Saint Paul apôtre conversion
Paul était Juif, de la tribu de Benjamin ; il naquit à Tarse, en Cilicie, dont les habitants étaient considérés comme citoyens romains. Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l'Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin : « Benjamin est un loup ravisseur. » Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l'application de la prophétie, en disant : « Le loup ravisseur s'est changé en agneau. »
Saul (c'était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d'émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l'environna et une voix lui dit : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? - Qui es-tu, Seigneur ? -- Je suis Jésus, que tu persécutes. -- Seigneur, que veux-tu que je fasse ? -- Lève-toi, entre dans la ville, et là tu apprendras ce que tu dois faire. » Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême.
Dès lors, Saul, devenu Paul, n'est pas seulement un converti, un chrétien, c'est un apôtre, c'est l'Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l'admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.
Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints. Ne désespérons jamais du salut de personne, tout est possible à la prière et à la grâce. Nous ne comprendrons bien qu'au Ciel quelle a été l'influence de la prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur salut à l'intercession des justes. Saint Augustin a dit fort justement : « Si Étienne n'avait pas prié, nous n'aurions pas saint Paul ! »
http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20140125&id=1452&fd=0
BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Mercredi 3 septembre 2008
La conversion de Paul
Chers frères et sœurs,
La catéchèse d'aujourd'hui sera consacrée à l'expérience que saint Paul fit sur le chemin de Damas et donc sur ce que l'on appelle communément sa conversion. C'est précisément sur le chemin de Damas, au début des années 30 du i siècle, et après une période où il avait persécuté l'Eglise, qu'eut lieu le moment décisif de la vie de Paul. On a beaucoup écrit à son propos et naturellement de différents points de vue. Il est certain qu'un tournant eut lieu là, et même un renversement de perspective. Alors, de manière inattendue, il commença à considérer "perte" et "balayures" tout ce qui auparavant constituait pour lui l'idéal le plus élevé, presque la raison d'être de son existence (cf. Ph 3, 7-8). Que s'était-il passé?
Nous avons à ce propos deux types de sources. Le premier type, le plus connu, est constitué par des récits dus à la plume de Luc, qui à trois reprises raconte l'événement dans les Actes des Apôtres (cf. 9, 1-19; 22, 3-21; 26, 4-23). Le lecteur moyen est peut-être tenté de trop s'arrêter sur certains détails, comme la lumière du ciel, la chute à terre, la voix qui appelle, la nouvelle condition de cécité, la guérison comme si des écailles lui étaient tombées des yeux et le jeûne. Mais tous ces détails se réfèrent au centre de l'événement: le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme sa pensée et sa vie elle-même. La splendeur du Ressuscité le rend aveugle: il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la lumière qu'est le Christ. Et ensuite son "oui" définitif au Christ dans le baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.
Dans l'Eglise antique le baptême était également appelé "illumination", car ce sacrement donne la lumière, fait voir réellement. Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul: guéri de sa cécité intérieure, il voit bien. Saint Paul a donc été transformé, non par une pensée, mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte. Elle changea fondamentalement la vie de Paul; en ce sens on peut et on doit parler d'une conversion. Cette rencontre est le centre du récit de saint Luc, qui a sans doute utilisé un récit qui est probablement né dans la communauté de Damas. La couleur locale donnée par la présence d'Ananie et par les noms des rues, ainsi que du propriétaire de la maison dans laquelle Paul séjourna (cf. Ac 9, 11) le laisse penser.
