Passioniste de Polynésie

KerAnna 03 mars 2020

Logo kerannaBonjour à tous !

Et bienvenue à nos amis anglophones qui peuvent maintenant recevoir KerAnnA dans leur langue ! Le Carême est là, occasion de nous dégager des écorces et des ronces qui empêchent la lumière de notre baptême de briller joyeusement … courage !

La « bouchée » du mois :               Qui est l’Esprit Saint ? 

Nous avons vu la fois dernière que l’Esprit Saint nous a été révélé par divers symboles mais qu’Il n’a pas de prénom. On peut toutefois, grâce au Credo, comprendre quelque chose de ce qu’Il est, et donc l’aimer davantage :

1. Il est une Personne : 

• Dès le début de l’Église, certains se sont mis à croire que l’Esprit Saint était une simple énergie divine. De nos jours, c’est ce que croient les adeptes du New Age en quête d’une énergie primordiale, à la fois cosmique, omniprésente et impersonnelle, censée nous offrir une expérience de plénitude, de bien-être et de communion avec le cosmos. 

• L’Esprit Saint, lui,  n’a rien à voir avec cette énergie cosmique « domesticable ». Il est une personne, et donc un sujet avec sa volonté propre, et non pas un objet à ma disposition. Et ce sujet, avec sa volonté propre, ne fait que l’œuvre de Dieu, puisqu’Il est lui-même réellement Dieu (CEC 689).  

2. Il procède du Père et du Fils :

• Dieu est Trinité, c’est-à-dire un seul Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Nos frères orthodoxes, contemplant l’être de Dieu, aiment à rappeler que le St Esprit procède du Père, qui est la source des deux autres Personnes. 

• Quant à nous, contemplant la vie de Dieu, nous disons que l’Esprit procède aussi du Fils : le Père et le Fils s’aiment d’un amour éternel, et le Saint Esprit est ce commun amour qui les unit et qui est Lui-même une personne. 

• Dans l’histoire du salut, le Fils et l’Esprit sont les deux mains du Père, nous dit St Irénée (130-202). Ils ont une mission conjointe (CEC 689) et sont donc inséparables. Le Fils est la Parole et la visibilité du Père. L’Esprit est l’amour divin en personne, qui vient nous vivifier et nous transformer. Nous verrons les prochaines fois comment Il s’y prend.

Le saint du mois

Je voudrais vous présenter une femme extraordinaire, qui est la patronne des femmes d’affaires : Margaret Clitherow, « la perle de York ». Fêtée le 30 août en Angleterre, elle figure dans le Martyrologe - le Livre des Saints - à la date du 25 mars.

• Margaret Middleton naît à York, en Angleterre, en 1556. Elle est anglicane et son père, fabricant de bougies (l’électricité de l’époque), est le bailli de la ville. En 1571, à quinze ans, elle épouse John Clitherow, un veuf d’une trentaine d’années, anglican lui aussi, boucher fortuné et trésorier de la ville. Ils auront trois enfants. Margaret apprend à lire et ouvre une école pour eux et pour les enfants du voisinage.

• En 1559, Élisabeth Ière (reine de 1558 à1603) avait publié un Acte d’Uniformité qui instaurait l’obligation d’aller à l’église et d’y suivre le culte anglican. Elle est excommuniée par Pie V en 1570, et le Parlement édicte alors un ensemble de lois pour interdire de célébrer la Messe catholique, et d’y assister.
 
• Mais Margaret trouve que la foi anglicane, amputée de six des
sept sacrements, ne lui apporte plus aucune substance, vérité ou réconfort chrétien, et elle est bouleversée par tant de prêtres et de laïcs qui ont souffert pour la défense de l'ancienne foi catholique. En 1574, elle se convertit au catholicisme, avec le soutien de son mari qui ne la suit pourtant pas. Les ennuis vont commencer.

