infécondes sont conformes aux critères objectifs de la moralité. Ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l'éducation à une liberté authentique» (Catéchisme de l'Église CatholiqueCEC, 2370).

 Le Pape Paul VI décrit ainsi la valeur des méthodes naturelles: «La maîtrise de l'instinct par la raison et la libre volonté impose sans nul doute une ascèse, pour que les manifestations affectives de la vie conjugale soient dûment réglées, en particulier pour l'observance de la continence périodique. Mais cette discipline, propre à la pureté des époux, bien loin de nuire à l'amour conjugal, lui confère au contraire une plus haute valeur humaine. Elle exige un effort continuel, mais grâce à son influence bienfaisante, les conjoints développent intégralement leur personnalité, en s'enrichissant de valeurs spirituelles: elle apporte à la vie familiale des fruits de sérénité et de paix, et elle facilite la solution d'autres problèmes; elle favorise l'attention à l'autre conjoint, aide les époux à bannir l'égoïsme, ennemi du véritable amour, et approfondit leur sens des responsabilités dans l'accomplissement de leurs devoirs. Les parents acquièrent ainsi la capacité d'une influence plus profonde et plus efficace pour l'éducation des enfants» (Humanæ vitæ, 21).

 Une différence essentielle de mentalité

 Fidèle à l'Église, Mère Teresa n'accepte pas la contraception, c'est-à-dire toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation (pilules, préservatifs ). En effet, «lorsque les époux, en recourant à la contraception, séparent les deux significations que le Dieu créateur a inscrites dans l'être de l'homme et de la femme comme dans le dynamisme de leur communion sexuelle, ils se comportent en arbitres du dessein de Dieu; ils "manipulent" et "avilissent" la sexualité humaine et, avec elle, leur propre personne et celle du conjoint en altérant la valeur de leur donation totale» (Encyclique Familiaris consortio, du 22 novembre 1981, n. 32). C'est pourquoi, il y a une différence beaucoup plus importante et plus profonde qu'on ne le pense habituellement entre la contraception artificielle et le recours aux rythmes périodiques. Cette différence implique en dernière analyse deux conceptions de la personne et de la sexualité humaines irréductibles l'une à l'autre. Le choix des rythmes naturels comporte l'acceptation du temps de la personne, ici du cycle féminin, et aussi l'acceptation du dialogue, du respect réciproque, de la responsabilité commune, de la maîtrise de soi. Dans le choix de la contraception, la sexualité n'est pas respectée, mais est "utilisée" comme un "objet" (cf.ibid.).

 L'amour, la vie, la patrie

«L'Église a toujours enseigné la malice intrinsèque de la contraception, c'est-à-dire de chacun des actes conjugaux rendus intentionnellement inféconds, affirme le Conseil Pontifical pour la Famille, en date du 12 février 1997. Cet enseignement doit être considéré comme doctrine définitive et irréformable. La contraception s'oppose de manière grave à la chasteté matrimoniale, elle est contraire au bien de la transmission de la vie (aspect de procréation du mariage), et contraire au don réciproque des conjoints (aspect d'union du mariage). Elle blesse l'amour véritable et nie le rôle souverain de Dieu dans la transmission de la vie humaine» (Vade-mecum des confesseurs). La contraception est donc un péché objectivement grave ou "mortel" (c'est-à-dire qui cause la "mort" de l'âme en la privant de la vie de la grâce, lorsqu'il est commis avec pleine connaissance et entier consentement).

La mentalité contraceptive qui veut à tout prix éviter l'enfant, aboutit logiquement à la mentalité abortive en cas d'échec de la contraception. Les statistiques montrent que la pratique de l'avortement se développe davantage dans les pays qui favorisent la contraception. De plus, plusieurs produits présentés comme contraceptifs sont en réalité abortifs (pilule du lendemain, stérilet...). Aussi, Mère Teresa refuse-t-elle de confier, pour l'adoption, un enfant à un couple qui aurait recours à la contraception, estimant qu'il se trouverait dans un environnement de mort.

