Passioniste de Polynésie

23 mars 2013/misère et miséricorde

Donne moi ta misère je te comblerai de ma misériorde 

 

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En quelques photos 

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Donne-moi ta misère et je te comblerai de ma miséricorde.

 

Introduction

Un jour, alors que Saint Dominique (1170 - 1221, fondateur de l’ordre des dominicains) était en prière il entendit le Seigneur lui dire ;

__ Dominique  qu’as-tu à m’offrir ?

__ Seigneur je t’ai déjà tout donné

__ Non Dominique il te reste encore quelque chose à m’offrir

__ Seigneur j’ai beau cherché je ne vois pas !

__ Et ton péché Dominique ?

__ Mais Seigneur je ne peux t’offrir ce qui est mal, tu es saint ?

__ Offre- moi ton péché, il fait partie de toi, je l’ai pris sur la croix …

 Cette discussion a de quoi nous surprendre. En effet il ne nous vient pas à l’idée d’offrir à Dieu le mal que nous avons fait.

Généralement quand on offre un cadeau on trouve quelque chose de beau ! Et nous-mêmes lorsque nous voulons offrir quelque chose à Dieu, nous lui offrons ce que nous faisons de bien ou ce qui est bien en nous... Mais pas notre péché, c'est-à-dire le mal que nous commettons! 

…et reconnaissons le, lorsque nous allons à la confession, nous y allons pour dire a Jésus de nous laver de nous débarrasser de nos péchés, des taches que nous avons sur le cœur, afin que purifiés nous puissions nous approcher respectablement de lui. La confession est alors bien souvent perçue comme un service de lavage automatique, ou on lave son linge sale  pour faire ensuite bonne figure,….  pour pouvoir aller communier … et on peut ainsi recommencer indéfiniment ….

Cette demande  que Dieu adresse à St Dominique, il nous l’adresse aussi à nous aussi, aujourd’hui !

Offre moi ton  péché offre moi ta misère, 

Car tout cela fait partie de toi et je l’ai pris avec moi sur la croix !

Donne-moi ta misère

Pour donner quoique ce soit il faut déjà savoir ce que c’est, et reconnaitre qu’on l’a, accepter de l’offrir! c’est accepter de paraitre devant celui à qui on offre le présent avec ce présent, en se laissant regarder tel que l’on est à cet instant ….et aussi en se laissant remercier pour ce présent !

Donne moi ta misère ce n’est pas donne moi ta beauté, ta richesse

Donne moi TA misère, c’est donne moi la tienne et pas celle de s autres !

Donner ma misère à Jésus, c’est

  • Voir en vérité mon état de pécheur
  • Reconnaitre pleinement sans faux fuyant, sans fausses excuses mon état de pécheur
  • accepter de l’offrir à Jésus (et donc de m’offrir à Jésus en cet état)
  •  accepter le regard d’amour de Jésus sur moi en cet état
  •  Accepter son remerciement, c'est-à-dire accepter la grâce de vie qu’il veut  m’offrir

  Tout cela implique deux choses importantes

  • La vérité  (en face de nous même, en face de Dieu)
  • L’humilitécar je peux savoir les choses au fond de moi et ne pas vouloir les admettre ouvertement et donc tricher avec Dieu... (par exemple en ne disant pas tout à la confession …) il faut alors avoir conscience que l’on ne trompe que soi même, Dieu sait bien tout ce que nous avons fait, tout ce que nous avons au fond du cœur ! il attend simplement que dans l’humilité nous vivions devant lui en vérité
    •  Et l’humilité c’est aussi reconnaitre aussi notre faiblesse à faire effort de conversion  (= il faut en demander la grâce)

Vivre dans la vérité et dans l’humilité c’est  vivre en permanence sous le regard de Dieu et vivre au fur et a mesure les «  AGI »

 Que signifie AGI = à genou immédiatement. C’est une attitude de vérité en notre cœur. Quand nous reconnaissons faire le mal ou avoir fait le mal il faut aussitôt prendre le temps de s’arrêter et en son cœur demander pardon à Dieu, plus tard nous irons vivre le sacrement de pénitence mais déjà là, en cet instant nous faisons acte de vérité, acte d’humilité et de regret ! C’est cela, donner sa misère à Dieu ! Vous savez quand on prend cette habitude là, on chemine vite car on prend plus vite conscience de tout ce qui dans notre vie blesse le cœur de Dieu. On entre dans une relation d’amour concret avec Dieu. Et dès lors sa miséricorde peut faire œuvre de conversion en nous.

