Passioniste de Polynésie

KerAnna 11 novembre 2020

Logo kerannaBonjour à tous !

Les Anges nous ont accompagnés en octobre. En novembre, ce sont les saints et les défunts, qui nous invitent à tourner notre regard, avec eux, vers les réalités d’en-haut.

La bouchée du mois :              Je crois en l’Église, sainte

• La fois dernière, nous avions contemplé le mystère de l’Église une. Elle est également sainte, nous dit le Credo. Comment comprendre ce mystère alors que les médias se complaisent à nous en montrer chaque jour les noirceurs et les bassesses ???

• Revenons aux fondamentaux : elle est, avions-nous dit, à la fois l’Épouse et la continuation de Jésus. Elle porte donc en elle la sainteté de Jésus … mais elle est constituée de chacun d’entre nous, et c’est justement là que le bât blesse ! Pourtant, proclamait la Bien-aimée du Cantique des Cantiques, Je suis noire mais je suis belle (Ct 1,5).

1. La sainteté de l’Église :

• La sainteté de l’Église, sa beauté, est comme par hasard ce qui ne vient pas d’elle, ce qui lui est donné. Elle est sainte parce qu’elle est le corps et la continuation du Christ qui est lui-même saint. Parce que Jésus s’est livré pour elle, parce que son âme est l’Esprit Saint. Elle est sainte dans son être.

• Et elle est sainte dans ce qu’elle transmet : la sanctification. Elle est sanctifiante, parce qu’elle transmet cette sanctification, destinée à tout homme, par les sacrements, par la parole de Dieu et par sa fidélité à l’enseignement des apôtres. 

2. La laideur de l’Église :

• Mais elle n’est pas sainte dans son agir et dans son réagir. Car elle est composée des pécheurs que nous sommes. Ce qui la rend laide, ce n’est pas le péché en général, mais nos péchés personnels, notre propre médiocrité. 

• Une seule est sainte, la Vierge Marie. Elle est en plénitude cette Épouse fidèle qui ne vit que pour Dieu, par Dieu, et pour le projet de Dieu de faire de chaque être humain son enfant saint. Elle ne cesse de le redire lors de ses apparitions. Nous, en elle, nous faisons tache. Mais nous pouvons toujours, par le sacrement du pardon, retrouver la lumière de notre baptême, recevoir la force de la grâce et reprendre au sein de l’Église notre mission sanctificatrice. À commencer par nous-mêmes.

Le saint du mois

Nous fêtons le 25 novembre sainte Catherine, une sainte très populaire, au point  que dans ma région, le Nord, on envoie en ce jour des cartes de vœux aux petites filles et aux jeunes filles. Il existe plusieurs saintes qui s’appellent Catherine, celle-ci est celle d’Alexandrie, la plus ancienne, hélas si méconnue. 

• Au départ, elle s’appelle Dorothée, « Don de Dieu ». Catherine est son nom d’honneur, que l’on a rattachera à la fois au grec katharos, « pur » et à l’hébreu kéthèr, « couronne » car elle remporta, dira saint Jérôme, la triple couronne de la virginité, de la science, et du martyre. 

• Fille du roi Costus, elle nait en 294 à Alexandrie (à l’est du delta du Nil), métropole culturelle du monde grec connue pour sa bibliothèque, l’une des sept merveilles du monde.

• Catherine étudie. Elle étudie même beaucoup. Il nous est rapporté qu’elle fut instruite dans tous les arts libéraux. Ce qui veut dire qu’elle étudia le trivium (grammaire, dialectique et rhétorique) qui visait à maitriser le « pouvoir de la langue », et le quadrivium (arithmétique, géométrie, astronomie, musique) consacré au « pouvoir des nombres ». 

• Peu de femmes faisaient de telles études. On connait néanmoins l’exemple d’Hypatie (355-415), femme de lettres et de sciences qui, deux générations plus tard, dirigea l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, et dont on fait mémoire comme étant  la première femme mathématicienne.

• Nous sommes en 312. Catherine est une jeune intellectuelle de 18 ans, et l’Esprit-Saint va utiliser son savoir et son savoir-faire pour convertir au Christ cinquante intellectuels païens. Tout commence par une discussion avec l’empereur Maximin II Daïa qui tentait en vain de faire apostasier un groupe de chrétiens. Lors d’une seconde rencontre, elle tente de le convaincre de l'existence du dieu unique des chrétiens, et il perd pied. Il convoque alors cinquante savants de diverses provinces et leur promet moult récompenses s'ils parviennent à triompher de cette «vierge argumentatrice». Elle argumente en effet et les convertit, ce qui leur vaut d’être brûlés vifs.

• L’empereur tente alors de la séduire et l’invite au palais comme concubine. Je me suis donnée comme épouse au Christ, rien ne pourra m'éloigner de l’amour que j'ai pour Lui, lui répond-elle. Elle est donc battue avec des crocs de fer et jetée dans une prison pendant douze jours sans nourriture. On voit alors, dit la Légende, des anges panser ses plaies et une colombe blanche lui apporter chaque jour une nourriture céleste. La reine se convertit, ainsi que le général des armées.  Et l’empereur réitère son invitation, en vain : Le Christ est mon Dieu, mon amour, mon berger et mon époux unique.

• Elle est alors condamnée à être déchiquetée par quatre roues munies de scies de fer et de clous. Un ange brise cette meule, et l’empereur la convie alors à devenir impératrice. Elle refuse de nouveau et est alors condamnée à être décapitée. Une voix descend alors du ciel : Viens, ma bien-aimée, ma belle ! Voilà,  la porte du ciel t'est ouverte. Lorsqu’on la décapite, du lait jaillit de son cou au lieu de sang, rapporte la légende, et des anges emportent sa dépouille au Mont Sinaï, où de l’huile suintera de son  corps et guérira les malades. 

• Catherine a dix-huit ans. Sa sagesse a rendu gloire au Christ Sagesse, en cette ville de la sagesse où fut écrit le Livre de la Sagesse, dernier livre de l’Ancien Testament, une trentaine d’années avant le Christ. Elle fut patronne de la Sorbonne, des théologiens et des philosophes. Et elle parla à Jeanne d’Arc. Elle fut pourtant privée de sa fête liturgique en 1969. Mais nos frères orthodoxes et anglicans l’ont gardée, à la même date. Et elle demeure dans les églises de nos villages.

La pratique du mois 

Sainte Catherine a été fidèle jusqu’au martyre, mais elle a aussi servi l’Église par sa parole, en étant capable de parler des choses de la foi et de remettre certaines pendules à l’heure. Peut-être pourrions-nous reprendre notre Catéchisme, notre YouCat ou lire un bon livre de fond sur la foi. C’est ce qu’on appelle … la formation permanente !

L’intercession du mois

Avec Sainte Anne et Sainte Catherine, prions :
- pour que les filles et les jeunes filles soient respectées et aient accès au savoir.
- pour que l’Église transmette toujours la vraie Sagesse.
- pour que croisse en nous le désir d’être toujours des pierres fidèles et saintes de l’Église fidèle et sainte.
- aux intentions du pape François pour ce mois de novembre : 
Pour que les progrès de la robotique et de l’intelligence artificielle soient toujours au service de l’être humain.
- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.

Pour recevoir ce feuillet gratuitement par mail, s’adresser à : frat.keranna@gmail.com
 

Date de dernière mise à jour : 2020-11-11