Le deuxième type de sources sur la conversion est constitué par les Lettres de saint Paul lui-même. Il n'a jamais parlé en détail de cet événement, je pense que c'est parce qu'il pouvait supposer que tous connaissaient l'essentiel de cette histoire, que tous savaient que de persécuteur il avait été transformé en apôtre fervent du Christ. Et cela avait eu lieu non à la suite d'une réflexion personnelle, mais d'un événement fort, d'une rencontre avec le Ressuscité. Bien que ne mentionnant pas de détails, il mentionne plusieurs fois ce fait très important, c'est-à-dire que lui aussi est témoin de la résurrection de Jésus, de laquelle il a reçu directement de Jésus lui-même la révélation, avec la mission d'apôtre. Le texte le plus clair sur ce point se trouve dans son récit sur ce qui constitue le centre de l'histoire du salut: la mort et la résurrection de Jésus et les apparitions aux témoins (cf. 1 Co 15). Avec les paroles de la très ancienne tradition, que lui aussi a reçues de l'Eglise de Jérusalem, il dit que Jésus mort crucifié, enseveli, ressuscité, apparut, après la résurrection, tous d'abord à Céphas, c'est-à-dire à Pierre, puis aux Douze, puis à cinq cents frères qui vivaient encore en grande partie à cette époque, puis à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et à ce récit reçu de la tradition, il ajoute: "Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis" (1 Co 15, 8). Il fait ainsi comprendre que cela est le fondement de son apostolat et de sa nouvelle vie. Il existe également d'autres textes dans lesquels la même chose apparaît: "Nous avons reçu par lui [Jésus] grâce et mission d'Apôtre" (cf. Rm 1, 5); et encore: "N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur?" (1 Co 9, 1), des paroles avec lesquelles il fait allusion à une chose que tous savent. Et finalement le texte le plus diffusé peut être trouvé dans Ga 1, 15-17: "Mais Dieu m'avait mis à part dès le sein de ma mère, dans sa grâce il m'avait appelé, et, un jour, il a trouvé bon de mettre en moi la révélation de son Fils, pour que moi, je l'annonce parmi les nations païennes. Aussitôt, sans prendre l'avis de personne, sans même monter à Jérusalem pour y rencontrer ceux qui étaient les Apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie; de là, je suis revenu à Damas". Dans cette "auto-apologie" il souligne de manière décidée qu'il est lui aussi un véritable témoin du Ressuscité, qu'il a une mission reçue directement du Ressuscité.
Nous pouvons ainsi voir que les deux sources, les Actes des Apôtres et les Lettres de saint Paul, convergent et s'accordent sur un point fondamental: le Ressuscité a parlé à Paul, il l'a appelé à l'apostolat, il a fait de lui un véritable apôtre, témoin de la résurrection, avec la charge spécifique d'annoncer l'Evangile aux païens, au monde gréco-romain. Et dans le même temps, Paul a appris que, malgré le caractère direct de sa relation avec le Ressuscité, il doit entrer dans la communion de l'Eglise, il doit se faire baptiser, il doit vivre en harmonie avec les autres apôtres. Ce n'est que dans cette communion avec tous qu'il pourra être un véritable apôtre, ainsi qu'il l'écrit explicitement dans la première Epître aux Corinthiens: "Eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru" (15, 11). Il n'y a qu'une seule annonce du Ressuscité car le Christ est un.
Comme on peut le voir, dans tous ces passages Paul n'interprète jamais ce moment comme un fait de conversion. Pourquoi? Il y a beaucoup d'hypothèses, mais selon moi le motif était tout à fait évident. Ce tournant dans sa vie, cette transformation de tout son être ne fut pas le fruit d'un processus psychologique, d'une maturation ou d'une évolution intellectuelle et morale, mais il vint de l'extérieur: ce ne fut pas le fruit de sa pensée, mais de la rencontre avec Jésus Christ. En ce sens, ce ne fut pas simplement une conversion, une maturation de son "moi", mais ce fut une mort et une résurrection pour lui-même: il mourut à sa vie et naquit à une autre vie nouvelle avec le Christ ressuscité. D'aucune autre manière on ne peut expliquer ce renouveau de Paul. Toutes les analyses psychologiques ne peuvent pas éclairer et résoudre le problème. Seul l'événement, la rencontre forte avec le Christ, est la clé pour comprendre ce qui était arrivé; mort et résurrection, renouveau de la part de Celui qui s'était montré et avait parlé avec lui. En ce sens plus profond, nous pouvons et nous devons parler de conversion. Cette rencontre est un réel renouveau qui a changé tous ses paramètres. Maintenant il peut dire que ce qui auparavant était pour lui essentiel et fondamental, est devenu pour lui "balayures"; ce n'est plus un "gain", mais une perte, parce que désormais seul compte la vie dans le Christ.