On objecte parfois que les méthodes naturelles ne sont ni sûres ni efficaces. C'est inexact. Des études médicales sérieuses ont montré que la méthode Billings (méthode naturelle), par exemple, est un moyen très efficace d'éviter une naissance non souhaitable. La plupart des femmes peuvent déterminer sans risque notable d'erreur leur période de fécondité. Voici un témoignage de Mère Teresa: «À Calcutta, nous dirigeons actuellement 102 centres où l'on enseigne aux familles le contrôle des naissances dans le respect de l'amour mutuel et des enfants. L'an dernier, des milliers de familles chrétiennes, musulmanes ou hindoues sont passées dans nos centres et ont ainsi évité la naissance de quelque 70000 enfants, mais sans en tuer aucun. Simplement en s'appuyant sur ces trois piliers que sont: l'amour, la vie et la patrie» (Lettre au Premier Ministre de l'Inde, 26 mars 1979).

Mère Teresa ajoute, parlant aux populations des pays "riches": «Puisque nos gens (les pauvres) peuvent faire cela, combien plus vous qui connaissez les moyens de ne pas détruire la vie que Dieu a créée en nous» (11 décembre 1979). Cependant, si les pauvres ont souvent des motifs valables pour espacer la naissance de leurs enfants, les époux des pays aisés, où la natalité est en baisse, doivent vérifier que leur désir d'éviter une nouvelle conception, «ne relève pas de l'égoïsme, mais est conforme à la juste générosité d'une paternité responsable» (CEC, 2368).

Pour l'amour de Jésus-Christ

Mère Teresa est mue dans toutes ses actions par l'amour du Christ, par la volonté de «faire quelque chose de beau pour Dieu», au service de l'Église. «Être catholique a pour moi une importance totale, absolue, dit-elle. Nous sommes à la totale disposition de l'Église. Nous professons pour le Saint-Père un grand amour, profond et personnel... Nous devons attester la vérité de l'Évangile en proclamant la parole de Dieu sans crainte, ouvertement, clairement, selon ce que l'Église enseigne». «Le travail que nous réalisons n'est pour nous qu'un moyen de concrétiser notre amour du Christ  Nous sommes livrées au service des pauvres les plus pauvres, c'est-à-dire du Christ dont les pauvres sont la douloureuse image  Jésus dans l'Eucharistie et Jésus dans les pauvres, sous les apparences du pain et sous les apparences du pauvre, voilà ce qui fait de nous des Contemplatives au coeur du monde».

 L'adoration du Saint-Sacrement tient une place importante dans la journée des Missionnaires de la Charité. Elles communient chaque jour et reçoivent chaque semaine le sacrement de pénitence. «La confession est un acte magnifique, un acte de grand amour. Elle est ce moment où je permets au Christ d'ôter de moi tout ce qui divise, tout ce qui détruit. Pour la plupart d'entre nous existe le danger d'oublier que nous sommes des pécheurs et que nous devons nous rendre en confession comme tels».

 Une dévotion toute particulière à la Très Sainte Vierge existe chez les disciples de Mère Teresa. «Marie est notre guide, la cause de notre joie. Priez-la. Dites le Rosaire, afin que la Vierge soit toujours avec vous, vous protège, vous aide. Introduisez la prière dans vos familles. La famille où l'on prie ensemble demeure unie».

Développement de l'oeuvre

Dans le courant des années 1960, l'oeuvre de Mère Teresa s'étend à presque tous les diocèses de l'Inde. En 1965, des Religieuses partent au Vénézuela. En mars 1968, Paul VI demande à Mère Teresa d'ouvrir une maison à Rome. Après avoir visité la banlieue de la ville et constaté que la misère matérielle et morale existe aussi dans les pays "developpés", elle accepte. En même temps, les Soeurs oeuvrent au Bangladesh, pays dévasté par une horrible guerre civile. De nombreuses femmes ont été violées par des soldats: on conseille à celles qui sont enceintes, d'avorter. Mère Teresa déclare alors au gouvernement qu'elle et ses Soeurs adopteront ces enfants, mais qu'il ne faut à aucun prix, «qu'à ces femmes qui n'avaient fait que subir la violence, on fasse désormais commettre une transgression qui les accompagnerait tout au long de leur vie». Mère Teresa a toujours lutté avec une grande énergie et un courage sans pareil contre toute forme d'avortement. Elle est persuadée, à juste titre, que dès la conception, l'embryon est un homme et qu'il possède un droit inaliénable à la vie. Aucune personne, aucune autorité, aucune raison ne peuvent disposer de la vie des enfants innocents.

