Passioniste de Polynésie

Prière

Zz saint sacrement wIntroduction

Nous le savons, la prière est capitale dans la vie du chrétien. Mais comment vivre la prière dans notre vie au sein du monde avec tout ce qui nous incombe : famille, travail, activités diverses ?

 Se pose la question de trouver le temps de la prière, se pose aussi la question de savoir quelle prière vivre.

La prière est nécessaire à la vie spirituelle car il ne peut y avoir de croissance sans nourriture, et la prière est la nourriture essentielle de la vie spirituelle.

La prière, ce n’est pas une parenthèse dans notre vie courante, elle doit en être le fondement et c’est pour cela qu’elle doit devenir permanente, suivant le conseil de Jésus : «  priez sans cesse ».

Et il leur disait une parabole sur ce qu'il leur fallait prier sans cesse et ne pas se décourager. Luc 18/1

La prière c’est une rencontre avec Dieu. Nous sommes appelés à vivre en permanence avec Dieu puisque Dieu lui, vit en nous. Ne sommes-nous pas en effet, comme l’affirme l’évangile, le temple du Saint Esprit ?

On ne peut vivre avec (avec et pas à côté) quelqu’un si nous ne le connaissons pas et encore moins sans lui livrer notre cœur.

De même nous ne pouvons aimer Dieu si nous ne le connaissons pas, or cette connaissance de Dieu, n’est pas intellectuelle, elle procède du cœur et c’est dans la prière, c’est-à-dire  dans le cœur à cœur avec Lui que Dieu se révèle.

La prière s’enracine donc dans l’amour de Dieu c’est à dire dans notre reconnaissance de l’amour de Dieu pour nous, et de notre propre réponse d’amour envers lui.

Ne réciter que des formules pour des formules n’a aucun sens et surtout ça ne génère absolument pas ce cœur à cœur avec Dieu que la prière doit être en réalité.

Le Curé d’Ars disait :

«  On n’a pas tant besoin de parler pour prier ; on sait que Dieu est là ; on lui ouvre son cœur. C’est la meilleure prière celle là. »

Le chrétien n’est donc pas quelqu’un qui accomplit un certain nombre de rites, c’est quelqu’un qui vit de l’amour du Christ, c’est à dire en écoutant et en obéissant à sa parole :

«  Si quelqu’un m’aime, il observe ma parole et mon Père l’aimera. Nous viendrons chez lui et nous établirons notre demeure chez lui. » Jean 14/23

Les disciples eux-mêmes ont posé cette question à Jésus : « Apprends nous à prier. » Et Jésus leur donna la prière du Notre Père. Ce n’était pas un ensemble de mots magiques, mais une orientation du cœur vers le Père.

Jésus n’est pas venu seulement nous apprendre à prier, il est venu aussi nous apprendre à vivre toute notre vie avec Dieu ; c’est le sens même de l’évangile. Et la prière est le ciment qui nous relie non seulement à Dieu mais aussi les uns aux autres et qui fait que «  notre maison tienne debout ».

Mais grandir dans la prière n’est pas toujours simple, il y a des écueils à éviter, et bien que la prière ne soit pas une question de méthode, nous nous posons souvent la question : «  Comment prier ? »

Quels sont les écueils que nous rencontrons ?

Le combat dans la prière

1/ Apprendre à prier

Il n’est pas facile de rester fidèle à la prière et cela nécessite un certain combat. La prière est pourtant nécessaire car c’est elle qui nous permet de rester en communion avec Dieu, de l’écouter et de pouvoir répondre à son appel, à son amour. Il nous faut donc pour persévérer dans la prière, accepter une certaine discipline, un certain rythme que nous allons nous fixer et nous efforcer de respecter, même, et surtout, si nous n’en n’avons plus envie.

 Pour développer l’habitude de la prière, on peut commencer en se fixant un temps de prière le matin, le soir, avant le repas pour le bénir, et puis si on veut vraiment grandir dans notre relation avec Jésus, prendre au moins un court temps pour lire et méditer la parole de Dieu.

La prière est un don de Dieu ! Nous ne savons pas prier, c’est Dieu qui nous apprend, mais encore faut-il vouloir prier et donc s’exercer selon ce que l’Esprit Saint nous le montre.

La prière n’est pas une suite de mots ou de textes, aussi beaux soient-ils, enfilés les uns après les autres. La prière est d’abord une relation d’amour avec Dieu, c’est pourquoi elle est un don. Dieu vient à nous, à nous d’aller à lui. Si nous voulons vraiment vivre avec Jésus, alors ouvrons lui notre cœur et laissons-le nous ouvrir le sien.

A noter aussi que nos temps de prière doivent respecter notre devoir d’état et nos forces réelles.

2/ Les objections à la prière .

Elles sont très nombreuses et il serait trop long ici d’en faire le détail. Toutefois il est bon de savoir que dans le combat de la prière nous avons à nous battre contre nous-mêmes, contre tout ce qui nous entoure et peut venir nous empêcher de prier (la télévision par exemple).

  1.  L’attirance du monde

« Plus tard » ou «  faut que je termine vite … j’ai mon feuilleton télé, mon match de foot »  La première difficulté est de couper avec le monde pour raller à la rencontre de Dieu ! C’est le premier pas et il est important, car je dois le faire avec mon cœur et non par obligation.  Il y a des jours où ça ne pose pas de problème mais il y en d’autres où il nous faudra vraiment faire le choix, et nous bousculer.

  1.  La distraction

La difficulté la plus courante est la distraction, soit à cause des bruits ou des images extérieures soit à cause de nos propres pensées. Dans ce cas inutile de faire la chasse aux distractions. Il suffit alors dès que nous prenons conscience de notre distraction de revenir dans notre cœur n devant le Seigneur, de nous mettre devant lui avec notre distraction même. Ne culpabilisons pas en nous répétant pendant 10 minutes ; « Ah pardon seigneur, je suis distrait ! Je suis distrait, je ne devrai pas,  etc. » Non!  Mettons nous devant le Seigneur, offrons lui cette distraction et lui s’en chargera car alors nous serons réellement  tournés vers lui et non plus centrés sur nous-mêmes. Vivons cela et petit à petit ces distractions disparaîtront.

  1. Le fiu

Une autre difficulté est le « fiu », la sécheresse. Nous n’avons plus envie de prier ou alors nous prions  mais nous avons l’impression d’être aussi inerte qu’une bûche. Là encore, ne pas s’inquiéter outre mesure mais s’offrir au Seigneur, dans l’état ou l’on est. Peut-être à ce moment serait-il bon de soutenir notre prière par des textes précis  (le chapelet par exemple) Mais surtout nous devons rester confiant dans l’amour et la miséricorde du Seigneur.

Ce temps de sécheresse passera et notre fidélité, que nous aurons cru stérile aboutira à un bouquet de grâces. Ainsi en est-il dans la vie spirituelle. Elle a ses temps forts et ses déserts, et les déserts sont loin d’être les moins productifs, car c’est Jésus qui agit, et il est là tout le temps, que nous le sentions ou pas ! Ainsi donc, patience, confiance, persévérance et fidélité sont les remèdes de la sécheresse.

  1.  Le nombril

Une autre difficulté que nous pouvons rencontrer c’est d’être toujours centré sur soi-même. C’est le Seigneur et nous ...et bien souvent le Seigneur pour nous !

Le remède à ce problème est simple, il consiste à s’efforcer au début de chaque prière de prendre un temps pour louer le Seigneur pour lui-même, pour ce qu’il est. Il consiste aussi à s’efforcer de ne jamais terminer sa prière sans avoir prier pour quelqu’un d’autre (tant que cela n’est un avantage pour nous bien sûr, le but là est la gratuité, le détachement de soi). La vraie prière nous tourne vers Jésus et Jésus lui nous envoie au service des  autres.

