Vocation
Introduction
Ce mois d’avril va nous amener par la journée des vocations , le 24, à nous interroger sur l’appel de Dieu dans notre vie .
Chrétiens , catholiques, nous avons tous à témoigner de notre foi là où nous sommes . C’est la vocation de tout baptisé. Certains d’entre nous sont appelés par Dieu à s’engager plus radicalement dans la vie religieuse pour le service de l’Eglise ; certains seront katekita ministres de l’Eucharistie, Diacres , religieux , religieuses . Certains deviendront prêtres .
Aujourd’hui nous nous rendons bien compte qu’en Polynésie nous avons grandement besoin de prêtres polynésiens . Nos missionnaires s’en retournent dans leur pays , où ils ont leur tâche à accomplir , et nos prêtres sont insuffisamment nombreux pour servir toutes nos îles correctement. La relève est nécessaire et cette relève ne peut se trouver que parmi notre jeunesse . Cette question n’est pas d’aujourd’hui , puisqu’en 1976, Mgr Michel Coppenrath écrivait déjà une exhortation aux fidèles sur ce sujet . Bien que quelque 30 ans nous séparent de ce texte , il reste encore d’actualité et peut nous permettre de réfléchir et de nous remettre en cause . Voici donc l’intégralité de cette exhortation .
Texte
Exhortation aux fidèles de l’archidiocèse de Papeete
à l’occasion de la semaine des vocations
( novembre 1976)
Une question d’authenticité
Le sort de l’Eglise de l’archidiocèse de Papeete dépend de quelques vocations sacerdotales et religieuses que nous devrions avoir dans les 10 années à venir.
Pourquoi ? Il ne s’agit pas de remplacer ceux et celles qui après ces 10 ans, seront morts où ne pourront plus travailler.
Il ne s’agit pas non plus de pallier à l’impossibilité dans laquelle nous serons bientôt de faire appel à des missionnaires venant d’Europe.
C’est une question « d’authenticité » : notre diocèse n’aura figure d’Eglise que si des prêtres lui sont donnés par les familles chrétiennes, les paroisses, les écoles, les mouvements et associations de notre pays .
L’évangélisation a un commencement , progresse et passe nécessairement par le développement de la vie religieuse. Là encore c’est une question d’authenticité : l’Eglise doit s’évangéliser elle-même ( message pour la semaine des vocations DC 1976 p455)
Notre Eglise est déjà locale par les fidèles qui la composent et le nombre importants de laïcs qui y ont des responsabilités, ou sont engagés dans le monde . c’est un des bienfaits du second concile du Vatican et l’un des résultats de nos deux synodes diocésains que cette multiplicité d’adultes enthousiastes pour leur Eglise et plus affermis dans leurs existence chrétienne .
Mais aujourd’hui l’Eglise se tourne vers les jeunes de ce pays car c’est la seule source à laquelle elle peut légitimement aller. C’est de nos îles, de notre société polynésienne que doivent sortir les hommes et les femmes qui, par la consécration de leur vie à Dieu, implanteront vraiment l’Eglise en lui donnant une nouvelle croissance.
Si belle que soit cette perspective elle fait peur à certains. Beaucoup de jeunes gens et jeunes filles s’effraient à la pensée d’avoir à avancer en « isolés » , d’être peu compris, de la société à laquelle ils appartiennent, et peu soutenus par la communauté catholique d’ici.
Aussi cette exhortation s’adresse à vous tous catholiques de Polynésie :
v La vocation à une vie consacrée ne se perçoit pas dans les livres , mais sur un fond de la société à évangéliser
v La vocation à une vie consacrée, spécialement sacerdotale, n’est finalement acceptée qu’en référence à l’évangile.
Une Eglise et une société à évangéliser
La mission de note Eglise de Polynésie détermine aussi la vocation de chaque chrétien. Notre mission commune dépend de la place et du caractère même de notre Eglise, et de la société dans laquelle toute la communauté catholique se trouve insérée.
Etre catholique ?
