06 avril 2013 / Adoration
Journée du Rosaire Vivant de Punaauia
à l'église St Etienne
Thème l'adoration eucharistique
Quelques photos
vivre l’adoration eucharistique
Introduction
Bonjour à tous, aujourd’hui on m’a demandé de vous parlé de l’adoration, et principalement de l’adoration eucharistique. Peu de personnes parmi nous ont été vraiment éduquées à l’adoration. Par éducation j’entends non pas un cours théorique mais un cheminement spirituel avec quelqu’un pour grandir dans la prière d’adoration, aussi malgré tout notre désir, toute notre bonne volonté , nous avons du mal a y persévérer , nous nous y ennuyons même bien souvent. Alors comment aimer l’adoration ? Comment y persévérer dans la fidélité ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir ensemble aujourd’hui.
Il faut déjà savoir que l’adoration de Dieu a existé de tous temps chez le peuple hébreux, c’est le premier commandement que Dieu a donné à son peuple, ainsi que nous pouvons le lire dans le deutéronome
«Ecoute, Israël ! L’Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel. Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.» Deutéronome 6/4.5
Adorer veut dire rendre un culte. On rend un culte à Dieu, c'est-à-dire que l’on reconnait qu’il est Dieu et que nous sommes ses créatures. On reconnait qu’il est saint, qu’il a tout droit sur nous et qu’il mérite notre attention, notre obéissance. On ne rend pas un culte rien qu’avec des mots, cela implique une conduite de vie, notamment une certaine conduite religieuse à travers les rites. Les hébreux avaient des rites (la pâque par exemple). Nous aussi nous avons des rites, cela forme notre religion, notre vie religieuse : aller à la messe, à la confession, faire baptiser nos enfants, nous marier à l’église, vivre telle ou telle forme de prière, comme le rosaire, tout cela c’est rendre un culte à Dieu.
Et nous retrouvons cela au début de l’évangile en Luc 4/8
« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et à lui seul tu rendras un culte."» Luc 4 :8
C’est là le fondement de notre vie avec Dieu, et donc de notre vie avec le Christ. Adorer Jésus c’est donc le prier, vivre selon sa parole, mais c’est aussi vivre une intimité profonde avec Lui dans le Sacrement de l’Eucharistie
Jésus c’est fait notre pain vivant, il s’est fait nourriture, il s’est fait présence réelle dans l’eucharistie. Le premier point, avant toute autre considération est donc de savoir si nous reconnaissons bien la présence réelle et vivante de Jésus dan l’hostie...l’hostie n’est pas quelque chose c’est quelqu’un ; ce n’est pas une image qui me rappelle que Jésus est vivant au ciel et qu’il m’attend ; ce n’est pas une vitamine que Dieu me donnerai pour me donner de la force, non l’hostie c’est réellement Jésus : l’hostie c’est la personne même de Jésus . Dès lors quand nous venons en adoration nous devrions être comme les rois mages arrivant à Jérusalem, en disant :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage.
Les rois mages n’ont vu qu’une étoile avant de se mettre en route, ils désiraient de toute leur âme cette rencontre avec Jésus sans même le connaître. Nous, nous savons qui est Jésus, et nous avons la présence réelle …. Et nous ne nous mettrions pas en route ????, Jésus vivant est là tout à côté de nous, il nous attend, ….. Mais quel cas en faisons-nous ? …..
Définition de l’adoration
Ecoutons ce qu’en dit le catéchisme catholique en son paragraphe 2628
L’adoration est la première attitude de l’homme qui se reconnaît créature devant son Créateur. Elle exalte la grandeur du Christ …et la toute-puissance du Sauveur qui nous libère du mal. Elle est …prosternement … devant le « Roi de gloire » et … silence respectueux face au Christ …..
Il est important de noter que l’adoration s’adresse au Christ et au Christ seul.
Dieu seul peut être adoré, et Jésus, fils de Dieu est Dieu. On ne peut adorer Marie ou les saints, on les vénère. C'est-à-dire qu’on les respecte pour tout ce qu’ils ont vécu et on rend grâce à Dieu pour tout ce qu’ils ont été. On ne prie pas Marie ou les saints comme on prie Dieu. La Vierge Marie, et les saints ne peuvent rien par eux-mêmes, ils intercèdent auprès du Christ pour nous, ils nous obtiennent des grâces, mais ces grâces, c’est Dieu qui nous les offrent par leur intermédiaire. Jésus n’est pas un intermédiaire, il est Dieu : il est celui là même auprès de qui Marie intercède pour nous obtenir les grâces que nous demandons ! Marie n’est pas Dieu elle amène à Dieu, elle amène à Jésus.
