Passioniste de Polynésie

MESSAGE DE L’AVENT-NOEL 2018

JoachimregoMESSAGE DE L’AVENT-NOEL DU SUPERIEUR GENERAL 2018

 

Mes chers frères, sœurs et amis de la famille passioniste,

Le temps liturgique de l’Avent est une période de préparation à la grande fête de Noël… “grande fête” parce que c’est la célébration de Dieu qui devient homme dans la naissance de la personne de Jésus. Comme il est beau de contempler ce mystère de l’Incarnation ! Ce temps de préparation doit être fait de manière organisée et exige engagement. L’objectif poursuivi c’est le renouvellement de notre engagement à suivre Jésus. Cependant, il ne nous appartient pas de mesurer ce qui arrive. Tout ce qui “advient” sera œuvre de Dieu ; cela ne dépend pas de moi. Nous devons quant à nous créer les conditions et attendre avec espérance ; Dieu fera en sorte que l’arbre porte des fruits.

L’Avent est un temps d’ATTENTE … mais attente de quoi ? D’une rencontre avec le Seigneur qui vient et dont nous désirons ardemment la présence. Il ne s’agit pas de quelque chose que quelqu’un peut contrôler ou faire advenir suivant de simples pas. Comme Marie (une figure importante pendant ce temps de l’Avent), quelqu’un doit adopter une position contemplative d’ÉCOUTE de tous les aspects de sa vie. Quelqu’un doit simplement ATTENDRE, restant en attente avec PATIENCE et ESPÉRANCE. Mais l’attente n’est pas quelque chose que nous faisons volontiers. Il semble y avoir un vide et une perte de temps précieux. 

Particulièrement aujourd’hui, que nous vivons au temps de l’“instant”…  nous voulons des réponses immédiates, autrement nous devenons impatients. Après tout, nous vivons à l’époque de Google, d’Instagram et de Twitter, qui offrent des résultats immédiats et instantanés par la simple pression d’une touche. L’attente n’est pas productive ; en le faisant on perd trop de temps précieux.

Quelqu’un pourrait presque dire que dans le monde technologiquement avancé d’aujourd’hui nous courons le risque de devenir une sorte d’“êtres automatisés” au détriment de ce que nous sommes réellement et de ce pour quoi Dieu nous a créés : êtres humains, un être sensé en relation avec le monde naturel et spirituel, créés à l’image et à la ressemblance du divin. Et dans la naissance et dans la venue de Jésus nous célébrons l’humanité dans sa plénitude et dans sa bonté… Dieu qui devient humain.

Il y a un mois que nous avons conclus le 47° Chapitre Général, au terme duquel j’ai dit certaines choses que je voudrais à présent répéter ici et que je vous encourage à prendre en considération personnellement et communautairement.

La rencontre et le voyage du Chapitre que nous avons à peine conclus, ou peut-être, que nous sommes à peine entrain de commencer, n’ont rien avoir avec ce que nous avons produit. Concerne l’expérience de tout ce qui est advenu en chacun de nous. Réfléchissez sur l’expérience !

Depuis le début, nous avons réfléchi sur le renouveau de notre mission à la lumière du renouveau de nous-mêmes. J’espère, et je prie, que chacun de nous, pendant ce temps, parvienne à quelque chose de neuf, une croissance renouvelée en nous-mêmes.

De quelle manière je parviens de nouveau à m’adresser au Seigneur ?  De quelle manière suis-je, en commençant à partir d’ici aujourd’hui, engagé à écouter davantage le Seigneur ?

Pendant ce Chapitre, il y a eu des moments où nous avons entendu des paroles très prophétiques et aussi des échanges prophétiques, spécialement lorsque nous avons eu l’opportunité de parler à partir de notre cœur.

Et certaines paroles prophétiques, phrases prophétiques, dont je me rappelle sont celles-ci :

Comment toi et ta communauté de frères et sœurs vous ferez pour que cela devienne effectif et réel ?

Que signifie être une “école de prière” ?

S’agit-il uniquement de ce qui advient dans notre maison, notre édifice, quand les gens se rassemblent pour la prière commune à certaines heures du jour ? S’agit-il seulement de cela ?

Et puis, qu’est-ce que la “prière” ? S’agit-il seulement d’une performance, de l’accomplissement d’une obligation, ou c’est, au contraire, une vraie rencontre avec Jésus, avec Dieu ?

Comment ouvrir nos communautés, nos maisons, nos couvents, nos maisons d’exercices, pour qu’ils soient au service de la mission ?

Pouvons-nous, peut-être, penser que chaque communauté, chaque maison, devienne un “sanctuaire” à la Passion de Jésus ? Un lieu, c’est-à-dire, là où les gens reçoivent l’accueil et l’hospitalité, où leur est donné d’entrer et pas seulement de s’arrêter debout devant la porte ; un espace où ils font vraiment l’expérience et rencontrent la présence de l’amour qui provient de la Passion de Jésus.

