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Passioniste de Polynésie

Septembre 2015 vivre sa famille

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Présentation du vendredi soir

Le thème de cette retraite nous unit autour de la famille. La société nous bouscule, et de nombreux problèmes surgissent dans notre famille,  Nous la voudrions unie, heureuse, croyante, pratiquante …. Et cela n’est pas toujours le cas !

Ces difficultés sont elles seulement celles de notre temps ou y avait-il aussi des problèmes du temps de Jésus ?

Comment faire face à tout cela ? Comment vivre notre famille chrétiennement ? Comment la vivre avec Jésus ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir, d’approfondir durant cette retraite. Et pour se faire, nous allons suivre les pas de Jésus au sein de sa famille.

Nous verrons

La famille humaine de Jésus

Jésus a comme nous des ancêtres

Les parents  Jésus : Marie, Joseph

La naissance de Jésus

Circoncision de Jésus

L’adolescence de Jésus

L’âge adulte, la mission

Famille et mission de Jésus

La mort de Jésus : Jésus confie Marie à Jean et Jean à Marie

Et nous verrons en quoi ces passages des évangiles nous rejoignent dans notre vie quotidienne avec ceux qui nous sont proches. 

La famille humaine de Jésus

Jésus a comme nous des ancêtres

Si nous ouvrons l’évangile nous découvrons tout de suite que Jésus a des ancêtres c’est ce que nous indique Matthieu chapitre 1 versets 2 à 17

Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères,  3 - Juda engendra Pharès et Zara, de Thamar, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram,  4 - Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naasson, Naasson engendra Salmon,  5 - Salmon engendra Booz, de Rahab, Booz engendra Jobed, de Ruth, Jobed engendra Jessé,  6 - Jessé engendra le roi David.  David engendra Salomon, de la femme d'Urie,  7 - Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa,  8 - Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias,  9 - Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Achaz, Achaz engendra Ézéchias,  10 - Ézéchias engendra Manassé, Manassé engendra Amon, Amon engendra Josias,  11 - Josias engendra Jéchonias et ses frères ; ce fut alors la déportation à Babylone.   12 - Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel.   13 - Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor,  14 - Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akhim, Akhim engendra Élioud,  15 - Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Matthan, Matthan engendra Jacob,  16 - Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, que l'on appelle Christ.   17 - Le total des générations est donc : d'Abraham à David, quatorze générations ; de la déportation de Babylone au Christ, quatorze générations.   

Son histoire s’inscrit dans l’histoire humaine, avec tout l’héritage social, politique et religieux que cela implique. Oublier cela serait nier que Jésus soit pleinement homme et dire qu’il n’a fait que de la figuration sur la terre. Jésus a pris vraiment condition humaine au sens plein du mot et en ce sens nous pouvons croire au chemin qu’il nous montre et nous ouvre : le chemin de la sainteté au milieu de notre humanité

Nous aussi nous faisons partie d’une histoire, d’une civilisation, que nous ne devons pas oublier. De la pleine reconnaissance de notre identité dépend bien souvent nos choix et nos orientations de vie.

Ici  en Polynésie, nous aimons bien la généalogie, nous aimons a nous dire fils de, fille de, cousine de, cousin de … mais qu’est-ce que cela signifie exactement pour nous ? En quoi cela a-t-il de l’importance dans notre vie présente ?

Pour un chrétien, nous savons que le respect des parents est un devoir, mais il serait faux de croire que ce respect ne concerne que nos parents vivants, il concerne aussi nos ancêtres sans qui nous ne serions pas là aujourd’hui ; nous avons donc à être reconnaissants à Dieu de leur vie, et nous avons aussi à vivre notre foi en Jésus dans l’amour d’eux !

Quelque soient nos origines nous ne devons pas en avoir honte, mais bien au contraire, nous avons à vivre pleinement notre identité chrétienne, dans le respect de la vie reçue d’eux !

 Quels sont les sentiments de notre cœur envers  nos parents,  nos grands parents, nos arrières grands parents et ceux qui les ont précédés. cette question est importante car ils ont eu des sentiments, des conduites qui ont eu des conséquences dans notre vie, Si nous voulons vivre sereinement notre vie d’aujourd’hui alors nous devons faire la vérité dans notre cœur, , et sortir , devant Jésus tout ce que nous avons au fond de notre cœur .

 Tout à l’heure, nous allons prendre un temps de prière, pour déposer tous nos fardeaux sur la croix de Jésus, ces fardeaux sont ceux de notre vie d’aujourd’hui, mais ils sont aussi tout ce que nous avons pu subir dans notre passé, au sein de notre famille.

 Ce soir, avant la prière, nous allons  un papier, écrire les noms de notre famille ; de ceux qui nous ont fait du mal, de ceux qui nous ont fait du bien, (nos ancêtres y compris)  et et nous allons les offrir à Jésus, en mettant ce papier dans la boite qui sera  à côté de la croix, et nous demanderons au Seigneur de venir guérir ce qui doit l’être, et nous le bénirons pour la famille dont nous sommes issus. … Car nous ne sommes pas nés par accident dans tel ou telle famille, nous le sommes dans le plan d’amour de Dieu. Rien n’échappe à Dieu !

Les hommes ont pu trahir ce plan d’amour, mais Dieu lui nous a placés là, et c’est dans son amour qu’il l’a fait, et c’est dans son amour qu’il veut nous guérir de nos blessures. 

(Ex perso : mais pourquoi m’as-tu donnés ces parents là ? ….)

