Passioniste de Polynésie

Keranna 01 janvier 2021

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Bonjour à tous !

Et sainte et paisible année à chacun. Que 2021 voie grandir le règne du Christ, dans nos vies, dans l’Église et dans le monde !

La bouchée du mois :   Je crois en l’Église, apostolique

Ces derniers mois, nous avons vu que l’Église était une, sainte, et catholique. Elle est encore apostolique, ce sera notre propos d’aujourd’hui.

1. L’apostolicité comme marque de fabrique :

L’adjectif apostolique, tiré du mot apôtre, est lié à l’histoire même de l’Église, et veut dire fondamentalement trois choses :

• Tout d’abord, l’Église est fondée sur les apôtres, témoins choisis et envoyés en mission par le Christ lui-même (CEC 857), qui nous ont transmis ses paroles et sa vie nouvelle.

• Et elle est chargée, avec l’aide de l’Esprit qui habite en elle, de garder et de transmettre ce « bon dépôt » tout au long de l’histoire, jusqu’au retour du Christ (CEC 857).

• Depuis la mort des apôtres, ce sont leurs successeurs, les évêques, qui continuent leur triple mission d’enseignement, de sanctification et de direction, en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de l’Église (CEC 857). Ce sont d’ailleurs les apôtres eux-mêmes qui prirent soin d’instituer des successeurs (CEC 860).

À ceci s’ajoute que c’est toute l’Église qui est apostolique et qu’elle a donc à demeurer en communion de foi et de vie avec son origine (CEC 863).

2. L’apostolat comme mission :

• Mais l’Église est aussi apostolique parce qu’elle continue l’apostolat des apôtres, s’efforçant de transmettre les Paroles et la Vie nouvelle du Christ dans le monde entier.

• Et c’est à nous tous baptisés qu’il revient d’y prendre part, là où nous sommes, selon la variété des dons du Saint Esprit, fût-ce par notre humble chapelet, pour étendre le règne du Christ à toute la terre (CEC 863).

Le Saint du mois

Nous allons aujourd’hui nous tourner vers un saint très simple qui, justement, fut un missionnaire totalement imprévisible, Saint Charles Houben (1821-1893), fêté le 5 janvier. Un ami, appelé Saint Charles of Mount Argus en Irlande et Pater Karel aux Pays-Bas.

• Joannes Andreas Houben naît le 11 décembre 1821 aux Pays-Bas, dans cette province très catholique du Limbourg qui a sa langue propre et dont Maastricht est la capitale. Ses parents tiennent un moulin à eau dans le village de Munstergeleen, au bord des champs. Andreas est le quatrième d’une fratrie de onze enfants. C’est un enfant très timide, silencieux.

• Très tôt, il manifeste son désir de devenir prêtre, mais l’école n’est pas son fort. Il fait de son mieux, malgré le bruit de l’aube qui tourne et des sacs de farine qu’on lance, et trouve de l’aide auprès de son curé. Puis à 19 ans, il est enrôlé dans le Premier Régiment d’Infanterie des Pays-Bas, où il restera trois mois, jusqu’à ce que son père, qui a besoin de son aide au moulin,  trouve un volontaire pour le remplacer. C’est là à l’armée qu’il découvre, par un camarade, l’existence des pères passionistes.

• De retour à la maison, il travaille de nouveau au moulin. Puis en 1845, à 24 ans, un an après le décès de sa mère, il part commencer son noviciat en Belgique, au couvent d’Ère près de Tournai. C’est la première maison passioniste hors d’Italie : elle a été fondée en 1840, et le noviciat vient de s’ouvrir en 1841. Au bout d’un an, Andreas fait ses premiers vœux et devient Frère Charles de St André.

• C’est en 1849 que se dessine un tournant dans sa vie. Le Bienheureux Dominique Barberi, Provincial, vient visiter Ère. Il y repère ce frère fervent et serviable, et le destine à la mission en Angleterre. Avant de partir, Frère Charles est ordonné prêtre dans dans la chapelle épiscopale de Tournai.

• Charles débarque en Angleterre en 1852 et y reste cinq ans, à Broadway dans les Cotswolds : il est vice-maître des novices et aide à la paroisse. En 1857, on l’envoie en Irlande, à Dublin, pour aider à la fondation du monastère de Mount Argus. Il a 35 ans. C’est lui que l’on envoie quêter dans toute l’Irlande, pour la construction du nouveau bâtiment, avec son inimitable accent limbourgeois ! Cette mission dure plusieurs années, et Charles en profite pour bénir les personnes qu’il rencontre, en particulier les malades. De nombreuses guérisons s’ensuivent !

• Le nouveau couvent est inauguré en 1863. Charles confesse, conseille, et on vient de partout pour demander sa bénédiction et sa prière. Trois cents personnes par jour en moyenne. Il bénissait de l’eau avec une relique de saint Paul de la Croix et en aspergeait les visiteurs. De nouveau, de nombreux miracles s’ensuivent. Il a la réputation de guérisseur, jusqu’aux États-Unis et en Australie ! Un jour, on l’avait appelé dans une famille pour visiter un malade alité. Avant de repartir, il demanda où se trouvait l’autre malade, une handicapée dont la famille cachait l’existence !

• Mais dans son dos, les langues allèrent bon train : des médecins se plaignirent auprès de l’évêque qu’il empêchait les malades de consulter, et des tricheurs en profitèrent pour commercialiser son eau bénite dans toute l’Irlande ! Le pauvre Charles est envoyé en Angleterre en 1866, à Broadway, à Sutton, puis à Londres. Il reviendra à Dublin en 1874 et y demeurera jusqu’à sa mort, le 5 janvier 1893. On le vit jusqu’à la fin descendre péniblement l’escalier pour rejoindre ses visiteurs. Sa tombe se trouve dans l’église de Mount Argus. Il sera béatifié par Jean-Paul II en 1988 et canonisé par Benoît XVI en 2007.

• Que pouvons-nous retenir de lui ?

- Tout d’abord, sa grande humilité. Par exemple, son accent était si prononcé qu’on ne le laissa jamais faire aucun sermon et qu’il disait la messe sur un petit autel de côté : il ne s’en est jamais plaint ! Devant les contrariétés, il s’exclamait : poor old Charlie, pauvre vieux Charlie ! 

- Puis son immense disponibilité pour aider autrui.

- Et enfin, sa confiance plus que totale en Jésus et en Marie.

La pratique du mois

Mettons en pratique ce conseil tout simple du Père Charles : Prenez l’habitude de répéter ces mots : Béni soit Dieu. Que sa volonté soit toujours faite. Mon Dieu, j’adore ta volonté. Je te remercie pour cette maladie, cette croix, ou tel ou tel évènement de ma vie.  

L’intercession du mois

Avec Sainte Anne et le Saint Père Charles, prions :

- pour que la volonté de Dieu se fasse en cette nouvelle année ;

- pour les successeurs des apôtres, nos évêques ;

- pour les malades, surtout ceux qui ont perdu espoir ;

- pour les personnes qui sont laissées de côté ;

- aux intentions du pape François pour ce mois de janvier :

Prions pour que le Seigneur nous donne la grâce de vivre en pleine fraternité avec nos frères et sœurs d’autres religions, en priant les uns pour les autres, ouverts à tous.

- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.