 Nous restons aussi centrés sur nos fautes, et nous n’en décollons pas.  Si nous avons fait une faute, confessons-la dans notre prière (en attendant de pouvoir vivre le sacrement de réconciliation), offrons au Seigneur de faire un geste de réparation (d’amour) et remettons-nous en toute confiance entre ses mains, mais surtout ne passons pas trois heures sur cette faute car alors nous ne regardons plus à Dieu mais à nous-mêmes. Or prier, c’est regarder Dieu, c’est parler avec Dieu, c’est être uni à Dieu.

  1. La fatigue, la maladie

 Et oui quand notre corps ne suit plus, il est difficile de se maintenir à prier avec son cœur, à louer, à dire son office ou son rosaire …. Alors que faire ?

 Oser rester comme une buche devant le Seigneur dans l’état ou l’on est et s’offrir tel que l’on est !

 Et si vraiment le sommeil nous gagne,  n’y résistons pas,  notre corps a besoin de refaire ses forces, confions nous simplement au Seigneur en cet état.

  1. Le doute

« A quoi bon ! Ça ne sert à rien de prier ! De toute façon il ne me répondra pas ! »

 Pourtant Dieu nous dis « priez sans cesse », « demandez et vous recevrez » …. Dans ce cas là il faut faire effort, avouer notre manque de foi et persévérer dans la prière. La tentation du malin c’est justement de nous faire croire que notre prière est inefficace, qu’elle ne vaut rien …. Mais c’est faux ! Dieu écoute toujours ! alors le seul remède au doute c’est de faire un acte de foi du fond même de notre misère.

Il y a encore bien d’autres objections à la prière mais en tout état de cause ce qui est important de retenir c’est de maintenir la fidélité dans notre rencontre avec Dieu et de lui parler du fond de notre cœur, en toute vérité, en toute simplicité et en dehors de toute culpabilité.

Qu’est-ce que la prière

C’est parler à Dieu avec mon cœur

Dieu nous aime et il nous a créés pour aimer. Or qu’est ce que l’amour si l’on ne se dit rien ? si l’on ne partage rien ?

La prière c’est parler avec Dieu, comme on parle à quelqu’un qui est un ami, ou mieux encore comme à notre bien aimé. C’est lui dire qu’on reconnaît son amour pour nous, c’est donc une relation personnelle et intime, un cœur à cœur avec Dieu, avec Jésus.

Dieu n’est pas à 20 000 années lumières, il est là tout proche, il est en nous. Il est vivant.

Prier c’est prendre conscience de cette présence de Dieu, de Dieu vivant qui parle en nous qui agit en nous !

Il arrive que pour prier, nous le verrons plus loin , nous utilisions de prières rituelles, mais il ne faut jamais perdre de vue, que cela n’est que forme de prière , et que notre prière elle, doit toujours être communication, amour. Nous pourrions enfiler des milliers de textes de prières, si nous ne les disons pas avec le cœur cela ne sert à rien, nous ne sommes que «  cymbales retentissantes » comme dirait Saint Paul .

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit.  1 cor 13/1

Ce que Dieu attend de nous ce n’est pas du rabâchage, mais l’ouverture de notre cœur à lui, à son amour !

C’est écouter Dieu avec mon cœur

La prière c’est un dialogue, je parle à Dieu mais j’écoute aussi ce qu’il a à me dire.. Comment en effet pourrai-je savoir ce qu’il attend de moi ou ce qu’il veut me donner, me faire découvrir si je ne l’écoute pas. Je dois donc savoir faire silence en mon cœur pour entendre Jésus.

 On ne peut pas entendre Dieu au fond de notre cœur si on est tout rempli de questions, si on n’arrête pas de lui parler. Il faut faire silence et rester là sans rien dire, et même sans rien entendre, il faut apprendre à garder le silence, à aimer le silence !…. Alors Dieu pourra intervenir en notre cœur. Il saura se faire comprendre.

Oh certes, vous ne l’entendrez pas avec vous oreilles, mais il saura vous dire, ce qu’il a à vous dire, peut être en prenant une parole, peut-être par une motion intérieure, une pensée qui jaillira comme ça … Mais je suis sure que vous avez déjà fait l’expérience de connaitre la volonté de Dieu en vous …. Soyez attentifs à la manière dont Dieu vous parle, dont il intervient dans votre vie …. Car il parle à tout homme.

C’est une communication permanente

La prière donc, puisqu’elle est relation d’amour se doit d’être une communication permanente, en tout temps, en toutes circonstances.

Dans la joie comme dans la peine, dans le calme comme dans la tempête.

Bien des gens ne trouvent le chemin de la prière que dans le malheur, la maladie. On les voit alors prier ou demander que l’on prie pour eux, et puis dès que tout va bien, ils reprennent leurs habitudes et ne prient plus. Cela n’est pas bon ! Car Dieu n’est pas un marchand de bonheur, il est celui qui m’aime toujours et sans cesse. Et il est celui qui m’attend sans cesse.

Pourquoi prier …alors qu’il y a tant à faire !

Quelqu’un disait un jour : « mais pourquoi prendre la peine de prier , de dire à Dieu ce que je veux ou de lui demander ce dont j’ai besoin , puisqu’il est Dieu et qu’il sait tout cela bien mieux que moi ? »

 Tout simplement parce que Dieu, comme un Père, attend de nous une relation, une relation d’amour, de partage, de confiance, d’abandon.

En fait la prière m’est indispensable pour connaître et aimer Dieu qui est Père, Fils et Esprit.

Jésus lui même nous en a montré et le chemin et la nécessité. Il n’a pas fait qu’annoncer le Royaume ou guérir les malades, il a pris aussi beaucoup de temps, pour se retrouver seul à seul avec son Père, dans ce cœur à cœur de la prière. Pour cela il savait se retirer au désert c’est à dire trouver des temps et des endroits de solitude pour rencontrer son Père et ainsi communier à son amour.

Et quand il eut renvoyé les foules, il gravit la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul.   Matthieu 14/23

Or il advint, en ces jours-là, qu'il s'en alla dans la montagne pour prier, et il passait toute la nuit à prier Dieu. Luc 6/12

 De nos jours, bien des gens disent aussi que la prière c’est bien, mais que l’action c’est mieux, ou encore qu’agir c’est prier et que donc il est bien inutile de s’arrêter pour prier.

 Quelle erreur ! La prière nourrit notre action et surtout l’enracine en Dieu. Vouloir simplement agir et ne pas s’arrêter pour rencontrer Dieu c’est s’engager sur la route de l’activisme et de l’orgueil. «  je fais les choses pour Dieu et les hommes ! » Bref, c’est moi qui sauve le monde ! Ce n’est pas Dieu ! Nous ne nous laissons plus faire par Dieu, pire, nous ne le laissons plus agir en nous à travers nous … nous ne lui permettons plus ni de se révéler à nous ni de nous manifester son amour.

 C’est la prière qui doit nourrir notre action. Car dans la prière l’Esprit Saint nous révèle ce que le Père attend de nous.

C’est dans la prière que se développe notre relation à Celui dont nous nous savons aimés et que nous voulons aussi aimer. C’est là que nous nous laissons transformer par l’Amour et c’est ainsi seulement que nous pourrons avoir une action efficace et dans le monde et dans l’Eglise.

Nous prions donc pour être avec Jésus, pour l’aimer, le louer, l’adorer, pour l’écouter,  pour qu’Il libère en nous l’amour et nous conforme à Lui.  Et nous le prions aussi pour nos besoins, et pas seulement les nôtres mais également ceux de notre entourage et de l’humanité toute entière. Car le propre de la prière est de nous ancrer dans l’amour de Dieu, et elle nous renvoie aussi à l’amour des autres, tout autant aimés de Dieu que moi.