Samedi matin 1 La famille humaine de Jésus

Les parents  Jésus : Marie, Joseph

Prenons le temps de lire le récit de la naissance de Jésus depuis le moment de l’annonciation et découvrons ensemble un peu de la personnalité de Marie et de Joseph

Dans un premier temps nous voyons Marie vivre selon les rites de son temps : elle était fiancée. Nous savons de par la tradition de l’Eglise qu’elle n’avait pas choisi son fiancé comme nous pouvons le faire de nos jours, il lui était imposé. Marie a dit oui et accepté ce fait comme la volonté de Dieu et de ce fait même elle a accepté non seulement de vivre avec Joseph mais surtout de l’aimer chaque jour qu’il lui serait donne de vivre avec lui !

Aujourd’hui dans la plupart de nos sociétés nous avons le choix du fiancé ou de la fiancée, nous avons la liberté de choisir le ou la partenaire de toute notre vie. Mais savons-nous bien vivre ce choix ? Savons nous aussi recevoir l’autre comme un don de Dieu ? Savons-nous aussi comme Marie nous offrir à l’autre comme don de Dieu ? Savons-nous comme Marie accepter l’engagement réel, profond de vivre dans l’amour avec cette personne tout le temps que nous serons vivants ?

Bien souvent nous ne regardons qu’à la valeur de nos sentiments humains du moment, quand ce n’est pas seulement à nos pulsions physiques ! et notre union tourne court car les sentiments évoluent, et les pulsons physiques peuvent nous attirer ailleurs ! 

Si nous croyons vraiment en Jésus, si nous avons vraiment pris la décision de vivre notre vie en fonction de sa parole et de son amour alors nous devons dépasser ce niveau des sentiments humains, qui somme toute, sont très variables et très fragiles, pour ancrer notre relation nouvelle en Dieu ! C’est cela qui nous permettra de construire quelque chose de durable dans l’amour.

 Se marier, s’est fonder une famille, c’est fonder une famille avec Dieu, et dans la durée, jusqu’au bout.

 Si nous sommes mariés, quelles sont les valeurs de notre mariage ? Si nous sommes fiancés, ou en préparation de mariage, quelles sont les valeurs qui motivent notre démarche ? Quelles sont les fondations que nous voulons données à notre couple, à notre famille ? Si nous sommes en concubinage, qu’est-ce qui fait que nous n’envisageons pas un engagement dans la durée, ou devant le Seigneur.

Ces questions sont importantes, car de cette base de mariage va dépendre la vie que nous offrirons ensuite à nos enfants.

Pour ceux et celles qui sont mariés depuis longtemps, il est possible que les valeurs de départ n’aient pas été les meilleures, mais il vous appartient aujourd’hui de vous redéfinir dans votre engagement marital. Peut-être que cette retraite peut être à l’origine d’un ressourcement de couple, et vous engager à parler avec votre conjoint, voir à faire une retraite avec lui ( ou elle)  a fêter votre prochain anniversaire de mariage , au cours d’une eucharistie après avoir cheminer un peu avec un prêtre …

Si vous êtes en difficultés dans votre couple, Il n’est jamais trop tard pour s’efforcer de remettre de bonne bases, car Dieu peut tout, si nous nous le désirons et si nous lui offrons véritablement notre personne et notre couple. 

26 - Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth,  27 - à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie.  

Dans un second temps nous voyons la foi de Marie pour qui la visite de l’ange tout en étant surprenante est chose tout à fait possible, elle est troublée car elle ne sait pas ce que cela signifie, mais elle ne remet pas en doute ni la présence de l’ange ni sa parole.

28 - Il entra et lui dit : " Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.  "  29 - A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation.  

Puis l’ange lui annonce la merveille de la naissance de Jésus, elle croit, même si elle ne comprend pas comment cela va pouvoir se faire, puisqu’elle n’a jamais eu de relation humaine, comment imaginer en effet ce grand miracle de l’Esprit de Dieu venant en elle pour féconder le Christ ? Marie est toute simple, tout humble aussi, elle sait depuis longtemps que son peuple attend la venue du Messie, que celui-ci naîtra d’une vierge, mais jusque là elle n’a jamais cru que cette vierge se pourrait être elle !

La question qui se pose à nous ici est la suivante : est ce que nous sommes prêts à nous laisser bousculer par Dieu au sein même de notre vie de couple, ou encore même au sein de notre vie de famille, car Dieu est celui qui intervient quand il veut, comme il veut !

Sommes-nous prêts comme Marie à dire oui à Dieu quoiqu’il puisse nous demander ? Ou allons-nous faire la sourde oreille pour vivre notre vie comme nous, nous l’entendons, sans nous soucier de lui, nous cachant bien souvent derrière l’excuse du raisonnable humain ?

 Quelle est la place réelle que nous donnons à Dieu dans la direction de notre vie ? Quelle est l’autorité que nous lui accordons sur nous mêmes ?

30 - Et l'ange lui dit : " Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.   31 - Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. 32 - Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut.  Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ;  33 - il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin.  " 

Et Marie dans son humilité de répondre : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa volonté ! ». Elle s’offre à Dieu dans la totalité de sa vie, de son corps ! Elle lui fait totalement confiance pour la suite, elle sait que Dieu est l’Unique et le Tout Puissant ! Aucune trace d’orgueil en elle. Elle va avoir un fils et elle sait que ce fils tout en étant le sien, sera d’abord le Fils de Dieu, qu’il ne lui appartiendra pas mais qu’il appartiendra à Dieu ! Elle en aura la charge, la responsabilité, comme pour un trésor inestimable.

Marie a dit oui ! Elle accepte la venue de l’enfant comme une grâce extraordinaire, un cadeau de Dieu non seulement pour elle même mais aussi pour toute l’humanité, et elle s’engage dans cette voie d’éducation et d’amour de son enfant pour le bien des hommes.

Savons-nous nous aussi recevoir toute annonce de naissance comme une grâce de Dieu, comme un cadeau pour nous-mêmes et pour l’humanité ? Savons-nous recevoir cet enfant non comme notre propriété exclusive mais comme une «gérance » qui nous est confiée par Dieu ?

