Passioniste de Polynésie

Bx François FAÀ DI BRUNO

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Francesco da Paola Virgilio Secondo Maria (François de Paule Virgile Second Marie) Faà di Bruno naît à Alessandria (Alexandrie, Italie) en 1825, dans une famille noble piémontaise ; il est le dernier de douze enfants. Élevé chez les Pères somasques, il entre à 15 ans à l’Académie militaire de Turin. Francesco hésite entre la carrière militaire et la prêtrise. Il participe avec ardeur à la première guerre d’indépendance italienne (1848). Très doué pour les mathématiques, il est nommé officier d’état-major, spécialisé en géographie et en cartographie. Mais lors de la défaite de Novare (1849), il est témoin de la souffrance et de l’angoisse des jeunes soldats blessés ou mourants et cela refroidit son enthousiasme ; il est lui-même blessé. Décoré, il est nommé capitaine. À la suite d’une vexation, il est provoqué en duel et refuse ; le duel est formellement interdit, mais en fait, il est admis par tous et considéré comme un devoir moral. Faà di Bruno est alors tenu à l’écart. Ses supérieurs militaires l’envoient se perfectionner au point de vue scientifique à la Sorbonne à Paris où il travaille sous la direction du célèbre mathématicien Alfred Cauchy, lequel admire chez lui, non seulement le génie, mais la foi et la philanthropie. C’est pourtant l’époque où la recherche scientifique et la foi paraissent incompatibles. Faà travaille aussi avec Le Verrier (les calculs de ces deux savants avaient conduit à la découverte de la planète Neptune par Galle en1846).

De retour à Turin, il obtient sa mise en congé; il quitte l’armée en 1853 à 28 ans. Continuant ses recherches en mathématiques, il découvre en 1859 une formule qui porte son nom (voir ci-dessous). Déjà diplômé à Paris, il est docteur de l’université de Turin en 1861. Il professe à l’académie militaire et à l’université, mais jamais comme professeur en titre, à cause du climat anticlérical de l’époque. Il ne sera nommé qu’en 1876, et comme professeur extraordinaire seulement. Pour l’une de ses sœurs, aveugle, il invente le ‘bureau pour aveugle’ et un réveil électrique pour scander les heures de la journée. Son activité multiforme embrasse aussi la musique. Il crée une école de chant du Dimanche pour les domestiques, publie un magazine sur le chant et compose des mélodies simples et pacifiantes qui ont l’heur de plaire à Franz Liszt. De plus, il mène de front toutes ces activités, ainsi que le professorat, avec de nombreuses œuvres de charité; car il fait connaissance de don Bosco, l’éducateur des garçons pauvres, qui l’influence beaucoup. Lui-même constate la situation sociale déplorable de l’époque, spécialement des femmes, fragilisées par leurs conditions de vie : domestiques, filles-mères, prostituées, femmes âgées ou infirmes. Pour elles, il crée en 1859 une oeuvre qu’il met sous le patronage de sainte Zita (patronne des domestiques), pour leur promotion sociale et spirituelle. « Il organise la naissance d’une véritable “ville de la femme”, équipée d’écoles, d’ateliers, de pensionnats, d’une infirmerie, ayant tous leur propre règlement. Dans cette initiative courageuse et prophétique, il se donne tout entier et dépense tous les biens de sa famille. » (Jean-Paul II) L’étoile qui le guide dans toute cette activité sociale, c’est son grand amour de Dieu. Il nourrit cet amour dans l’exercice constant de la prière et de la contemplation. Il répète souvent : « Se donner à Dieu équivaut à s’adonner à une activité supérieure, qui nous entraîne comme les eaux gonflées et tumultueuses d’un torrent en crue ». Pour l’aider dans ce travail en faveur des femmes, il crée la congrégation des “Sœurs Minimes de Notre-Dame du Suffrage”. Pour son œuvre appelée “Œuvre de sainte Zita”, il construit une église dédiée à Notre-Dame du Suffrage, appelée communément Sainte-Zita. Il en fait les plans et lui donne notamment un clocher élevé où il place une horloge à 80m de hauteur, visible de toute la ville avec un cadran sur chacune des faces du clocher. Son but est que toutes les ouvrières puissent voir l’heure ... et qu’on ne puisse pas prolonger indûment leur temps de travail.

En 1869 a lieu la première prise d’habit des Sœurs de Notre-Dame du Suffrage, mais on se méfie un peu de l’œuvre du fondateur et sa congrégation n’est pas tout de suite reconnue. À l’âge de 51 ans, influencé par don Bosco, il est ordonné prêtre à Rome, le 22 octobre 1876, époque à laquelle il publie aussi son ouvrage scientifique le plus important : “Théorie des formes binaires” (Paris 1876). Il poursuit son inlassable ministère, mais, en 1888, âgé de 63 ans, il meurt brusquement, suite à une infection intestinale. Son ami don Bosco l’avait précédé de deux mois (31 janvier 1888). Sa congrégation sera enfin reconnue en 1893 avec les premières professions religieuses. Le bienheureux Faà di Bruno a été déclaré patron des ingénieurs de l’armée.

 http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/

Date de dernière mise à jour : 2021-07-04

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