Nous ne devons toutefois pas penser que Paul ait été ainsi enfermé dans un événement aveugle. Le contraire est vrai, parce que le Christ ressuscité est la lumière de la vérité, la lumière de Dieu lui-même. Cela a élargi son cœur, l'a ouvert à tous. En cet instant il n'a pas perdu ce qu'il y avait de bon et de vrai dans sa vie, dans son héritage, mais il a compris de manière nouvelle la sagesse, la vérité, la profondeur de la loi et des prophètes, il se l'est réapproprié de manière nouvelle. Dans le même temps, sa raison s'est ouverte à la sagesse des païens; s'étant ouvert au Christ de tout son cœur, il est devenu capable d'un large dialogue avec tous, il est devenu capable de se faire tout pour tous. C'est ainsi qu'il pouvait réellement devenir l'apôtre des païens.
Si l'on en revient à présent à nous-mêmes, nous nous demandons: qu'est-ce que tout cela veut dire pour nous? Cela veut dire que pour nous aussi le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou une nouvelle morale. Nous ne sommes chrétiens que si nous rencontrons le Christ. Assurément, il ne se montre pas à nous de manière irrésistible, lumineuse, comme il l'a fait avec Paul pour en faire l'apôtre de toutes les nations. Mais nous aussi nous pouvons rencontrer le Christ, dans la lecture de l'Ecriture Sainte, dans la prière, dans la vie liturgique de l'Eglise. Nous pouvons toucher le cœur du Christ et sentir qu'il touche le nôtre. C'est seulement dans cette relation personnelle avec le Christ, seulement dans cette rencontre avec le Ressuscité que nous devenons réellement chrétiens. Et ainsi s'ouvre notre raison, s'ouvre toute la sagesse du Christ et toute la richesse de la vérité. Prions donc le Seigneur de nous éclairer, de nous offrir dans notre monde de rencontrer sa présence: et qu'ainsi il nous donne une foi vivace, un cœur ouvert, une grande charité pour tous, capable de renouveler le monde.
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080903_fr.html
Conversion de St Paul Evêque et docteur de l'Eglise
Sur la route de Damas, à la tête d’une troupe de fanatiques, chemine un homme de trente ans, qu’on appelle alors Saul (plus exactement Shaoul). Juif de race, grec de fréquentation, et politiquement romain, il a bénéficié de trois cultures, il connait le grec, l'araméen et l’hébreu. Il revendique une double citoyenneté, celle de Tarse1 et celle de Rome. A Tarse, sa ville natale, il n’a fréquenté que les écoles de grammaire, puis il est allé chercher à Jérusalem sa culture supérieure à l’école de Gamaliel2. Moins tolérant que son maître il s’est vite mué en persécuteur des chrétiens. On le voit garder les vêtements de ceux qui lapident Etienne, ravager l’Eglise de Jérusalem et obtenir un mandat officiel pour engager des poursuites contre les chrétiens de Damas.
Avant de parvenir à Damas, Saul rencontre le Christ et sa destinée en est toute changée. De ce grand événement, nous possédons trois récits inspirés : saint Paul rapporte lui-même les faits dans son discours apologétique aux Juifs de Jérusalem et dans son éloquente plaidoirie devant le roi Agrippa ; saint Luc raconte cet épisode au début des Actes des Apôtres.
Ainsi, Saul voit apparaître dans la gloire le Christ ressuscité. Saul n’est pas un incroyant qui découvre Dieu, ni un pécheur qui veut se libérer de ses fautes, de ses négligences ou de son indifférence. S'il se convertit, c’est plus par un dépassement de sa foi première que par une répudiation de ses erreurs, qu’un retour à l'innocence perdue. Il croyait à la Loi et aux prophètes, il croyait que les promesses divines se réaliseraient et que le Messie viendrait. Dans sa conversion, il apprend et accepte, pour en faire la règle de sa vie, que Alais il ne croyait pas en Jésus! Il n'avait pas saisi que Jésus est le véritable accomplissement des prophéties, le propre Fils de Dieu, le Sauveur du monde, le ressuscité du matin de Pâques. Passer du judaïsme au christianisme n’était donc pas renier le passé religieux d’Israël mais le retrouver transfiguré dans ses providentiels achèvements.