Sommes-nous dès lors prêts à élever cet enfant non seulement dans les bonnes valeurs humaines mais encore et surtout dans l’amour de Dieu ? Sommes-nous aussi prêts à accepter que Dieu fasse de cet enfant ce qu’il veut, ou allons-nous l’empêcher plus tard quand il sera plus grand de se réaliser dans sa propre vocation pour qu’il suive ce que nous même désirons ou exigeons de lui ? Allons par exemple le forcer à devenir avocat ou autre alors que son désir est de devenir instituteur, par exemple ? Allons nous lui imposer de se marier afin que nous ayons une descendance, des petits enfants à prendre sur nos genoux, alors que Dieu l’appelle à devenir prêtre ? Posons-nous vraiment ces questions, elles sont importantes, car aucune vie ne nous appartient, toute vie (y compris la nôtre) appartient à Dieu. Si vraiment nous sommes chrétiens, si vraiment nus sommes disciples du Christ alors nous devons vivre avec lui, en lui !

34 - Mais Marie dit à l'ange : " Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? "  35 - L'ange lui répondit : " L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.  

Et l’ange ne s’arrête pas là, il lui annonce aussi que sa vieille cousine Elisabeth est enceinte et qu’elle va bientôt accoucher. Croyez vous que l’ange lui a dit cela uniquement pour lui donner une information ? Non, c‘était plus un appel à aimer sa cousine ; à aller l’aider car l’amour se manifeste par des actes concrets. Que fait Marie ? Elle part aussitôt. Pourtant elle est fiancée, mais elle ne se préoccupe pas d‘elle, pour le moment elle est tout à la volonté de suivre l’appel de Dieu qui l’envoie vers sa cousine.

Et nous ? Sommes-nous prêts à aller au service, au secours des autres au sein de la vie que nous nous construisons ? Sommes-nous vraiment disponibles au sein des exigences de notre vie à l’appel de Dieu et des autres ? Ou préférons nous dire ! « Je suis occupé, je n’ai pas le temps, je n’ai pas les moyens …etc. de m’occuper d’un tel ou de faire ceci ou cela pour les autres ? »

Etre chrétien implique de vivre l’amour avec tous ceux qui nous entourent et non pas seulement avec ceux que nous aimons d’une façon plus privilégiée plus intense, plus personnelle. Si nous voulons vivre vraiment en chrétien, l’amour du fiancé ou de la fiancée l’amour du conjoint, de la conjointe, ne doit jamais nous exclure de l’amour et du service des autres !  

Sachant que ce service doit toujours se faire dans le discernement ! Il ne s’agit pas ici de courir partout, car alors ce serait au préjudice de notre famille. Il ya une juste mesure à discerner, à mettre en pratique.

36 - Et voici qu'Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile ;  37 - car rien n'est impossible à Dieu.  "  38 - Marie dit alors : " Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole !  " Et l'ange la quitta.    39 - En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda.   40 - Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth.  

Marie n’avait pas prévu de dire la grande merveille qui lui arrivait à Elisabeth, elle est bien trop humble pour cela, mais Dieu est Dieu et c’est lui même qui révèle cette merveille par l’intermédiaire de l’enfant d’Elisabeth …Celle ci comprend et en est émerveillée.

- Et il advint, dès qu'Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint.   42 - Alors elle poussa un grand cri et dit : " Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein !  43 - Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?  44 - Car, vois-tu, dès l'instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein.   45 - Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de qui lui a été dit de la part du Seigneur !  "

Marie va-t-elle en retirer des lauriers pour elle-même ? Non, elle rend toute gloire à Dieu qui s’est penché sur sa petitesse pour le salut de son peuple et c’est le magnifique chant du magnificat ! Prenons le temps de le lire et regardons un instant si nous recevons les grâces de Dieu dans notre vie avec le même cœur et le même esprit que Marie

- Marie dit alors : " Mon âme exalte le Seigneur,  47 - et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur,  48 - parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante.  Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,  49 - car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.  Saint est son nom,  50 - et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. 51 - Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. 52 - Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,  53 - Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. 54 - Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde,  55 - selon qu'il l'avait annoncé à nos pères - en faveur d'Abraham et de sa postérité à jamais !  " 

Un chrétien est quelqu’un qui sert Dieu et les autres dans l’amour,  et cet amour s’inscrit toujours dans l’humilité, car il sait bien qu’il n’est rien par lui même et que toute grâce vient de Dieu !

Dans notre vie bien souvent nous expérimentons l’amour de Dieu pour nous même et pour notre entourage, mais savons-nous alors en rendre toute gloire à Dieu ou tirons nous la couverture à nous mêmes pour dire « Je suis quelqu’un de bien ! Vous avez vu ce que j’ai comme qualité ? Vous avez vu ce que je suis capable de faire ? »

Ou encore savons-nous vivre la mission que Dieu nous a confiée dans l’obéissance humble du serviteur qui se reçoit de son maître ? Ou nous prenons-nous pour le maître et nous comportons nous dès lors avec les autres comme un supérieur voir parfois comme un despote vis à vis de ceux vers qui le Seigneur nous envoie ?

Est-ce que je n’oublie pas qu’en tout état de cause, quelque soit le rôle ou même l’autorité que je peux exercer au sein de l’Eglise, de la société, de ma famille même, que je ne suis que serviteur ? Et que donc je dois me comporter comme tel ? Apprenons de Marie à bien vivre nos responsabilités avec un cœur humble et servant !

