Passioniste de Polynésie

Réparation d'amour

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La source de la réparation d’amour

Pour bien comprendre la profondeur, la grandeur de la réparation d’amour, il ne faut pas la considérer sur le plan légal de la justice, mais en trouver sa source dans le Cœur transpercé de Jésus, qui mourant par amour pour tous et donc pour nous sur la croix, nous ouvre son cœur non seulement pour que nous y puisions l’eau de salut mais aussi, pour que couverts de son sang nous devenions en Lui aussi source de vie pour les âmes. On comprend dès lors l’importance l’eucharistie et donc de la communion au Corps et au Sang du Christ, qui devient présence de Dieu en notre âme et vivifie nos cœurs et nos corps afin que nous devenions capables nous aussi de devenir, en Jésus, offrande d’amour et de « bonne odeur » au Père pour les âmes en perdition.

Jésus en mourant sur la croix prenait sur lui toute la misère du monde. Aujourd’hui encore cette misère humaine est incommensurable, et Jésus nous appelle à aimer les autres comme lui les aime, c'est-à-dire en nous offrant à réparer par amour : Amour de Lui et amour des autres.

Il nous appelle à réparer pour ceux et celles qui en sont incapables, afin que la miséricorde divine puisse entrer dans leur cœur et qu’ils se convertissent. Ce temps que nous vivons est temps de conversion.  Ce temps est temps de réparation !

S’offrir à Dieu  pour les âmes

Il est un point capital qu’il nous faut bien admettre ici : nul ne travaille POUR Dieu mais s’offre à Dieu pour les âmes.

Dieu peut tout de lui-même et techniquement il n’a pas besoin de nous. Cependant il est amour et son amour nous appelle à nous aimer les uns les autres. C’est cet amour fraternel vécu, qui sera source de guérison dans les âmes, par la grâce de Dieu. Dieu ne désire que notre amour pour les âmes, car c’est en aimant les autres que nous l’aimons lui aussi.

Nous ne sommes rien, Dieu est tout. Dans sa miséricorde il nous permet d’aimer et d’œuvrer par amour, non pour lui-même mais pour les âmes, et dans cette vie d’amour il vient lui-même à notre aide par sa grâce.

Nécessité de se reconnaitre pécheur

Dans la réparation d’amour, il nous faut toujours nous présenter devant Dieu avec notre propre péché.

Devant Dieu  tous les hommes sont pécheurs et tous ont besoin de sa miséricorde, or pour la recevoir, il est nécessaire de reconnaitre son péché et de le regretter.   

Nul ne saurait se proposer à Dieu en réparateur du péché des autres si lui-même n’est pas conscient de son propre péché et n’ait pas en lui le désir de le réparer.

Le réparateur n’est pas supérieur aux autres, il est lui aussi au rang des pécheurs ; certes sur le plan légal le péché n’est pas le même, mais devant Dieu nous avons tous manqué à son amour c’est ce manquement, quelque soit sa gravité, qui demande réparation.

L’orgueil ne répare rien ; la vérité, l’humilité, le regret, oui ! Car le pécheur se met dans la dépendance de Dieu, reconnaissant qu’il ne peut rien par lui-même, que ce soit pour lui ou pour les autres. Avant toute réparation d’amour il faut se reconnaître pécheur.

L’examen de conscience régulier et l’AGI aide grandement à cela.

Importance de garder l’amour envers le pécheur

Réparer pour l’autre implique de l’aimer, de l’aimer vraiment. Voir le péché d’autrui ne doit pas amener en nous de critiques acerbes, de colère, de jugement de condamnation, il faut lui garder notre respect, notre affection fraternelle.

Comment cela se peut-il ? Il faut cesser de considérer seulement le coupable, il faut voir le malade, le malade spirituel. La maladie spirituelle c’est tout ce qui devenant chronique, nous coupe de l’amour de Dieu et nous conduit vers la mort éternelle.

Nous devons aimer les autres comme nous aimons nos proches, nos enfants. Nous serions prêts à tout supporter, à tout offrir pour eux, afin qu’ils se convertissent et soient sauvés. C’est de ce même amour qu’il nous faut aimer les pécheurs, les grands pécheurs de notre temps, de notre Eglise. Plus même, il nous faut réparer pour eux comme nous réparerions pour nous-mêmes !

Comment vivre la réparation d’amour ?

Selon ce que Dieu met dans notre cœur ! La réparation ne se fait pas à la force du poignet, car là ce serait de l’orgueil ; Elle ne se fait pas non plus « magiquement » par des prières dites efficaces ! Ce serait de la magie et pas de la foi.

Non ! La réparation se fait dans l’humilité et dans l’amour des autres, suivant ce que Dieu met dans notre cœur. Il faut aimer pour réparer !

 Cela peut prendre bien des formes, ordinaires ou extraordinaires (vocation spéciale) : prière, jeûne, sacrifices divers, acceptation de notre état de santé par exemple, etc. Mais c’est toujours dans l’amour de l’autre, et aussi dans le discernement. Il est en effet important de se faire accompagner pour ne pas tomber dans l’excès, le déséquilibre de notre vie, ou encore dans l’autosuffisance.

Comment persévérer dans la réparation d’amour ?

Tenir une vie d’offrande régulière n’est pas aisée ! Cela peut amener un sentiment de frustration ou de fatigue (ras le bol ! fiu !), sans oublier le combat spirituel ; pourtant, la réparation d’amour ne peut être occasionnelle, car elle est esprit d’amour et de compassion. Nous sommes appelés à y cheminer à notre rythme certes, mais aussi à y grandir.

Les sacrements (confession, eucharistie) nous seront une force si nous les vivons « saintement ». La prière nous sera aussi une force, si du moins elle est communion à Dieu et non pas temps de rituel extérieur.

Enfin la Parole nous sera aussi nourriture, si nous la laissons descendre dans notre cœur et prenons l’habitude de la lectio divina.

Tout cela génère entre nous et Dieu comme un courant de «  va et vient » qui ne cesse de nous alimenter et de nous faire grandir dans l’amour et donc dans la réparation d’amour.

 Myriam de Gemma
Novembre 2020