Lorsque j’étais en France, j’ai toujours été surprise de voir, des gens rentrer dans l’église, filer à une statue de Marie, allumer un cierge, faire une courte prière et ressortir aussi sec... Sans même un regard vers le tabernacle !!!!! Il y a là une méconnaissance de Jésus, une méconnaissance de Marie …. Et c’est grandement dommage !
L’hôte de la maison c’est Dieu ! C’est Jésus ! Depuis quand rentre-t-on dans une demeure sans en saluer le maitre des lieux ? Imaginez que vous rentrez dans le bureau de Père Landry ou de Père jean Pierre et que là vous discutiez avec la personne présente sans dire bonjour à Père ….. Eh pas possible ! ca ne se fait pas ! Ce n’est pas poli … et ça ferait honte !
Eh bien ! C’est ce que l’on fait avec Jésus à chaque fois que l’on rentre dans l’église sans saluer le Jésus au tabernacle !!! Et notons au passage que ce simple salut se doit d’être respectueux, et pas a la va vite sans penser au geste que l’on fait !!! C’est là le début de l’adoration eucharistique ! Prendre conscience de la présence vivante de Dieu dans le tabernacle, et venir le saluer avec respect avant toute autre action ! Avez-vous déjà fait attention à la manière dont vous rentrez dans l’église, dont vous vous faites votre signe de croix ? Ca parait peu important, mais en fait ça l’est ! Pour pouvoir entrer véritablement dans l’adoration il faut avoir ce respect permanent de Jésus au tabernacle !
Adorer c’est donc se mettre en présence du Christ, et c’est se mettre en sa présence non pour se servir de lui, en lui demandant plein de choses, mais pour prendre le temps de le regarder comme Il nous regarde. C’est se mettre en sa présence rien que pour lui !
C’est là aussi quelque chose que nous ne mesurons pas, ou que nous mesurons mal : avons-nous vraiment conscience que le Christ nous regarde ? Il ne fait pas que nous voir comme on voit une foule, non il nous regarde personnellement, il porte sur nous un regard attentif, un regard d’intérêt, un regard d’amour… et ça en permanence ! Pris dans la vitesse et les préoccupations de notre société nous l’oublions souvent, et dès lors lorsque nous venons a l’église c’est bien souvent pour poser nos demandes, tant nous avons de soucis , tant nous sommes pressés … mais savons nous, au moins de temps en temps, nous arrêter simplement pour le regarder Lui, comme il nous regarde ? Il n’y a pas besoin de diplôme pour cela, il suffit de vouloir regarder et d’ouvrir son cœur
Au temps du Curé d’Ars, il y avait un paysan qui passait de longues heures devant le Saint Sacrement un jour le curé d’ars lui demanda ce qu’il faisait depuis si longtemps dans l’église, le paysan répondit en montrant le tabernacle « je l’avise et il m’avise ». ( je le regarde et il me regarde .. aviser en vieux français c’est regarder avec attention , avec affection sans qu’il soit besoin de parler) … ; Notre paysan n’avait aucune culture , mais il avait rencontrer son Seigneur , et dès lors pour lui les heures ne comptait plus !
L’Adoration eucharistique
Dans la liturgie de la messe, nous exprimons notre foi en la présence réelle du Christ, vrai Dieu et vrai Homme, sous les espèces du pain et du vin, par l'attitude du cœur et du corps, en fléchissant les genoux, ou en nous inclinant profondément en signe d'adoration du Seigneur. L’adoration eucharistique devant le tabernacle ou devant le Saint Sacrement exposé est le prolongement de cela.
Dans la tradition de l’Eglise, après la célébration de l’Eucharistie, les hosties consacrées sont conservées dans le tabernacle, c’est ce que l’on appelle la Sainte Réserve. Cette Sainte Réserve sert pour la communion des malades et aussi pour que les croyants puissent venir devant le tabernacle adorer Jésus qui est là présent réellement. Un chrétien catholique, ne peut négliger la présence réelle de Jésus au tabernacle. Il est appelé à adorer son Seigneur et Sauveur avec foi, respect et amour. Et ça en dehors même des heures d’adoration programmée ! Jésus est là vivant en permanence, n’attendant que notre venue pour nous partager son amour …
Hélas, souvent nous le laissons seul... trop souvent. Ce ne serait pas grave si le tabernacle était, comme je l’ai entendu une fois, une espèce de garde manger, où l’on conserverait un aliment ! Mais le tabernacle n’est pas un garde manger, c’est le trône même de Dieu, le Saint des Saint ! Le lieu de la présence vivante de Dieu !