56 - Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

Marie est revenue et Joseph lui ne connaissait pas encore la merveilleuse nouvelle, la future naissance de Jésus. Marie fait confiance à Dieu pour cette question de toute première importance ! Car de son temps, dans son pays on ne plaisantait pas avec les femmes adultères, elles étaient lapidées ! Joseph croira-t-il à son histoire ? Elle fait confiance à Dieu, c’est lui qui a pris l’initiative de la naissance de Jésus, il fera tout ce qu’il faudra pour que cela advienne!

Nous voyons là la grande confiance, le grand abandon de Marie entre les mains de Dieu. Sommes-nous prêts, nous aussi à vivre cet abandon de toute notre vie entre les mains de Dieu, quelque soit notre situation humaine, sociale, professionnelle?

Sommes-nous par exemple prêts à lui faire confiance pour son aide et son intervention dans la vie de couple que nous lui avons confiée à travers notre demande du sacrement de mariage ? Croyons nous vraiment que ce sacrement est une alliance réelle entre lui et nous, et que si nous, nous nous engageons à vivre ce mariage avec lui , lui aussi s’engage à nous aider à vivre cet engagement au quotidien de notre vie , au sein des joies , des peines et des difficultés que nous rencontrerons obligatoirement ?

Marie vivait de cette foi là, alors n’hésitons pas à la prendre pour modèle et à la prier pour grandir sur ce chemin de foi et d’amour avec Dieu.

Samedi matin 2 La naissance de Jésus

Or telle fut la genèse de Jésus Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph : or, avant qu'ils eussent mené vie commune, elle  se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint.   19 - Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit.   20 - Alors qu'il avait formé ce dessein, voici que l'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : " Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;  21 - elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus : car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.  "  22 - Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur :  23 - Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel,  ce qui se traduit : " Dieu avec nous ". 24 - Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ;  25 - et il ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils, et il l'appela du nom de Jésus.    

 La foi de Joseph n’est pas faite de «  pieuses idées », la foi de Joseph c’est du vécu dans l’observance de la loi. Il respecte les écritures et les lois de sa religion. La révélation de Marie est pour lui comme un coup de tonnerre ! Qui en effet croirait d’emblée à une conception du Saint Esprit ?  Mettons nous à la place de Joseph. Et cette révélation est encore plus douloureuse pour lui car il se trouve coincé, coincé entre son amour pour Marie et son respect de la loi. Que lui faut-il donc faire ? Que croire réellement ? Joseph est tout retourné et c’est ainsi qu’il finit par s’endormir … et c’est dans son sommeil, alors qu’il n’est plus centré sur lui-même, sur son problème que Dieu peut intervenir et lui parler. Joseph croit en la parole de Dieu qu’il a entendu et dès lors accepte de braver les interdits et surtout l’opinion des autres qui ne pourront s’empêcher de remarquer les faits à savoir que Marie était enceinte avant de se marier ! Joseph va ainsi au bout de son amour pour Marie et pour Dieu.

Sommes-nous, nous aussi prêts à aller au bout de notre amour dans notre couple, dans notre famille ? Sommes-nous prêts à aller au bout de notre amour de Dieu ? Sommes nous vraiment capables de dépasser le regard des autres dans les grandes choses comme dans les petites quotidiennes ?

Joseph était un homme droit, juste, qui vivait ce qu’il croyait, demandons lui donc d’intercéder pour nous obtenir cette grâce de force dans l’amour de Dieu et des autres.

Or, il advint, en ces jours-là, que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. 2 - Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. 3 - Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville.   4 - Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s'appelle Bethléem - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David -  5 - afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. 6 - Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. 7 - Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle.   8 - Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit. 9 - L'Ange du Seigneur se tint près d'eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d'une grande crainte.   10 - Mais l'ange leur dit : " Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : 11 - aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David.   12 - Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche.  "  13 - Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu, en disant : 14 - " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes objets de sa complaisance ! "  15 - Et il advint, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, que les bergers se dirent entre eux : " Allons jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître. " 16 - Ils vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche. 17 - Ayant vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant ;  18 - et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers.  

Nous le voyons la naissance de Jésus ne s’est pas passée sans problème ! Tout était préparé à Nazareth pour la venue du bébé, mais voilà qu’un édit de recensement les oblige à partir dans la ville de leur origine familiale, Bethléem ! Marie doit bientôt accoucher. Quelle fatigue pour elle ! A l’époque les chariots n’avait pas de suspensions comme nos voitures d’aujourd’hui !  Et puis ou loger là-bas ? Ou être sure de pouvoir accoucher dans de bonnes conditions pour le bébé ? Et qui aidera Marie lors de l’accouchement ? Autant de questions sans réponse. Il leur a fallu se mettre en route dans la confiance que Dieu prendrait soin de Jésus et d’eux le moment venu !

Nous avons, nous, tellement l’habitude d’entendre ce récit de la nativité et de nous pencher admiratifs, sur nos belles crèches d’église que nous escamotons souvent la réalité à savoir que Jésus est né une nuit d’hiver sur de la paille dans une étable sans chauffage et au milieu des odeurs d’animaux ! Comment réagirions-nous aujourd’hui si cela arrivait concrètement à quelqu'un de nos voisins par exemple ? N’en serions-nous pas scandalisés ? Ne dirions-nous pas : « Oh le pauvre petit ! Oh Les pauvres parents ! Oh la pauvre maman ! ..»

 Mais Joseph et Marie ne s’arrêtent pas à cela, ils sont tout à la joie de la naissance de leur enfant, de la naissance du Fils de Dieu !  Ils sont seuls, ils n’ont rien et pourtant ils ont tout, tant leur cœur est rempli de joie !