Tout d’abord rappelons nous que nous sommes « catholiques » ! Ce mot nous rend fiers de notre foi, mais ne la réduisons nous pas souvent à une étiquette pour nous différencier des autres ? Nous sommes peut-être contents de notre appartenance religieuse, mais songeons nous aux exigences que contient pour chacun d’entre nous le mot « catholique » ! Au milieu de tant de confessions, qui parfois ont avec nous un patrimoine spirituel commun, nous avons aussi en d’autres domaines à avancer « seuls » . le mot catholique n’évoque pas seulement l’universalité, il recèle un appel à la « plénitude » ! : L’Eglise catholique est celle qui, avec la foi, possède tous les dons : les sacrements, les ministères ordonnés, la vie religieuse active et contemplative…etc. mais tout cela est intégré en un tout vivant dans le peuple de Dieu, prêtre , roi et prophète, de par le baptême . En Polynésie , avouons que pour nous , beaucoup de ces dons sont restés ou cachés ou dans le domaine du possible…. ! Quand nous prononçons le mot évangélisation, nous pensons peut-être trop aux autres ! Ceux à qui d’autres vont le porter ! La pensée que l’Evangélisation nous englobe ne nous a peut-être pas effleuré ! C’est ce que le saint Père rappelle dans son exhortation du 8 décembre 1975 ( DC 1976, P1et sq) . Paul dit en 1Cor 12/12.30 : dans le corps du Christ, il y a tous les dons , il en est de toutes sortes, mais il faut aspirer aux meilleurs. Ceux qui répondront à tous les appels du Seigneur , laisseront toutes les grâces , tous les charismes agir, grandir, et ils vivifieront eux mêmes l’Eglise par la réalisation de leur vocation. Le saint Père disait aussi : « Il y a tant de chemins qui s’ouvrent devant nous ! Mais nous savons qu’ils resteront déserts si nous ne nous décidons pas à les parcourir…( message journée des vocations Dc 1976 P456)
Sur qui fonder l’Eglise ici même ?
En fouillant davantage le mystère de notre Eglise, nous rencontrons ici l’attachement de nos fidèles à Pierre et ses successeurs. Tout tahitien , même non catholique, sait à quel point nous reconnaissons dans le collège apostolique et maintenant dans le pape et le corps épiscopal un des caractères essentiels de la véritable Eglise du Christ. Nous sommes fondés sur Pierre et les douze (Matt 16/18) ( L.G.18.19.20). Le second concile du Vatican après avoir rappelé que la « mission confiée par le Christ aux apôtres est destinée à durer jusqu’à la fin des siècles ( Matt 28/20) étant donné que l’évangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Eglise principe de toute vie , pour la durée du temps », déclare « c’est pourquoi les apôtres prirent soin d’instituer , dans cette société hiérarchiquement ordonné de successeurs » ( L.G. 20). Qu’en tirer comme conséquence pratique pour nous ? Ce qui est vrai dans le temps doit l’être aussi sur toute la surface de la terre. Le Concile emploie pour le dire une image magnifique … « Ceux qui sont établis dans l’épiscopat dont la ligne se continue depuis les origines, sont les « sarments par lesquels se transmet la semence apostolique ». Et le Concile souligne enfin que « les évêques ont reçu pour l’exercer avec l’aide des prêtres et des diacres », le ministère de la communauté » . Ils président au nom et place de Dieu le troupeau, dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré, le ministère du gouvernement » (L.G ;20) Vous, fidèles de Polynésie, si attachés à pierre, à la succession et à la tradition apostolique, n’avez vous jamais pensé, que cet attachement dans la foi au fondement même de l’Eglise, suppose que les ministères, épiscopat, prêtrise , diaconat soient fermement enracinés ici même ? Un pèlerinage à Rome, surtout pendant l’année sainte, comporte une requête : que ce qui se voit au centre de la chrétienté, se réalise dans notre pays. Que des pierres vivantes deviennent dans l’édification totale de notre Eglise, diacres, prêtres , évêques. L’Eglise ne peut être seulement catholique ailleurs dans toute la plénitude du sacrement de l’Ordre, sans le devenir également par un consentement courageux et filial de ceux que le Seigneur veut mettre à part pour cela .