• Tout d’abord, elle nourrit sa foi : elle prie beaucoup chaque jour, elle jeûne trois fois par semaine, elle va à la Messe et se confesse régulièrement … et se retrouve de nombreuses fois en prison ! Et elle devient missionnaire : sa maison est une véritable église domestique où elle fait célébrer la Messe, et elle ramène au catholicisme bon nombre de personnes qui, par peur des conséquences, étaient devenues anglicanes. 

• En 1585, une nouvelle loi punit de mort quiconque assiste ou cache un prêtre catholique.  Par la grâce de Dieu, dit-elle, tous les prêtres seront encore davantage bienvenus qu'avant, et je ferai ce que je pourrai pour promouvoir le culte catholique. Elle les loge chez elle, les nourrit, et ouvre même une seconde maison pour les accueillir, le Black Swan Inn. Et elle envoie son fils Henry en France à Douai … au séminaire ! 

• C’est la goutte qui fait déborder le vase. Le Conseil de la ville convoque son mari et fait fouiller sa maison. On ne trouve rien, le prêtre arrivé le matin-même a réussi à s’échapper. Mais ils terrorisent un enfant qui indique la cachette des prêtres et des objets liturgiques. Margaret est arrêtée et emprisonnée au château d’York. Elle jeûne, prie, et craint même d’offenser Dieu en étant trop joyeuse de souffrir pour sa foi. 

• Le lundi 14 mars, on la conduit devant les  juges.  En qui croyez-vous? – Je crois en Dieu le Père, en Dieu le Fils et en Dieu le Saint-Esprit; en ces trois Personnes et en un seul Dieu je crois pleinement, et aussi que c'est par la Passion, la mort et les mérites du Christ Jésus qu'il faut que je sois sauvée. Puis on l’accuse de mœurs légères : En ce qui concerne mon mari, sachez que je l'aime le premier au monde après Dieu, et que j'ai soin de mes enfants comme il revient à une mère. Je crois avoir fait mon devoir envers eux en les élevant dans la crainte de Dieu... Je suis prête à les offrir librement à Dieu qui me les a donnés plutôt que de céder un iota sur ma foi... 

• Elle est enceinte de son quatrième enfant, mais elle est quand-même condamnée à mort par écrasement. On essaie encore de la reconvertir à l’anglicanisme, et elle tient bon. Elle est exécutée le 25 mars 1586, un vendredi saint. Sur la route, elle distribue encore des aumônes. Elle revêt l’aube de lin blanc qu’elle a cousue et s’allonge sur le sol où on a disposé une grosse pierre pointue. On pose sur elle la porte de sa maison, et on l’écrase. Elle meurt au bout de quinze longues minutes, après s’être écriée : Jésus, Jésus, Jésus, ayez pitié de moi ! Ses deux fils deviendront prêtres, et sa fille Anne religieuse à Louvain. Elle sera canonisée par Paul VI en 1970. 

La pratique du mois

Margaret aurait pu plaider pour être relaxée. Mais elle refusa de le faire pour ne pas mettre sa famille en danger. Elle choisit le silence. En ce temps de Carême, cultivons nous aussi le silence. Faisons un jeûne des oreilles, mais aussi  de paroles.  Comme le disent si joliment nos amis de la Martinique : Mété bouch-zot an karenm, « mettez vos bouches en carême ! »

L’intercession du mois 

Avec sainte Anne et sainte Margaret Clitherow, prions :
- pour les convertis et pour les condamnés.
- pour les fidèles de la communion anglicane. 
- pour les catholiques et tous les habitants du Royaume-Uni.  
- aux intentions du pape François pour ce mois de mars : 
Pour que l’Eglise en Chine persévère dans la fidélité à l’Évangile et grandisse dans l’unité.
- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA. 

Pour recevoir ce feuillet par mail, s’adresser à : frat.keranna@gmail.com
 

Date de dernière mise à jour : 2020-11-29