L’adoration c’est un rendez-vous amoureux avec le Christ… et tout le monde le sait, les amoureux ont toujours besoin de se retrouver… nous devons avoir ce même désir avec Jésus ! Il est question ici d’amour vrai qui se donne et se reçoit, pas de sentimentalisme facile qui n’engage pas la personne ! Mais sommes-nous vraiment des amoureux de Jésus ? Jésus est-il véritablement le fiancé de notre cœur, de notre âme ?
Les parole du livre d’Osée nos interpellent là-dessus. C’est Dieu qui parle :
Je te fiancerai à moi pour toujours ; je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la miséricorde ;je te fiancerai à moi dans la fidélité, et tu connaîtras Yahvé. Osée 2/21.22
Se fiancer ce n’est pas n’importe quoi, cela implique des sentiments réels et un désir tout aussi réel de vouloir passer sa vie ensemble ! Là c’est Dieu qui nous dit a chacun de nous : « je te fiancerai à moi … » Dieu ne veut pas de nous seulement comme des ouvriers, il veut devenir le fiancé de notre cœur… Le tout est de savoir la réponse que nous nous allons lui faire… Il est là, il appelle, il nous dit : « je t’aime, je veux vivre avec toi et te combler de mon amour, dans la vie qui est la tienne » … mais la réponse nous appartient car Jésus nous laissera toujours libre de lui dire oui ou non ... Son amour pour nous est si grand qu’il va jusque là !
Beaucoup de saints et de saintes ont donné une grande place à l’adoration dans leur vie, et cela n’a pas été en vain. Ils en ont retiré réconfort, sanctification et un amour toujours grandissant de Dieu ! Et on a vu des paroisses qui dépérissaient renaitre car elles avaient mis en place l’adoration perpétuelle ….. ; L’adoration, la véritable adoration est une très source de grâce car elle est un cœur à cœur avec Dieu.
Pourquoi adorer ?
Beaucoup de personnes se demandent ce qu’est l’adoration et à quoi ça sert, et ne comprenant pas ce qu’est l’adoration, elles estiment avoir mieux à faire. D’autres encore ne se sentent pas capables de rester là en silence, ça semble dépasser leurs forces ou du moins leur entendement.
Prenons donc le temps ici de noter quelques fruits de l’adoration.
Le premier fruit est pour Dieu : par notre adoration il est glorifié. Nous lui rendons gloire car nous le reconnaissons comme notre Dieu, notre Créateur , notre Sauveur , notre Seigneur ….Se mettre à genou devant Jésus hostie , c’est cela ! pas besoin de grandes phrases ! S’incliner en vérité, humilité et reconnaissance devant Dieu c’est lui rendre gloire, le glorifier.
Ensuite les croyants sont purifiés : A la présence de Dieu, la vérité se fait progressivement en nous, nous voyons nos fautes, de plus en plus précisément et nous voulons changer de conduite pour répondre à l’amour de Jésus. Nous allons alors pouvoir vivre les sacrements du plus profond de notre cœur et nous en trouver réellement transformés.
L ‘Eglise elle, s’en trouve aussi transformée, L’Eglise est un corps, chaque fidèle est un de ses membres, si donc un de ses membres se purifie alors c’est le corps entier qui se purifié.