Pour bien vivre la confession, il ne suffit pas de faire la liste des péchés avant la confession comme on fait une liste de courses , la véritable confession est l’aboutissement d’une reconnaissance régulière de nos fautes et l’expression d’un regret sincère,

 Ce regret la, est un désir profond non plus d’être lavé pour paraitre propre, mais c’est vraiment le regret profond d’avoir blessé le cœur de Dieu et le désir de nous réconcilier avec lui, non plus pour notre avantage personnel ( je peux aller communier) mais pour l’aimer Lui ! Ceci nous amène donc a parler un peu plus profondément de la confession

Qu’est-ce que la confession

La confession n’est pas une machine à laver ! Ce sacrement implique la vérité en notre cœur, et le désir de ne plus se salir, ainsi que la résolution de faire effort pour ne plus se tacher ainsi ! et ca implique donc, de se mettre en vérité devant Dieu , d’avoir l’humilité de se laisser regarder par le Christ tel que l’on est , de se laisser aimer par lui tel que l’on est et de s’offrir a lui tel que l’on est ! 

On entend dire assez souvent : Dieu est amour, Dieu pardonne tout ... En parlant ainsi il faut reconnaitre que souvent nous essayons de limiter la gravité de nos fautes, de  relativiser même nos mauvais penchants. On oublie alors seulement que si Dieu est amour, il est également saint donc ayant en horreur le péché, le mal, et on oublie aussi que Dieu est juste c'est-à-dire rétribuant chacun selon ses œuvres.

Il nous faut donc être réaliste, car on ne peut vivre avec le Christ en se disant : « je vis ce que je veux du moment que j’y trouve mon bonheur... J’aurais bien le temps avant de mourir de demander pardon à Dieu ! » ... Qui dit que l’on aura effectivement le temps de vivre la confession à ce moment là, qui dit que nous pourrons vraiment recevoir cette grâce à l’heure de notre mort ? Car enfin, je peux mourir brutalement d’un arrêt cardiaque, d’un accident...etc. ... et dans une telle conduite où est notre amour de Dieu ? Où est notre réponse à son amour ?

La question se pose donc : qu’est-ce que la confession pour moi ?  Est-ce simplement une liste de fautes que je dois énumérer devant un prêtre pour en être pardonné de la part de Dieu ? Ou est-ce une véritable rencontre d’amour avec Dieu dans la reconnaissance de ma faiblesse et de sa miséricorde, dans le désir sincère de changer de vie pour correspondre à son amour ?

La confession implique le regret sincère de nos fautes et elle doit être vécue régulièrement dans un esprit d’amour, de confiance en Dieu et dans le désir de l’aimer toujours de plus en plus. Cette confession régulière est importante si on veut vivre en vérité dans l’amour de Dieu et des autres, et c’est certainement la meilleure façon de se préparer à paraitre devant Dieu à notre dernière heure, d’autant que nous ne pouvons savoir exactement quand cette heure va sonner.

Qu’est-ce que le regret sincère  

Le catéchisme nous apprend que le regret que nous avons de fautes peut être parfait ou imparfait

Il est imparfait, quand on regrette par peur des conséquences (purgatoire, enfer...),  par considération de la laideur du péché en lui-même... ce regret est en relation étroite avec notre petite personne.

Il est parfait quand on regrette d’avoir blessé l’amour de Dieu... Ce regret est tout tourné vers Dieu et non vers nous-mêmes.

Le regret sincère procède de la reconnaissance de l’amour blessé. On ne regrette pas sincèrement une faute lorsqu’on la regrette parce que l‘on s’est fait prendre mais uniquement parce que l’on a conscience d’avoir blessé l’autre, notamment Dieu.

