Passioniste de Polynésie

KerAnna 03.2018

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Avec Sainte Anne, veiller et aimer !
N° 3/2
Mars 2018

Bonjour à tous !

Bienvenue aux nouveaux, et à tous bonne suite du Carême ! Un temps de conversion, de renouvellement, de retour vers le Seigneur qui ne désire que nous remplir de sa lumière.

La « bouchée » du mois :   Les couleurs de la foi.

Nous avons vu précédemment que la foi est un bonheur (numéro de janvier), et qu’elle nous est transmise (numéro de février). Avant de nous plonger dans son contenu, nous allons en ce début de Carême, observer les principales couleurs qu’elle peut avoir en nous. Cela nous aidera à voir ce que nous avons à corriger, à rediriger. Nous en avons relevé huit :

     - trois couleurs pâles qui ne sont pas encore la foi vivante et qui peuvent coexister en nous,

     - une intermédiaire qui est une foi naturelle,

     - et quatre couleurs vives qui nous sont toutes nécessaires.

Nous allons tout d’abord regarder les quatre premières :

• la foi grise, couleur de cendre, est une foi morte, sans joie, de l’ordre du devoir ou de la nostalgie : elle ne fait pas vivre, elle fait regretter, comparer et juger, elle rend triste et amer …

• la foi blanche, vaporeuse comme un nuage, est intermittente, passagère, mais souvent aussi utilitaire, comme une machine à café : j’ai une urgence, je vais mettre une bougie, et si possible à la bonne adresse, selon la spécialité de chaque saint. Mais je n’ai pas encore de vraie vie de foi …

• la foi rose, couleur de rose et de lotus, est une foi sans contraintes, formée de ce que j’ai moi-même sélectionné : un peu de Jésus (sans croix), assaisonné selon les cas de psy, de yoga, de zen, d’anges, de pratiques diverses, et de la douce pensée que toutes les voies mènent au paradis. Une quête de bien-être spirituel ou de spiritualité sans douleur, en somme …

• la foi verte, enfin, de la couleur de la nature, est faite à la fois  d’émerveillement devant la création et de gratitude envers le Créateur, même si on ne sait pas encore bien qui Il est. C’est comme une enfance de la foi, que l’on retrouve à des degrés divers dans toutes les religions. Ce n’est pourtant ni de la simple poésie, ni de l’écologie, ni de l’idolâtrie. C’est tout simplement savoir s’émerveiller et dire merci.

Peut-être avons-nous un peu de ces quatre couleurs. Partons de là pour progresser : faisons un petit effort d’espérance, de fidélité, reprenons un évangile ou un psaume. Et demandons-nous ce que nous avons à améliorer ou à changer.

Quant aux quatre dernières couleurs de la foi, elles se complètent et nous sont toutes nécessaires :

• la foi bleue, couleur de ciel, est une foi de piété, simple, belle, généreuse, souvent mariale, faite surtout de dévotions : je vais aimer dire le chapelet, lire les récits d’apparitions, me tourner vers les saints, faire des pèlerinages.  Elle n’est pas démodée, et  l’Église la recommande, mais toujours centrée sur le Christ.

• la foi jaune, couleur du désert et de la lumière, est le temps de l’effort, où je découvre que j’ai besoin d’approfondir ma foi : je lis des livres, je regarde KTO, je vais à un groupe de Bible. Et je fréquente la parole de Dieu. J’essaie de la comprendre.

• la foi rouge, couleur de l’amour et du sang, est la foi en Jésus Sauveur. Je me rends compte que dans ma vie j’ai été égoïste, centré sur moi. Que j’ai fait souffrir, causé du tort, que je suis passé à côté de la vraie Vie. Et que j’ai besoin d’être pardonné, lavé. Que Jésus m’aime, et qu’Il a donné sa vie pour moi.

• la foi orange, enfin, couleur du feu, est la plénitude de la foi : c’est une foi assumée, vivante et rayonnante, missionnaire, reçue de l’Église et dans l’Église. Joyeuse, lumineuse, vivifiante, débordante. Je me laisse alléger et envoyer par l’Esprit-Saint.

Ces quatre couleurs s’appellent et se complètent. Regardons où nous en sommes, et faisons nôtre ce qui nous manque encore. Le mois prochain, nous partirons à la découverte des contenus de la foi.

Le Saint du mois

En ce mois de mars, pensons à saint Patrick, que nous fêterons le 17 : un missionnaire géant qui a un symbole très particulier à nous apprendre.

Né vers 386 en Angleterre, citoyen romain, il est enlevé à seize ans par des pirates écossais et est vendu comme esclave en Irlande, où il sera berger pendant six ans. Une vie dure, il dort la nuit dans une cage. Mais il y apprend l’irlandais et surtout, c’est là qu’il découvre Dieu. Lequel lui demande de fuir et de repartir en Angleterre.

De là, il part se former en Gaule, vraisemblablement à St Honorat, dans les Iles de Lérins, puis à Auxerre auprès de saint Germain qui l’ordonne diacre puis évêque. Puis en 432, à la demande du pape, il repart en Irlande.

Il prêche lors des assemblées annuelles des rois tribaux et des druides, accueille de nombreuses conversions, et fonde le premier diocèse du pays, à Armagh. Il mourra le 17 mars 461, en Irlande du Nord. Dans sa foulée, un siècle plus tard, les monastères prendront le relais pour la transmission de la foi, et nous donneront les plus grands missionnaires de l’Europe : St Colomban, St Gall, St Kilian, St Willibrord …

Les druides avaient des triades - l’eau, la terre, le feu ; les trois dieux principaux du panthéon celtique ; les trois âges de la vie, etc … - dont on retrouve le symbole dans le triskel breton . Saint Patrick va leur faire connaître le mystère chrétien de la Sainte Trinité à l’aide d’une plante locale, le shamrock  ou trèfle irlandais (de la famille de l’oseille,  mais chut, il ne faut pas le dire !!!) : une seule tige à trois feuilles, un seul Dieu en trois personnes.

On connait la Confession de saint Patrick, sa Lettre à Coroticus, et surtout sa magnifique prière, dont voici un extrait :

Je me lève aujourd'hui par une force puissante : l'invocation à la Trinité, la foi en la Trinité, la confession de l'unité du Créateur du monde.

Que le Christ soit avec moi, devant moi, derrière moi, en moi, au-dessus de moi, au-dessous de moi, à ma droite, à ma gauche, dans le cœur de tout homme qui pense à moi, dans tout œil qui me voit, dans toute oreille qui m'écoute.

La pratique du mois

L’Église nous rappelle l’importance du jeûne, pour nous alléger mais aussi comme expression de notre repentir et comme offrande d’amour. Choisissons quelque chose que nous aimons un peu trop, et offrons-le au Seigneur de tout notre coeur. Notre corps, ainsi, participera aussi à notre Carême, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».

L’intercession du mois

Avec sainte Anne et saint Patrick, prions :

- pour tous les chrétiens, pour que ce temps de carême soit un vrai temps de retour vers le Seigneur.

- avec l’intention du pape pour ce mois de mars : Pour que l’Eglise tout entière reconnaisse l’urgence de la formation au discernement spirituel, au niveau personnel et communautaire.

- et toujours aux intentions, parfois très lourdes, de tous les amis de KerAnnA.

Pour tout renseignement, s’adresser à : frat.keranna@gmail.com

Date de dernière mise à jour : 2019-11-02