Passioniste de Polynésie

KerAnnA    10 octobre 2020

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Bonjour à tous !

Qu’en ce mois confié aux Anges, nous tournions chaque jour notre regard, avec eux, vers les réalités d’en-haut et le sens de notre vie.

La bouchée du mois :                    Je crois en l’Église, une

• La fois dernière, nous avons contemplé le mystère de l’Église, Épouse et continuation de Jésus. Comment comprendre qu’elle est aussi une, sainte, catholique et apostolique ? Voyons aujourd’hui comment elle est une.

• Autour de nous, nous voyons des protestants, des anglicans, des orthodoxes, et plus près de nous encore des catholiques de toutes sortes : classiques, modernes, « tradis », charismatiques, orientaux  … Comment comprendre que l’Église est une, alors qu’elle paraît si divisée et qu’elle l’est parfois aussi dans nos paroisses ???

1. Une unité de fond :

• Ce qui fait que l’Église est une, c’est tout d’abord son être profond, le fait qu’elle est l’unique Épouse du Christ.

• C’est son origine unique : elle a sa source en Dieu-Trinité et a été fondée par le Christ qui l’a voulue, instituée, aimée et s’est livré pour elle. 

• Et c’est son « âme », l’Esprit Saint, qui habite en chaque baptisé et « qui remplit et régit toute l’Église », œuvrant à la faire devenir dans les faits ce qu’elle est déjà dans le cœur de Dieu (CEC 813).

2. Une diversité de dons :

• Pour parvenir, l’Esprit donne à chaque baptisé des dons et une vocation propre, au service de la construction et de la mission de l’Église, et ceci au sein de langues et de cultures très différentes. C’est toute la richesse de l’Église, fruit de la sagesse multiforme de Dieu (Eph 3,10).

• Mais nous pouvons faire de ces dons et de ces vocations des biens en soi, des idoles. Le manque d’unité entre nous est toujours dû au péché, à l’orgueil, et il est l’œuvre du Malin. Nous ne sommes pas appelés à l’uniformité mais à la communion, et celle-ci suppose toujours une communion de l’intelligence et du cœur avec tous nos frères baptisés du ciel et de la terre, de l’Histoire et d’aujourd’hui, dans la fidélité à la foi et à la vie nouvelle reçue des Apôtres. 

Le saint du mois

Nous fêtons justement le 22 octobre un saint qui fut jusqu’au bout un exemple de fidélité, le pape Jean-Paul II, que nous avons tant de fois suivi et écouté à la télévision.

• Karol Józef Wojty?a naît à Wadowice, en Pologne, le 18 mai 1920. Son Père est militaire et il a un  frère aîné. Mais les deuils s’abattent sur la famille. Avant la naissance de Karol, une petite fille meurt, à 9 ans il perd sa mère et à 12 ans son frère. Il est passionné de théâtre et poursuit des études de Lettres à Cracovie, se spécialisant en philologie polonaise. Puis en 1939, le pays est occupé par les nazis et l’URSS. L’université est fermée. Karol découvre alors avec bonheur les saints du Carmel. Il est acteur et écrit trois pièces : David, Job et Jérémie. En 1940, il travaille dans une carrière de pierres, puis dans une usine chimique. Son père meurt en 1941, il est désormais seul au monde. Le théâtre devient un moyen de résistance culturelle clandestine face au nazisme.

• À 22 ans, il décide de devenir prêtre et entre au séminaire de Cracovie, clandestin, en continuant à travailler. Il se passionne pour la philosophie et découvre la voie mariale de Grignion de Montfort. Il est ordonné prêtre à 26 ans, le jour de la Toussaint, et part poursuivre pendant deux ans sa théologie à Rome, en latin. Il loge au collège belge, où il apprend le français, et prépare sa thèse  sur « La foi dans la pensée de saint Jean de la Croix ».