L’idéal est que notre regret soit bien évidemment parfait, afin que la grâce de Dieu puisse vraiment faire son œuvre en notre cœur .

Mais comment pouvons-nous regretter sincèrement nos fautes devant Dieu si nous ne vivons pas avec Dieu, selon son attente ? Comment pouvons-nous regretter de blesser le Cœur de Dieu si nous n’aimons pas Dieu ? Or mener notre vie indépendamment de Dieu, de sa parole, de son appel, est la preuve même que nous n’avons rien à faire de Dieu, que nous ne l’aimons pas vraiment. Aimer l’autre n’est-ce pas tout faire pour lui plaire, pour s’accorder à son attente, à son désir ? Comment alors en menant notre vie en dehors de Dieu pouvons-nous aller lui demander pardon d’un cœur sincère, et avoir le désir d’une réelle conversion ? Il est certain que dans votre groupe, basé sur la spiritualité de la miséricorde divine, vous ne vivez pas en dehors de Dieu, cela n’empêche pas toutefois, que chacun de nous, nous pouvons faire des choses, alors que nous savons qu’elles déplaisent à Dieu, ou que Dieu ne veut pas nous les voir vivre à ce moment là ! en ce sens nous vivons en dehors de Dieu.

Ainsi donc, la première nécessité est bien de s’interroger sur notre amour de Dieu, sur notre vie avec Dieu car il est clair qu’il ne peut y avoir de confession sans amour de Dieu, de même qu’il ne peut y avoir de pénitence, de réparation, sans amour de Dieu.

C’est l’amour qui génère le vrai regret, c’est l’amour qui génère le véritable désir de demander pardon, de réparer. Si ce n’est pas cet amour de Dieu qui motive notre démarche de confession, alors il est temps de nous arrêter et de nous poser les bonnes questions quant à l’orientation réelle que nous donnons à notre vie.

La confession des nos fautes

Ceci étant dit, considérons que nous sommes des personnes aimant Dieu et nous efforçant de d’obéir à sa parole, et de vivre selon son appel. Nous voyons bien que nous sommes pécheurset que sans cesse dans bien des choses, nous manquons à l’amour de Dieu.

Que faire ? Nous culpabiliser ? Tout laisser tomber ? Non, il nous faut, dans la vérité, exprimer à Dieu notre regret, la souffrance de notre cœur face à nos manquements, et  l’attente de son pardon tout en  manifestant notre désir d’amendement et de conversion, car c’est l’essence même du sacrement de confession. C’est à cela que Jésus nous appelle en nous disant «  donne moi ta misère et je te comblerai de ma miséricorde » !

Il est important de détailler nos fautes, d’en faire une énumération réelle,  non pour emplir une liste, mais pour demander vraiment la grâce de conversion en chacun des points concernés par ces fautes. Par ailleurs cela exige de nous l’humilité et l’humilité est source de grâce et de conversion en nous, comme nous le suggère  le Psaume  51 au verset 19

« Le sacrifice à Dieu, c'est un esprit brisé; d'un cœur brisé, broyé, Dieu, tu n'as point de mépris. »

S’accuser de ses fautes n’est donc pas une formalité légale, cela implique notre cœur, et tout particulièrement le regret que nous avons de ces fautes 

Absolution

Quand nous allons nous confesser, nous recevons le pardon de Dieu et de l’Eglise, car notre péché ne fait pas du mal qu’à Dieu, il fait aussi du mal aux autres, et à nous- mêmes.

L’absolution n’est pas automatique ; au sens ou le prêtre peut nous la refuser pour une raison majeure, telle que le non désir de conversion, ou une conduite qui dure depuis trop longtemps sans effort de notre part ; ou encore le manque évident de regret. 

Le fait est, que la grâce consécutive au sacrement de confession est effective suivant la vérité de notre cœur. On ne peut donc aller se confesser dire sa liste de péchés sans regret , juste pour pouvoir communier à Pâques ou à une autre fête religieuse , ou encore pour se faire bien voir de notre entourage. Il y a dans ce cas un autre péché qui se rajoute : on se moque de Dieu ! La confession n’agit pas comme un distributeur automatique, il ne suffit pas d’appuyer sur le bouton pour recevoir l’absolution !   Seul le regret sincère de notre cœur peut nous l’obtenir par l’intermédiaire du Prêtre, au nom du Christ.

