Rosaire Vivant récollection du 23 mars 2019
Thème se laisser aimer par le Seigneur
En quelques images
En quelques mots
Récollection carême rosaire vivant, Mar 2019.
Sens du carême
Le but principal du carême est la conversion personnelle mais aussi une communion plus concrète au Corps du Christ qu’est l’Eglise
Le but du carême est de nous tourner résolument vers l’amour et la miséricorde du Christ pour marcher à sa suite, selon sa parole, selon son appel particulier sur nous.
L’église nous indique trois manières pour grandir dans notre chemin de conversion.
- Prière (qui me relie à Dieu)
- Jeûne (qui marque mon désir de conversion)
- Aumône. (qui marque ma solidarité avec mes frères et sœurs dans le Seigneur)
Comprendre cela est important, mais il faut aussi comprendre que ce temps est une ouverture sur un chemin de vie avec le Seigneur. Cela nous engage donc dans un programme personnel de conversion sur tel ou tel point, suivant selon ce que l’on vit.
Texte de la tentation de Jésus au désert matthieu 3/16 – 4/11
[16] Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l'eau ; et voici que les cieux s'ouvrirent : il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. [17] Et voici qu'une voix venue des cieux disait : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur.
[1] Alors Jésus fut emmené au désert par l'Esprit, pour être tenté par le diable. [2] Il jeûna durant 40 jours et 40 nuits, après quoi il eut faim.
[3] Et, s'approchant, le tentateur lui dit : "Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains." [4] Mais il répondit : "Il est écrit : Ce n'est pas de pain seul que vivra l'homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu"
[5] Alors le diable le prend avec lui dans la Ville Sainte, et il le plaça sur le pinacle du Temple [6] et lui dit : "Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et sur leurs mains ils te porteront, de peur que tu ne heurtes du pied quelque pierre." [7] Jésus lui dit : "Il est encore écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu."
[8] De nouveau le diable le prend avec lui sur une très haute montagne, lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire [9] et lui dit : "Tout cela, je te le donnerai, si, te prosternant, tu me rends hommage." [10] Alors Jésus lui dit : "Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : C'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte."
[11] Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s'approchèrent, et ils le servaient.
Jésus se met à l’écart pour préparer sa mission et se retrouver en cœur à cœur avec son Père
Il vient de recevoir l’appui de l’Esprit Saint et la confirmation du Père quant à sa mission.
Dieu ne tente pas Jésus c’est Satan qui vient le tenter pour le détourner de sa mission.
La tentation survient sur 3 axes principaux
- La nourriture (besoin essentiel de se nourrir)
- utiliser les Écritures à mauvais escient pour ensuite agir stupidement. (se servir de la parole de Dieu pour arriver a nos fins ou pour justifier nos comportements, nos colères, nos frustrations…..)
- Pouvoir : (recherche du pouvoir sur les autres ou auto suffisance en dehors de Dieu)
Comment Jésus y répond il ? En y opposant la parole de Dieu il ne discute pas avec le diable …CAD qu’il ne reste pas à ruminer sur le problème qui se présente à lui.
Nos difficultés et tentations
Les tentations de Jésus nous rejoignent dans notre vie
- La nourriture c’est ce qui est essentiel à notre vie (nourriture mais aussi vêtement, logement …)
Quand je manque de l’essentiel, je peux m’angoisser et même en vouloir à Dieu de ce manque ….. Pourtant Jésus m’appelle ici à la confiance. Ne nous dit-il pas dans un autre passage de l’évangile :
« [24] "Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent.
[25] "Voilà pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?
Une autre question se pose alors : est-ce que la nourriture et autres biens que nous désirons, nous sont vraiment essentiels, ou est-ce consommation superficielle …. J’ai besoin de pain, de légumes de viande de poissons … mais ai-je besoin de gâteau, de coca, d’alcool ….. De gros repas ….. Et la même question peut se poser quant à nos autres dépenses ….. Linge, matériel de maison, voitures … sorties aussi … est-ce que ce que je dépense ou désire m’est vraiment essentiel ?.... Et comme avec tout cela, mon salaire ne suffit pas je râle, et me plains de ne pas avoir ce qu’il faut …..Jésus lui, va à l’essentiel, au pain quotidien … et n’est ce pas ce que nous prions tous les jours ? … « Donne-nous notre pain quotidien …. »
Cependant la question de nourriture ne concerne pas ici seulement le matériel, elle peut être aussi faim affective c’est a dire faim d’amour de reconnaissance , non pas de reconnaissance pour avoir fait telle ou telle choses mais le fait d’être reconnu, respecté en tant que personne, que père, mère, enfant (même si nous sommes adultes). Cela rejoint tout particulièrement notre besoin d’amour au sein de notre famille ... et quand nous n’avons pas cela, nous souffrons, nous ruminons intérieurement sur ce manque d’amour de notre entourage à tel point que nous ne voyons plus combien Dieu nous aime … et là nous ne nous nourrissons ni de l’amour de Dieu, ni de sa parole …. Nous écoutons le malin qui nous dit « tu as raison de ruminer »… Reste alors à en prendre conscience et à se fixer sur le regard d’amour que Jésus porte sur nous …. Regard qui est le seul à être essentiel à notre vie. …..