Et puis voilà la manifestation de Dieu ; puisque les hommes ne peuvent rendre gloire au nouveau né et bien il envoie ses anges … qui chantent au plus haut du ciel ! Personne dans la ville ne les verra, ne les entendra, mais seulement quelques bergers, pauvres eux aussi mais sans doute remplis de foi et de l’amour de Dieu ! Quand les anges s’adressent à eux, ils ne doutent pas, ils sont simplement impressionnés car ils ne sont rien aux yeux du monde. Et ce sont ces bergers qui viennent rendre gloire à Dieu en adorant Jésus ! Dieu est Dieu ; il peut tout et va toujours au bout de ce qu’il commence !

Bien sur nous ne vivons pas de tels miracles concrètement dans nos propres vies ! Et il n’y a pas d’anges chantant visiblement dans le ciel à la naissance de nos enfants. Pourtant, nous sommes tous crées à l’image de Dieu, nous sommes tous appelés à être ses enfants bien-aimés.

 Alors savons-nous vraiment recevoir toute naissance comme un cadeau royal de Dieu ? Savons-nous voir dans l’enfant qui va naître ou qui est là, la présence de l’amour divin ? Savons-nous l’accueillir comme nous accueillerions Dieu lui même s’il venait visiblement à nous ? Toute vie est un cadeau de Dieu, indépendamment des circonstances de la naissance. Apprenons donc à faire de cet acte de procréation, un acte d’amour pour Dieu et apprenons à accueillir cet enfant comme le fils bien-aimé de Dieu.

Faisons comme les bergers rendons gloire à Dieu pour cette naissance et acceptons de grand cœur comme Marie et Joseph de l’élever non pour nous mêmes, comme notre propriété, mais bien comme des gérants d’une merveille que Dieu nous confie !

Circoncision de Jésus

- Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l'ange avant sa conception.    22 - Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la Loi de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,  23 - selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur : Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur,  24 - et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes.   25 - Et voici qu'il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon.  Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint reposait sur lui.   26 - Et il avait été divinement averti par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur.   27 - Il vint donc au Temple, poussé par l'Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir les prescriptions de la Loi à son égard,  28 - il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit :   29 - " Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix ;  30 - car mes yeux ont vu ton salut, 

Marie et Joseph sont croyants et pratiquants. Observant la loi de leur temps, ils vont au temple pour consacrer officiellement Jésus à Dieu. Ils savent bien eux que Jésus est fils de Dieu, Dieu lui même, mais ils savent aussi que toute choses doit se révéler en son temps et que pour l’heure il faut faire ce qui est juste, c’est à dire observer les prescriptions du temple. Jésus sera donc circoncis comme tout garçon de son époque et de sa culture.

Marie et Joseph ne disent rien de la nature divine de l’enfant ; ils viennent là comme de simples juifs, il ne leur appartient pas de révéler au monde cette grande merveille de Dieu ! Ils savent bien maintenant que cela appartient à Dieu et que Lui, le révèlera aux hommes quand et comme il le voudra. Et voilà que là aussi Dieu se manifeste à travers un vieillard, un vieux prophète du temple, qui dit à tous ceux qui sont présents qui est cet enfant, mais les hommes ne sont pas encore prêts et sa proclamation ne fait guère de grand effet ….seulement Joseph et Marie garde cela dans leur cœur, pour eux Dieu confirme que cet enfant est bien le Fils de Dieu et qu’il fera de grandes choses pour le salut de son peuple.

Aujourd’hui lorsqu’un enfant naît, en tant que chrétiens, nous sommes censés demander pour lui le baptême. Mais bien souvent nous attendons, soit qu’il soit grand soit que toutes les conditions soient réunies pour faire un « grand baptême ». La question qui se pose alors c’est quelle est la signification du baptême pour nous ?  Pourquoi est-ce que je demande le baptême pour mon enfant ?

Une autre question se pose aussi : avons-nous vraiment conscience que cet enfant n’est pas notre propriété, qu’il est avant tout l’enfant que Dieu dans son amour nous confie ?

Si tel est le cas, l’important n’est-il pas de le faire baptiser au plus vite ? C’est à dire, pour ce qui nous concerne, de le consacrer à Dieu, le remettant entre ses mains et nous engageant à l’élever comme étant d’abord le sien avant d’être le nôtre ?

Si vraiment nous désirons être à l’image de la sainte famille c’est là une dimension parentale dans laquelle nous devons grandir. Baptiser un enfant ce n’est pas seulement demander pour lui la protection de Dieu dans sa vie, c’est beaucoup plus, c’est le consacrer à Dieu, c’est donc accepter de le faire grandir dans l’amour de Dieu et plus tard accepter de le laisser suivre la route que Dieu tracera pour lui !

Samedi après midi 1  L’adolescence de Jésus

Cependant l'enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse.  Et la grâce de Dieu était sur lui. 41 - Ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque. 42 - Et lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent, comme c'était la coutume pour la fête. 43 - Une fois les jours écoulés, alors qu'ils s'en retournaient, l'enfant Jésus resta à Jérusalem à l'insu de ses parents. 44 - Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le rechercher parmi leurs parents et connaissances. 45 - Ne l'ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem. 46 - Et il advint, au bout de trois jours, qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ;  47 - et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. 48 - A sa vue, ils furent saisis d'émotion, et sa mère lui dit : " Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela  ? Vois ! Ton père et moi, nous te cherchons, angoissés.  "  49 - Et il leur dit : " Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? "  50.Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il venait de leur dire.    51 - Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth ; et il leur était soumis.  Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur.   52 - Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes.     (Luc /40.52)

Je voudrais que l’on s’arrête un instant sur la première phrase : Cependant l'enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse

L’enfant grandir suivant les enseignements de ses parents, suivant les valeurs que ses parents lui inculquent, et si Jésus devient fort et sage c’est que son éducation a été constructive, pour en faire un homme qui saura travailler, qui saura subvenir à ses besoins, qui saura se projeter dans la vie, comme on dit aujourd’hui. Dans la tradition de l’église on représente souvent Saint Joseph à son établi de menuisier et à côté de lui on voit Jésus. l’évangile lui-même nous parle de Jésus comme le fils du charpentier.