C’est facile a comprendre si on compare l’église à notre corps. j’ai donc un corps avec des pieds des bras, une tête... etc. , si tout va bien l’ensemble de mon corps va bien , mais si je me blesse à la jambe, alors tout mon corps est atteint , car j’ai mal et je ne peux plus marcher , il va falloir que je soigne ma jambe , ,et une fois qu’elle sera soignée et guérie mon corps sera bien de nouveau. Ainsi en est-il dans l’église, dont je suis un membre, quand je fais le mal quand je pèche, je suis comme la jambe blessée et c’est toute l’Église qui est atteinte par le mal que j’ai fait ! Nous n’y pensons pas souvent, limitant souvent nos fautes à Dieu ou a ceux que nous avons atteints directement … cependant le péché je fais le mal que je commets, nuit à l’Église toute entière. C’est là une donnée importante, car nous ne sommes jamais chrétien tout seul, et notre prière d’adoration, toute personnelle, individuelle qu’elle puisse paraître est en fait prière d’Eglise, union au Corps du Christ. Elle nous unit à l’amour de Dieu a la sainteté de Dieu, qui nous y révèle peu à peu tout ce que nous avons a changer. L’adoration vraie est une prière transformante, régénérant… et si je suis transformée, convertie, alors c’est toute l’église qui s’en trouve aussi transformée et qui s’en porte mieux ! … et l’Église c’est déjà notre paroisse puisque nous y vivons !
Dans un texte magnifique, Jean Paul II décrit l’adoration comme une prière aux dimensions du monde.
« La proximité avec le Christ, dans le silence de la contemplation, n’éloigne pas de nos contemporains mais, au contraire, elle nous rend attentifs et ouverts aux joies et aux détresses des hommes, et elle élargit le cœur aux dimensions du monde. Elle nous rend solidaires de nos frères en humanité, particulièrement des plus petits, qui sont les bien-aimés du Seigneur. Par l’adoration, le chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde et à la germination de l’Évangile. »
Notons ici que l’on reconnaît une adoration vraie, authentique, lorsqu’elle amène une réelle conversion, une réelle avancée dans notre vie humaine et spirituelle. Si, alors que nous allons souvent à l’adoration, rien ne change en nous, c’est que, nous faisons fausse route, que nous ne nous laissons pas atteindre par le Seigneur… C’est que sans doute nous avons gardé une certaine carapace sur notre cœur…
Imaginez que vous avez envie de bronzer ; allez vous vous exposer au soleil avec une combinaison de plongée qui vous couvrirait de la tête aux pieds ? …Sur que vous ne bronzerez pas, vous transpirez sans doute mais vous ne bronzerez pas ! Eh bien dans l’adoration c’est la même chose, il faut y venir pour s’offrir vraiment aux rayons d’amour du Seigneur, pour le laisser faire toutes choses en nous. Nous sommes là pour lui, lui seul doit compter ! ce n’est pas le moment de lui dicter nos demandes ou nos récriminations, ou encore de lui dire je voudrais juste que tu touches ce point là de ma vie ou cette partie de mon corps...Non il faut Le regarder, et se laisser regarder par lui et lui laisser faire ce qu’il comme il veut en nous. Vous savez, même si nous ne le ressentons pas toujours, L’amour du Christ n’est jamais inactif ! il nous aime et il nous rend semblable à son amour … il veut rendre notre cœur semblable au sien. Dieu c’est le chirurgien de notre cœur ! Nos viendrai-t-il de dire au médecin qui doit nous opérée ce qu’il doit faire et comment il doit le faire ? Non, car nous n’y connaissons rien ! eh Bien avec Jésus, dans l’adoration c’est la même choses , on se contente de le regarder , de l’aimer , de l’adorer , et lui fait ce qu’il a à faire !
Dans l’adoration eucharistique c’est la parole d’Ezéchiel qui se réalise en nous :
« Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ezechiel 36,26-27).
Où et quand vivre l’adoration
Où ?
A l’église, chez nous, où même dans la nature, l’adoration étant d’abord une adoration en esprit et en vérité, comme le dit l’évangile.
- La femme lui dit : " Seigneur, je vois que tu es un prophète… 20 - Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous dites : C'est à Jérusalem qu'est le lieu où il faut adorer. " 21 - Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 - Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23 - Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. 24 - Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent adorer. " Jean 4/19.24
Nous connaissons ce passage de l’évangile, mais le comprenons nous bien, en ce point précis de l’adoration.
Bien souvent pour nous l’adoration eucharistique se fait aux heures dites , à l’église, lorsque le Saint sacrement est exposé sur l’autel, … et on ne vient pas ou peu à l’église en dehors de cette programmation…De quoi s’interroger sur notre sens de la présence réelle dans le tabernacle et de s’interroger aussi sur notre relation d’amour effective à Jésus …
Et si l’adoration eucharistique ne peut se vivre qu’à l’Église, aux heures dites, cela veut-il donc dire que les malades, qui ne peuvent se déplacer sont privés d’adoration eucharistique ? oh que Non ! Ce serait vraiment une erreur de penser cela. De chez nous, si nous ne pouvons vraiment pas nous déplacer ou, si nous sommes malades, rien ne nous empêche de réactualiser notre dernière participation eucharistique et là de rester, intérieurement en présence du Seigneur qui s’est offert dans l’hostie!