Lors du sacrement de confession nous marquons notre regret sincère et notre engagement dans une voie de conversion en récitant l’acte de contrition.

« Mon Dieu, j'ai un très grand regret de t’avoir offensé, parce que tu es infiniment bon, infiniment aimable et que le péché te déplait. Je prends la ferme résolution avec le secours de ta sainte grâce de ne plus t’offenser et de faire pénitence. »

 Après cela peut venir l’absolution du prêtre

 Il est clair aussi que cette prière n’est pas une formule magique ou administrative !! Elle doit vraiment procéder de notre cœur, car si on peut abuser le prêtre, lui faire croire que l’on regrette sincèrement alors que ce n’est pas le cas, on ne trompe pas Dieu !!!

Pénitence, réparation

A l’issue de la confession, le prêtre nous donne  une pénitence, une réparation à vivre. Il s’agit souvent d’une prière à réciter mais cela peut être aussi un acte concret à poser. 

Cette pénitence ou réparation n’est pas quantitativement proportionnelle à nos fautes, elle est simplement la marque de notre repentir, de l’offrande de notre cœur à Dieu pour reprendre sérieusement, amoureusement la route avec Lui.

Nous ne devons donc pas vive cette réparation ou pénitence à la va vite, ou en nous disant « Chouette ! Ce n’est pas cher payé ! » Mais en ayant le cœur tout tourné vers Dieu, reconnaissant pour sa miséricorde et ayant le désir de mieux répondre à son amour dans l’avenir

Pénitence, réparation impliquent donc conversion. Il ne s’agit jamais de poser un acte de pénitence, de réparation, pour vivre ensuite de la même façon qu’avant !!! Ce serait se moquer de la grâce de Dieu !

Petit aparté sur l’année de la foi et l’indulgence plénière  

Peine temporelle

 Qu’est-ce que la peine temporelle ? Quand on va se confesser, on se réconcilie avec Dieu qui nous remet la peine éternelle due à la rupture d’amour avec Lui, mais il reste que l’ordre de nos relations humaines doit être lui aussi rétabli pour vivre en pleine communion avec les autres (qui sont le Corps du Christ).  C’est là que réside la peine temporelle : il faut réparer ce désordre ! Ex : j’ai volé, certes je regrette mon vol, je m’en confesse et me retrouve dans l’intimité de Dieu, mais il n’en reste pas moins que je dois réparer le tort fait par ce vol ; il me faut donc rembourser ou réparer comme je le peux !

On oublie souvent ceci aujourd’hui, mais que nous le voulions ou non la peine temporelle existe pour chacune de nos fautes, et nous avons à les réparer, non par légalisme mais dans l’amour, l’amour de Dieu et l’amour des autres!!!

 Si nous y prenions garde à cela,  il est certain que nous pécherions moins !!!!

Tout péché demande réparation, cependant il est évident aussi que certaines réparations demande le discernement  car nous ne pouvons réparer nos fautes pour notre propre soulagement, il nous faut le vivre pour le bien de la personne offensée ... Par exemple si nous l’avons calomniée gravement, il n’est sans doute pas judicieux d’aller le lui dire, car elle risque non seulement de pécher elle-même par dépit et colère, mais surtout elle va en être profondément meurtrie en son cœur.  Ce n’est pas là le but de la réparation, puisqu’elle est normalement dirigée vers le bien de l’autre !

Il suffit de regarder notre vie pour nous rendre compte que nous sommes bien incapables de tout réparer, l’indulgence plénière vient à notre secours, c’est une grâce offerte pat l’Église ? une grâce qu’il faut savoir accueillir non comme une amnistie de tribunal, ou un commerce avec Dieu mais comme une véritable grâce d’amour …. Qui implique de nous aussi une véritable démarche d’amour.

 Comme nous n’avons pas assez de temps ici pour approfondir le sujet une feuille est mise a votre disposition si vous voulez en savoir plus sur l’indulgence plénière …..