Comment prier

D’abord il faut s’y disposer

C’est à dire qu’il faut en avoir vraiment le désir ! On ne peut pas vraiment prier juste par devoir ou obligation, il y faut de l’amour !

Jésus nous aime, nous attire, et pour répondre à son appel, à son amour, il n’y a pas besoin d’être parfait, c’est Jésus lui-même qui nous fera grandir dans la prière  et dans la perfection.

Il nous suffit donc de désirer simplement mieux connaître Jésus et de lui partager aussi tout ce qui fait notre vie.

 La question se pose donc a nous : a l’instant ou je m’apprête à prier, qu’est-ce qui me motive ? Le désir de rencontrer Jésus ou l’obligation de remplir mon devoir, par exemple de dire mon office ou mon chapelet …. C’est important d’apprendre à regarder à notre cœur à ce moment là !

Ensuite il faut y entrer

Il est important de bien rentré dans la prière  la prière peut se gérer en trois étapes :

  • Se recueillir, c’est à dire rentrer en soi même, donc faire un effort pour que nos sens et notre esprit, oublient le monde extérieur et se rendent ainsi disponible à l’écoute de Dieu
  • Réaliser en soi-même la présence vivante de Dieu ; il est là, il m’écoute, il me parle … ce n’est pas une idée mais bien une réalité.
  •  Enfin ayant pris conscience de cette présence, s’entretenir intimement avec Lui.

 Pour se recueillir, surtout dans les débuts, il est bon de se trouver un endroit calme, paisible, où nous ne sommes pas assaillis par les bruits de la vie. Ce peut être notre chambre, une église, un oratoire ou encore la nature ….

Et vivre l’intimité avec Jésus

En  Matthieu 6,6 on peut lire :

« Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.»

 « Retire-toi dans ta chambre » Le premier sens est effectivement matériel, trouve un endroit isolé et calme, mais il y a aussi me second sens qui est retire toi en ton cœur, isole toi intérieurement.

Quand on a cheminé un peu dans la vraie vie de prière, on devient capable de prier même dans le plus grand brouhaha d’une fête foraine. Je parle ici de prière du cœur, de présence intime à Jésus et pas seulement par exemple de réciter son rosaire en roulant sans vraiment penser à ce que l’on vit intérieurement, parce qu’en même temps on doit faire attention a ce qui se passe sur la route.

Une fois donc que nous aurons fait le calme à l’extérieur il sera aussi nécessaire de le faire à l’intérieur, ou nos soucis, nos pensées, nos préoccupations sont toujours là. La meilleure solution alors est de tout déposer là aux pieds de Jésus, comme un bagage, pour ne plus nous occuper que de Celui qui nous aime et que nous aimons aussi.

Cela est important car de la qualité de ce recueillement va dépendre aussi la qualité de notre prière

Au début de notre cheminement dans cette vie de prière, nous lui parlerons beaucoup de ce qui fait le concret de notre vie, de nos soucis, mais plus nous avancerons dans la prière plus nous l’écouterons et il nous guidera dans notre vie. Alors, il deviendra nécessaire, pour bien avancer sur ce chemin de prière et de vie avec Jésus de se trouver un bon guide spirituel, qui nous aidera à bien y voir clair, indépendamment de notre affectif et de notre imagination. 

Choisir un temps et une durée … et s’y maintenir

Quel temps prendre pour la prière ?   Pas plus que ce que l’on peut véritablement.

Il est certain qu’ne personne qu’une personne qui travaille, ou une mère ne famille, n’auront pas autant de temps libre qu’ne personne à la retraite, par exemple. Il faut tenir compte de son état et de ses réelles possibilités. Dieu ne nous demande pas ce que l’on ne peut pas, et en tout état de cause, nous avons toujours à bien vivre le devoir d’état. Que me vaut en effet de passer toute la journée à l’église si quand mes enfants rentrent de l’école ou que mon mari rentre du travail rien n’est fait pour les accueillir comme cela se devrait ?

Au début il est difficile de durer dans la prière, il faut donc être sage et commencer par quelques minutes, tous les jours. L’important est de se fixer un temps, et de s’y tenir coûte que coûte, même si je suis « fiu », même si je suis en colère et que je n’ai vraiment pas envie de prier …. Si je me tiens à ce temps que je me suis fixé, alors petit a petit la prière trouvera sa place dans ma vie, je la goûterai aussi de plus en plus et alors naturellement je pourrais en rallonger le temps. 

Prière « formelle » ou prière spontanée

Peu importe, en fait les deux sont bonnes et doivent même pouvoir se compléter l’une et l’autre. Quand on lit l’évangile on y voit Jésus tantôt au temple ou à la synagogue en train de réciter les prières ou lire la parole, tantôt au désert, en solitude, laissant monter sa prière du fond de son cœur.

Chaque prière a son sens, sa force, si notre cœur y adhère, si notre  cœur s’y ouvre à celui du Seigneur.

Les prières formelles ont ceci de particulier, c’est qu’elles nous introduisent plus clairement dans la prière de l’Eglise, que la prière spontanée qui peut être beaucoup plus personnelle.

En priant le rosaire par exemple, je suis unie au reste du groupe qui prie les autres mystères,

Quand je participe a la messe je suis unie à la prière de toute l’église.

Dans la prière spontanée personnelle, on est, du moins au début, beaucoup plus centré sur soi, sur ses désirs, ses besoins …. Je dis au début car si on vit en intimité avec Jésus, alors il nous fait grandir en son Corps qui est l’Eglise, en son amour pour les âmes, et petit à petit, nous nous quittons nous-mêmes pour rejoindre l’humanité dans le cœur de Jésus.

 Je dois rajouter toutefois ici, que ces prière formelles peuvent être temporaires, en ce sens qu’elles nous aident pendant un moment, puis on peut être attiré par une autre prière. Il faut en cas apprendre à se laisser conduire et à ne pas faire de forcing.

Je pense particulièrement aux oraisons de sainte Brigitte. il arrive souvent que des personnes se forcent à les dire alors qu’elles leur sont devenues un poids lourd,  une réelle corvée, et elle la vive par obligation car elle se sentent coupable de l’arrêter…. Il faut l’arrêter, Dieu ne nous demande pas le forcing il nus demande notre cœur. peut être que plus tard on y reviendra... mais la prière doit toujours être, sous quelque forme qu’elle se présente une réelle rencontre d’amour avec le Seigneur ! Rappelez-vous ce que dit la bible

Car c'est l'amour qui me plaît et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes. Osée 6/6

Lire la Parole et la méditer doit aussi être prière intime avec Jésus

Prendre le temps de lire la parole est aussi prière. Non pas  de la lire intellectuellement mais de la lire avec le cœur, en s’efforçant de comprendre ce que le Seigneur nous y dit personnellement  et en voyant comment la vivre dans notre quotidien.

 Cela rejoint la lectio divina que certain connaissent déjà

 Il ne s’agit pas de lire la bible dans l’ordre mais de prendre les passages qui nous interpellent, une bonne façon c’est de prendre les lectures du jour.

Si l’on vit cela régulièrement, quotidiennement alors la parole va prendre sa place dans notre vie et l’on sera de plus en plus unis au Seigneur.

Les sacrements sont prière et prière intimes avec Jésus

Les sacrements bien surs sont aussi des temps de prière et d’intimité avec Jésus, je pense particulièrement à la confession et à l’eucharistie.

La confession doit se préparer et ne pas se vivre en coup de vent entre deux portes. On ne vient pas « laver son linge sale », on vient se réconcilier avec celui que l’on a blessé par nos péchés, a savoir Dieu !

L’eucharistie. Il est important d’apprendre à bien vivre l’eucharistie.

