Passioniste de Polynésie

KerAnnA 12 décembre 2020

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Bonjour à tous !

Voici de nouveau l’Avent, ce temps d’attente et de préparation qui creuse en nous le désir de la venue de Jésus dans nos vies, nos familles, nos sociétés. Que cet espoir soit notre force !

La bouchée du mois :     Je crois en l’Église, catholique

Les deux dernières fois, nous avions contemplé le mystère de l’Église une et sainte. Elle est également catholique, nous dit le Credo, et apostolique. Nous allons nous pencher aujourd’hui sur le premier de ces deux termes.

• Le mot catholique ne veut pas dire que l’Église est catholique romaine par opposition au protestantisme ou à l’orthodoxie. Il veut dire universel, aux deux sens de totalité et d’intégralité (CEC 830) :

- elle a en effet été envoyée en mission par le Christ à la totalité du genre humain,

- et elle a reçu du Christ  l’intégralité des moyens de salut : confession de foi droite et complète, vie sacramentelle intégrale et ministère ordonné dans la succession apostolique (CEC 831).

• Mais cette réalité va plus loin, car l’Église est bien plus qu’une simple somme d’églises particulières.  C’est chacune de celles-ci (mon diocèse, par exemple) qui est elle-même catholique. Et ceci, de par  sa propre communion avec l’Église de Pierre, sur lequel Jésus a voulu fonder son Église (CEC 834).  C’est ainsi que la variété des rites, des traditions, des langues, des coutumes locales souligne, par leur convergence dans l’unité, la catholicité de l’Église indivise (CEC 835).

• Mais attention,  l’appartenance « de corps » à l’Église n’est pas une garantie automatique de salut : encore faut-il que je lui appartienne « de cœur » en persévérant dans la charité (CEC 837) !

Le saint du mois

• Nous fêtons le 9 décembre un saint mexicain, Juan Diego Cuauhtlatoatzin (1474-1548), le premier saint amérindien canonisé. Un très ancien document rédigé en Nahuatl dès 1556, le Nican Mopohua, nous le présente.

• Cuauhtlatoatzin (l'aigle qui parle) naît en 1474 dans l’Empire Aztèque, à Cuautlitlán, à environ 20 km de la capitale Mexico-Tenochtitlan, prestigieux centre administratif et religieux de l’Empire. Paysan, il fait partie des Chichimèques, ces indiens de la campagne que les Nahuas dominants jugeaient inférieurs.

• Lorsque les conquistadores espagnols arrivent, en 1519, il a 45 ans. Deux ans plus tard la capitale Tenochtitlan tombe, après un siège de 75 jours par les troupes d’Hernán Cortés, assistées des Tlaxcaltèques, les ennemis de toujours. La religion indigène est exigeante : il faut chaque année sacrifier aux dieux entre 3000 et 4000 victimes humaines, soit une moyenne de 10 par jour. La méthode la plus fréquente est l’ extraction de leur cœur, sans anesthésie.

• En 1524, les douze premiers franciscains arrivent au Mexique. Cuauhtlatoatzin se fait baptiser à 50 ans, en 1525, par Fray Toribia de Benavente, le missionnaire Franciscain le plus aimé des Indiens, qu’ils appelaient Motolinia, “le pauvre”. Il reçoit le nom de Juan Diego, et son épouse celui de Marie Lucia. Quatre ans plus tard, hélas, celle-ci le laisse veuf. Il part alors vivre avec son oncle Juan Bernardo à Tolpetlac, à 13 km « seulement » de l’église de Tenotchitlan, où il aime aller prier et parfaire sa formation.

• Le 9 décembre 1531, il part à la messe. Et voilà que la Vierge Marie lui apparaît en chemin, sur la colline de Tepeyac : Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. Puis Elle lui demande d’aller voir l’évêque pour lui demander de faire construire un sanctuaire sur le Tepeyac, où elle donnerait des grâces. L'évêque demande une preuve.

• Trois jours plus tard, le 12 décembre, Juan Diego retourne au Tepeyac. La Vierge lui dit de monter la colline et d’y cueillir les fleurs pour l’évêque. C’est l’hiver, mais il trouve des roses, qu’il met dans sa tilma, sa cape. Il retourne voir l’évêque, et lorsqu’il ouvre sa tilma, une image de la Vierge telle qu’il l’a vue au Tepeyac y est comme imprimée.

• Cette image de la Vierge est remarquable :  la tilma, en fibres de cactus, aurait dû se détériorer au bout de 20 ans. Il n’en est rien, et ses couleurs sont toujours aussi vives. La Vierge est enceinte, ses vêtements portent nombre de symboles que seuls les aztèques pouvaient comprendre. Et on a découvert récemment que ses yeux reflètent les personnes qui étaient présentes … y compris l’évêque et le traducteur !!!

• Une chapelle y est construite sur la colline en 1533 - qui deviendra plus tard la basilique de  Notre-Dame de Guadalupe - et Juan Diego s’installe juste à côté, dans une hutte. Il passera le reste de sa vie à propager le récit des apparitions à ses concitoyens, et à s’adonner à la prière et à la charité. Il a même la permission de l’évêque de communier trois fois par semaine, ce qui était rare à l’époque. Il mourra le 30 mai 1548, à l’âge de 74 ans, alors que la moyenne était à peine de 40 ans. Jean-Paul II le béatifiera en 1990 et le canonisera en 2002, en donnant son humilité en exemple : Je ne suis rien, avait-il dit à la Sainte Vierge, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une feuille.

• La Vierge avait demandé qu’on l’appelle Coatlaxopeuh, ce qui se prononce Quatlasupe et deviendra Guadalupe. Coatlaxopeuh veut dire « Celle qui écrase le Serpent ». Elle aura écrasé le dieu serpent et ses sacrifices humains : en quelques années 9 millions d’Indiens se font baptiser. Elle aura aussi guéri de la peste l’oncle de Juan Diego : N’aie pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère? N’es-tu pas sous ma protection? Ne suis-je pas ta santé? En ces temps de virus, mettons en Elle notre confiance !

La pratique du mois

Saint Juan Diego avait centré toute sa vie sur les trois trésors que sont la foi, l’espérance et la charité, et il en rayonnait. Et il vivait constamment en présence de la Vierge Marie, salut des malades, refuge des pécheurs et consolatrice des affligés. En ces temps incertains qui peuvent nous inquiéter, suivons son exemple. Déposons notre vie, la vie de ceux que nous aimons et toute vie dans les mains de Marie, en posant des actes de foi, d’espérance et de charité.

L’intercession du mois

Avec Sainte Anne et Saint Juan Diego, prions :

- pour que nous grandissions en foi, espérance et charité ;

- pour que Noël soit l’occasion pour tous de revenir à Dieu et de s’ouvrir à Sa vérité et à Sa miséricorde ;

- pour que le Seigneur Jésus qui vient nous apporte sa Paix ;

- aux intentions du pape François pour ce mois de décembre :

Pour que notre relation personnelle à Jésus-Christ soit nourrie de la Parole de Dieu et par une vie de prière.

- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.

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Date de dernière mise à jour : 2020-11-29