L’insatisfaction de notre laïcat….
En partant de ces deux attitudes chrétiennes fondamentales chez nos fidèles, vous vous êtes sans doute reconnus : au fond de vos cœurs vous sentez combien est longue la route à parcourir pour passer de la simple fierté d’être catholique et de la simple foi en Pierre , les apôtres , leurs successeurs et coopérateurs, à la construction effective de l’Eglise chez nous ! Mais c’est urgent ! Il faut aller vite ! Notre laïcat, nous l’avons rappelé dès le début, se montre actif. Les associations, mouvements , groupes de toutes sortes se multiplient et , signe non moins réconfortant, les associations plus anciennes se montrent plus vigoureuses, diversifient leurs actions. Un espace lus vaste se développe pour les laïcs soucieux de prière, de vie spirituelle, de fraternité, mais allant toujours plus loin, avec plus d’enthousiasme, dans leurs engagements, ces mêmes laïcs voudraient à leurs côtés la présence de prêtres, religieux , religieuses de chez nous. Il subsiste chez vous, fidèles de Polynésie, comme une insatisfaction, puisque votre vie apostolique n’est pas animée par l’action d’un clergé local suffisamment nombreux. Certes , vous accordez toute votre confiance et votre estime à tous nos missionnaires qui sont pleinement du diocèse. Mais il s’agit là plutôt d’une adoption qui réconforte, permet de fonder une vraie famille ; mais notre Mère souffrira toujours de rester stérile . jamais peut-être vos familles n’ont senti à ce point l’impérieuse nécessité d’une vie sacerdotale et religieuse qui sorte vraiment de la prière et de la vie du peuple chrétien.
L’Eglise locale …
Cette attente de notre laïcat, se ramène à une raison pastorale fondamentale. Notre mission est faite désormais de toute une histoire, elle est reliée, au développement de la foi dans le pacifique Sud. La Polynésie française occupe sans doute une position géographique marginale à l’Est , mais avec des relais culturels avec d’autres îles, et une culture propre. Nous appartenons à la Conférence épiscopale du Pacifique Sud. Nous sommes ainsi au milieu de tous les diocèses rassemblés, une Eglise particulière, dont le caractère locale déborde largement nos frontières et inversement nous sommes influencés par nos lointains « voisins », plus que nous le pensons. Le saint Père , dans son exhortation sur l’évangélisation nous redit ce qu’est une église particulière : « L’Eglise Universelle s’incarna de fait dans les églises particulières constituées de telle et telle portion d’humanité concrète, parlant telle langue, tributaire de tel héritage culturel, d’une vision du monde, d’un passé historique, d’un substrat humain déterminé. L’ouverture aux richesses de l’Eglise particulière répond à une sensibilité spéciale de l’homme contemporain. » ( DC 1975,14)
Le Saint Père en montrant l’articulation entre Eglise Universelle et particulière assigne à cette dernière sa mission propre qui est de refléter le « caractère local » d’une population déterminée, pour mieux y insérer l’évangile, c’est pourquoi depuis quelques années nous nous efforçons entre autre de faire fleurir et de développer, une « vie religieuse communautaire » au cœur même de notre société polynésienne. Certes le centre de Pamatai se développe lentement mais s’ouvre de plus en plis au désir des jeunes filles en plein accord avec cet objectif essentiel . l’évangile pourrait-il sans cela traverser et sanctifier toute notre vie sociale ? Nos candidats au sacerdoce vont désormais à Suva. Ils y retrouvent la nouvelle génération de prêtres du Pacifique, ils communie plus étroitement au nouvel élan missionnaire qui part maintenant de nos îles et la réalité polynésienne prend dans leur vocation une consistance suffisante pour donner à leur volonté d’être tout au Christ et à l’Eglise , un fondement humain où ils reconnaissent aussi l’appel de Dieu .