Généralement nous disons que nous avons assisté à la messe, un peu comme on assisterait à un spectacle, on y va mais en même temps on y reste un peu comme extérieure ! Il faut dépasser ce niveau, il faut apprendre à participer à la messe, c’est à dire à écouter la parole de Dieu (homélie comprise) comme étant la parole que Dieu nous adresse à nous personnellement à ce moment et de vivre ensuite de cette parole selon qu’elle aura retentit en nous. Et c’est aussi apprendre à vraiment recevoir notre Dieu en nous consciemment (et non pas recevoir l’hostie comme « un petit pain au chocolat du dimanche » !).

Prendre conscience que c’est Dieu qui vient en nous réellement doit normalement susciter en nous une attitude de profonde gratitude, de profond recueillement, si nous n’avons pas cette attitude intérieure alors c’est que nous recevons l’hostie comme une image de Dieu mais pas comme Dieu en personne ! Or relisons St Jean :

Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Jean 6/56

Cela mérite une réflexion personnelle en vérité, du moins si l’on veut avancer dans ce chemin du Christ qui vit en nous.

Les types de prière

1/ La  louange

C’est une forme que l’on pratique beaucoup ici, du fait de la présence du renouveau charismatique. Cependant je voudrai noter 2 points

1/cette louange, doit provenir vraiment de notre cœur, pas seulement de notre cervelle, de nos lèvres. Dire je te loue Seigneur parce que tu es bon ….. Ne doit pas être dit pour dire quelque chose comme tout le monde, ça doit vraiment venir du plus profond de moi-même. Sinon je ne loue pas Dieu, je fais parade devant les autres.

2/La louange est gratuite, elle est toute tournée vers Dieu ! Donc par exemple, « on ne dit pas je te loue Seigneur de ta bonté, car je sais que tu vas me faire gagner au loto ! »  Ça c’est du marchandage ! Bien sur l’exemple est exagéré, mais c’est pour ne viser personne. Cependant il faut vraiment vivre la gratuité de la louange, où l’on aime Dieu pour lui-même et, non pour ce qu’il nous apporte. Je ne vais pas m’étendre.

C’est une école, il faut l’expérimentée.  Il faut la pratiquer tous les jours pour que cela devienne comme naturel en nous. Le fruit de la louange, c’est la glorification de Dieu, et c’est notre foi en lui notre abandon à sa divine volonté quoiqu’il puisse nous arriver.

2/ La prière du cœur

La prière du cœur c’est un « cri d’intimité » vers Dieu, c’est lui dire « vient habiter en moi que je sois toujours prière »

Elle commence donc par une simplification de la prière, une invocation d’une seule parole, afin d’éviter toute dispersion, toute dissipation. Respecter en effet une seule parole nous fixe dans une seule direction et facilite notre recueillement. Cette seule parole va nous guider jusque dans le silence intérieur où elle laissera finalement la place à la paix et la joie de Dieu. Là nous vivons alors un réel cœur à cœur avec le Seigneur.

Mais quelle parole dire ? Simplement le nom du Seigneur. Comme l’enfant cherche sa mère par son nom, ainsi nous, nous cherchons le Dieu de notre amour par son nom ! Mais le Seigneur a plusieurs noms ! Lequel choisir ?

Ce choix ne peut d’ors et déjà pas se faire de manière intellectuelle, nous devons nous laisser guider par l’Esprit Saint et sentir au fond de notre cœur ce qui nous vient. Pour certains, ce sera « Père », pour d’autres « Jésus »  pour d’autre encore « Seigneur Jésus » pour d’autre enfin « Fils de David ». L’important c’est de vraiment saisir ce que l’Esprit nous inspire … car nous ne savons pas prier mais Lui, l’Esprit Saint prie en nous.

La prière du cœur n’est pas une répétition mécanique mais un élan d’amour, de confiance … qui laisse parfois place au silence. Ce silence c’est le cœur à cœur des amoureux où chacun est tendu vers l’autre et l’aime sans rien dire, simplement parce « qu’il est »

Il est possible qu’à certains moments, notre invocation semble disparaître ; ne nous y accrochons pas mais laissons nous alors conduire dans le silence qui sans aucun doute sera paix, communion avec Dieu.

Il y a aussi des moments où les pensées viennent ensuite nous arracher à cet état de communion inutile de se forcer à les chasser, il suffit alors de reprendre doucement notre invocation dans l’amour et la confiance.

 Au début de ce chemin là on prend le temps de s’arrêter pour se mettre en prière, mais ensuite cela doit devenir comme une respiration en nous, elle va nous accompagner partout et en tout ce que nous vivons. La prière du cœur nous amène à vivre en permanence en présence de Jésus… et nous serons peut être alors surpris de voir que nous vivons cela tout en travaillant, et même en discutant avec les autres.

3/ L’oraison

La prière est le ciment qui nous relie non seulement à Dieu mais aussi les uns aux autres. Et qui fait que «  notre maison tienne debout ».

L’oraison va dans ce sens, elle suppose un temps de méditation, de contemplation, donc d’ouverture à Dieu, dans le silence de notre cœur, et peu à peu elle va nous conduire à vivre concrètement notre vie de tous les jours avec le Christ.

Elle va pouvoir se faire a partir d’une lecture biblique, ou d’une contemplation personnelle sur tel ou tel aspect de la vie de ‘Jésus (sa passion, sa miséricorde ….ses guérisons ….)

Bien qu’on ne puisse avancer sur ce terrain de par notre seule bonne volonté humaine elle nécessite de notre part une certaine démarche… qui est un « lâcher prise », un abandon de nous même à l’action du Seigneur au plus intime de notre cœur. Car dans l’oraison c’est le Seigneur qui agit !

Ne nous attendons pas durant cette oraison à des expériences extraordinaires (visions émotions vives .. ;) Il faut accueillir Dieu dans la simplicité, le laissant se révéler comme il le désire à notre cœur.

L’oraison ne nous coupe pas de notre vie, bien au contraire, elle nous permet de vivre nos responsabilités plus profondément et de nous rendre plus présents aux situations. Ainsi par exemple il nous est plus facile de pardonner à autrui, plus facile aussi de gérer nos émotions et nos relations avec les autres dans la patience, la douceur et le service.

Quelques conseils pratiques :

D’abord n’oublions pas que c’est l’Esprit Saint qui est le seul maître de l’oraison.

 Au début de notre cheminement, nous aurons besoin de commencer par une prière « traditionnelle », nous mettant mentalement en présence de Dieu, soit par exemple avec un Notre Père, soit en lisant une page d’évangile. Si nous sommes préoccupés par les évènements de notre journée, prenons alors le temps de nous détendre, en écoutant par exemple un peu de musique religieuse. Avec la pratique, le cœur à cœur se fera directement, et toutes les contrariétés ne seront plus obstacle à notre prière, mais faisant partie de nous-mêmes elles y entreront en même temps que nous-mêmes et y fondront bien souvent comme neige au soleil.

Quel endroit ? Nous sommes le temple du Saint Esprit, c’est donc en nous-mêmes qu’il faut découvrir le Seigneur. Pour ce qui est de l’extérieur, au début, un endroit calme s’avère nécessaire (pièce de notre maison, jardin, église …) mais au fur et à mesure de notre pratique, nous pourrons le vivre n’importe où, car Jésus alors sera comme notre « seul ami », notre « hôte privilégié ». Son seul nom nous le rendra présent, ou plus exactement le simple fait de prononcer son nom nous recentrera sur Lui au fond de nous-mêmes. Le Seigneur est toujours là, c’est nous qui bien trop souvent nous tenons éloignés de Lui !

Quelle position ? Au départ, notre position doit nous permettre l’abandon à Dieu. On peut donc être à genou, être assis sur une chaise, dans un fauteuil, sur un coussin à même le sol, nous pouvons aussi nous allonger sur notre lit par exemple. Qu’importe pourvu que nous puissions nous laisser aller, sans gêne physique, à l’amour de Dieu. Pour les malades, par exemple la position allongée s’impose. .. Mais là aussi, comme pour l’endroit, avec la pratique, la position importera vraiment peu. Nous serons capables alors de vivre cette oraison tout en marchant en plein centre ville ou encore au milieu d’une fête foraine !