En 1994, j’ai été au bord de la paralysie, j’ai du restée couchée plus de deux mois. Pendant ces deux mois, alors que jusque là j’étais très engagée dans la paroisse, quasiment personne n’est venue me voir, on ne m’a jamais apportée la communion. Et à ce moment là, savez-vous ce qui m’a le plus aidée, c’était de me mettre en pensée au pied du tabernacle, et de rencontrer ainsi Jésus … Ces instants- là, ont calmé toute colère devant la solitude , toute révolte devant le fait que je n’avais pas encore 40ans , et que je risquais de rester paralysée à vie .
L’adoration et vraiment une grâce très précieuse qu’il ne faut pas laisser de côté
L’adoration se fait en esprit et en vérité ! car en fait je peux très bien me déplacer et être physiquement dans l’église, mais ne pas être en vérité devant le Seigneur , et laisser mon esprit être encore préoccupé du travail , de la maison, des problèmes familiaux , des choses a faire demain ou après demain. Etc.
Le corps est une chose, et une chose importante : le fait de se déplacer marque notre effort pour aller vers Dieu, mais si une fois là, notre esprit et notre cœur ne sont pas présents à Jésus en vérité … alors nous nous abusons nous-mêmes : nous avons fait acte de présence, mais nous n’avons pas adoré !
Nous sommes comme un malade qui va jusque dans la salle d’attente, du médecin, mais qui n’attend pas son tour et rentre chez lui … il pourra dire j’ai été chez le médecin …. Cela ne veut pas dire qu’il aura rencontré le médecin, que celui-ci l’aura ausculté et lui aura donné un traitement !
On ne vient pas à l’adoration par obligation, ou a cause du regard des autres, on vient à l’adoration pour Jésus ! si c’est l’extérieur qui nous fait venir à l’adoration et non l’amour de Jésus, alors on ne tiendra pas on sera vite fiu et on laissera tomber !
Quand ?
Faut-il adorer souvent? Il n’y a aucune obligation légale, chacun doit prendre sa décision personnellement. Il n’en reste pas moins que l’expérience montre chez ceux qui vivent régulièrement l’adoration, une accentuation des temps d’adoration aussi bien dans la fréquence que dans la durée.
Il est toutefois bon que ce rythme soit régulier, la fréquence est laissée aux possibilités de chacun ! Ce qui est certain c’est que plus on passe de temps dans l’adoration, plus on grandit spirituellement, plus notre cœur se convertit, dans la mesure bien sur où nous nous laissons envahir et travailler par le Seigneur, comme nous l’avons vu plus haut.
La durée d’un temps d’adoration va être variable suivant les personnes, suivant les circonstances. Elle n’a pas de limites. Elle peut aller de quelques minutes à quelques heures. Tout va en fait dépendre de notre union à Jésus.
Une personne qui commence ne va pas pouvoir rester deux heures... ou alors elle ne fera que de la présence corporelle, cependant plus elle va venir régulièrement et plus ce temps pourra s’allonger.
Beaucoup de gens travaillent, il ne leur est donc pas possible matériellement de passer de longs moments devant le tabernacle, mais il leur est généralement possible de dégager au moins un quart d’heure de temps à autre dans la semaine soit avant le travail, soit après le travail.
Peut-être ne pourront-elles que s’arrêter que quelques minutes dans l’église, mais ce salut à Jésus, est déjà une adoration, une adoration d’autant plus précieuse qu’elle marque l’effort, le désir de venir voir celui que l’on aime !
La meilleure adoration n’est pas obligatoirement la plus longue, c’est celle qui vient vraiment de notre cœur !
Est-ce difficile de vivre l’adoration
La difficulté réelle de l’adoration se rencontre dans le début de notre cheminement en ce domaine.
Début ici ne signifie pas le temps mais l’avancée spirituelle accomplie … je peux venir à l’adoration depuis plusieurs années sans avoir appris à la vivre vraiment, sans être entrée dans cette relation d’amour avec Jésus et j’en suis donc restée au « commencement » !