C’est important, car cela signifie que Jésus a appris à travailler, à aider son père à l’atelier. ses parents ne l’ont donc pas laisser faire ce qu’il voulait, quand il voulait, il lui ont donné des règles et du travail …. C’est une dimension importante pour notre société où on veut faire de l’enfant, un enfant roi, qui a tous les droits mais à qui on ne demande rien, un enfant même que l’on ne doit pas corriger, sous prétexte que cela va le traumatiser. Si l’éducation n’est pas de donner des claques, elle n’est pas non plus dans le « laisser tout faire » ! 

Donc cela nous renvoie à la façon dont nous éduquons nos enfants. Suivant l’éducation que nous leurs donnerons, ils deviendront des adolescents avec une certaine façon de penser et de vivre, ils deviendront des adultes avec certaines conduites et certaines pensées. L’éducation ne se commence pas à 15 ans mais dès le bas âge et durant toute l’enfance  et l’adolescence.

.Ceci étant précisé on voit ici, Jésus à 12 ans. Il faut comprendre qu’un enfant juif de cette époque était plus mûr que nos enfants d’aujourd’hui. La vie était plus dure, il fallait devenir « grand » plus vite.  Et Puis  comme tout enfant juif, il a du appris les écritures, un enfant juif devait savoir les réciter par cœur.

On est loin de notre catéchisme actuel, où nos .enfants, par exemple, ne percutent pas toujours bien ce qu’est l’eucharistie, la confession ou même la confirmation.

Joseph et Marie ont participé activement à cette formation de Jésus.  Et nous quelle participation avons-nous dans la formation spirituelle chrétienne de nos enfants ? La question est importante, car c’e n’est pas une heure de catéchèse par semaine qui peut tout apprendre à nos enfants ! Prenons nous vraiment les moyens, pour qu’ils puissent devenir des adultes chrétiens ?

Donc nous voici avec Jésus à 12 ans. Jésus est fils de Dieu mais il est aussi pleinement homme et à ce titre il réagit comme tout enfant, puis comme tout adolescent. C’est un adolescent qui naturellement désire déjà être plus grand et réaliser ce pour quoi il se sent appelé. Et c’est dans ce contexte qu’il reste au temple, pour « s’occuper des affaires de son Père » comme il le dira à Marie et à Joseph quand ceux-ci le retrouveront au temple au milieu des docteurs !

Ne croyons pas que Jésus était en rébellion ou en désir d’indépendance, non, loin de là ! Seulement il était habité par la soif de sa jeunesse, de répondre à l’appel de son cœur ! Marie et Joseph ne s’y trompent pas, dans leur interrogation, il n’y pas de colère, pas d’insultes non plus, ce n’est pas leur genre ! Simplement le désir de comprendre le pourquoi de ce comportement. Les choses étant clarifiées tout revient immédiatement dans l’ordre, Jésus repart avec eux à Nazareth et vit normalement avec eux en attendant l’heure de la mission.

Aujourd’hui nous avons souvent des problèmes pour comprendre nos adolescents et eux aussi ont du mal à nous comprendre, car nous n’avons pas su ou pas pu  garder au fil des ans le dialogue dans l’écoute mutuelle. Et puis reconnaissons-le, la société de consommation et de plaisirs faciles mais trompeurs dans laquelle nous vivons, ne nous aide pas dans cette tache.

Cependant cela n’exclut pas le fait que nous devons faire l’effort de l’écoute de nos jeunes, ils ont soif de vivre, ils ont envie de «foncer dans la vie » mais ils ont parfois, besoin de comprendre que leur heure n’est pas encore arrivée et qu’il faut encore attendre un peu.

En d’autres circonstances, par contre c’est à nous, parents, de savoir lâcher la bride et les laisser s’envoler vers leur vie, vers le choix qu’ils ont fait de leur vie, sans vouloir les canaliser dans le style de vie professionnelle ou autre que nous, nous voulons pour eux. Ils grandissent, ils approchent de leur vie d’adulte et cette vie leur appartient à eux et non pas à nous ! Et ils ne seront pleinement heureux que s’ils réalisent ce pour quoi ils sont faits !

C’est un lâcher prise difficile pour la plupart des parents, mais il faut alors nous rappeler que cet enfant, s’il est le nôtre est aussi et avant tout celui de Dieu ! Et j’en arrive ici au point de la vocation. Il y a de multiples vocations dans la vie humaine, mais généralement lorsqu’un jeune dit qu’il veut être prêtre ou religieux, on tente de l’en dissuader car ce n’est pas facile, car cela ne rapporte pas d’argent, car cela implique le célibat donc un manque de descendance pour la famille.et ainsi de suite !  Vivre sa famille à l’image de la sainte famille c’est aussi accepter cela le cas échéant !

L’âge adulte, la mission

1- En ces jours-là arrive Jean le Baptiste, prêchant dans le désert de Judée  2 - et disant : " Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche.  "  ( matt 3/1.2)11- Pour moi, je vous baptise dans de l'eau en vue du repentir ; mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, dont je ne suis pas digne d'enlever les sandales ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu. 12 - Il tient en sa main la pelle à vanner et va nettoyer son aire ; il recueillera son blé dans le grenier ; quant aux bales, il les consumera au feu qui ne s'éteint pas.  " 13 - Alors Jésus arrive de la Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. 14 - Celui-ci l'en détournait, en disant : " C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi !  "  15 - Mais Jésus lui répondit : " Laisse faire pour l'instant : car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice. " Alors il le laisse faire. 16 - Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l'eau ; et voici que les cieux s'ouvrirent : il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17 - Et voici qu'une voix venue des cieux disait : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur.  "   Matt 3/11.17)

Là encore, nous voyons que Jésus s’inscrit dans la vie et les évènements de son temps ; il passe par là où le peuple passe. Jésus est un homme de son temps.

