Passioniste de Polynésie

KerAnna 03.2019

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 Avec Sainte Anne, veiller et aimer !
N° 3/3ème année 
Mars 2019

Bonjour à tous !

Voici de nouveau le Carême, ce temps béni où nous faisons notre cure annuelle de remise en forme. C’est-à-dire que nous lâchons le superflu pour nous concentrer sur l’essentiel : redevenir en Jésus des fils de Dieu … ressemblants.

La « bouchée » du mois : Pleinement Dieu

Nous avons vu la fois dernière comment Jésus était pleinement homme. Nous allons voir maintenant comment il était aussi pleinement Dieu.

1. Le point de départ :

• Jésus était la deuxième Personne de la Trinité devenue l’un de nous. C’est cette deuxième personne de la Trinité qui, par l’opération du St Esprit, s’est incarnée en Marie.

• Donc Jésus n’était pas seulement un modèle, un prophète ou un envoyé, mais véritablement Dieu avec nous - tel est le sens du nom Emmanuel.

2. Icône du Père :

• Jésus est d’abord le visage du Père, sa visibilité, son icône. Ses paroles et son comportement sont ceux de Dieu : « Il passait en faisant le bien » (Ac 10,38), « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jn 7,46). Et lors de la Transfiguration un coin du voile se déchire : « Son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Et voici qu’une voix disait : « ‘Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie, écoutez-le !’ » (Mt 17, 2.5).

• Et il vient nous faire connaître ce Père, qu’il connaît de l’intérieur. L’Ancien Testament nous avait déjà dit que Dieu était Père : «Je m’étais dit : Tu m’appelleras ‘Mon père’ et tu ne te détourneras plus de Moi. Mais comme une femme qui trahit son mari, ainsi m’avez-vous trahi » (Jer 3, 19-20). Jésus va plus loin et nous partage ce qui habite le cœur de Dieu : l’amour.

• Jésus, enfin, est venu sur terre pour faire l’œuvre de Dieu, pour donner la Vie : il guérit des aveugles, des sourds, des malades. Et il ressuscite des morts. Mais à chaque fois il met ses miracles en relation avec la foi. Car l’œuvre la plus grande de Dieu, c’est le salut. C’est faire entrer tous les hommes dans la Vie éternelle de Dieu : « Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ». Ce sera notre prochain thème.

Le Saint du mois

Le 23 mars, nous fêterons sainte Rafqa, « la sainte Rita de l’Orient », seule femme libanaise à être  canonisée.

• Elle nait en 1832, à quelques kilomètres de Beyrouth, dans un village de montagne,  le 29 juin. C’est la fête de St Pierre et ses parents, des maronites très croyants, lui donnent le nom de Boutrossieh (Pierrette).

• Elle perd sa mère à 7 ans, et à 10 ans son père la place comme servante dans une famille maronite de Damas qu’il connaissait. Cette famille pieuse l’accueille comme leur fille, et elle y approfondit sa foi et sa vie de prière.

• Lorsqu’elle a 14 ans, son père la rappelle au Liban afin de la marier. Lui-même s’est remarié, et Boutrossieh se sent un peu perdue entre sa belle-mère et ses deux demi-sœurs. Alors elle va souvent visiter un cousin de sa mère, le Père Youssef Gemayel qui devient son père spirituel.

• Son grand rêve était de devenir ermite, son père spirituel la dirige plutôt vers la congrégation des Mariamât, les Filles de Marie, qu’il vient de fonder avec un ami jésuite. Mais voilà que soudain sa belle-mère décide de la marier à son propre frère, et Boutrossieh se sauve … et entre chez les Mariamât. Elle y  entend l’icône de la Vierge lui dire : « Tu seras religieuse ».

• Au bout de quelques années, on l’envoie dans un autre couvent où elle fait la cuisine, puis dans un autre encore, où, lors de la guerre des Druzes, elle parvient à sauver un enfant en le cachant sous son habit. Puis on découvre ses qualités, et on l’envoie dans un village fonder une école.

• Mais sept ans plus tard, voilà que sa chère congrégation est dissoute ! St Antoine le Grand, St Georges et un saint inconnu lui apparaissent et lui disent de rejoindre l’Ordre Libanais Maronite, contemplatif. Elle entre donc au Monastère St Simon, au nord du pays, … et découvre en voyant une icône que le saint inconnu n’était autre que St Simon lui-même !!! Elle a 39 ans et prend le nom de sa mère, Rafqa (= Rébecca).

• Mais en 1885, lorsqu’elle a 53 ans, sa vie change de nouveau : elle demande à Jésus de pouvoir participer à sa Passion rédemptrice. Le soir même commence le douloureux calvaire pour lequel elle est connue : violente douleur à la tête, puis à un œil, qu’une opération ratée lui fera perdre. Hémorragies nasales et maux de tête incessants. À 65 ans, on l’envoie à Latroun, dans une nouvelle fondation où le climat est meilleur. Mais elle perd l’autre œil. Imperturbable, elle continue à tricoter et supporte tout avec paix, amour … et humour : « Mes sœurs me traitent mieux que la reine d’Angleterre ! »

• Puis ses os se déforment et se luxent, y compris une clavicule, ce qui lui cause une douleur extrême. Et elle passera les dernières années de sa vie couchée sur le côté, sans jamais demander qu’on la bouge ou qu’on la soigne : « Ne vous dérangez pas. Mon médecin, c’est le Seigneur. Mon corps est déboité et le médecin n’a pas de boulons pour le resserrer ! »

• Un jour, elle voit en songe le monde de l’au-delà, avec sa lumière et ses fleurs. Un autre jour, elle demande à Jésus de l’aider et se retrouve miraculeusement à la messe à la chapelle. Mais surtout, elle vivait chaque souffrance en union avec le Christ : « En union avec ta couronne d’épines, Jésus », « en union avec la blessure de ton épaule ».

• Sœur Rafqa meurt le 23 mars 1914, à 82 ans. Une lumière se manifeste sur sa tombe, comme pour saint Charbel. Depuis lors, elle passe son temps à effectuer des guérisons, grâce à la terre de sa tombe. L’idée en est venue par une voix venue du ciel. Jean-Paul II la béatifie en 1985 et la canonise en 2001.

La pratique du mois

Peut-être pourrions-nous nous inspirer de ce mot de sainte Rafqa : « En union avec la Passion du Christ ! » et en revêtir chacune de nos contrariétés.

Cela ne les ferait pas disparaître comme par magie, mais cela aiderait à transformer nos si fréquentes amertumes en actes d’amour.

L’intercession du mois

Avec sainte Anne et sainte Rafqa, prions :

- pour tous les baptisés, pour que ce carême soit l’occasion de devenir pleinement des fils de Dieu.

- pour ceux qui souffrent dans leurs corps : les malades, les accidentés, les blessés, les opérés, les privés d’opération.

- pour le Liban et la Syrie où a vécu sainte Rafqa, pour leurs habitants émigrés, et pour l’Église maronite.

- aux intentions du pape François pour ce mois de mars :

Pour les communautés chrétiennes, en particulier celles qui sont persécutées, afin qu’elles sentent la proximité du Christ et que soient reconnus leurs droits.

- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.

Pour recevoir ce feuillet par mail, s’adresser à : frat.keranna@gmail.com

 

Date de dernière mise à jour : 2019-11-08