 Mais là aussi nous sommes dans la parole de Jésus qui nous dit «  donne moi ta misère et je te comblerai de ma miséricorde » :

 Recevoir la miséricorde de Dieu

Dieu est amour mais ce n’est pas un « tonton gâteau ». Dieu est juste et saint

 Sa miséricorde demande la reconnaissance de nos fautes, en toute vérité, en toute humilité et avec un cœur désirant l’aimer et le désir d’une réelle conversion

Dieu a payé cher son amour pour nous, et  c’est ce qui lui donne droit à notre réponse d’amour ! Pour être capable de  bien reconnaitre la miséricorde de Dieu et donc de la recevoir pour en vivre, il faut connaitre le sacrifice d’amour de Jésus. 

De quel amour Jésus nous a-t-il aimés ? 

  • De Dieu qu’il était il s’est fait petit, il s’est incarné jusqu’à partagé toute notre condition humaine. cela seul devrait nous suffire !
  • Mais Jésus est allé encore plus loin. de son vivant il a aimé tous ceux qui le rencontrait pardonnant les péché, guérissant les malades, délivrant des esprits mauvais, allant même jusqu’à ressusciter des morts. Cela aussi devrait nous suffire...
  • Mais il est allé encore plus loin. en sa Passion,  et quelle Passion :

C’est la semaine sainte, vous allez donc entendre le récit de la passion durant les différents offices religieux. Durant cette semaine n’écoutez pas ce récit avec routine, mais ouvrez vraiment votre cœur pour y contempler tout l’amour de Jésus pour vous.

Pour aujourd’hui voici quelques points qu’il me semble importants de souligner

  • Annonce de la passion : Jésus depuis longtemps savait ce qui allait arriver, il l’avait annoncé a ses disciples, et il a vécu chaque jour en portant cela au fond de son cœur
  • L’eucharistie, ou il se fit corps et sang livré pour nous ? Ce geste qu’il a posé avec le pain et le vin au soir de la cène est devenu concrètement réel sur la croix ! il n’y pas d’eucharistie sans passion !
  • Gethsémani avec l’angoisse de tout ce qu’il allait subir, il en avait connaissance car son oui d’offrande était nécessaire !  Jésus aurait là encore pu fuir ou dire non !
  • La flagellation.. pas seulement quelques petits coups de martinet, mais vraiment un corps zébré de coups de fouets un corps lacéré par les pointes qui se trouvaient au bout des lanières
  • Le couronnement d’épines, le dénuement, la crucifixion … humiliation, souffrances physiques extrêmes, nuit de l’esprit ! mais toujours son cœur offert dans le sacrifice pour le salut des âmes, pour notre salut !
  • Et sa grande phrase avant de mourir : «  Père pardonne leur ils ne savent pas ce  qu’ils font ! »

 Remarquons au passage que Jésus n’a pas dit au Père, « ce n’est pas grave, ne fais pas attention : tu vas tout pardonner  au fond ça  n’a aucune importance ! »

 Non Jésus a pris sur lui l’ampleur de notre faute ! De nos fautes ! En cela il en reconnaissait la gravité et dans son amour il la réparait pour nous ! Dieu comme nous le disions plus haut n’est pas un papa gâteau, « je m’enfoutiste » laxiste, non il est Dieu, il est saint, il est juste et sa miséricorde s’inscrit, non pas dans le dénie de notre responsabilité mais dans la reconnaissance personnelle de nos fautes et le regret sincère que nous en avons. Sans vérité, sans regret donc sans amour pour Dieu la miséricorde ne peut se  réaliser !

Dieu est amour et attend seulement de notre part un véritable élan d’amour vers lui au sein même de notre misère. Il n’est pas venu sauver des saints mais des pécheurs, des pécheurs qui se reconnaissent comme tels et qui l’appellent !

Comprendre l’amour miséricordieux c’est comprendre que Jésus a véritablement donné sa vie pour nous ! On ne la lui a pas prise, il a l’offert pour nous !

