Saint Marc évangéliste
Évangéliste, évêque d’Alexandrie
Martyr († v. 75)
Marc était probablement de la race d'Aaron ; il était né en Galilée. Il semble avoir fait partie du groupe des soixante-douze disciples du Sauveur ; mais il nous apparaît surtout dans l'histoire comme le compagnon fidèle de l'apostolat de saint Pierre.
C'est sous l'inspiration du chef des Apôtres et à la demande des chrétiens de Rome qu'il écrivit l'Évangile qui porte son nom. Marc cependant ne suivit pas saint Pierre jusqu'à son glorieux martyre ; mais il reçut de lui la mission spéciale d'évangéliser Alexandrie, l'Égypte et d'autres provinces africaines.
Le disciple ne faillit pas à sa tâche et porta aussi loin qu'il put, dans ces contrées, le flambeau de l'Évangile. Alexandrie en particulier devint un foyer si lumineux, la perfection chrétienne y arriva à un si haut point, que cette Église, comme celle de Jérusalem, ne formait qu'un cœur et qu'une âme dans le service de Jésus-Christ. La rage du démon ne pouvait manquer d'éclater.
Les païens endurcis résolurent la mort du saint évangéliste et cherchèrent tous les moyens de s'emparer de lui. Marc, pour assurer l'affermissement de son œuvre, forma un clergé sûr et vraiment apostolique, puis échappa aux pièges de ses ennemis en allant porter ailleurs la Croix de Jésus-Christ. Quelques années plus tard, il eut la consolation de retrouver l'Église d'Alexandrie de plus en plus florissante.
La nouvelle extension que prit la foi par sa présence, les conversions nombreuses provoquées par ses miracles, renouvelèrent la rage des païens. Il fut saisi et traîné, une corde au cou, dans un lieu plein de rochers et de précipices. Après ce long et douloureux supplice, on le jeta en prison, où il fut consolé, la nuit suivante, par l'apparition d'un ange qui le fortifia pour le combat décisif, et par l'apparition du Sauveur lui-même.
Le lendemain matin, Marc fut donc tiré de prison ; on lui mit une seconde fois la corde au cou, on le renversa et on le traîna en poussant des hurlements furieux. La victime, pendant cette épreuve douloureuse, remerciait Dieu et implorait sa miséricorde. Enfin broyé par les rochers où se heurtaient ses membres sanglants, il expira en disant : « Seigneur, je remets mon âme entre vos mains. »
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Aujourd'hui il y aurait beaucoup à dire sur la raison pour laquelle la parole de l'Évangile n'a pas la force et la conviction qu'elle devrait avoir et pourquoi nous, chrétiens, gardons un silence suspect vis-à-vis de nos croyances, en dépit de l'appel à la "nouvelle évangélisation". Chacun devra faire sa propre analyse et prendra note de sa propre interprétation.
Mais en cette fête de Saint Marc, en écoutant l'Évangile et en voyant l'Évangélisateur, nous ne pouvons que proclamer avec assurance et gratitude où est la source et en quoi consiste la force de notre parole.
L'évangélisateur ne parle pas pour suivre une étude sociologique du moment, ni par "prudence" politique, ou encore moins parce que "il nous arrive de dire ce que nous pensons". Il répond simplement à un ordre ainsi qu'à une présence venue de l'extérieur, qui lui ordonne sans pression, mais avec l'autorité de Celui qui est digne de toute confiance: «Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création» (Mc 16,15). C'est à dire que nous évangélisons par obéissance mais dans la joie et la confiance.
Notre parole, d'autre part, ne se présente pas comme une de plus dans le "marché" d'idées et d'opinions, mais elle a tout le poids des messages forts et définitifs. La vie et la mort dépendent de son acceptation ou de son refus, et sa vérité et sa capacité de conviction lui ont été conférées par des témoignages, c'est à dire, elle a été accréditée par des signes de pouvoir en faveur de ceux qui sont dans le besoin. C'est pour cela que cette parole est une "proclamation", une déclaration publique, joyeuse et enthousiaste d'un fait décisif et salvateur.
Alors pourquoi ce silence? Peur, timidité? Saint Justin disait: «Les ignorants et ceux qui sont incapables d'éloquence ont persuadé par leur vertu tout le genre humain». Le signe ou le miracle de la vertu est notre éloquence. Laissons au moins le Seigneur accomplir ses œuvres à travers et parmi nous: «Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient» (Mc 16,20).
Mgr. Agustí CORTÉS i Soriano Evêque de Sant Feliu de Llobregat (Barcelona, Espagne)
Date de dernière mise à jour : 2018-04-05
Ajouter un commentaire