Ceux qui ne sont pas encore au séminaire seront aidés dans leur cheminement vers le sacerdoce par la connaissance des situations humaines et sociales de notre pays. Non seulement nous ne devrions pas avoir peur de reconsidérer en profondeur notre situation missionnaire, mais nous devrions le faire avec la certitude d’y découvrir ,notre vocation et celle de l’Eglise toute entière. Les apôtres après avoir été appelés ont été amenés par Jésus à contempler « l’abondante moisson ». Que nos jeunes soient aidés à découvrir l’important travail apostolique qui les attend dans nos îles, alors ils entendront mieux l’incitation du Maître à le suivre et les servir comme prêtre, religieux ou religieuse .
L’Evangile donne l’éclairage définitif sur la vocation
La vocation à une vie consacrée spécialement sacerdotale, ne se perçoit bien qu’en référence à l’évangile, c’est le second point de cette exhortation. Il se trouve que chez nous , nos jeunes sont interpellés sur 3 points essentiels à la vocation ou à la discipline sacerdotales.
M’engager ? Oui ! Mais, me faut-il renoncer à un métier, une profession et à ce qui les accompagne, un salaire mensuel, à la sécurité d’une douce retraite ?
M’engager ? Oui ! Mais, est-ce pour toujours ?
M’engager ? Oui ! Mais, me fut-il renoncer à prendre femme et fonder une famille ?
La vocation sacerdotale attire , les condition s dont elle est assortie retiennent beaucoup de jeunes sur le seuil !
Répondons à ces trois interrogations qui sont comme autant d’obstacles. Mais il est des chemins dont on n’élimine pas les obstacles, car ils ne sont pas artificiels. On ne monte pas o l’Orohena en restant dans les vallées.
Laisser les filets….
Les apôtres « laissant là leurs filets suivirent Jésus ». que veut dire cet abandon des filets ? Sinon que les disciples de Jésus subordonnèrent toute activité humaine à leur ministère apostolique, à l’annonce de l’évangile. Ce n’est pas un simple geste, une simple pause, pour bénéficier de quelques moments pour la réflexion ou la prière. C’est un changement radical de vie. Il peut arriver que des prêtres donnent une grande partie de leur temps, à des travaux de recherche de toute nature, à des tâches éducatives, qu’ils exercent même à plein temps, ou à temps partiel une profession d’ordre intellectuel ou manuel. Mais ce que demande l’évangile c’est la subordination absolue de toute activité humaine et sociale à l’exercice du ministère ordonné, comme l’est la prêtrise . les laïcs eux aussi sont appelés à annoncer l’évangile de par leur baptême, l’engagement dans le laïcat ne compte pas pour autant de renoncement à construire le monde également en priorité. Le prêtre lui, vit de l’évangile et c’est d’abord cela l’esprit de pauvreté, car il abandonne non seulement les inconvénients d’un métier mais aussi ses avantages. L’exercice d’un métier, droit nécessaire à la promotion de l’homme, contribution nécessaire de chaque homme à la promotion sociale, alors pourquoi renoncer à un métier ? Hors de nos îles en beaucoup de pays , la société sécularisée ne reconnaît plus les « vocations essentiellement spirituelles ». Fort heureusement chez nous ce n’est pas tout à fait le cas. Mais il est temps que des jeunes apportent le témoignage de leur engagement, pour que notre société , nos familles , reconnaissent en eux la primauté des valeurs spirituelles qu’eux mêmes admettent et vivent déjà par leur foi.
Permanence du sacerdoce.