- La parole de Dieu peut être détournée à notre profit …. Ne nous croyons pas si chrétiens que cela ne nous arrive pas !
Je vais souvent tirer des pains de vie, pour voir ce que Dieu va me dire, me promettre, ou comment il va me bénir ….. Mais est-ce que je vais les chercher pour voir aussi ce qu’il peut me demander ?
Et est-ce que je prends chaque jour le temps de lire la parole , de me laisser interpeller par elle, pour vivre selon le désir de Dieu et non selon le mien. Est-ce que je sais recevoir en mon cœur et en vérité, toute la parole de Dieu ou juste celle qui me plait ?
Quand je veux quelque chose très fortement, est-ce que dans ma prière je n’insiste pas de façon intempestive, afin que Dieu fasse ce que je veux, au lieu de lui dire comme Jésus « non pas ma volonté mais la tienne » ? Est-ce je ne dis pas à Dieu, tu as dit ceci ou cela dans ta parole, (par exemple « demandez et vous recevrez ») alors qu’attends-tu pour me donner ce que je désire ? Nous oublions simplement que Dieu n’est pas à notre service mais bien que c’est nous qui sommes censés être sien. Nous oublions aussi qu’il connait bien mieux que nous ce qui nous est réellement bon et profitable.
Quand j’ai un conflit avec quelqu’un, ou que quelqu’un m’a blessé profondément, est-ce que je ne me sers jamais de la parole de Dieu pour prouver (à moi-même ou aux autres) que c’est moi qui aie raison et non la personne en cause. J’oublie alors simplement qu’une des paroles du Christ est « aimez vos ennemis » ou encore « pardonner 77 fois 7 fois »…
- La question du pouvoir et de la reconnaissance.
Voila bien quelque chose qui nous touche tous, dans notre société, où nous sommes poussés à réussir pour avoir de l’argent et être respectés. C’est tellement ancré en nous que ça touche même nos œuvres de charité, nos services gratuits… Et cela se voit jusque dans nos services d’Eglise.
La première faute correspondant à cette tentation est de céder à la pression du monde et de chercher à tout prix à gravir les échelons, quitte à marcher sur la tête des autres ou à mettre Dieu en dehors de notre vie (travail le dimanche, trop d’heures supplémentaires qui nuisent à la vie de famille…. activités non chrétiennes ….) Tout cela pour avoir du pouvoir, de l’argent, du standing et donc de la notoriété…
Par ailleurs, même en Eglise, bien souvent quand nous nous investissons dans un service, nous disons que nous le faisons pour Dieu… Cependant, plus ou moins inconsciemment, nous attendons au minimum une certaine reconnaissance des autres… Notre investissement n’est donc pas gratuit… et le manque de reconnaissance des autres (prêtres, diacres, tavinis, et autres membres de l’équipe),… voire notre remplacement (quelles qu’en soient les raisons) nous blessent profondément. Et la tentation est alors forte, de se renfermer sur notre blessure, et même de vouloir quitter le service et l’église. Non seulement je ne m’y investis plus mais je vais laisser aussi tomber la prière, c'est-à-dire les offices, la messe même, car cela m’obligerait à rencontrer les autres, ceux qui m’ont fait du mal…. Et là il nous faut le reconnaitre nous faisons le jeu du malin qui est bien content de voir que nous nous coupons de l’amour de Dieu et que centrés sur nous-mêmes, dans notre souffrance, nous devenons incapables de communion avec Dieu et de pardon envers les autres.…
Devant toutes ces tentations, ces problèmes, nous avons bien du mal à faire face ….. Pourquoi ?
Parce qu’à la différence de Jésus qui se savait aimé de son Père et qui s’appuyait en tout sur l’amour de son Père, nous restons bien souvent les yeux baissés sur notre pito et nous essayons de réagir tout seuls, à la force du poignet. Cela est voué à l’échec car nous ne pouvons rien en dehors de la grâce de Dieu. La question qui se pose alors est : que faisions-nous de la présence du Seigneur, de l’amour du Seigneur au sein de notre vie ?
Pause ….. Chacun fait la liste de ce qui le bloque CAD de ses difficultés de ses tentations
Et l’amour de Dieu au milieu de tout cela ?
De quel amour Jésus nous a-t-il aimés ?
De Dieu qu’il était, il s’est fait petit, il s’est incarné jusqu’à partagé toute notre condition humaine. Cela seul devrait nous suffire !
Mais Jésus est allé encore plus loin. De son vivant il a aimé tous ceux qui le rencontraient pardonnant les péchés, guérissant les malades, délivrant des esprits mauvais, allant même jusqu’à ressusciter des morts. Cela aussi devrait nous suffire...
Mais il est allé encore plus loin… En sa Passion, et quelle Passion ! Il est mort et ressuscité pour nous …..
Il nous a laissé aussi les sacrements, notamment l’eucharistie et le sacrement de la réconciliation ….. Un sacrement ce n’est pas n’importe quoi ! C’est l’alliance entre Dieu et chacun de nous. Dieu vit cette alliance il n’y faillit jamais !