Quel temps ? Au début se sera selon les possibilités de notre état de vie, donc de notre disponibilité et aussi de notre motivation. Il pourra varier entre 5 et 30 minutes mais pourra vite se prolonger. Il est important par contre que ces moments là soient réguliers.

Purification : L’oraison nous amène à un cœur à cœur avec Dieu et elle agit donc comme un révélateur de notre misère sous la lumière de Dieu. Nous aurons peut être parfois l’impression de voir ressurgir des blessures passées, de vielles souffrances, parfois même nous aurons l’impression de régresser … Cela est normal, il ne faut ni s’en inquiéter ni s’en alourdir, mais confier toutes ces choses à notre directeur spirituel et suivre ses directives à ce sujet. Ce sont là des étapes nécessaires à notre guérison et à notre croissance spirituelle. Ne craignons donc pas de nous laisser ainsi purifier délivrer et guérir par le Seigneur. Il faut en effet bien comprendre que pour parvenir à l’union divine, le cœur même de l’oraison , nous devons nous laisser travailler et sanctifier par le Seigneur, jour après jour afin que comme Saint Paul nous puissions dire en vérité : «  Je vis , mais ce n’est plus moi qui vis , c’et le christ qui vit en moi . »

L’adoration et l’adoration eucharistique

Adoration

Ecoutons ce qu’en dit le catéchisme catholique en son paragraphe 2628

L’adoration est la première attitude de l’homme qui se reconnaît créature devant son Créateur.

On adore Dieu, créateur, Dieu Père, mais aussi Dieu Trinité. On n’a pas besoin d’être dans une église pour adorer Dieu, on peut le faire n’importe où, particulièrement dans la nature. Et ici on a un pays magnifique, mais savons nous seulement le regarder, le parcourir et y louer Dieu qui nous l’a offert …et l’adorer pour sa toute puissance ?  En tant qu’humain je fais partie de cette création ….et on peut se servir du Psaume 8 pour adorer Dieu :

2] Yahve, notre Seigneur, qu'il est puissant ton nom par toute la terre ! Lui qui redit ta majesté plus haute que les cieux

[3] par la bouche des enfants, des tout petits, tu l'établis, lieu fort, à cause de tes adversaires pour réduire l'ennemi et le rebelle.

[4] A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles, que tu fixas,

[5] qu'est donc le mortel, que tu t'en souviennes, le fils d'Ada, que tu le veuilles visiter?

[6] A peine le fis-tu moindre qu'un dieu ; tu le couronnes de gloire et de beauté,

[7] pour qu'il domine sur l'œuvre de tes mains ; tout fut mis par toi sous ses pieds,

[8] brebis et bœufs, tous ensemble, et même les bêtes des champs,

[9] l'oiseau du ciel et les poissons de la mer, quand il va par les sentiers des mers.

[10] Yahve, notre Seigneur, qu'il est puissant ton nom par toute la terre !

Adoration eucharistique

Il est important de noter ici que l’adoration s’adresse au Christ et au Christ seul. (On n’adore pas Marie …. Donc il serait bon de savoir faire la part des choses dans nos temps de prière) 

Adorer c’est se mettre en présence du Christ, non pour se servir de lui, en lui demandant plein de choses, mais pour prendre le temps de le regarder comme Il nous regarde. C’est se mettre en sa présence rien que pour lui ! Témoin ce paysan du temps du Curé d’Ars qui passant de longues heures devant le Saint Sacrement répondit quand on lui demanda ce qu’il faisait depuis si longtemps dans l’église : « je l’avise et il m’avise ».

Plus qu’une forme particulière de prière, l’adoration est une véritable union d’amour à Dieu. C’est le prolongement de l’eucharistie.

 Dans l’eucharistie Dieu s’est livré totalement à moi, en moi, et en le recevant si j’ai bien vécue ma communion, je me suis aussi offert en retour. L’adoration va se vivre dans ce prolongement.

L’adorateur de Dieu ne l’est donc pas qu’avec son esprit, mais il est celui qui se consacre à Dieu corps et âme, buvant ses paroles et les vivant jusqu’au bout.  L’adoration, en tant qu’union d’amour, pour être vraie,  ne peut être platonique. Il s’offre totalement à l’œuvre de Dieu comme on s’expose au Soleil pour bronzer.

L’adoration est un rendez vous amoureux avec le Christ… et tout le monde le sait, les amoureux ont toujours besoin de se retrouver… nous devons avoir ce même désir avec Jésus ! Il est question ici d’amour vrai qui se donne et se reçoit, pas de sentimentalisme facile qui n’engage pas la personne !

 Le véritable adorateur , adore Dieu en tout temps et pas seulement quand tout va bien , Il adore Dieu au sein même de la tribulation , de la persécution , de la souffrance, de la maladie, car il reconnaît la valeur du sacrifice du Christ pour lui ainsi que pour l’humanité , et reconnaissant son sacrifice, par ses épreuves, il se joint au Christ dans son œuvre de salut et lui  rend grâce, le loue pour l’épreuve même que Dieu  lui permet de vivre . Le véritable adorateur connaît sa misère, son néant et se réjouit de porter sa croix car elle est pour lui, signe de l’amour, du respect, de la confiance même du Christ en lui. Le véritable adorateur du Père offre ainsi sa vie dans l’union à au sacrifice du Christ ! Il se sait aimé, il se sait sauvé et redonne toute sa vie entre les mains du Père qui l’a tiré de la mort !

Beaucoup de saints et de saintes ont donné une grande place à l’adoration dans leur vie, et cela n’a pas été en vain. Ils en ont retiré réconfort, sanctification et un amour toujours grandissant de Dieu !

Les fruits de l’adoration

Le premier fruit est pour Dieu : par notre adoration il est glorifié.

Ensuite les croyants sont purifiés : A la présence de Dieu, la vérité se fait progressivement en nous, nous voyons nos fautes de plus en plus précisément et nous voulons changer de conduite pour répondre à l’amour de Jésus. Nous allons alors pouvoir vivre les sacrements du plus profond de notre cœur et nous en trouver réellement transformés.

L ‘Eglise elle, s’en trouve aussi transformée, car comme le dit Madeleine Delbrel «Toute âme qui s’élève, élève le monde. » L’Eglise est un corps, chaque fidèle est un de ses membres, si donc un de ses membres se purifie alors c’est le corps entier qui se purifié. C’est là une donnée importante, car nous ne sommes jamais chrétien tout seul, et notre prière d’adoration, tout personnelle, individuelle qu’elle puisse paraître est en fait prière d’Eglise, union au Corps du Christ.

Dans un beau texte, Jean Paul II décrit l’adoration comme une prière aux dimensions du monde.

« La proximité avec le Christ, dans le silence de la contemplation, n’éloigne pas de nos contemporains mais, au contraire, elle nous rend attentifs et ouverts aux joies et aux détresses des hommes, et elle élargit le cœur aux dimensions du monde. Elle nous rend solidaires de nos frères en humanité, particulièrement des plus petits, qui sont les bien-aimés du Seigneur. Par l’adoration, le chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde et à la germination de l’Évangile. »

Notons ici que l’on reconnaît une adoration vraie, authentique, lorsqu’elle amène une réelle conversion, une réelle avancée dans notre vie humaine et spirituelle. Si, alors que nous allons souvent à l’adoration, rien ne change en nous, c’est que, nous faisons fausse route, que nous ne nous laissons pas atteindre par le Seigneur… C’est que sans doute nous avons gardé une certaine carapace sur notre cœur… Mais pourrait-on bronzer sur une plage alors qu’une combinaison de plongée nous couvrirait de la tête aux pieds ? …De même dans l’adoration, il faut vraiment y venir pour s’offrir aux rayons d’amour du Seigneur, pour le laisser faire toutes choses en nous. Nous sommes là pour lui, lui seul doit compter ! 