« Laisser les filets » ? Oui, mais pour combien de temps ? Entre le temps de la rencontre et celui de la Pentecôte, les apôtres sont bien revenus à leurs filets, c’est vrais ! C’est une tentation terrible pour tout apôtre de chercher cette compensation lorsque le maître vient à manquer ! Mais l’imposition des mains a toujours eu un caractère définitif. Le sacerdoce est permanent. Quand on est prêtre, on ne recommence pas sa vie. Le sacerdoce d’un homme n’est pas limité à un temps, à un groupe, à un pays, à une mission temporaire. Fort heureusement il ne semble pas que ce caractère définitif soit remis en cause dans la mentalité polynésienne, au contraire. Il reste cependant que lorsque l’on est jeune il peut arriver qu’on s’en effraie. Un sens du sacré peu entamé par la vague de sécularisation vous aide à comprendre cette « stabilité » absolument nécessaire à la vie du prêtre. Mais comprenez aussi que la vie sacerdotale est tellement liée à la « permanence » que n’accèdent à la prêtrise que ceux qui pendant toutes leurs années de jeunesse acceptent de vivre comme s’ils avaient toujours fait ce choix définitif . Si bien que dans notre Eglise, sauf cas de conversion ou de vocations exceptionnelles, n’arrivent au bout que ceux qui consciemment ou inconsciemment, pendant les premières années de leur adolescence, ont vécu comme s’ils étaient déjà engagés. Voilà pourquoi, le stade de la « préparation » est aussi important que le stade de la réalisation . La seconde phase le jeune l’assume lui-même, mais la préparation n’est assurée que par le consentement général de tout le diocèse, la compréhension de tous , la vie, l’exemple et la prière de tous. Normalement l’émulation fraternelle dans l’Eglise devrait maintenir tous les jeunes au delà de leur adolescence, dans l’état de disponibilité morale requise. Ainsi le Seigneur appellera à tout âge, et le jeune pourra répondre même au terme de son adolescence ou au début de sa maturité.
Le célibat
Troisième point : certains jeunes sont « déroutés » au sens littéral du mot, par l’obligation pour le prêtre d’être célibataire. Que peut avoir le « célibat » qui découle d’une discipline de l’Eglise, avec cette histoire de filets ? Quand on a renoncé à tout, pourquoi faut-il encore être et rester célibataire? La question a été posée par le Concile et reconsidérée partout dans l’Eglise, dans les conférences épiscopales et par le synode épiscopal de 1971 à Rome. (DC 1972, P10 et s)Le pape lui-même en a longuement traité. Finalement lui-même et les évêques ont pris conscience que nous ne nous trouvions pas seulement devant une question de discipline, mais que nous étions engagés par une aspiration profonde déjà très ancienne et toujours actuelle aussi dans l’Eglise, à ce que le prêtre conforme sa vie, même sur ce point à celle du Christ. Certes le Christ a dû appelé des gens mariés à être apôtres, mais il a fait l’éloge de ceux qui ne se marient pas et a prêché d’exemple. (Matt 19/12 et s) Evènement très caractéristique dès la première génération de chrétiens, dans l’Eglise apostolique, Paul, apôtre lui-même, officiellement par conséquent, pressent certains à ne pas se marier ( 1 Cor 7/25.40). ce qui était une exception, va être considéré par l’Eglise comme souhaitable pour l’ensemble du clergé. Pour une question aussi grave, ne faisons pas appel à l’histoire de L’Eglise, mais principalement au Nouveau Testament. L’église pour faire réapparaître toute la fraîcheur et la vigueur de l’évangile veut que ceux qui deviennent prêtres fassent de la vie même de Jésus, un modèle et une source. Une grâce spéciale est donnée par Dieu à ceux qui l’appellent pour rendre possible cette appartenance exclusive au Christ. ( 1 Cor 7/1 et 8/9) ; ministère et vie des prêtres ( P.O.16 P 430.433)
En face de l’évangile, la société permissive non seulement exalte la sexualité, mais la présente toujours comme un fin en soi et exclusive de toute aspiration morale ou religieuse. L’évangile, révélation de l’amour de Dieu, nous fait découvrir, que cet amour divin est présent en tout, aussi bien dans l’amour des époux que dans l’amour chaste de ceux qui sont voués tout entier à Dieu et à tous les hommes.