On ne saurait trop insister sur le caractère personnel de ce brusque face à face. Saul signale la soudaine irruption d'une lumière qui dépasse l'éclat du plein midi et qui l’enveloppe ainsi que son escorte. Un choc violent les renverse tous à terre, tandis qu'ils entendent le son d'une voix. Mais la lumière et le langage demeurent indistincts pour son entourage. Lui seul voit quelqu’un dans la gloire et perçoit nettement le message qui lui est exclusivement destiné. Celui qui interpelle si familièrement son adversaire montre qu'il a pénétré jusqu’à ses intentions les plus secrètes : c’est le Christ qu’il poursuit et qu’il atteint dans les chrétiens : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. »
La formulation de l'identité s'accompagne d'une invitation à la docilité : il est temps de mettre fin aux égarements d'une âme que vient stimuler l'aiguillon de la grâce. Saul n’hésitera pas à se livrer sur-le-champ en s'écriant : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? »
Trois faits semblent avoir particulièrement impressionné l'âme de saint Paul au chemin de Damas : la vie du Christ dans la gloire, sa présence mystérieuse dans ses fidèles, et son retour anticipé. Le Christ est donc simultanément le personnage transcendant du ciel, de l'histoire et de l’apocalypse. Sous l’effet de la lumière intérieure qui l’éclaire soudain sur la portée des Ecritures, Saul voit dans le Christ l’aboutissement de l’Ancien Testament et la réalisation des prophéties. Saul sait maintenant que les longues préparations sont terminées : l’humanité se trouve désormais engagée dans cette période qu’il désignera par « la plénitude des temps »
1 Tarse (l’actuelle Tarsus en Turquie) est une ville de Cilicie plane. Située sur les rives du Cydnos, près d'un lac relié à la mer par un canal, Tarse fut, au deuxième millénaire, la capitale du royaume de Kizzuwatna ; dominée par les Hittites, puis annexée à l'empire assyrien au VIII° siècle, elle fut ruinée par Sennachérib en 696 à la suite d'une révolte. Après la conquête d'Alexandre, Tarse fit partie de l'empire séleucide. On sait qu’elle se révolta, en même temps que Mallos, parce qu'Antiochus IV Epiphane en avait donné les revenus à sa concubine Antiochis (II Maccabées, IV 30). A l'époque romaine, Tarse qui est la métropole de la province de Cilicie, abritait une importante communauté juive.
2 Gamaliel était un pharisien très influent, « docteur de la Loi, respecté de tout le peuple » (Actes des Apôtres, V 34). Chef d'une école rabbinique, il fut le maître de saint Paul (Actes des Apôtres, XXII 3). Gamaliel était partisan de l'enseignement de Hillel qui représentait dans l'interprétation de la Loi le courant le plus libéral ; ainsi autorisait-il à épouser une femme sur l'avis de décès du mari rapporté par un seul témoin. Gamaliel était membre du Sanhédrin lors de l'arrestation des Apôtres (Actes des Apôtres, V 34), et c’est grâce à son intervention prudente et lucide, qu'ils échappèrent à la condamnation capitale. Il mourut en 70.
http://missel.free.fr/Sanctoral/01/25.php
Six ans après l'Ascension, l'Église reçoit du Christ une grâce particulière qui sera déterminante pour l'avenir. Sur le chemin de Damas, le pharisien Saul de Tarse, qui avait obtenu des lettres de mission pour persécuter les sectateurs du charpentier de Nazareth, est jeté à bas de son cheval par un éblouissement de lumière. Toute la doctrine de saint Paul découlera de l'extraordinaire dialogue qui s'en suivit. L'Église et le Christ ne font qu'un et c'est ce Corps Mystique qui sera l'une des bases de l'ecclésiologie de saint Paul. C'est la résurrection qui s'affirme à lui comme une réalité incontournable. C'est un vivant qui lui parle et l'humanité du Christ s'établit dans la gloire de la divinité. L'Évangile s'impose avec une telle intensité qu'il en est aveuglé et terrassé jusqu'au moment où la lumière baptismale lui révèlera le mystère.
Illustration: La Conversion de saint Paul sur la route de Damas - Le Caravage.
Cité du Vatican, le 25 janvier 2009 - Le saint-Père a consacré l'angélus dominical à la conversion de Paul célébrée aujourd'hui, et à la semaine de prière pour l'unité des chrétiens qui se termine aussi. Commentant le récit de Marc, où le Christ invite à la conversion et à croire en l'Évangile, il a expliqué aux fidèles réunis Place St.Pierre que, dans le cas de Paul, "certains préfèrent ne pas utiliser le terme conversion. Ils soutiennent qu'il était déjà croyant, et même un juif fervent. Parce qu'il n'est pas passé de l'absence de foi à la foi, des idoles à Dieu, et qu'il n'a pas dû abandonner la foi juive pour adhérer au Christ. En réalité, l'expérience de l'Apôtre peut servir de modèle pour chaque véritable conversion chrétienne".