Dans l’adoration eucharistique c’est la parole d’Ezéchiel qui se réalise en nous :

« Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ezéchiel 36,26-27).

Où ?

 A l’église, chez nous, où même dans la nature, l’adoration étant d’abord une adoration en esprit et en vérité, comme le dit l’évangile.

- La femme lui dit : " Seigneur, je vois que tu es un prophète…  20 - Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous dites : C'est à Jérusalem qu'est le lieu où il faut adorer.  "  21 - Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 - Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.  23 - Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père.   24 - Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent adorer.  "  Jean 4/19.24

De chez nous, si nous ne pouvons vraiment pas nous déplacer ou, si nous sommes malades, rien ne nous empêche de réactualiser notre dernière participation eucharistique et là de rester là, intérieurement en présence du Seigneur offert dans l’hostie!  Et si nous avons besoin d’un support visuel, rien ne nous empêche de mettre une image de tabernacle ou du Saint Sacrement.

Quand ?

Faut-il adorer souvent? Il n’y a aucune obligation légale, chacun doit prendre sa décision personnellement. Il n’en reste pas moins que l’expérience montre chez ceux qui vivent régulièrement l’adoration, une accentuation des temps d’adoration aussi bien dans la fréquence que dans la durée.

Il est toutefois bon que ce rythme soit régulier, la fréquence est laissée aux possibilités de chacun ! Ce qui est certain c’est que plus on passe de temps dans l’adoration, plus on grandit spirituellement, plus notre cœur se convertit, dans la mesure bien sur où nous nous laissons envahir et travailler par le Seigneur, comme nous l’avons vu plus haut.

La durée d’un temps d’adoration va être variable suivant les personnes, suivant les circonstances. Elle n’a pas de limites. Elle peut aller de quelques minutes à quelques heures. Tout va en fait dépendre de notre union à Jésus.

Une personne qui commence ne va pas pouvoir rester deux heures... ou alors elle ne fera que de la présence corporelle, cependant plus elle va venir régulièrement et plus ce temps pourra s’allonger.

Beaucoup de gens travaillent, il ne leur est donc pas possible matériellement de passer de longs moments devant le tabernacle, mais il leur est généralement possible de dégager au moins un quart d’heure de temps à autre dans la semaine soit avant le travail, soit après le travail.

Peut-être ne pourront-elles que s’arrêter que quelques minutes dans l’église, mais ce salut à Jésus, est déjà une adoration, une adoration d’autant plus précieuse qu’elle marque l’effort, le désir de venir voir celui que l’on aime !

La meilleure adoration n’est pas obligatoirement la plus longue, c’est celle qui vient vraiment de notre cœur !

Comment vivre l’adoration ?

Il peut y avoir différentes façons d’adorer le Seigneur

Cela peut être dans le silence ou dans le cadre d’une animation paroissiale, à des heures très variables mais ce qui reste toujours c’est l’ouverture de notre esprit et surtout de notre cœur à la présence réelle du Christ, présence aimante et présence transformante.

Dans les débuts de notre pratique d’adoration nous préférons généralement, les adorations animées de chants et de méditations, car cela nourrit notre esprit et nous facilite l’attention. Cependant si vraiment nous voulons grandir dans la communion, dans l’union au Christ alors il va tout de même nous falloir faire le pas de l’adoration silencieuse, c’est à dire de se camper là devant Dieu, tels que nous sommes, sans fard, sans tricherie, afin qu’il puisse faire en nous son œuvre de vie et d’amour. Il n’y a guère de livres pour nous apprendre à vivre cela, il faut se jeter à l’eau !

Au début, cela est souvent difficile, car nous avons toujours tendance à vouloir meubler le silence, et puis peu à peu, l’attente du Christ s’installe et le silence attentif grandit, là Dieu peut parler à notre cœur, nous révéler qui nous sommes pour lui, ce qu’il attend de nous et surtout à quel point il nous aime. Du coup nous ne voulons plus être en reste, nous aussi, nous voulons correspondre à son attente, à son amour, et notre vie commence vraiment à changer.

Pour découvrir les merveilles de l’adoration il n’y a pas d’autre chemin que de la vivre, et comme dit le curé d’Ars :

« On n'a pas besoin de tant parler pour bien prier. On sait que le Bon Dieu est là, dans le Saint Sacrement : on lui ouvre son cœur ; on se complaît en sa sainte présence. C'est la meilleure prière, celle- là... » (Curé d'Ars)

Peut-on prendre un soutien, comme un livre  par exemple, pour aider notre prière ?

Certes oui, mais à condition, que notre adoration ne se transforme pas en recherche intellectuelle, en occupation du temps que nous avons pu nous fixer pour aider, là nous passerions à côté ! La lecture doit nous amener à nous plonger tout entier dans le cœur de Jésus, pas nous occuper l’esprit pendant la prière ! Soyons donc prudent dans notre choix de lecture !

Ne croyons jamais que le temps passer devant le Saint Sacrement soit du temps perdu, loin de là c’est le temps d’un ensemencement, la moisson viendra plus tard, mais comment viendra-t-elle si nous ne semons rien ?

 Et pour ceux qui se disent ne pas savoir prier , ou ne pas avoir assez de ferveur pour vivre cela , qu’il nous soit permis ici de retranscrire ici l’anecdote du Père Cantalamessa

La seule chose que l'Esprit Saint nous demande, déclare-t-il, est de lui donner notre temps, même si au début cela semble du temps perdu. Je n'oublierai jamais la leçon que j’ai reçue un jour à cet égard. Je disais à Dieu : Seigneur, donne-moi la ferveur et moi je te donnerai tout le temps que tu veux pour la prière. J'ai trouvé la réponse dans mon cœur. Raniero, donne-moi ton temps et je te donnerai toute la ferveur que tu veux dans la prière. Je m’en suis souvenu au cas où cela puisse servir à quelqu'un d'autre qu'à moi.

 L’intercession

« Je recommande donc, avant tout, que l’on fasse des demandes, des prières , des supplications , des actions de grâce pour tous les hommes (…..) Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés . (1 Tim 2 /1.4)

L’intercession consiste à prier pour autrui à diverses intentions, certaines fort matérielle d’autres plus spirituelles. On peut se demander pourquoi intercéder, car enfin Dieu pourrait intervenir dans la vie de tous sans notre prière. Certes, Dieu n’a pas besoin de nous, il est assez puissant pour tout faire par lui-même, mais il est aussi l’Amour. Or pour aimer il faut au moins être deux ; on aime l’autre et l’autre nous aime, c’est une force un courant ! On peut vivre en manquant de beaucoup de choses, mais on ne peut vivre sans être aimé. Dieu nous aime, il nous a créés et nous a aimés le premier ! Nous ne faisons que répondre à son amour (en fait nous apprenons à y répondre, tout notre chemin de conversion est là pour en témoigner !)

Dieu nous aime, il attend notre amour, et nous ayant créés à son image il nous appelle à aimer les autres comme lui les aime C’est une relation entre lui et tous les hommes ; entre lui, nous-mêmes et tous nos frères. En cela nous ne faisons que suivre l’exemple de Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout de lui-même. Il ne s’est pas contenté de prier pour les hommes et femmes rencontrés sur sa route humaine, il a offert sa vie pour toute l’humanité.

Dieu nous appelle à nous aimer, mais il sait que nous sommes faibles et pécheurs et que dans cet état nous ne pouvons rien par nous mêmes, alors il nous dit : « Demandez moi et moi je vous donnerai ; aimez vos frères et sœurs et moi je les comblerai ! » En fait Dieu qui est tout amour veut nous éduquer à l’amour et l’intercession est une forme de cet amour. Dieu ne veut rien nous imposer, il attend notre désir, notre demande ; alors il nous donne sa grâce, ses dons , mais même là, il nous laisse libre de les accepter ou de les refuser , d’en vivre ou de les laisser de côté !

