Sainte Cécile
Cécile, l'une des fleurs les plus suaves de la virginité chrétienne et du martyre, vécut sous l'empereur Alexandre Sévère. Elle était la fille d'un illustre patricien et seule chrétienne de sa famille. Bien qu'elle eût consacré sa virginité à Jésus-Christ, elle dut se résigner à sortir de la maison paternelle, où elle vivait dans la prière, la lecture des livres saints et le chant des cantiques, pour épouser le jeune Valérien, noble et bon, mais païen.
Le soir des noces, quand les époux se trouvèrent seuls, Cécile s'adressa doucement à Valérien : « Ami très cher, lui dit-elle, j'ai un secret à te confier : mais peux-tu me promettre de le garder ? » Ayant reçu le serment du jeune homme, elle reprit :
« Écoute. Un ange de Dieu veille sur moi, car j'appartiens à Dieu. S'il voit que tu m'aimes d'un mauvais amour, il me défendra, et tu mourras ; mais si tu respectes ma virginité, alors il t'aimera comme il m'aime, et sa grâce s'étendra aussi sur toi. » Troublé, Valérien répondit : « Cécile, pour que je puisse croire à ta parole, fais-moi voir cet ange.
- Si tu crois au vrai Dieu et si tu reçois le baptême des chrétiens, tu pourras voir l'ange qui veille sur moi. »
Valérien accepta la condition, se rendit près de l'évêque Urbain, à trois milles de Rome, fut instruit, reçut le baptême et revint près de Cécile. Près d'elle, il aperçut un ange au visage lumineux, aux ailes éclatantes, qui tenait dans ses mains deux couronnes de roses et de lis, et qui posa l'une de ces couronnes sur la tête de Cécile, l'autre sur la tête de Valérien, et leur dit : « Je vous apporte ces fleurs des jardins du Ciel. » Valérien avait un frère nommé Tiburce ; au récit de ces merveilles, il abjura les idoles et se fit chrétien.
Les deux frères furent bientôt dénoncés ; ils demeurèrent invincibles dans la confession et leur foi et eurent la tête tranchée. Quant à Cécile, elle comparut elle-même devant le tribunal du préfet de Rome : « Quel est ton nom et quelle est ta condition ? lui dit-il.
- Devant les hommes, je m'appelle Cécile ; mais ‘chrétienne’ est mon plus beau nom.
- Sacrifie aux dieux !
- Tes dieux ne sont que des pierres, de l'airain ou du plomb. »
Le préfet la fit reconduire chez elle et ordonna de la laisser mourir dans la salle de bains embrasée de vapeurs ; Dieu renouvela pour elle le miracle des Hébreux dans la fournaise. Le bourreau vint pour lui trancher la tête ; mais il le fit si maladroitement, qu'elle ne mourut que trois jours après. Sainte Cécile est la patronne des musiciens.
source eaq
Selon le récit qui figure dans ses Actes, Cécile, vierge, illustre par sa naissance, était fiancée à Valérien. La nuit de ses noces, elle déclara à son mari qu’un ange veillait sur sa virginité. Valérien ayant manifesté le désir de voir cet ange, elle lui répondit qu’il devrait auparavant se faire baptiser et lui indiqua l’endroit où il pourrait trouver le pape Urbain. Lorsqu’il revint à la maison, il vit en effet l'ange aux côtés de Cécile. Son frère Tiburce, instruit de l’affaire, demanda aussitôt à voir l’ange. Après avoir été sommairement instruit par Cécile, il fut également baptisé par Urbain.
Cependant le préfet de Rome, Turcius Almachius, qui persécutait les chrétiens, vint à apprendre la conversion de Valérien et de Tiburce ; il les fit arrêter ; mais le corniculaire Maxime, chargé de les conduire au supplice fut lui-même touché par la grâce, ainsi que sa famille et les bourreaux. Valérien et Tiburce n’en furent pas moins exécutés et Maxime abattu à coups de fouet plombé. Après quoi, Cécile fut mise aux arrêts dans sa maison ; elle put cependant y faire venir le pape Urbain, qui n’y baptisa pas moins de 400 personnes. Mais bientôt, Almachius fit comparaître Cécile devant son tribunal. Sur son refus de sacrifier, il la condamna à être brûlée dans le bain. La chaleur ne parvint pas à étouffer la sainte, le bourreau appelé pour lui couper la tête ne put que la blesser. Finalement, elle mourut au bout de trois jours, en léguant au pape Urbain sa maison pour qu’il la transformât en église. Après sa mort, Urbain l’ensevelit parmi les papes et les évêques au cimetière de Callixte.