Au Yémen, pays musulman où aucune influence chrétienne n'a pénétré depuis huit cents ans, Mère Teresa accepte d'envoyer des Soeurs à condition qu'elle puissent emmener un prêtre avec elles. Dans les années 1980, l'Ordre fonde en moyenne quinze nouvelles maisons par an. À partir de 1986, il s'installe dans des pays communistes, jusque-là interdits à tout missionnaire: l'Éthiopie, le Sud-Yémen, l'URSS, l'Albanie, la Chine.

 En mars 1967, l'oeuvre de Mère Teresa s'est accrue d'une branche masculine: la "Congrégation des Frères Missionnaires". Et en 1969, est née la Fraternité des collaborateurs laïcs des Missionnaires de la Charité.

 Un secret tout simple

Si on lui demande d'où vient sa force morale, Mère Teresa confie: «Mon secret est infiniment simple. Je prie. Par la prière, je deviens une dans l'amour avec le Christ. Le prier, c'est L'aimer». L'amour est indissolublement uni à la joie. «La joie est prière, par le fait qu'elle loue Dieu: l'homme est créé pour louer. La joie est l'espoir d'un bonheur éternel. La joie est un filet d'amour pour attraper les âmes. La vraie sainteté consiste à faire la volonté de Dieu avec le sourire».

Après plusieurs hospitalisations, Mère Teresa s'est éteinte dans la paix du Seigneur, à Calcutta, le 5 septembre 1997. À la nouvelle de sa mort, le Pape Jean-Paul II résumait ainsi sa vie: «Sa mission commençait à l'aube devant l'Eucharistie. Dans le silence de la contemplation, Mère Teresa entendait retentir le cri de Jésus sur la Croix: J'ai soif. Ce cri, conservé au fond du coeur, la poussait sur les routes de Calcutta et de toutes les banlieues du monde, à la recherche de Jésus, chez le pauvre, l'abandonné, le mourant  Mère Teresa, inoubliable mère des pauvres, est un exemple éloquent pour tous» (Angélus du 7 septembre 1997).

Bien des fois, Mère Teresa a répondu à des jeunes qui voulaient venir l'aider en Inde, de rester dans leur pays pour y exercer la charité envers les "pauvres" de leur milieu habituel. Voici quelques-unes de ses suggestions: «En France, comme à New York et partout, combien les êtres ont faim d'être aimés: ça c'est une pauvreté terrible, sans comparaison avec la pauvreté des Africains et des Indiens... Ce n'est pas tant combien l'on donne, mais c'est l'amour que nous mettons à donner qui compte... Priez pour que cela commence dans votre propre famille. Les enfants n'ont souvent personne pour les accueillir quand ils reviennent de l'école. Quand ils se retrouvent avec leurs parents, c'est pour s'asseoir devant la télévision, et ils n'échangent aucune parole. C'est une pauvreté très profonde... Vous devez travailler pour gagner la vie de votre famille, mais ayez aussi le courage de partager avec quelqu'un qui n'a pas - peut-être simplement un sourire, un verre d'eau -, de lui demander de s'asseoir pour parler quelques minutes; peut-être seulement écrivez une lettre pour un malade à l'hôpital... Et le mieux, c'est que nous allions à Nazareth et regardions comment vit la Sainte Famille: Faites de votre famille un autre Nazareth. Aimez Jésus! Souvent, au cours de la journée, dites-vous: "Jésus est dans mon coeur. Je crois à ton amour tendre pour moi et je t'aime, Jésus". Il faut le dire et le répéter constamment. Et vous verrez la force, la joie et la paix qui seront vôtres, grâce à cet amour que vous portez à Jésus. Et vous pourrez aimer les autres comme Jésus vous aime».

 Il nous est possible d'aimer les autres comme Jésus, car, si nous vivons dans la grâce de Dieu, le Saint-Esprit, qui est l'Amour, habite en nous (cf. Jn 14, 18). Les moines Lui demandent de diffuser sa Charité en vos coeurs, pour que vous soyez ses témoins, à l'exemple de Mère Teresa de Calcutta. Ils prient pour vous et tous ceux qui vous sont chers, vivants et défunts.