Jean est au Jourdain et appelle au baptême, à la repentance, à la conversion, Jésus bien qu’il n’en ait pas besoin personnellement va aussi passer par là .A Jean qui le reconnaît et s’en étonne il dit : «Laisse faire, c’est ainsi que nous devons accomplir toute justice ! »

 En fait Jésus en entrant dans le Jourdain ne vient pas pour lui même en tant que pécheur, mais il vient en tant qu’envoyé de Dieu pour le salut de tout le peuple, et entrant ainsi dans l’eau il y emmène avec lui tout le peuple ! Il y offre déjà sa vie, il est l’agneau de Dieu, et c’est pourquoi il est le fils bien aimé du Père !

Pour nous, nous sommes pécheurs et nous avons besoin du pardon de Dieu comme du pardon des autres. Mais savons-nous vraiment reconnaître nos torts, savons-nous plier le genou devant Dieu et devant les autres ? Savons-nous demander pardon dans notre famille ?

C’est la leçon que Jésus nous donne dans le baptême du Jourdain. Lui, le fils de Dieu, il s’est humilié devant Dieu et les hommes en demandant le baptême de Jean, alors qu’il était saint !    Savons-nous comme Jésus suivre les règles de notre temps ? Savons vraiment avoir recours au sacrement de réconciliation ?

Une autre leçon du baptême du Jourdain est que Jésus accomplit toute justice, c’est à dire qu’il accomplit la volonté de Dieu sur lui, en s’offrant pour le salut des hommes, il est l’agneau de Dieu !  Sommes-nous prêts nous aussi à suivre Jésus sur ce chemin, c’est à dire à répondre à l’appel de Dieu sur notre vie ? Sommes-nous prêts à aller jusqu’au bout de cet appel, pour l’amour de Dieu et des autres ? Sommes-nous vraiment prêts aussi à offrir nos vies pour le salut des âmes car si nous sommes tous pécheurs nous sommes tous solidaires dans l’amour de Dieu. Dieu ne nous donne-t-il pas comme commandement : aimez-vous les uns les autres ? Jésus ne nous dit –il pas qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour les autres ?  Certes nous ne sommes pas tous appelé au martyr mais nous sommes tous appelé à réparer les fautes pour nous-mêmes et pour les autres, dans l’amour.

C’est la vocation de tout chrétien,  d’être à l’image du christ dans son amour pour Dieu et pour les âmes. Sommes-nous vraiment à l’image du Christ dans notre famille ?

Samedi après midi 2   Famille et mission de Jésus

- Sa mère et ses frères arrivent et, se tenant dehors, ils le firent appeler. 32 - Il y avait une foule assise autour de lui et on lui dit : " Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors qui te cherchent.  "  33 - Il leur répond : " Qui est ma mère ? Et mes frères ? "  34 - Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : " Voici ma mère et mes frères.   35 - Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère.  "    ‘Marc 3/31.35)

Ce passage est très important car nous voyons là que Marie suivait la mission de Jésus. Elle sait que Jésus fait la volonté de Dieu, son Père, et elle le suit ; c’est à ce titre là que Jésus la reconnaît comme sa mère, et il affirme là, qu’elle aussi suit la volonté de Dieu. Et ce faisant, il élargit ainsi sa propre famille à tous ceux qui vivent la volonté divine.

L’interrogation qui peut alors s’imposer à nous est de savoir si vraiment nous sommes de la famille de Dieu, c’est à dire que nous faisons réellement sa volonté car être chrétien ce n’est pas seulement être inscrit sur un registre de baptême, c’est surtout vivre réellement ce baptême en obéissant à la parole de Dieu, à ce que nous savons de son appel sur nous !

Pour répondre à cette question il faut prendre le temps de relire la parole de Jésus c’est à dire l’évangile et de voir si notre vie y correspond, et aussi d’interroger en vérité notre cœur : vivons nous réellement ce que Dieu attend de nous ou nous autorisons nous des dérogations des exceptions, voir des remises à plus tard ?

Savons-nous, nous aussi, comme Marie suivre l’appel de Dieu dans la vie de nos enfants et les aider à y répondre comme il se doit, ou au contraire essayons-nous de les raisonner pour qu’ils vivent selon le monde et non selon l’appel qu’ils peuvent avoir en eux ?  

Il est à préciser ici, que Marie depuis le début (prophétie de Siméon) savait que la vocation de Jésus se vivrait dans la souffrance. Au fil des mois et des années de mission de Jésus, elle voit bien la haine des gens du temple envers Jésus. Et c’est en connaissance de cause qu’elle suit Jésus, non pas pour le détourner de sa vocation mais pour l’aider et le servir sur la route qui est la sienne.

 Reconnaissons qu’ici il n’est pas question, comme pour nous aujourd’hui, de questions de salaire ( un prêtre ça ne gagne rien ) de descendance ( je n’aurai pas de descendance) ou de vivre comme tout le monde, d’être agréable au monde , de rester dans les idées du monde ; ( le religieux , la religieuse donne toute sa vie au service de Dieu, il vit de sa loi et de ses exigence autant que de son amour), il est question d’aller jusqu’au bout , jusqu’a ce glaive qui doit lui transpercer le cœur. Marie vit cela ! 

Jésus s’est démarqué des enseignements religieux de son temps, il est messager de la Vérité , de l’Amour de Dieu pour l’humanité et c’est à ce titre qu’il pardonne, guérit, libère , …Amour miséricorde oui, mais pour autant il ne dit pas que le Père est un « papa gâteau », au contraire il nous montre que l’amour appelle l’amour , et que tout péché est un manque d’amour qui demandera justice . Pour comprendre cela il suffit de lire Matthieu 25.