Fort heureusement , une meilleure connaissance de la sexualité et de son importance déterminante permet d’accorder à l’Education sexuelle la très grande attention nécessaire. Mais l’éducation sexuelle ne s’accompagne pas pour le chrétien d’initiation sexuelle. L’effort des jeunes à vivre de vraies fiançailles avant leur mariage serait d’un soutien considérable pour les jeunes appelés à la vie religieuse ou sacerdotale. Le climat chrétien autour de la sexualité sera toujours différent de celui que crée le monde . la sexualité est ordonnée par le créateur à des fins qui ne sont uniquement terrestres. Le prêtre célibataire témoigne de l’absolu de Dieu, ici bas, mais aussi dans l’au-delà. « L’évangélisateur », dans le prêtre, commence humblement à témoigner sur notre pauvre terre, et dans son pauvre corps, du « royaume des cieux ». « Qui potest capere capiat » (Matt 19/12) . Qui peut comprendre, comprenne. Cette parole du Christ est une parole prophétique à l’Eglise de tous les temps, à ses disciples de tous les temps .
L’église à Tahiti souffre d’un retard considérable par rapport à d’autres diocèse polynésiens comme les Tonga ou Samoa où chaque année on compte plusieurs ordinations. L’an prochain au « Séminaire Régional du Pacifique » à Suva, il y aura 70 élèves, nous n’y aurons toujours que 2 tahitiens !
Je fais appel aux jeunes pleins de foi et qui ont aussi le souci de l’authenticité.
Une Eglise qui ne se prend pas en charge n’est pas une Eglise. Notre Eglise s’évangélise elle même. La vie religieuse et sacerdotale apparaît comme le fruit de l’action évangélisatrice à l’intérieur de l’Eglise
Gagner d’autres hommes à évangéliser ? Oui, bien sur, mais pour augmenter la pâte, il faut le ferment.
Que la semaine des vocations, mieux préparée cette année par une large réflexion, une prière plus intense, favorise la générosité pour un engagement libre et total. Que le service des vocations en soit remercié.
Ayons cependant la clairvoyance, la patience, et l’obstination des humbles pour faire nôtre ce message. Soumettons le à l’agrément du Seigneur, au cœur de chaque vie, et Maître de l’Avenir.
Demandons à « Maria No Te Hau » d’aimer plus fortement notre Eglise. Celle qui fut l’image initiale de l’Evangile, et au milieu des apôtres présente à la naissance de l’Eglise, sera présente aussi à son renouveau chez nous.
Puisse-t-elle être un jour présente au milieu de l’équipe fraternelle de prêtres religieux et religieuses qui auront été appelés, en étant fidèles à leur propre vocation à assurer avec nos laïcs la mission de notre Eglise dans nos îles .
Semaine des vocations
Novembre 1976
Monseigneur Michel Coppenrath.
Conclusion
Cette exhortation nous renvoie à nous mêmes . Ne refusons pas de nous interroger et surtout ne refusons pas de répondre !
Jeunes :
-
Quel est l’appel de Dieu que je ressens en moi ?
-
Est-ce que je suis prêt(e) au moins à réfléchir et à essayer de répondre à cet appel ou bien est-ce que je fais la sourde oreille pour vivre ce que moi je veux vivre aujourd’hui ?
Parents :
-
Est-ce que je suis prêt(e) à laisser mon enfant répondre à l’appel que Dieu met en lui ? Plus même, est-ce que j’accepte de l’aider à suivre ce chemin ? Ou au contraire est-ce que je veux garder cet enfant que Dieu m’a confié, pour qu’il suivent les projets que je fais pour lui ?
Chrétiens catholiques, nous avons tous besoin de la grâce de Dieu , notamment dans les sacrements et tous, nous apprécions et sommes reconnaissants à Dieu pour nos prêtres . Alors, que notre reconnaissance ne soit pas que de mots ! Engageons nous dans la prière , dans l’écoute et dans le soutien de nos jeunes , afin qu’ils puissent entendre et répondre à l’appel de Dieu . A ce niveau , l’avenir de notre Eglise, le service de toutes nos îles est avec la grâce de Dieu entre nos mains .
Myriam de Gemma 2007
Date de dernière mise à jour : 2022-01-05
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