« NOUS VOULONS ETRE DES COMMUNAUTES ACCUEILLANTES, HOSPITALIERES, DES ECOLES DE PRIERE »

« NOUS VOULONS ALLER VERS LES PERIPHERIES, LES BORDS DE ROUTES, LES LIEUX OU PERSONNE D’AUTRE NE VEUT SE RENDRE »

Mais comment traduisons-nous cela pour qu’il soit praticable dans la réalité ?

Laissons-nous tout cela aux Supérieurs Majeurs pour qu’ils décident ? (… c’est leur problème !) 

Les Supérieurs Majeurs nous encourageront à suivre l’appel de l’Esprit, ou bien ils diront : « Non, non, non… il y a encore trop à faire juste ici. Nous avons déjà suffisamment à faire » ?

Qu’est-ce que le charisme est entrain de nous demander ? Le charisme est le don de l’Esprit, la grâce de Dieu pour le bien de la communauté, pour que vienne le Règne de Dieu.

Dans son discours, pendant l’audience, le Pape François nous a dit des paroles prophétiques. Il nous a défiés à avoir « une fidélité créative au charisme ».

Le charisme n’est pas une chose limitée, enfermées dans une boîte. C’est la force vivifiante de l’Esprit et elle souffle où elle veut. Nous ne devons pas le contrôler, mais écouter l’Esprit.

« NOUS AVONS BESOIN D’ECOUTER »

Ainsi, nous l’avons entendu dire plusieurs fois pendant le Chapitre !

En écoutant, nous avons besoin de comprendre : « Que nous demande le Seigneur ? De quelle manière le Seigneur nous demande de raviver notre charisme aujourd’hui, c’est-à-dire de le vivre avec fidélité et de manière créative dans l’aujourd’hui ? » 

Si. Je suis convaincu que nous pouvons faire cela ! 

Mais il faut du courage. Il nous faut être audacieux. Nous devons courir des risques… Peu importe s’il y aura des faillites. Préparons-nous à rompre le fait d’être accrochés à ce que nous faisons ordinairement et à la manière dont nous le faisons.

“ÉCOUTER LES SIGNES DES TEMPS”

Qu’est-ce qui est en train de survenir maintenant ? Qu’est-ce qui arrive dans l’Église, dans le monde et dans nos vies ? Et comment percevons-nous tout cela ? Comment devons-nous y répondre ?

Telles sont les choses prophétiques dont nous avons parlé, sur lesquelles nous avons partagé, particulièrement dans les trois aires sur lesquelles nous voulons nous concentrer : vie communautaire, formation initiale et permanente et revitalisation de la solidarité dans les Configurations.

Durant notre préparation de l’Avent, nous entendrons l’invitation du plus grand des prophètes, Jean Baptiste, qui nous implore : “Préparez la voie au Seigneur !”. De quelle manière l’écouterons-nous ? Comment y répondrons-nous, soit personnellement que communautairement ?

Il y a un besoin d’être prophètes. Il y a le besoin de prier pour avoir du courage ; de prier pour être audacieux ; de prier pour ne pas rester prisonniers, paralysés par nos peurs, qui nous tiennent confinés dans des limites. Mais la prophétie exige que nous les brisions et soyons libres de parler et de témoigner pour Dieu, avec Dieu et en Dieu.

Comme le jardinier sage qui dit : “N’abattez pas cet arbre ; il n’a pas produit son fruit, pas encore. Mais donne-lui le temps, sois patient”, nous aussi nous devons reposer dans l’espérance que le Seigneur viendra au moment juste. Attendons. Écoutons.

Par conséquent, ne nous décourageons pas, ne restons pas sans un sens d’espérance – non pas une espérance que tout ira bien, mais avec une espérance qui se fie de Dieu.

Prenons patience. Attendons. Continuons à écouter, à réfléchir, à prier, à rencontrer le Seigneur … et Dieu nous montrera la voie en Jésus, dont nous préparons la venue pendant ce temps.

Continuons à nous fatiguer, à rechercher et à ne pas céder au découragement. Mais ayez confiance en Dieu – ATTENDEZ et ESPEREZ.

EN CE TEMPS DE L’AVENT,  INSPIRE-NOUS D’ETRE DES GENS D’ESPERANCE.

ENCOURAGE-NOUS A NE PAS ETRE AVIDES DE BIENS MATERIELS, MAIS DE JUSTICE ET DE VERITE.

ENFLAMME-NOUS DE L’AMOUR POUR LES AUTRES, QUI FRANCHIT LES BARRIERES DE LA RACE,  DE LA RELIGION ET DE LA NATIONALITE.

SUSCITE EN NOUS LA CAPACITE D’APPRECIER L’IMMENSE BEAUTE DE LA TERRE.

SOIS AVEC NOUS, SEIGNEUR, PENDANT CE TEMPS, POUR QUE NOUS PUISSIONS ETRE UN PEUPLE DE L’ESPERANCE.

AMEN.

 P. Joachim Rego CP (Sup. Gén.)

Date de dernière mise à jour : 2019-01-31