 Dom Antoine Marie osb, abbé

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Canonisation: l’amour gratuit et libre de sainte Teresa de Calcutta

Mereteresa

« La miséricorde a été pour elle le ‘‘sel’’ qui donnait de la saveur à chacune de ses œuvres, et la ‘‘lumière’’ qui éclairait les ténèbres de ceux qui n’avaient même plus de larmes pour pleurer leur pauvreté et leur souffrance », explique le pape François dans son homélie pour la canonisation de sainte Mère Teresa de Calcutta, ce dimanche, 4 septembre 2016, place Saint-Pierre, devant plus de cent mille de personnes. Il a souligné sa liberté.

Le pape a insisté sur les « périphéries » visitées et soulagées par Mère Teresa, comme un visite de Dieu : « Sa mission dans les périphéries des villes et dans les périphéries existentielles perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres. »

Il a confié ce modèle de liberté à ceux qui sont engagés dans le bénévolat auprès des pauvres et des souffrants : « Aujourd’hui, je remets cette figure emblématique de femme et de consacrée au monde du volontariat : qu’elle soit votre modèle de sainteté ! Que cet infatigable artisan de miséricorde nous aide à comprendre toujours mieux que notre unique critère d’action est l’amour gratuit, libre de toute idéologie et de tout lien et offert à tous sans distinction de langue, de culture, de race ou de religion. »

Ce passage de l’homélie a été salué par des applaudissements et le pape a posté ce tweet sur son compte @Pontifex_fr à l’issue de la célébration: « Portons le sourire de Mère Teresa dans le cœur et offrons-le à ceux que nous rencontrons sur notre chemin. »

Voici le texte complet, dans une traduction officielle de l’italien, de l’homélie du pape François.

Homélie du pape François

« Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » (Sg 9, 13).

Cette interrogation du livre de la Sagesse, que nous avons écoutée dans la première lecture, nous présente notre vie comme un mystère, dont la clef d’interprétation n’est pas en notre possession. Les protagonistes de l’histoire sont toujours deux : Dieu d’une part et les hommes de l’autre. Nous avons la tâche de percevoir l’appel de Dieu et, ensuite, d’accueillir sa volonté. Mais pour l’accueillir sans hésitation, demandons-nous : quelle est la volonté de Dieu ?

Dans le même passage du livre de la Sagesse, nous trouvons la réponse : « C’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît » (v. 18). Pour authentifier l’appel de Dieu, nous devons nous demander et comprendre ce qui lui plaît. Bien souvent, les prophètes annoncent ce qui plaît au Seigneur. Leur message trouve une admirable synthèse dans l’expression : « C’est la miséricorde que je veux et non des sacrifices » (Os 6, 6 ; Mt 9, 13). Toute œuvre de miséricorde plaît à Dieu, parce que dans le frère que nous aidons nous reconnaissons le visage de Dieu que personne ne peut voir (cf. Jn 1, 18). Et chaque fois que nous nous penchons sur les besoins de nos frères, nous donnons à manger et à boire à Jésus ; nous vêtons, nous soutenons et nous visitons le Fils de Dieu (cf. Mt 25, 40). En somme, nous touchons la chair du Christ.

Nous sommes donc appelés à traduire dans le concret ce que nous invoquons dans la prière et professons dans la foi. Il n’y a pas d’alternative à la charité : ceux qui se mettent au service de leurs frères, même sans le savoir, sont ceux qui aiment Dieu (cf. 1Jn3, 16-18 ;Jc 2, 14-18). La vie chrétienne, cependant, n’est pas une simple aide qui est fournie dans le temps du besoin. S’il en était ainsi, ce serait certes un beau sentiment de solidarité humaine qui suscite un bénéfice immédiat, mais qui serait stérile, parce que sans racines. L’engagement que le Seigneur demande, au contraire, est l’engagement d’une vocation à la charité par laquelle tout disciple du Christ met sa propre vie à son service, pour grandir chaque jour dans l’amour.