Nul n’a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis  Jean 15/13

Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.   7 - Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes.  S'étant comporté comme un homme,  8 - il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix !   .    Philippiens 2/6.8

Nous sommes dans la semaine sainte, ou nous allons lire et relire tout le récit de la Passion.

Recevoir la miséricorde de Dieu ca commence par oser regarder en face, la mort d’amour de Jésus avec tout ce qu’elle comprend de violence humaine , oser regarder cela, sans détourner le regard, et savoir reconnaitre que nous faisons nous aussi partie de cette foule qui conduit Jésus à sa mort et qui va aller jusqu’à le crucifier. Tant que l’on regarde la Passion comme un spectateur d’une histoire du passé, on reste extérieur, ce sont les juifs et les romains qui ont tué Jésus pas nous ! Mais si on considère  que ce sont nos péchés que Jésus porte, alors nous sommes nous aussi acteurs de sa Passion ! Faut-il que Jésus nous aime pour subir toute cette violence afin que ou puissions recevoir le fruit de sa grande miséricorde, la vie éternelle !

Pendant cette semaine sainte, je vous invite à méditer tous les textes de la Passion, en suivant  Jésus, pas à pas. Mettez vous vous-mêmes au cœur de la scène ;  ouvrez votre cœur, et laissez-le Seigneur, vous montrer qui vous êtes réellement au milieu de cette foule !

Cela peut paraitre bizarre mais c’est un excellent exercice spirituel qui peut changer votre relation à Jésus.

La première fois que j’ai eu l’occasion de le vivre, alors que je me croyais bien, pensez donc  je faisais partie d’une communauté de vie charismatique, j’évangélisais, je faisais partie des « encadrants, des engagés » … et là eh bien j’ai vu clairement que j’avais peur des gens, et j’hurlais avec eux ! Pire même je me suis vu lancer une pierre sur Jésus... eh oui !  Il m’a fallu du temps pour comprendre que cette pierre c’était mon péché, et il m’a fallu aussi du temps pour me pardonner à moi-même cela ; c’est que l’orgueil aussi avait une belle place dans ma vie !) ! Mais au bout du compte, le regard d’amour de Jésus a été vainqueur et je vous assure ça a changé bien des choses dans ma vie spirituelle, dans ma vie avec Dieu mais aussi dans ma vie avec les autres !

Vous savez l’amour de Dieu se révèle à nous, si nous ouvrons notre cœur. Et la Passion est le sommet de son amour. Osez ce regard vers Jésus et oser aussi affronter son regard sur vous pendant cette Passion. Quoiqu’il puisse vous montrer, ce ne sera pas pour vous condamner, mais pour vous dire a quel point il vous aime, et si alors vous vous mettez à pleurer comme Pierre, réjouissez au milieu de vos larmes car là vous serez réellement en train de naitre ou de renaitre à la miséricorde de Dieu !

La miséricorde de Dieu doit changer ma vie

 Si ma vie ne change pas vraiment, si depuis des années je ne vois pas d’avancée sérieuse dans ma vie spirituelle, dans vie en Eglise, dans ma relation aux autres alors il est temps de m’arrêter, et de m’interroger, afin de savoir pour quoi je ne grandis pas dans la vie d’amour de Dieu.

v La miséricorde de Dieu c’est recevoir le pardon de Dieu dans ma vie  Cela doit donc amener reconnaissance  et gratitude envers Dieu.. ..est-ce le cas, ou vais-je toujours à la confession comme au lavage automatique ?  peut-être est-ce maintenant le moment de m’interroger sérieusement sur ma façon de recevoir, de vivre le sacrement de la confession ?

