Passioniste de Polynésie

Chambre du Bx Paul de la croix ....

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CHAMBRE DU BIENHEUREUX PAUL DE LA CROIX A SAN GIOVANNI E PAOLO. 

(A.D.1994-1775.) 

PAUL, surnommé de la Croix, fils de Luc Danei et d'Anne-Marie Massari, naquit le 3 janvier 1694, à Ovada, dans le diocèse d'Acqui, en Piémont. Il reçut au baptême les noms de Paul-François; sa mère, qui était très pieuse, lui inspira de bonne heure l'amour de la vertu. La vie des saints anachorètes ces parfaits modèles de pénitence, avait pour le jeune Paul un charme particulier. Il conserva précieusement le souvenir de leurs vertus, et il commença dès son jeune âge à les pratiquer. 

Paul s'était lié d'amitié avec plusieurs jeunes gens vertueux tous leurs entretiens roulaient sur des sujets de piété, mais celui sur lequel Paul insistait davantage était la passion  de Jésus-Christ. Ce mystère le touchait si sensiblement que, le vendredi, il se contentait pour  toute nourriture d'un morceau de pain et ne buvait qu'une boisson qu'il composait secrètement de fiel et de vinaigre. Le désir de combattre les ennemis de la foi le décida à s'engager comme volontaire dans une armée que formait la république de Venise pour faire  la guerre aux Turcs; mais bientôt il comprit que Dieu l'appelait à une autre milice. Il  forma alors le projet de fonder une congrégation établie sur l'entier détachement des choses  de la terre, et il en traça le plan. Il soumit son dessein à son évoque, qui l'ayant approuvé,  lui donna l'habit religieux le 22 novembre 1720. Paul, à cette époque, était âgé de vingt-  six ans; ce fut probablement dès cette époque qu'il ajouta à son nom celui de la Croix.  Le nouveau religieux se retira dans une espèce de cellule, prés de l'église de Saint-Charles, à Castellazo, lieu que sa famille habitait. C'est là qu'il dressa la règle de l'institut  qu'il voulait établir. Son nouveau genre de vie lui causa bien des répugnances et des  combats intérieurs, mais il les surmonta par le secours de la grâce. Son travail achevé, il  alla demeurer avec son frère Jean-Baptiste dans un ermitage, près d'une église de campagne. De la il parcourait les pays d'alentour pour y prêcher la pénitence. Paul se retira ensuite sur le mont Argentaro, dans un ermitage qui portait le nom de 1 Annonciation.

Son  frère l'y suivit bientôt, et là ils se livrèrent aux exercices de la plus rude pénitence. Émile  Cavalieri, évêque de Troja, dans le royaume de Naples, instruit de la sainteté de ces deux  religieux, les appela dans son diocèse. Ils s'empressèrent de répondre à l'invitation du pieux  prélat et remplirent ses intentions en édifiant son peuple par l'austérité de leur vie.  L'année sainte de 1725 les ayant appelés à Rome, ils y virent Benoît XIII qui ap-  prouva de vive voix le genre de vie des deux frères et leur permit de recevoir des novices. Deux ans après, le même pontife les ordonna prêtres, et leur témoigna dans cette  circonstance un intérêt particulier. Après diverses courses ils retournèrent au Mont-Argentaro. C'est dans ce lieu qu'ils jetèrent les fondements de la Congrégation connue maintenant  sous le nom de Société des Pères Passionistes. Trois sujets se présentèrent bientôt, un clerc  et deux laïques; ils devinrent leurs premiers compagnons. Alors Paul et son frère commencèrent à donner des missions. Les succès les plus éclatants couronnèrent les efforts de  Paul; son air humble et mortifié touchait les cœurs, et ses discours convertissaient les pécheurs. Il acquit une telle considération dans l'esprit des habitants d'Orbitello, ville de  Toscane, qu'ils lui firent bâtir une maison de retraite en forme de communauté régulière. 

Le saint homme en prit possession le 1lt septembre 1737, avec neuf nouveaux compagnons,  car les premiers l'avaient quitté. Il eut peu de temps après, le 15 mai 17&1, la consolation  d'obtenir du pape Benoît XIV un bref pour la confirmation de son institut.  Ainsi assuré de l'approbation du Saint-Siège, auquel il était sincèrement soumis, Paul  s'occupa de perfectionner l'organisation de sa congrégation. 

Cet homme de Dieu avait acquis sur l'esprit des peuples une si grande autorité, par la  sainteté de sa vie et la force de ses prédications, que les plus grands pécheurs et les hommes  des classes les plus élevées de la société cédaient à la puissance merveilleuse de son éloquence. Un officier supérieur de troupes lui dit un jour, après s'être confessé « Mon père,  je me suis trouvé à la guerre dans des actions assez chaudes, et j'ai été assez près du canon;  mais jamais je n'ai tremblé comme je le fais de la tête aux pieds, maintenant que je suis  devant vous. 