Cette difficulté des débuts est particulièrement marqué si l’adoration est silencieuse, car nous ne sommes pas habitués à faire le silence, et nous sommes encore moins habituer à nous trouver à découvert devant nous-mêmes et devant le Seigneur, or l’adoration nous met d’emblée dans cet état si nous essayons de la vivre correctement … et il peut nous arriver alors d’avoir envie de fuir !
C’est là justement qu’il faut rester. Il nous faut le savoir, et accepter de passer par ce temps de vérité, de nudité intérieure ! C’est là que le Seigneur va pouvoir nous rencontrer vraiment et c’est là aussi que nous allons pouvoir le rencontrer en vérité !
Une fois ce cap passé, il peut arriver que nous nous sentions arides dans nos temps d’adoration, nous allons avoir l’impression d’être comme une bûche dans un coin, tout aussi mort, tout aussi inerte! Ce n’est pas grave, soyons là dans notre état, le Seigneur le connaît! Ne culpabilisons pas et laissons le faire son œuvre d’amour en nous ! Être en adoration c’est s’offrir dans l’état où nous sommes, au soleil de l’amour de Dieu …. Lorsque nous allons sur la plage pour bronzer... le soleil ne nous touche-t-il pas autant, que nous soyons calmes ou agités, heureux ou malheureux …. ? Le Seigneur fait de même avec nous !
Peu à peu, il pourra nous arriver encore de nous sentir «vides» mais en fait cela ne nous gênera plus beaucoup car nous aurons appris à connaître l’amour du Christ pour nous, et à ne plus nous arrêter à notre ressenti personnel, notre foi suppléant à nos sensations affectives !
Comment vivre l’adoration
Il peut y avoir différentes façons d’adorer le Seigneur
Cela peut être dans le silence ou dans le cadre d’une animation paroissiale, à des heures très variables mais ce qui reste toujours c’est l’ouverture de notre esprit et surtout de notre cœur à la présence réelle du Christ, présence aimante et présence transformante.
Dans les débuts de notre pratique d’adoration, nous préférons généralement, les adorations animées de chants et de méditations, car cela nourrit notre esprit et nous facilite l’attention. Cependant attention a ne pas transformer ce temps d’adoration en un simple temps de louange. L’adoration implique des moments de silence pour qu’un cœur à cœur avec le Christ puisse se vivre. Les chants peuvent tout aussi bien nous faire sortir de notre relation à Dieu ( agitation dispersion ) que de nous aider à y rentrer .
Entre l’adoration animée par les chants et l’adoration totalement silencieuse il existe une forme d’adoration dite adoration méditée, ou on lit un passage biblique et puis on garde le silence pendant 10 a 15mn, et on reprend un autre passage biblique en gardant ensuite encore 10à 15 mn de silence, et ainsi de suite jusqu’à avoir rempli le temps de l’adoration. C’est ce que nous vivons le vendredi soir à ND de l’Annonciation. Le temps de silence peut bien sur être modulé en fonction de l’assemblée. Pour les débutants le temps minimum peut être de 5 mn... mais il faudra ensuite l’allonger progressivement.
Si vraiment nous voulons grandir dans la communion, dans l’union au Christ alors il va tout de même nous falloir faire le pas de l’adoration silencieuse, c’est à dire de se camper là devant Dieu, tels que nous sommes, sans fard, sans tricherie, afin qu’il puisse faire en nous son œuvre de vie et d’amour. Il n’y a guère de livres pour nous apprendre à vivre cela, il faut se jeter à l’eau !
Au début, cela est souvent difficile, car nous avons toujours tendance à vouloir meubler le silence, et puis peu à peu, l’attente du Christ s’installe et le silence attentif grandit, là Dieu peut parler à notre cœur, nous révéler qui nous sommes pour lui, ce qu’il attend de nous et surtout à quel point il nous aime. Du coup nous ne voulons plus être en reste, nous aussi, nous voulons correspondre à son attente, à son amour, et notre vie commence vraiment à changer.