v La miséricorde de Dieu c’est de croiser le regard d’amour de Dieu pour moi au sein même de ma misère de mon péché … si Dieu m’aime ainsi au point de tout me pardonner, ne dois-je pas moi aussi pardonner aux autres le mal qu’il me font .. car enfin si je regarde a l’ensemble de ma vie, jamais une seule personne ne me causera autant de tort que moi j’en cause à Jésus. Le pardon que je suis appelé à donner est toujours inférieur au pardon que je reçois de Jésus, ‘ (méditer le texte du débiteur impitoyable)

v  La miséricorde de Dieu c’est ce regard d’amour de Jésus qui ne me juge pas … mais moi est-ce que je ne juge jamais ? est-ce que je n’ai jamais d’apriori envers les autres ? Est-ce que je ne me fie pas aux racontars des autres pour me faire une idée, un jugement sur tel ou telle personne ? Où est alors mon regard d’amour sur les autres ? Je ne peux pas dire alors que j’aime les autres comme Jésus les aime puisque j’ai en moi le jugement, l’apriori.. quand encore ce n’est pas la condamnation pure et simple !

v La miséricorde de Dieu c’est aussi de pouvoir communier à son Corps, à son Sang... mais comment est-ce que je vis cela ? Dieu se fait si petit qu’il s’anéantit en moi au point de se faire nourriture, source de vie ! cela aussi doit amener une grande reconnaissance, vu mon indignité de pécheur. Cela devrait amener le désir de m’offrir à lui chaque jour, de me convertir, d’être témoin de son amour auprès des autres... mais où en suis-je ? comment est-ce que je communie ? Est-ce que je réalise vraiment que c’est Dieu lui-même qui vient en moi ? ….

  • La miséricorde de Dieu c’est aussi vivre de l’humilité de Dieu qui s’abaisse sans cesse vers moi, pour me pardonner,, pour se faire ma nourriture,  pour me consoler , pour écouter ma prière , pour venir à mon aide …. Que fais-je de cette attitude d’humilité de Dieu  envers moi qui ne mérite rien par moi même? Est-ce que pour le moins, elle devient un modèle pour moi ? comment suis-je humble devant Dieu ? Comment suis-je humble, en vérité, devant les autres, quels qu’ils soient, et quoiqu’ils me disent ou me fassent ? 
    • La miséricorde c’est Dieu qui se livre, pour que dans l’amour, nous fassions un avec lui. Il nous veut donc unis  à lui en étant unis les uns aux autres, dans son amour. Mais que faisons-nous de cette unité, lorsque nous nous déchirons par la colère, l’égoïsme, l’esprit de supériorité, l’esprit d’indépendance, l’esprit de propriété…. etc.  ? Si nous ne sommes pas unis en nos cœurs, si nous ne marchons pas main dans la main, alors nous ne pouvons pas nous dire en pleine union avec Dieu !  Et cette unité se doit d’être vécue à tous les niveaux de notre vie

v d’abord avec nos proches, c’est dire notre famille, puis avec nos voisins, nos collègues de travail, nos relations amicales

v  Elle doit aussi être particulièrement vécue avec les membres de notre communauté religieuse, c’est de là que nous sommes témoins de la miséricorde de Dieu aux yeux du monde. Si donc en notre groupe nous nous disputons, quelle image renvoyons-nous, comment les autres pourront-il croire en l’amour de Dieu ? Par ailleurs c’est là que Dieu nous a plantés pour que nous fleurissions selon son appel, selon sa grâce … ne pas être unis en vérité, en humilité et du fond du cœur au sein de notre communauté, c’est faire fi de l’amour de Dieu au sein de notre propre vie … c’est comme dire à Dieu « cause toujours.. c’est moi qui aie raison, c’est mon avis à moi qui est le plus important ! » Nous devons vraiment faire très attention à cela, car être appelé est grâce de Dieu, être appelé dans un groupe vocationnel (et la miséricorde divine est un de ces lieu) est grâce de Dieu... et on ne peut gaspiller la grâce de Dieu sans conséquence, et cela à quelque niveau que nous soyons dans le groupe !!! 

v  Elle doit aussi être vécue en église, par le respect et l’obéissance à nos prêtres de paroisse. Certes on peut avoir un différent avec le prêtre, on peut ne pas penser comme lui, mais alors on va le voir et on discute face à face … on ne le casse pas par derrière ! Le prêtre est celui qui a donné sa vie à Dieu dans le service des âmes, il  a renoncé à la vie du monde pour cela... et parfois nous recevons ce don comme un du, comme si c’était normal ! et nous exigeons de nos prêtres qu’ils soient comme nous on le voudrait ! Il n’y pas et il n’y aura jamais de prêtre à notre gout comme une chaussure peut être à notre pointure ! c’est à nous de nous adapter à eux, et d’être réellement reconnaissants pour leur vie qu’il nous offre en Dieu. Et tout cela est valable aussi pour administrateur apostolique : respect  et obéissance, prière et soutien effectif !