Pour Dieu tout est une histoire d’amour ! Un amour qui se donne, se reçoit, se redonne et ainsi de suite ! C’est pour cela que le premier commandement d’où tous les autres découlent est :

« Tu aimeras le seigneur ton Dieu, de tout ton cœur , de toute ton âme , de toute ta force et de tout ton esprit , et ton prochain comme toi-même . » (Luc 10/27) .

Nous ne pouvons nous dispenser de l’intercession. Qui de nous n’a pas eu un jour besoin de la prière des frères ….Et nous voudrions refuser aux autres ce dont nous avons profité nous mêmes ? Posons-nous donc cette question : quel est notre amour réel pour Dieu et pour chacun de ses enfants ? Est-ce que je suis vraiment prêt à m’investir dans cette relation d’amour ?

Dieu cherche des intercesseurs, de vrais intercesseurs mais …. Il a du mal à en trouver. Pourtant l’intercession n’est pas une œuvre facultative que je fais ou ne fais pas selon mes petits désirs personnels. L'intercession ne doit pas être considérée comme une activité parmi d’autres, mais vraiment comme une composante permanente de notre vie chrétienne !

 En fait tout acte d’amour de notre vie peut et doit devenir acte d’offrande et d’intercession pour nos frères et sœurs. Si nous intercédons pour quelqu’un c’est que nous l’aimons, même si cet amour n’est pas parfait. Sans cet amour l’intercession n’a aucun sens !

C’est une œuvre d’amour qui nous relie profondément à Dieu et aux autres. L’intercession en effet n’est pas seulement profitable à la personne pour qui on prie, elle l’est aussi à la personne qui intercède. Ainsi dans la logique d’amour de Dieu, le bien que par ma prière, je procure à mon frère, ma sœur, par cette prière, me profite à moi aussi.

La prière d’intercession au premier abord si simple, nécessite en fait certaines dispositions de notre part. Intercéder est un acte d’amour que Dieu prend au sérieux. Intercéder implique donc que nous grandissions toujours plus dans

  1. L’amour de Dieu
  2. La prière
  3. L’amour fraternel
  4. L’abandon
  5. Le service des autres, donc l’oubli de soi
  6. La foi et la confiance

L’amour fraternel

Je ne peux réellement prier pour quelqu’un si je ne l’aime pas ou si j’éprouve de l’énervement, du ressentiment, voir de la colère ou de la haine envers lui !

Si tel est le cas, il me faut commencer par reconnaître cet énervement, ressentiment colère ou haine devant le Seigneur et lui en demander pardon en le priant de m’accorder la grâce de changer les sentiments de mon cœur. Alors seulement je serai apte à prier pour cette personne.

Dans l’intercession, il ne peut y avoir aucune trace d’orgueil. On ne prie pas pour l’autre parce qu’on lui est supérieur, mais parce qu’on l’aime devant le Seigneur. Il n’est pas notre inférieur, il est notre frère, notre égal, au sein même de sa difficulté. Dans l’intercession, la première étape est donc de reconnaître notre propre état de misère, de péché devant Dieu alors d’un cœur humble nous pouvons nous adresser à Dieu pour notre frère, notre sœur, non pas en fonction de nos mérites, de notre respectabilité mais en fonction de la seule miséricorde divine !

Plus je vais avancer dans la prière d’intercession, plus l’amour des autres va grandir en moi. Aimer, m’investir dans l’amour ne me sera plus un travail, un effort mais vraiment un besoin vital !

L’amour grandissant en moi je ne serai plus à côté de l’autre le présentant à Dieu en disant : « Seigneur, agis en lui, débrouille toi avec lui. », mais je porterai vraiment l’autre, faisant mienne sa situation et alors je commencerai à dire : « Nous voici ensemble devant toi, aie pitié de nous, réponds à notre prière. ». Grandissant encore plus dans l’amour, je deviendrai capable dans ma propre pauvreté de prendre sur moi les difficultés, les péchés de l’autre et de m’offrir au Père avec Jésus en croix pour réparer les blessures faites au cœur de Dieu, par mon frère, ma sœur, comme si c’était vraiment moi qui les avait commises …. Alors là oui, on commence à aimer les autres comme Dieu les aime.

L’amour de Dieu

Quand je viens pour prier, de quelques façons que se soit, je me détourne de moi-même pour me tourner vers Dieu ! Me tourner vers Dieu signifie que je le regarde, que je lui parle ! Si je prends du temps pour le regarder, pour l’adorer, le louer, alors mon amour pour lui va grandir, car lui-même se révélera en moi !

C’est un travail qui se fait généralement en douceur ! Dieu est un soleil qui me réchauffe, qui m’envahit de plus en plus de sa chaleur d’amour..

La prière

L’intercession n’est pas qu’une prière récitée comme par magie ou des mots enfilés l’un après l’autre, sans engagement profond de notre cœur. Nous nous mettons devant Dieu avec toutes les difficultés de nos frères et sœurs, avec toutes les nôtres aussi. Notre première attitude de prière se trouve donc dans l’humilité .Comme déjà dit plus haut, nous ne sommes pas des justes qui prions pour des pauvres ou des pécheurs, nous ne sommes que des frères et sœurs pauvres et pécheurs qui prions pour d’autres frères et sœurs, pauvres et pécheurs. Nous devons donc grandir dans cette prière humble devant Dieu, lui demandant tout, recevant tout de lui et nous remettant totalement à sa volonté quant à sa réponse à notre prière. Nous devons grandir dans la prière confiante, ayant vraiment foi que d’une manière ou d’une autre, Dieu va répondre à notre prière, non parce que c’est NOUS qui prions mais parce qu’il est Amour et que notre humble prière procède de l’amour  pour notre frère ou sœur devant lui.

L’abandon

Nous devons apprendre à dire de tout notre cœur : « Que ta volonté soit faite, pas la mienne.» ce qui signifie : «  Seigneur, je te prie pour telle ou telle chose, je te demande ceci ou cela mais tu sais bien mieux que moi ce qui est bon pour mes frères et sœurs, alors comble les selon ta volonté et ta grande miséricorde. » Apprenons donc ici à ne pas exiger de Dieu la réponse humaine que nous désirons. En aucun cas Dieu est à nos ordres ou à notre service, mais c’est bien nous qui sommes au sien ; et dans l’intercession nous ne sommes que des serviteurs en appelant à l’amour et à la miséricorde de notre maître et Seigneur.

Nous ne devons donc pas prier en voulant voir les fruits de la prière, nous ne sommes que des laboureurs, d’autres viendront semer et récolter derrière nous. De plus Dieu a son temps qui n’est pas le nôtre ; apprenons donc la persévérance de la prière confiante alors même que nous ne voyons rien. Ce n’est pas parce que nous, nous ne voyons rien que Dieu n’agit pas !

Nous devons apprendre aussi à grandir dans l’abandon des fruits de la prière Par nous-mêmes, nous n’avons aucune puissance, seul Dieu est puissant et tout nous vient de lui ; nous ne devons donc pas nous approprier les fruits lorsque nous les voyons ; ils ne viennent pas de nous,  mais de Dieu seul ! Si le jardinier c’est Dieu, l’eau, c’est la grâce de Dieu, et nous, nous que sommes que les arrosoirs … et les arrosoirs cela se remplace !

Le fruit de la prière n’appartient pas à l’intercesseur car « le demandant » reste pleinement libre de recevoir ou de refuser la grâce de Dieu. Nous devons donc apprendre à respecter cette liberté, tout comme Dieu la respecte et continuer à aimer notre frère, notre sœur alors même que nous les voyons refuser la grâce de Dieu  et donc nous garder de toute impatience et de tout jugement !

