Matthieu 11,16-19
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,16-19.
"Mais à qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble à des gamins qui, assis sur les places, en interpellent d'autres, en disant : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine ! Jean vient en effet, ne mangeant ni ne buvant, et l'on dit : Il est possédé ! [19] Vient le Fils de l'homme, mangeant et buvant, et l'on dit : Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs ! Et justice a été rendue à la Sagesse par ses œuvres."
Ce passage de l’évangile tout rempli d’oppositions de faits, nous renvoie à nos façons de vivre, d’agir. Ce que Jésus essaie de nous dire ici, c’est que ce qui est important, ce n’est pas tant l’action en elle-même, que sa motivation, que le cœur avec lequel on le vit.
Par exemple je peux me joindre à une bringue, c’est un fait , mais qu’elle peut être ma motivation ? Je peux le faire pour m’éclater voir me « défoncer » comme je peux le faire simplement pour y rencontrer les autres dans l’amitié, la fraternité et cela sans me saouler.
On comprend bien la différence entre les deux positions. Vu de l’extérieur par contre on ne voit que la participation à la bringue et du coup chaque « spectateur » y va de son petit jugement ; les uns pour voir la débauche et le débauché, les autres pour voir la rencontre et le frère... Dans les deux cas il y pourra y avoir condamnation ou approbation ….
Le Seigneur nous dit que ce jugement humain, sans fondement réel, est finalement de bien peu d’importance … Dieu, lui, regarde au cœur, à la vérité du cœur !
La sagesse de Dieu c’est l’amour ; et ici en l’occurrence, l’amour des autres. Quel est notre amour des autres ? De quelle façon rentrons-nous dans la sagesse de Dieu au cœur de notre vie ? Quelle importance accordons-nous au regard de Dieu sur nous ?
Myriam de Gemma
Décembre 2020
«A qui vais-je comparer cette génération?»
Aujourd'hui nous devrions être émus par le soupir du Seigneur: «A qui vais-je comparer cette génération?» (Mt 11,16). Jésus est abasourdi par nos cœurs souvent anticonformistes et ingrats. Nous ne sommes jamais contents, nous sommes toujours en train de nous plaindre. Nous osons même l'accuser et le rendre responsable de tout ce qui nous incommode.
Mais «la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu'elle fait» (Mt 11,19): il suffit de contempler le mystère de Noël. Et nous? Comment est notre foi? Est-ce qu'avec nos lamentations nous n'essayons pas de dissimuler l'absence de réponse? Voilà une bonne question à se poser en ce temps de l'Avent!
Dieu vient à la rencontre de l'homme, mais l'homme –et plus particulièrement l'homme moderne– se cache. Certains, comme Hérode ont peur. D'autres, sont, tout simplement, dérangés par sa présence: «A mort! A mort! Crucifie-le!» (Jn 19,15). Jésus est «Dieu-qui-vient» (Benoit XVI) et nous nous ressemblons à «l'homme-qui-part»: «Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu» (Jn 1,11).
Pourquoi fuyons-nous? A cause de notre manque d'humilité. Saint Jean-Baptiste recommandait de nous "diminuer". Et l'Eglise nous le rappelle chaque année à l'arrivée de l'Avent. Ainsi donc, faisons nous tout petits afin de pouvoir comprendre et accueillir le "Petit-bon-Dieu". Il se présente à nous dans l'humilité de ses couches: et jamais auparavant on n'avait annoncé un "Dieu-avec-des-couches"! Nous faisons une piètre image aux yeux de Dieu quand nous prétendons nous cacher derrière des fausses excuses et de faux prétextes. Déjà au printemps de l'humanité Adam rejette la faute sur Eve, Eve sur le serpent et… même après tant de siècles, nous n'avons pas changé.
Mais Jésus-Dieu arrive dans le froid et la pauvreté extrême de Bethléem et ne nous a fait aucun reproche. Au contraire!: il commence déjà à porter sur ses petites épaules toutes nos fautes. Alors, allons-nous avoir peur de Lui? Est-ce que nos excuses seront valables face au Petit Dieu? «Le signe de Dieu est l'Enfant: apprenons à vivre avec Lui et à pratiquer comme Lui l'humilité» (Benoit XVI).
Abbé Antoni CAROL i Hostench (Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)
Date de dernière mise à jour : 2023-12-14
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