"Saul -a-t-il poursuivi- s'est converti parce que, grâce à la lumière divine, il a cru en l'Évangile. C'est en cela que consiste sa conversion et la nôtre: croire en Jésus mort et ressuscité et s'ouvrir à l'éclairage de sa grâce divine. A ce moment, Saul a compris que son salut ne dépendait pas des bonnes œuvres accomplies selon la loi, mais du fait que Jésus était mort pour lui aussi, le persécuteur, et qu'il était et est ressuscité. Cette vérité qui, grâce au baptême, éclaire l'existence de chaque chrétien, rejaillit complètement sur notre façon de vivre". Se confier à la puissance du pardon du Christ signifie "pouvoir sortir des sables mouvants de l'orgueil et du péché, du mensonge et de la tristesse, de l'égoïsme et de toute sécurité illusoire, pour connaître et vivre la richesse de son amour".
"Cette invitation à la conversion, avalisée par le témoignage de saint Paul, résonne aujourd'hui en conclusion de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, particulièrement importante aussi au plan œcuménique. L'apôtre nous indique l'attitude spirituelle adéquate pour progresser dans la voie de la communion. "Je n'en ai sûrement pas encore fait la moitié, écrit-il aux Philippiens; je ne suis pas arrivé à la perfection, mais je m'efforce de courir pour l'atteindre parce que moi aussi j'ai été atteint par Jésus-Christ. Certes, nous, chrétiens, nous n'avons pas encore atteint l'objectif de la pleine unité, mais en nous laissant continuellement convertir par le Seigneur Jésus, nous y arriverons sûrement".
(Source: VIS 090126 - 380)
Martyrologe romain
Fête de la Conversion de saint Paul, Apôtre. Quand il faisait route vers Damas, animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur, Jésus en personne se révéla à lui dans sa gloire et le choisit pour que, rempli de l’Esprit Saint, il annonce parmi les nations l’Évangile du salut, en souffrant beaucoup pour le nom du Christ.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/500/Conversion-de-Saint-Paul.html
Saint Paul était Juif, de la tribu de Benjamin; il naquit à Tarse[1], en Cilicie, dont les habitants étaient considéréscomme citoyens romains. Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l'Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin: “Benjamin est un loup ravisseur”. Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l'application de la prophétie, en disant : “Le loup ravisseur s'est changé en agneau”.
Saul (c'était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d'émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il est renversé de son cheval et couché à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l'environne et une voix lui dit : “Saul, pourquoi Me persécutez-vous ? — Qui êtes-Vous, Seigneur ? — Je suis Jésus, que vous persécutez. — Seigneur, que voulez-Vous que je fasse ? — Levez-vous, entrez dans la ville, et là vous apprendrez ce que vous devez faire”.
Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême. Dès lors, Saul, devenu Paul, n'est pas seulement un converti, un chrétien, c'est un apôtre, c'est l'Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l'admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.
Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints. Ne désespérons jamais du salut de personne, tout est possible à la prière et à la grâce.
Nous ne comprendrons bien qu'au Ciel quelle a été l'influence de la prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur salut à l'intercession des justes. Saint Augustin a dit fort justement : “Si Étienne n'avait pas prié, nous n'aurions pas saint Paul !”
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
[1] Tarse (l’actuelle Tarsus en Turquie) est une ville de Cilicie plane. Située sur les rives du Cydnos, près d'un lac relié à la mer par un canal, Tarse fut, au deuxième millénaire, la capitale du royaume de Kizzuwatna ; dominée par les Hittites, puis annexée à l'empire assyrien au VIII° siècle, elle fut ruinée par Sennachérib en 696 à la suite d'une révolte. Après la conquête d'Alexandre, Tarse fit partie de l'empire séleucide. On sait qu’elle se révolta, en même temps que Mallos, parce qu'Antiochus IV Epiphane en avait donné les revenus à sa concubine Antiochis (II Maccabées, IV 30). A l'époque romaine, Tarse qui est la métropole de la province de Cilicie, abritait une importante communauté juive.
http://nouvl.evangelisation.free.fr/conversion_de_saint_paul.htm
Date de dernière mise à jour : 2019-01-07
Ajouter un commentaire