• De retour en Pologne communiste, il devient curé de campagne et étudie le marxisme. Puis il est nommé aumônier à la paroisse universitaire de Cracovie où il forme un groupe de jeunes. Il fait du sport avec eux, leur donne des conférences et développe sa théologie du corps et du mariage. Puis il est nommé à l’université de Cracovie en théologie morale. À la mort de Staline, il est nommé professeur d'éthique à l’université de Lublin et y fonde un Institut de morale qu’il dirigera de 1954 à 1978.

• À 38 ans, il devient évêque auxiliaire de Cracovie et continue à enseigner la morale, en alliant thomisme et phénoménologie. Il écrit encore deux pièces de théâtre.  Et il participe au Concile. Parlant le français, l'anglais, l'allemand, le polonais, le russe, l'espagnol, l'italien et le latin, il devient le porte-parole de la délégation polonaise. À 43 ans, il est nommé archevêque de Cracovie, et à 47 ans il devient cardinal.

• C’est le 16 octobre 1978 qu’il devient pape : il est le premier pape slave de l'histoire et le premier non italien depuis Adrien VI en 1522. Il proclame d’emblée : « N'ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des États, des systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait ! »

• Son pontificat est hors normes : il effectuera 104 voyages à l’étranger et 149 en Italie, écrira 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 12 constitutions apostoliques, 28 motu proprio et 42 lettres apostoliques ; il effectuera 1338 béatifications et 482 canonisations. Il lancera en 1986 les premières Journées Mondiales de la Jeunesse. Enfin, la même année, à la demande des évêques du Tiers-Monde, il lancera l’élaboration du Catéchisme de l’Église Catholique. Et il invitera à Assise des représentants de toutes les grandes religions pour prier pour la paix : son but n’est pas de montrer que les religions sont interchangeables - le Christ seul est « le Fils bien-aimé » de Dieu (Mc 1, 11) - mais de manifester que tout homme est capable d’ouverture à la transcendance et est capable de paix. Pendant cette journée si spéciale,  de manière extraordinaire, il n'y eut aucun mort sur les champs de bataille.

• Mais le pape est aussi touché dans da santé : le 13 mai 1981, il est victime d’un attentat et perd 3 litres de sang. On le transfuse avec du sang malheureusement contaminé, ce qui l’empêche de se remettre. Dans les années 90 il développe de plus la maladie de Parkinson. Une trachéite aura raison de lui, et il mourra à 84 ans, le 2 avril 2005 au soir, en la vigile du dimanche de la divine Miséricorde, fête qu’il avait instaurée en 2000. Il est déclaré vénérable en 2009, béatifié par Benoît XVI en 2011 et canonisé par le pape François en même temps que Jean XXIII le  27 avril 2014, jour du dimanche de la Miséricorde. Il est enfin le patron des Journées Mondiales de la Jeunesse.

• Tout au long de sa vie, il sera demeuré un homme de prière - chaque jour il adore le St Sacrement et récite son rosaire - et d’humour. Un jour où il rentre de voyage visiblement fatigué, soeur Eufrozyna lui dit : «Je me fais du souci pour votre Sainteté». Réponse : «Moi aussi, je me fais du souci pour ma sainteté !»  

La pratique du mois

Par quel geste ou quelle parole vais-je manifester ma fidélité et ma communion  à l’Église ? Un témoignage, une mise au point, une visite, une prière ? Qui aurait besoin de mon témoignage ?

L’intercession du mois

Avec Sainte Anne et saint Jean-Paul II, prions :

- pour l’Église, parfois ballottée au gré de ses convoitises,

- pour les politiques et spécialistes qui, en ces temps de virus, décident de nos vies, de nos gestes, de nos relations, de nos libertés, de nos pratiques religieuses : que le Seigneur les éclaire !

- aux intentions du pape François pour ce mois d’octobre : Prions pour qu’en vertu du baptême, les fidèles laïcs, en particulier les femmes, participent plus aux instances de responsabilité de l’Eglise.

- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.

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