Si je crois que Dieu est amour, si je crois véritablement qu’il m’aime alors je dois tout lui offrir et surtout tout lui offrir en vérité.
Un jour, alors que Saint Dominique (1170 - 1221, fondateur de l’ordre des dominicains) était en prière il entendit le Seigneur lui dire ;
__ Dominique qu’as-tu à m’offrir ?
__ Seigneur je t’ai déjà tout donné
__ Non Dominique il te reste encore quelque chose à m’offrir
__ Seigneur j’ai beau cherché je ne vois pas !
__ Et ton péché Dominique ?
__ Mais Seigneur je ne peux t’offrir ce qui est mal, tu es saint ?
__ Offre- moi ton péché, il fait partie de toi, je l’ai pris sur la croix …
Cette discussion a de quoi nous surprendre. En effet il ne nous vient pas à l’idée d’offrir à Dieu le mal que nous avons fait.
Généralement quand on offre un cadeau on trouve quelque chose de beau ! Et nous-mêmes lorsque nous voulons offrir quelque chose à Dieu, nous lui offrons ce que nous faisons de bien ou ce qui est bien en nous... Mais pas notre péché, c'est-à-dire le mal que nous commettons!
…et reconnaissons le, lorsque nous allons à la confession, nous y allons pour dire a Jésus de nous laver de nous débarrasser de nos péchés, des taches que nous avons sur le cœur, afin que purifiés nous puissions nous approcher respectablement de lui. La confession est alors bien souvent perçue comme un service de lavage automatique, ou on lave son linge sale pour faire ensuite bonne figure,…. pour pouvoir aller communier … et on peut ainsi recommencer indéfiniment ….
Cette demande que Dieu adresse à St Dominique, il nous l’adresse aussi à nous aussi, aujourd’hui !
Offre moi ton péché, offre moi ta misère, Car tout cela fait partie de toi et je l’ai pris avec moi sur la croix !
Pour donner quoique ce soit, il faut déjà savoir ce que c’est, reconnaitre qu’on l’a, et accepter de l’offrir! C’est accepter de paraitre devant celui à qui on offre le présent avec ce présent, en se laissant regarder tel que l’on est à cet instant ….et aussi en se laissant remercier pour ce présent !
Donne moi ta misère ce n’est pas : donne moi ta beauté, ta richesse
Donne moi TA misère, c’est donne moi la tienne et pas celle des autres !
Donner ma misère à Jésus, c’est
- Voir en vérité mon état de pécheur
- Reconnaitre pleinement sans faux fuyant, sans fausses excuses mon état de pécheur
- accepter de l’offrir à Jésus (et donc de m’offrir à Jésus en cet état)
- accepter le regard d’amour de Jésus sur moi en cet état
- Accepter son remerciement, c'est-à-dire accepter la grâce de vie qu’il veut m’offrir
Tout cela implique deux choses importantes
- La vérité (en face de nous même, en face de Dieu)
- L’humilité car je peux savoir les choses au fond de moi et ne pas vouloir les admettre ouvertement et donc tricher avec Dieu... (par exemple en ne disant pas tout à la confession …) il faut alors avoir conscience que l’on ne trompe que soi même, Dieu sait bien tout ce que nous avons fait, tout ce que nous avons au fond du cœur ! il attend simplement que dans l’humilité nous vivions devant lui en vérité
- Et l’humilité c’est aussi reconnaitre notre faiblesse à faire effort de conversion (= il faut en demander la grâce)
Prendre conscience en cet instant précis que Dieu m’aime, il m’aime tel que je suis... il aime ma famille telle qu’elle est. Ce qu’il veut c’est m’apporter son amour mais je dois le recevoir.
Pour le recevoir je dois me présenter en vérité devant lui avec tout ce que je suis, tout ce que je porte en moi et toutes les personnes que j’aime et qui me causent du tracas …. Toutes les personnes qui m’ont blessé.
Nous avons fait lors de la pause le point sur nos blessures, nos blocages, nos péchés …… c’était la première étape de l’opération vérité. maintenant chacun de nous va écrire cela au Seigneur, avouant ses manquements, partageant ses souffrances, sollicitant son aide pour lui-même et pour ceux qu’il aime , mais aussi en acceptant le regard d’amour que Jésus pose sur lui tel qu’il est
Nous allons prendre une demie heure pour cela puis nous nous reviendrons ici et nous déposerons au pied de Marie et du Seigneur nos écrits, pourra alors venir la prière des frères. Quand la prière sera finie, on brûlera tous ces papiers, comme un holocauste, une offrande de nous-mêmes au Seigneur ….. Et 0 la messe ce soir en allant communier nous nous offrirons sans réserve à Jésus comme il s’offre 0 nous sans réserve dans l’hostie.
Note/ ceci ne nous dispense pas du sacrement de la réconciliation, mais nous ouvre au contraire sur la vérité dans l’amour au sein du sacrement….
Myriam de Gemma
Mars 2019
Date de dernière mise à jour : 2019-03-25
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