.. "Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges, alors il prendra place sur son trône de gloire. [32] Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. [33] Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. [34] Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. [35] Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, [36] nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. [37] Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, [38] étranger et de t'accueillir, nu et de te vêtir, [39] malade ou prisonnier et de venir te voir ? [40] Et le Roi leur fera cette réponse : En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. [41] Alors il dira encore à ceux de gauche : Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. [42] Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire, [43] j'étais un étranger et vous ne m'avez pas accueilli, nu et vous ne m'avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas visité. [44] Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne te point secourir ? [45] Alors il leur répondra : En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. [46] Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle."

Dieu est amour et justice. Si nous nous disons chrétiens, si nous affirmons être disciples du Christ, alors c’est par toute notre vie que nous devons témoigner de notre foi. En faisant par amour, la volonté du Père. On ne peut pas dire une chose et faire le contraire !

De quelle façon vivons-nous notre foi au quotidien, en tout premier lieu au sein de notre famille ?  que puis-je imposer à mes enfants d’aller à la messe si moi e n’y vais pas ? Que puis-je imposer à mes enfants de respecter leur corps et leur esprit si moi je ne le fais pas ? Que puis-je imposer à mes enfants d’aimer les autres si moi je ne les aime pas ?

En nous confiant nos enfants, Dieu nous a fait confiance pour leur plein épanouissement.  Qu’avons-nous fait de cette confiance ?

Dieu en nous confiant nos enfants, les a appeler aussi sur une voie particulière, qui doit être la leur , sommes-nous entrer nous aussi dans cet appel en soutenant la voie ouverte devant nos enfants ?

 La mort de Jésus : Jésus confie Marie à Jean et Jean à Marie

Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 26 - Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : " Femme, voici ton fils.  "  27 - Puis il dit au disciple : " Voici ta mère.  " Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui.    (Jean 19/25)

Jésus est allé au bout de sa mission, il est l’agneau livré pour le salut des hommes. Marie aussi a suivi jusqu’au bout, elle est là au pied de la croix. Elle souffre certes, mais il n’y a pas de colère en elle, ni de révolte, et Jésus est là qui ne l’abandonne pas, il la confie à son disciple Jean, et il confie Jean aussi à Marie, il recrée ainsi une famille, où l’amour va dans les deux sens ! 

Aujourd’hui nous avons beaucoup de mal à voir la volonté ou la grâce de Dieu dans la mort, la maladie ou la souffrance, nous avons bien souvent tendance à nous révolter contre les autres, contre nous-mêmes, contre Dieu.

Mais ce n’est pas cela que Marie nous montre ! Pourtant elle aurait eu de bonnes raisons, elle, alors que son fils innocent est torturé et tué comme le pire des criminels !

Regardons Marie, là, au pied de la croix, elle nous apprend, non la résignation passive, mais l’adhésion du cœur à la volonté de Dieu. Acceptant dans la mort de son fils la nouvelle vie avec Jean, elle nous ouvre le chemin de l’acceptation de la renaissance dans l’amour, toujours offert et reçu, dans un continuel va et vient.

Ce n’est pas une leçon facile à apprendre, bien souvent il nous faut à nous, le temps de la révolte, de la colère avant de pouvoir passer à celui de la renaissance et de l’amour.

Les épreuves diverses, la maladie, la souffrance sous quelque forme qu’elles se présentent à nous, font partie de la vie. La mort elle-même fait partie de la vie .

 Nous pouvons subir tout cela, comme quelque chose qui nous écrase, comme quelque chose contre lequel nous ne pouvons rien, comme quelque chose qui ne sert à rien, ou nous pouvons le vivre avec Dieu, en acceptant intérieurement cette épreuve, cette souffrance, cette maladie en nous offrant au Père comme Jésus pour le salut des âmes.

Nous pouvons aussi nous laisser écraser par la mort de nos proches, ou alors l’accueillir comme Marie en accueillant de la part de Dieu, la vie  qui doit se poursuivre ici bas. Certes la souffrance est là. Marie elle-même n’a pas échappé à cela, mais elle a su accueillir la volonté de Dieu en accueillant Jean, en poursuivant sa vie avec lui.

 Quelle est notre réaction devant les épreuves de notre vie, devant nos maladies ? Devant la mort elle-même ?

Demandons alors à Marie la grâce de cette vie nouvelle non hors de la souffrance mais au travers même de cette souffrance ! Surs que Dieu fera tout tourner à notre avantage.

Conclusion

En conclusion nous pouvons dire que la famille de Jésus s’est inscrite dans une histoire humaine, avec Dieu ; qu’elle a vécu selon la parole et la volonté de Dieu. Que dans cette vie se sont inscrit : l’amour, la foi, l’espérance, le courage, la persévérance, l’obéissance, le pardon et l’offrande de soi-même à Dieu pour sa gloire et le salut des âmes.

Certes la vie de Jésus a été spectaculaire par ses guérisons, ses miracles, mais c’était là sa vocation personnelle ; Marie et Joseph ont vécu dans la plus grande simplicité, dans l’humilité, dans le secret même puisqu’ils ont gardé le silence sur la divinité de leur enfant, et c’est justement au travers de cette grande simplicité de vie que Dieu est venu sauver le monde.

Il en résulte pour nous, que seul compte l’appel de Dieu sur nous ! Qu’importe que nous soyons cuisinier, coiffeur, banquier, balayeur de rue, ou ministre, l’important c’est que là où nous sommes, nous vivions comme Marie, Joseph et Jésus selon la volonté de Dieu et surtout dans l’amour de Dieu et des autres.

 

Myriam de Gemma

Date de dernière mise à jour : 2015-11-24

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