Le désir de conserver les fruits des prédications du saint missionnaire porta les habitants des divers pays qu'il avait évangélisés à établir de nouvelles maisons de son institut.  Il eut la satisfaction d'en voir s'élever douze, et une communauté de femmes qui s'étaient  réunies sous une règle commune qu'il leur avait tracée. 

Ce ne fut pas sans de grandes contradictions et sans beaucoup d'obstacles que le  serviteur de Dieu parvint à former ces établissements; on chercha même à détruire sa  congrégation; mais sa prudence, sa douceur et sa patience assurèrent le succès de ses  entreprises. Il entretenait l'esprit de ferveur dans ces maisons par les visites qu'il y faisait,  et il assura leur existence par l'approbation de sa société, qu'il obtint successivement  des papes Clément XIII, Clément XIV et Pie VI. Paul de la Croix témoignait un grand zèle  pour la propagation de la foi, et lorsqu'il rencontrait des missionnaires zélés et pleins de  l'esprit apostolique, il ne se lassait jamais de les écouter. Il priait beaucoup pour les peuples  privés de la lumière de la foi, et surtout pour la conversion de l'Angleterre. Souvent il  disait à ses religieux « Priez pour l'Angleterre; pour moi, quand je le voudrais, je ne pourrais m'empêcher de le faire.

Dès que je me mets en prière, ce malheureux royaume se  présente à mon esprit; et voilà plus de cinquante ans que je prie pour sa conversion~. »  Dans sa vieillesse, Paul vint se fixer à Rome, où il donna sa dernière mission pendant le jubilé de 1769. Le pape Clément XIV lui donna l'église de Saint-Jean-Saint-Paul ainsi  que la maison qui y est jointe et que venaient de quitter les pères de la Mission. Cette  maison fut la dernière demeure du serviteur de Dieu. Une incommodité qui alla toujours  en augmentant lui annonça que sa fin était prochaine. Il s'y prépara par un redoublement  de ferveur et par la réception des Sacrements. 

Enfin, après avoir donné à ses Frères les plus beaux exemples de vertu et les plus  sages conseils, le saint vieillard expira tranquillement, le 18 octobre 1775, pendant qu'on  lui lisait la Passion selon saint Jean; il était âgé de quatre-vingt-un ans. Tous les assistants  furent tellement pénétrés de la sainteté de Paul, qu'ils se disaient, après qu'il eut fermé  les yeux « Aujourd'hui nous avons vu comment meurent les saints. » 

L'austérité de la pénitence du serviteur de Dieu et ses rudes travaux étaient des titres  suffisants pour faire désirer qu'il fût placé au nombre des héros de la religion que l'Église  honore d'un culte public. La canonisation ne tarda pas à être demandée, et peu de temps  après-sa mort on commença les enquêtes nécessaires pour y parvenir. 

Le pape Pie VI le déclara vénérable. Pie VII, le 18 février 1821, proclama l'héroïsme  des vertus de Paul de la Croix; la Congrégation des Rites approuva, le 20 avril 1822, la  procédure faite à Fondi sur les miracles opérés par son intercession et, le 1~ mai 1853, on  célébra à Rome, dans l'église de Saint-Pierre du Vatican, la cérémonie de sa béatification.  Le corps du bienheureux Paul de la Croix a été inhumé dans l'église Saint-Jean et  Saint-Paul, au mont Cœlius. C'est dans le couvent attenant à l'église que le saint religieux  a passé les dernières années de sa vie. Le couvent est devenu le chef-lieu de l'ordre des  Passionistes. Ces humbles religieux conservent avec un pieux respect la chambre où leur  vénérable fondateur passa ses derniers jours. On arrive à cette chambre par un bel escalier. Une porte à deux battants y donne entrée. 

Par suite, cette pieuse sollicitude du serviteur de Dieu pour le royaume d'Angleterre s'est transmise à ses enfants, qui  conservent l'espoir d'être appelés à contribuer un jour à la conversion de l’ile des saints depuis si longtemps séparée seule véritable Église. En l'année 4834, un prêtre français, se trouvant à Rome, visita le couvent de Saint-Jean et Saint-Paul,  où réside le Père général de la congrégation des Passionistes. Il fut frappé de la régularité angélique de ces fervents religieux,  et vivement impressionné du désir ardent qu'ils témoignaient de passer en Angleterre. De retour en France, il se mit en devoir  d'aider aux préparatifs de cette importante mission, et, en 1840, quatre prêtres passionistes italiens venaient fonder une maison  de leur ordre à Ère, près Tournai, en Belgique, dans une propriété appartenant à une famille française.  Le premier sujet qui se présenta pour être admis au noviciat fut un jeune Anglais de haute naissance et nouvellement  converti. Il enseigna la langue anglaise aux Pères, persévéra dans sa sainte vocation, et lord Spencer devint ainsi l'humble Père Ignace. 