Le service des autres

Intercéder n’est pas seulement faire une prière de quelques minutes et puis on n’en parle plus. Intercéder va beaucoup plus loin. Demander à Dieu d’intervenir dans la vie d’autrui, c’est aussi nous rendre solidaires de nos frères et sœurs.

Je me mets donc devant Dieu en position de service pour eux et je vais être autant que possible attentif à eux dans la vie courante s’ils sont près de moi. Si je ne vais pas les revoir, je me mets à la disposition de Dieu pour eux et j’écoute au fond de mon cœur l’élan d’amour que Dieu y met pour eux. Peut-être n’entendrai-je rien, mais peut-être aussi me sentirai-je poussé à vivre telle ou telle chose pour eux. Cela peut aller d’un geste concret, tel qu’un coup de fil plus tard pour voir si tout va bien ; à un geste plus spirituel tel que de dire une dizaine du chapelet ou d’aller à la messe pour eux.

La prière d’intercession nous engage car elle est amour et l’amour se donne et se reçoit. C’est à travers cet amour concret que nous pouvons rejoindre le cœur de Dieu et que la grâce de Dieu peut agir pleinement en nos frères et sœurs.

La foi et la confiance

Nous devons grandir dans la foi et croire vraiment que Dieu peut tout. Il a crée le monde et les lois qui le régissent, il peut donc passer au-dessus et accomplir des choses incompréhensible à l’homme. Les miracles existent encore aujourd’hui ! Ce que l’homme ne peut pas, Dieu le peut ! Il nous faut vraiment croire à cela.

 N’oublions pas toutefois que si Dieu peut tout il ne nous dispense absolument de faire tout ce qui nous est possible ! Ainsi par exemple, en demandant la guérison cela ne nous dispense pas d’aller voir le médecin, celui-ci est aussi le serviteur de Dieu ! ….

Demander une grâce, quel qu’elle soit implique que nous ayons confiance en l’amour de Dieu, en la réponse qu’il va nous faire. C’est une confiance qui doit aller jusqu’à l’audace et nous faire persévérer dans la prière (comme un enfant qui, voulant quelque chose, insiste sans cesse auprès de ses parents) Quand on demande quelque chose à Dieu , on ne fait pas que « déposer une requête sur son bureau » mais on le rencontre , dans une réelle relation d’amour ; notre confiance s’inscrit dans cet amour .

On n’a jamais fini de grandir dans l’amour ; il en est de même dans l’intercession, parce que Dieu nous y envahit et nous appelle ainsi à aimer de plus en plus les autres comme lui les aime. Ainsi l’intercession qui peut paraître si simple au départ, à la portée de tous, en toutes circonstances et en toutes conditions est cependant difficile car si elle se veut vraie, authentique, elle nous appelle  à toujours plus d’humilité, de foi et de charité. Là est son exigence, là est aussi toute sa richesse !

Il n’y a pas de méthode particulière, pas plus qu’une méthode définitive ! L’amour se donne et se reçoit en permanence, cela signifie un mouvement et donc des changements. Acceptons d’évoluer dans notre façon de prier et laissons nous conduire par l’Esprit Saint. Il sait ce qui est bon pour nous et pour les autres dans notre chemin du service du royaume.

Par ailleurs, l’intercession est une manière de combattre le mal, c’est pourquoi elle est souvent axée sur la conversion des cœurs, voir sur  la libération de l’âme et pas seulement pour demander telle ou telle chose concrète pour nos frères et sœurs.

Ce qu’il est bon de  demander dans la prière pour les âmes,  c’est qu’elles s’ouvrent toujours de plus en plus et en vérité à l’amour de Dieu

 Il est certain que si nous nous engageons réellement dans cette forme de prière, le malin n’en sera pas très ravi et réagira.  Tant que nous prions pour des affaires matérielles,  humaines, cela ne le dérange pas trop et il nous laisse tranquille, mais dès que nous nous mettons à prier pour la conversion des âmes et donc que nous nous y investissons réellement,  alors cela le fâche car il sait bien que ces âmes vont lui échapper.

Pour contrer cela une de ses techniques est de s’attaquer directement à l’intercesseur de maintes façons, qu’il nous faut apprendre à reconnaître chacun dans notre vie, car il n’agit pas avec tous de la même façon, ni d’ailleurs de manière spectaculaire. Il agit de façon discrète insidieuse, mettant l’accent sur nos propres faiblesses, essayant de nous détourner de Dieu comme « naturellement ».

A cela, un seul remède : la vérité dans l’humilité devant le Seigneur. Commettons-nous une faute, demandons en pardon immédiatement au Seigneur  et tournons nous aussi vers la Vierge Marie notre mère, qui saura bien non seulement nous aider à découvrir les ruses du malin mais aussi nous en protéger. Cependant pas de panique ; le malin est battu d’avance par le sacrifice du Christ. il peut sans doute gagner quelques batailles dans notre vie, mais certainement pas «  la guerre » !!! 

 Mon corps dans la prière

L’évangile nous dit que notre corps est le temple du Saint Esprit. Mais en avons-nous bien conscience ? Savons-nous le respecter, comme tel ? Savons-nous l’utiliser au mieux pour faire monter nos prières vers Dieu, pour nous unir à Dieu ?

 Suivant nos cultures, notre éducation, nous sommes souvent ou « coincés » ou au contraire « trop libres » … devant Dieu dans nos positions de prière …  il nous faut donc apprendre à vivre notre relation à Dieu avec notre corps, dans le respect et la liberté des enfants de Dieu.

 Il existe plusieurs principes dans la prière :

  • ne jamais oublié devant qui nous nous trouvons, 
  • être vrai naturel devant Dieu , ne pas faire de cinéma pour être comme tout le monde , ou au contraire pour nous démarquer voir nous faire remarquer,
  • laisser parler notre cœur.

En tout cela le corps a une grande place.

Notre attitude

Dès que nos abordons cette question, plusieurs réactions apparaissent, entre autre :

  • Nous ne sommes pas les mêmes dans la prière en privé, en public.
  •  Nous n’avons pas la même attitude de prière dans note chambre, que devant le tabernacle ?
  •  Et puis il y a les prières communes, comme la messe, qui demandent des gestes bien particuliers.
  •  Il y a aussi toute notre éducation chrétienne suivant le pays ou même la famille où nous vivons. Cela nous portera à être parfois très expansif, ou au contraire très réservé quasiment au « garde à vous » …
  •  Et puis il y a nos états d’âme, nos bons moments, nos moments de fatigue ou même de révolte, il y a aussi nos états de santé qui ne permettent pas toujours de vivre concrètement la prière avec notre corps... etc.
  •  Il y a aussi notre tenue vestimentaire qui peut jouer un rôle important … si j’arrive à la prière avec une robe de chez Dior, j’aurai sans doute peur de me salir en me mettant  à genou ! 

Nous le voyons ce n’est pas toujours facile de laisser notre corps exprimer notre prière

La première chose est d’avoir conscience de qui je rencontre dans la prière et de prendre réellement conscience de mon approche de lui.

 Dans la prière je viens au devant de Dieu, il est les trois fois saint, cela qui mérite tout mon respect, ma déférence, il est bien plus grand que le plus grand de ce monde. De ce fait je dois venir a lui respectueusement ayant conscience de sa grandeur et de ma petitesse. Il n’est pas le copain du coin de la rue que je salue d’une claque dans le dos !

Mais en même temps il n’est pas un Dieu dictateur, qui oblige et matraque si on ne fait pas comme il veut. Dieu est le Père, notre Père, nous avons donc a nous en approcher dans l’amour filial et la pleine confiance.

....

Myriam de Gemma 
septembre 2016

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 2022-10-12