Plusieurs remarques s’imposent ici. D’abord cette légende est d’origine récente : elle s’inspire d’un récit qui figure dans « l’Histoire de la persécution vandale » de Victor de Vite. Tous les thèmes qui y sont développés sont des lieux communs qui se retrouvent, à peine modifiés, dans un nombre considérable de Passions. Les compagnons qu’elle prête à Sainte Cécile n’ont eu apparemment, dans l’histoire vraie, aucun rapport avec elle : Tiburce, Maxime et Valérien sont des martyrs du cimetière de Prétextat sur la voie Appienne, inscrits au martyrologe hiéronumien le 14 avril.
Il y a plus encore : “ Au sortir des persécutions, l’Eglise de Rome ne connaissait aucune vierge martyre du nom de Cécile et pas davantage au début du 5ème siècle. Comment expliquer que ni Damase, ni Ambroise, ni Jérôme, ni Prudence, qui ont exalté à l’envie l'héroïsme des vierges martyres : Agnès, Eulalie et leurs émules, n’aient jamais prononcé le nom de Cécile, ni fait aucune allusion à une victime des persécutions dont le culte devait prendre une si large extension ? Il est remarquable que sur ces petits monuments, les verres dorés, où sont imprimés l’effigie et le nom des saints de Rome qui ont joui d’une popularité sans égale, d’Agnès par exemple, Cécile ne figure jamais. ”
Il résulte de tout cela que nous ne pouvons rien affirmer de certain sur Sainte Cécile. Cependant, au cours du 5ème siècle apparaît parmi les églises de Rome un lus Caeciliae, et en 545, le pape Vigile est enlevé par un officier impérial le 22 novembre, tandis qu’il célèbre dans la basilique du Transtévère, l’anniversaire de Sainte Cécile.
Comme par ailleurs on vénérait les restes de la sainte au cimetière de Callixte, on peut se représenter les choses de la manière suivante : “ Cécile, qui appartenait probablement à l’illustre famille des Coecilii, représentée par plus d’un de ses membres dans la catacombe de Callixte, s’était acquis par ses libéralités, des titres spéciaux à la reconnaissance de l’Eglise. Le privilège d’être ensevelie à côté des papes et des martyrs attira sur sa tombe l’attention des fidèles et lui valut des honneurs que son seul titre de fondatrice d'une église ne suffit pas à expliquer ”. C’est pendant le 5ème siècle que la popularité de Sainte Cécile prit naissance et se développa. Au 6ème siècle, elle était un fait acquis.
La première invention des reliques eut lieu sous le pontificat de Pascal 1er (817-824). Si étonnant que cela puisse paraître, on avait, à cette époque, perdu le souvenir du lieu où reposaient les restes de la sainte. Le pape les avait lui-même recherchés en vain pour les placer dans son église nouvellement restaurée. Finalement, il les retrouva, grâce à un rêve, non pas au cimetière de Callixte, mais à celui de Prétextat. Une fois en possession de ce trésor, il détacha la tête du corps et la plaça dans un reliquaire d’argent. Sous le pape Léon IV (847-855), la tête de Sainte Cécile était vénérée à l’église des Quatre-Couronnés.
En 1599, le cardinal Sfondrati fit procéder à la reconnaissance de ces reliques : la statue bien connue de Maderno est censée représenter le corps tel qu’il fut alors retrouvé (les experts refusèrent de soulever le voile qui le couvrait).
La dévotion du monde chrétien envers la sainte n’a pas cessé de se maintenir. Son nom figure au premier canon de la messe. Elle est devenue la patronne des musiciens. Ce patronage repose d’ailleurs sur une mauvaise lecture des textes. Les Actes de la sainte rapportent que, le jour de ses noces, tandis que les musiciens jouaient de leurs instruments, Cécile chantait à Dieu dans son coeur. La première antienne de laudes a repris ce texte, mais en laissant tomber les mots essentiels “ dans son coeur ”, de sorte qu’on en est venu à penser que la vierge chantait en s’accompagnant du son d’un orgue.
http://www.dioceseauxarmees.catholique.fr/saints-patrons.html#SAINTE CECILE (22 novembre)
Date de dernière mise à jour : 2021-07-04
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