v  Cette unité se fait aussi envers le Saint Père. et toutes les lois de l’Eglise.
Je veux faire ici une petite remarque. Depuis la renonciation de Benoit XVI, dans notre milieu catholique pratiquant j’ai entendu des gens dire, « On va avoir un anti pape , les prophéties d’untel ou d’untel le disent ! » Il faut arrêter cela ! c’est un péché!  D’abord on fait foi à des choses non vérifiables, souvent complètement farfelue et même des choses que l’Eglise a condamné, mais surtout en parlant ainsi, on dit à Dieu que l’Esprit Saint est incapable de se choisir un bon serviteur ! on insulte ainsi l’Esprit Saint ! par ailleurs mettre un apriori, une mauvaise étiquette sur le prochain pape avant même qu’il soit nommé est un grand manquement à la charité ! Alors je ne sais pas si certains de vous ont pensé ainsi ou même dit ces choses, mais si c’est le cas, la confession me semble importante pour se remettre dans la confiance et la miséricorde de Dieu. Et si l’on vous dit ce genre de chose, n’y adhérez pas et recadrer les choses ! l’unité de l’Eglise passe aussi par là !

Conclusion

La miséricorde n’est pas un luxe, c'est-à-dire quelque chose de beau mais de superflu ou quelque chose dont je ne vais me servir  que lorsque j’en aurai envie !

 Non la miséricorde est essentielle c’est une nécessité, car elle rejoint en plein le premier commandement, de Jésus «  aimez vous les uns les autres ». Jésus nous a lui-même montré le chemin, il n’y a pas  de véritable amour sans miséricorde, sans pardon à recevoir ou à donner,

Vous savez si notre monde va si mal c’est qu’il ne vit pas la miséricorde, au contraire on met en avant les conflits, la violence, en essayant même parfois de nous forcer la main pour que l’on prenne partie dans ces conflits et que nous fassions nous aussi la guerre.

La guerre, la haine, c’est la mort de l’humanité... je pense qu’il n’est pas besoin ici de faire un dessin, allumez les infos, c’est ce que l’on vous montrera !

L’avenir de l’humanité c’est la paix donc l’entente, et qui dit entente dit relation dans l’amour fraternel donc dans la miséricorde qui sait pardonner. Or par nous-mêmes, nous ne savons pas vivre en permanence un tel amour, c’est pour cela que nous avons besoin de recevoir nous même la miséricorde de Dieu. Recevoir la miséricorde de Dieu c’est aussi recevoir la grâce d’en vivre au quotidien de notre vie. Il faut bien être conscient que sans la miséricorde de Dieu l’humanité va dans le mur de la guerre  et du mal. Et la paix, autant que l’avenir de l’humanité ça commence pour chacun de nous là ou nous sommes dans la vie qui est la nôtre. Alors aux pieds de Jésus miséricordieux, avec sœur Fautine adressons-lui cette prière

Myriam de Gemma 

 

Prière de Sœur Faustine

(Seigneur Jésus, )

Je désire me transformer toute entière en Ta miséricorde et être ainsi un vivant reflet de Toi, ô Seigneur; que le plus grand des attributs divins, Ton insondable miséricorde, passe par mon âme et mon cœur sur le prochain.  

Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne et ne juge jamais d'après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l'âme de mon prochain et lui vienne en aide.  

Aide-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.  

Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j'aie pour chacun une parole de consolation et de pardon.  

Aide-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.   

Aide-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est dans le service rendu à mon prochain.   

Aide-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux, afin que ressente moi-même les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon cœur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m'enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que Ta miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur (...).

O mon Jésus, transforme-moi en Toi, car Tu peux tout. 

http://www.faustina.ch/index_fr.htm

Date de dernière mise à jour : 2015-11-24