Le Père Dominique, supérieur du monastère beige, fut invité peu de temps après par Mgr Wiseman, alors coadjuteur de Mgr Watsch, à se rendre dans le district central. Il fit d'abord deux fois le voyage d'Oscott, où est établi le séminaire épiscopal et, en 1842, la règle des Passionistes s'observait à Aston-Hall, près de la ville de Stone. Le Père Dominique établit ensuite'  son institut à Woodchester, dans le comté de Glocester. Quand il mourut, il s'occupait de la fondation d'un autre monastère à  Hampstead, près de Londres. 

Ce fut le Père Dominique de la Mère de Dieu qui eut le bonheur de recevoir l'abjuration du célèbre docteur Newman  dont le retour au catholicisme eut tant d'éclat, et qui est aujourd'hui à la tète de la Congrégation de l'Oratoire en Angleterre. 

 Le premier objet digne de remarque que l'on voit dans cette chambre, c'est, à droite en  entrant, un globe de verre de grande dimension, sous lequel se trouvent deux masques de  cire moulés sur la figure du bienheureux Paul après sa mort. Ils respirent une paix profonde et n'ont rien de repoussant. Ces deux masques sont placés sur une table ornée de  draperies. A côté, se trouve une grande vitrine dans laquelle sont placés tous les vêtements,  tes ornements d'église et les livres qui ont appartenu aux bienheureux.  Une vitrine semblable, faisant face à celle-ci, renferme son linge et autres objets qui  étaient a son usage. Le tout est soigneusement attaché, étiqueté et scellé de cire rouge.  L'autel qui est placé entre ces deux vitrines forme le fond de la chambre. Il est surmonté d'un tableau très-ordinaire, représentant le bienheureux Paul enlevé au ciel par les  Anges. 

Dans une autre partie de la chambre, près d'une grande et belle fenêtre, on remarque  un grand fauteuil dans lequel le bienheureux se reposait de ses fatigues.  Enfin, au fond de cette même chambre, à l'extrémité opposée à l'autel, se trouve une  petite porte qui conduit dans une seconde pièce très-petite, où se trouve un autel fort simple.  C'était là que le bienheureux célébrait la messe lorsque son âge et ses infirmités ne lui  permettaient pas de descendre A l'église. 

Réflexions. l°Quelle glorieuse fonction que de coopérer avec Jésus-Christ au salut des âmes! 2° Quand nous n'en sauverions qu'une, devrions-nous plaindre nos peines? 

PRIERE 'O glorieux Paul, qui fûtes ici-bas un miroir d'innocence et un exemple de pénitence, saint  héroïque que Dieu destina à méditer nuit et jour la douloureuse passion de son Fils unique, et à répandre  dans le monde la piété et la dévotion, par le moyen de vos prédications, de votre exemple et de votre institut ô apôtre puissant par la parole et par les œuvres, qui avez consacré votre vie à ramener aux pieds du  crucifix les âmes égarées de tant de pauvres pécheurs, de grâce jetez du haut du ciel un regard favorable  sur mon âme, et écoutez mes prières. Obtenez-moi un amour si grand pour la passion de Jésus, qu'en méditant sans cesse sur ce sujet, cet amour me fasse partager ses peines, reconnaître la malice de mes péchés  dans les profondes plaies de mon Sauveur, et obtenir de lui, comme de la source du salut, la grâce de  les pleurer amèrement, et une volonté efficace de vous imiter dans votre pénitence, si je ne l'ai pas fait  dans votre innocence. Accordez-moi, ô bienheureux Paul, la grâce que j'implore prosterné à vos pieds, particulièrement en ce moment. (Exprimer ce que l'on désire.) De plus, obtenez à la sainte Église, notre mère,  la victoire sur ses ennemis, aux pécheurs leur conversion, aux hérétiques, et spécialement à l'Angleterre où  vous avez tant prié, le retour à la foi catholique. Enfin obtenez-moi de Dieu une sainte mort, afin que je  puisse avec vous aller jouir de lui pendant l'éternité. Ainsi soit-il PATER AVE GLORIA

1). Sa Sainteté Pie IX a bien voulu accorder une indulgence d'une année à qui récitera cette prière dans les conditions  requises, et l'indulgence plénière le 16 novembre de chaque année, fête du bienheureux Paul, à gagner au jour de l'octave, à  qui aura récité cette même prière tous les jours pendant le mois précédent. 

 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208407g/f195.item.r=%22Dominique%20de%20la%20m%C3%A8re%20de%20Dieu%22

Date de dernière mise à jour : 2018-08-10