Nous avons écouté dans l’Évangile que « de grandes foules faisaient route avec Jésus » (Lc14, 25). Aujourd’hui, ces « grandes foules » sont représentées par le vaste monde du volontariat, ici réuni à l’occasion du Jubilé de la Miséricorde. Vous êtes cette foule qui suit le Maître et qui rend visible son amour concret pour chaque personne. Je vous répète les paroles de l’apôtre Paul : « Ta charité m’a déjà apporté de joie et de réconfort, car grâce à toi…, les cœurs des fidèles ont trouvé du repos » (Phm 7). Que de cœurs les volontaires réconfortent ! Que de mains ils soutiennent ! Que de larmes ils essuient ! Que d’amour mis dans le service caché, humble et désintéressé ! Ce service louable manifeste la foi  – manifeste la foi – et exprime la miséricorde du Père qui se fait proche de ceux qui sont dans le besoin.

Suivre Jésus est un engagement sérieux et en même temps joyeux ; cela demande radicalité et courage pour reconnaître le divin Maître dans le plus pauvre ainsi que dans le marginalisé de la vie et pour se mettre à son service. C’est pourquoi, les volontaires qui, par amour pour Jésus, servent les derniers et les démunis n’attendent aucune reconnaissance ni aucune gratification, mais renoncent à tout cela parce qu’ils ont découvert l’amour authentique. Et chacun de nous peut dire : ‘‘Comme le Seigneur est venu vers moi et s’est penché sur moi en temps de besoin, de la même manière moi aussi je vais vers lui et je me penche sur ceux qui ont perdu la foi ou vivent comme si Dieu n’existait pas, sur les jeunes sans valeurs et sans idéaux, sur les familles en crise, sur les malades et les détenus, sur les réfugiés et les migrants, sur les faibles et sur ceux qui sont sans défense corporellement et spirituellement, sur les mineurs abandonnés à eux-mêmes, ainsi que sur les personnes âgées laissées seules. Partout où il y a une main tendue qui demande une aide pour se remettre debout, doit se percevoir notre présence ainsi que la présence de l’Église qui soutient et donne espérance’’. Et cela, il faut le faire avec la mémoire vivante de la main du Seigneur tendue sur moi quand j’étais à terre.

Mère Teresa, tout au long de son existence, a été une généreuse dispensatrice de la miséricorde divine, en se rendant disponible à travers l’accueil et la défense de la vie humaine, la vie dans le sein maternel comme la vie abandonnée et rejetée.  Elle s’est dépensée dans la défense de la vie, en proclamant sans relâche que « celui qui n’est pas encore né est le plus faible, le plus petit, le plus misérable ». Elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes, en reconnaissant la dignité que Dieu leur a donnée ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – face aux crimes – de la pauvreté qu’ils ont créée eux-mêmes. La miséricorde a été pour elle le ‘‘sel’’ qui donnait de la saveur à chacune de ses œuvres, et la ‘‘lumière’’ qui éclairait les ténèbres de ceux qui n’avaient même plus de larmes pour pleurer leur pauvreté et leur souffrance.

Sa mission dans les périphéries des villes et dans les périphéries existentielles perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres. Aujourd’hui, je remets cette figure emblématique de femme et de consacrée au monde du volontariat : qu’elle soit votre modèle de sainteté ! Je crois qu’il nous sera un peu difficile de l’appeler sainte Teresa ; sa sainteté nous est si proche, si tendre et si féconde que spontanément nous continuerons de lui dire : ‘‘Mère Teresa’’. Que cet infatigable artisan de miséricorde nous aide à comprendre toujours mieux que notre unique critère d’action est l’amour gratuit, libre de toute idéologie et de tout lien et offert à tous sans distinction de langue, de culture, de race ou de religion. Mère Teresa aimait dire : « Je ne parle peut-être pas leur langue, mais je peux sourire ». Portons son sourire le dans le cœur et offrons-le à ceux que nous rencontrons sur notre chemin, surtout à ceux qui souffrent. Nous ouvrirons ainsi des horizons de joie et d’espérance à tant de personnes découragées, qui ont besoin aussi bien de compréhension que de tendresse.

© Librairie éditrice du Vatican
le 04.09.2016

Date de dernière mise à jour : 2018-08-31

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