Marc 3,1-6.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 3,1-6.
En ce temps-là, Jésus entra de nouveau dans la synagogue ; il y avait là un homme dont la main était atrophiée. On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser. Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. » Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale. Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
Les pharisiens n’aiment pas Jésus, car il les bouscule dans leur conception d’application de la loi. Il a déjà guéri un jour de sabbat et là, ils se demandent s’il ne va pas encore le faire. Jésus connaissant les cœurs le perçoit très bien, il voit leur étroitesse d’esprit et surtout de cœur. Il n’hésite pas, il guérit ! Mais plus encore il enseigne, il essaie d’ouvrir les cœurs à la compassion, à l’amour des autres, ce qui va bien au-delà d’une application stricte de la loi. Malheureusement les pharisiens resteront sur leurs positions et s’y enfermeront même encore un peu plus en se réunissant pour voir comment fait périr Jésus.
C’est la « loi du monde » où il est plus facile de se débarrasser de ceux qui dérangent, qui ne pensent pas comme nous ! Mais Jésus lui, invite à aller plus loin. Il nous invite à ouvrir notre esprit et notre cœur. Si l’application de la loi est importante, l’amour doit toujours avoir la première place. C’est là une route bien plus difficile, où en accueillant l’autre il faut savoir renoncer à ses habitudes, à ses acquis, et même à ses rites.
Et Jésus nous interrogent nous aussi aujourd’hui : notre foi, notre pratique religieuse sont-elles faites seulement de devoir ou sont-elles ouvertes sur l’amour ?
Myriam de Gemma
décembre 2020
«Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal? de sauver une vie, ou de tuer?»
Aujourd'hui, Jésus nous enseigne qu'il faut faire le bien en tout temps: il n'y a pas un temps pour faire le bien et un autre pour négliger l'amour du prochain. L'amour qui vient de Dieu nous conduit à la Loi suprême, que Jésus nous a laissée dans le commandement nouveau: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé» (Jn 13,34). Jésus ne déroge pas à la Loi de Moïse, Il ne la critique pas, puisque Lui-même accomplit ses préceptes et se rend à la synagogue le sabbat; ce que Jésus critique, c'est l'interprétation étroite de la Loi qu'en ont fait les docteurs et les pharisiens, une interprétation qui laisse peu de place à la miséricorde.
Jésus-Christ est venu proclamer l'Évangile du salut, mais ses adversaires, loin de se laisser convaincre, cherchent des prétextes contre Lui: «Il y avait là un homme dont la main était paralysée. On observait Jésus pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat; on pourrait ainsi l'accuser» (Mc 3,1-2). Nous pouvons voir l'action de la grâce et, simultanément, constater la dureté de coeur d'hommes orgueilleux qui croient détenir la vérité. Les pharisiens furent-ils contents de voir ce pauvre homme récupérer la santé? Non, tout au contraire, ils s'aveuglèrent encore davantage, au point d'aller pactiser avec les hérodiens -leurs ennemis naturels- pour voir comment perdre Jésus. Curieuse alliance!
Par son action, Jésus libère aussi le sabbat des entraves posées par les docteurs de la Loi et les pharisiens, et lui restitue son sens véritable: jour de communion entre Dieu et l'homme, jour de libération de l'esclavage, jour de la délivrance des forces du mal. Saint Augustin nous dit: «Celui qui a la conscience en paix est tranquille, et cette tranquillité est le sabbat du coeur». En Jésus-Christ, le sabbat s'ouvre déjà au don du dimanche.
Abbé Joaquim MESEGUER García (Sant Quirze del Vallès, Barcelona, Espagne)
Date de dernière mise à jour : 2024-01-16
Commentaires
-
- 1. EPOLE EWANE Le 2020-01-13
Belle interprétation et analyse.
Ajouter un commentaire