Pour découvrir les merveilles de l’adoration il n’y a pas d’autre chemin que de la vivre, et comme dit le curé d’Ars :
« On n'a pas besoin de tant parler pour bien prier. On sait que le Bon Dieu est là, dans le Saint Sacrement : on lui ouvre son cœur ; on se complaît en sa sainte présence. C'est la meilleure prière, celle- là... » (Curé d'Ars)
Sans que ce soit vraiment une méthode on peut techniquement suivre les trois points suivants lorsque nous arrivons à l’adoration :
Prendre « 5 minutes » pour faire le calme en nous, déposer entre les mains du Seigneur tout ce qui fait notre vie, tout ce qui l’encombre et nous agite ( c’est d’ailleurs valable aussi pour l’eucharistie)
Une fois ce calme atteint, quelque soit le temps que cela prenne ; regarder Jésus, l’écouter, être là devant lui pour lui et non en premier pour nous mêmes
Etre une toile d’attente, comme dirait Ste Thérèse….. se bronzer l’âme au soleil de l’amour de Dieu !
(Venir adorer le Seigneur, c’est venir le rencontrer personnellement rien que pour lui, à ce titre il est bon de savoir éviter de réciter son chapelet à ce moment là ! Certes il n’est pas négatif, loin de là de dire son chapelet devant le Tabernacle, mais alors soyons clairs avec nous mêmes, nous sommes venus dire notre chapelet, pas prendre un vrai temps d’adoration, l’adoration étant un tête-à-tête, un cœur à cœur avec Jésus ! Il y a un temps pour chaque chose, un temps pour chaque forme de prière ! )
Peut-on prendre un soutien, comme un livre par exemple, pour aider notre prière ?
Certes oui, mais à condition, que notre adoration ne se transforme pas en recherche intellectuelle, en prière de litanie ou de neuvaine, en occupation du temps que nous avons pu nous fixer, là nous passerions à côté ! La lecture doit nous amener à nous plonger tout entier dans le cœur de Jésus, pas nous occuper l’esprit pendant la prière ! Soyons donc prudent dans notre choix de lecture ! Une bonne lecture est celle que je commence et qui a un moment me plonge dans le cœur de Dieu …. Je la lâche alors pour vivre ce cœur a cœur divin !
Conclusion
Voilà, nous avons passé cette journée à découvrir un plus ce qu’est l’adoration, en tant que rencontre d’amour avec Jésus, rencontre personnelle, mais aussi rencontre en Eglise et pour l’Eglise , car Dieu ne nous enferme jamais sur nous même il nous ouvre à l’amour des autres
Puissions-nous faire notre cet appel du Pape Jean Paul II: lors de l’année de l’eucharistie
" L'Eglise et le monde ont un grand besoin du culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement de l'amour. Ne refusons pas le temps pour aller Le rencontrer dans l'adoration, dans la contemplation pleine de foi et ouverte à réparer les fautes graves et les délits du monde. Que ne cesse jamais notre adoration. " Jean Paul II
Et puis ne croyons jamais que le temps passer devant le Saint Sacrement soit du temps perdu, loin de là c’est le temps d’un ensemencement, la moisson viendra plus tard, mais comment viendra-t-elle si nous ne semons rien ?
Et pour ceux qui se disent ne pas savoir prier , ou ne pas avoir assez de ferveur pour vivre cela , qu’il nous soit permis ici de retranscrire ici l’anecdote du Père Raneiro Cantalamessa
La seule chose que l'Esprit Saint nous demande, déclare-t-il, est de lui donner notre temps, même si au début cela semble du temps perdu. Je n'oublierai jamais la leçon que j’ai reçue un jour à cet égard. Je disais à Dieu : Seigneur, donne-moi la ferveur et moi je te donnerai tout le temps que tu veux pour la prière. J'ai trouvé la réponse dans mon cœur. Raniero, donne-moi ton temps et je te donnerai toute la ferveur que tu veux dans la prière. Je m’en suis souvenu au cas où cela puisse servir à quelqu'un d'autre qu'à moi.
Voila, nous allons nous retrouver tout à l’heure pour l’eucharistie, ce que je vous propose, c’est d’offrir à Jésus la réponse de votre cœur par une résolution. on va vous distribuer un petit papier, plié en deux, sur le devant marquez lisiblement votre nom, à l’intérieur écrivez votre résolution.. ; on déposera ces billets au pied de l’autel avant la messe, ce sera votre offrande à Jésus, puis a la fin de la messe vous reviendrez cher votre billet, et vous le garderez dans votre livret de rosaire , il sera là pour vous rappeler votre offrande mais aussi tout l’amour que Jésus a pour vous !
Myriam de Gemma
Date de dernière mise à jour : 2021-07-04
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