Passioniste de Polynésie

Padre Pio quelques écrits

Padrepio2Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin

« Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? » 

      Le plus bel acte de foi est celui qui jaillit sur tes lèvres en pleine obscurité, parmi les sacrifices, les souffrances, le suprême effort d'une ferme volonté de faire le bien. Comme la foudre, cet acte de foi déchire les ténèbres de ton âme ; au milieu des éclairs de l'orage, il t'élève et te conduit à Dieu.

      La foi vive, la certitude inébranlable et l'adhésion inconditionnelle à la volonté du Seigneur, voilà la lumière qui éclaire les pas du peuple de Dieu au désert. C'est cette même lumière qui resplendit à chaque instant en tout esprit agréable au Père. C'est cette lumière aussi qui a conduit les mages et leur a fait adorer le Messie nouveau-né. C'est l'étoile prophétisée par Balaam (Nb 24,17), le flambeau qui guide les pas de tout homme qui cherche Dieu.

      Or cette lumière, cette étoile, ce flambeau, sont également ce qui illumine ton âme, ce qui dirige tes pas pour t'empêcher de chanceler, ce qui fortifie ton esprit dans l'amour de Dieu. Tu ne le vois pas, tu ne le comprends pas, mais ce n'est pas nécessaire. Tu ne verras que ténèbres, certes non pas celles des fils de perdition, mais bien plutôt celles qui entourent le Soleil éternel. Tiens pour assuré que ce Soleil resplendit dans ton âme ; le prophète du Seigneur a chanté à son sujet : « À ta lumière je verrai la lumière » (Ps 35,10). 

CE,57 ; Ep 3,400s (trad. Une pensée, Mediaspaul 1991, p. 70)

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« Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? » : Croire même dans l'obscurité

      L'Esprit Saint nous dit : Ne laissez pas votre esprit succomber à la tentation et à la tristesse car la joie du coeur est vie de l'âme. La tristesse ne sert à rien et cause notre mort spirituelle.

      Il arrive parfois que les ténèbres de l'épreuve accablent le ciel de votre âme ; mais elles sont lumière ! C'est grâce à elles que vous croyez même dans l'obscurité ; l'esprit se sent perdu, il craint de ne plus voir, de ne plus rien comprendre. Mais c'est le moment où le Seigneur parle et se rend présent à l'âme ; et celle-ci écoute, comprend et aime dans la crainte de Dieu. Pour « voir » Dieu, n'attendez donc pas le Thabor (Mt 17,1) quand vous le contemplez déjà au Sinaï (Ex 24,18).

      Progressez dans la joie d'un coeur sincère et grand ouvert. Et s'il vous est impossible de garder cette allégresse, au moins ne perdez pas courage et gardez toute votre confiance en Dieu.

OP ; GF 174 ; Ep 4,418 (trad. Une pensée, Mediaspaul 1991, p.45)

separ ecrit biblio« Sors de cet homme ! » 

      Les tentations ne doivent pas t'effrayer ; par elles Dieu veut éprouver et fortifier ton âme, et il te donne en même temps la force de les vaincre. Jusqu'ici ta vie a été celle d'un enfant ; désormais le Seigneur veut te traiter en adulte. Or les épreuves de l'adulte sont bien supérieures à celles de l'enfant, et cela explique pourquoi tu es, au début, toute troublée. Mais la vie de ton âme retrouvera vite son calme, cela ne tardera pas. Aie encore un peu de patience, et tout ira pour le mieux.

      Laisse donc tomber ces vaines appréhensions. Souviens-toi que ce n'est pas la suggestion du Malin qui fait la faute, mais plutôt le consentement donné à ces suggestions. Seule une volonté libre est capable de bien et de mal. Mais lorsque la volonté gémit sous l'épreuve infligée par le Tentateur, et quand elle ne veut pas ce qu'il lui propose, non seulement ce n'est pas une faute, mais c'est de la vertu.

      Garde-toi de tomber dans l'agitation en luttant contre tes tentations, car cela ne ferait que les fortifier. Il faut les traiter par le mépris et ne pas t'en occuper. Tourne ta pensée vers Jésus crucifié, son corps déposé entre tes bras et dis : « Voilà mon espérance, la source de ma joie ! Je m'attache à toi de tout mon être, et je ne te lâcherai pas avant que tu m'aies mise en sécurité. » 

Ep 3, 626 et 570 ; CE 34 (trad. Une pensée, Mediaspaul 1991, p. 40)

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« Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs et les salutations sur les places publiques »

      La véritable humilité du coeur est plus ressentie et vécue qu'extériorisée. Certes, il faut toujours se montrer humble en présence de Dieu, mais non pas de cette fausse humilité qui ne mène qu'au découragement, à l'accablement et au désespoir. Il nous faut avoir une mauvaise réputation de nous-mêmes, ne pas faire passer notre intérêt avant celui des autres et nous juger inférieurs à notre prochain

      S'il nous faut de la patience pour supporter les misères d'autrui, il en faut davantage pour apprendre à nous supporter nous-mêmes. Devant tes infidélités quotidiennes, fais sans cesse des actes d'humilité. Quand le Seigneur te verra ainsi repenti, il étendra sa main vers toi et t'attirera à lui.

      Dans ce monde, personne ne mérite rien ; c'est le Seigneur qui nous accorde tout, par pure bienveillance et parce que, dans son infinie bonté, il nous pardonne tout.

AP ; CE 47 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p.82)

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Porter du fruit, débarrassé des soucis du monde

      Avance avec simplicité sur les voies du Seigneur, et ne te fais pas de souci. Déteste tes défauts, oui, mais tranquillement, sans agitation, ni inquiétude. Il faut user de patience à leur égard et en tirer profit grâce à une sainte humilité. Faute de patience, tes imperfections, au lieu de disparaître, ne feront que croître. Car il n'y a rien qui renforce tant nos défauts que l'inquiétude et l'obsession de s'en débarrasser.

      Cultive ta vigne d'un commun accord avec Jésus. A toi revient la tâche d'enlever les pierres et d'arracher les ronces. A Jésus, celle de semer, planter, cultiver et arroser. Mais même dans ton travail, c'est encore lui qui agit. Car sans le Christ, tu ne pourrais rien faire.

Ep 3, 579 ; CE 54 (trad. Une Pensée, Mediaspaul 1991, p. 95

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« Que votre oui soit oui » (Jc 5,12)

      Tu ne sais pas ce que l'obéissance est capable de produire :   par un oui, par un seul oui — « Qu'il me soit fait selon ta parole »  — Marie devient la mère du Très-Haut. Ce faisant elle se déclarait sa  servante (Lc 1,38) mais gardait intacte sa virginité qui était si chère  à Dieu et à ses propres yeux. Par ce oui de Marie le monde obtient le  salut, l'humanité est rachetée. Alors, tâchons nous aussi de faire la  volonté de Dieu et de toujours dire oui au Seigneur...

      Que Marie fasse fleurir en ton âme des vertus toujours  nouvelles et qu'elle veille sur toi. Elle est la mer qu'il faut traverser  pour parvenir aux rivages des splendeurs de l'aurore éternelle ; reste  donc toujours près d'elle...

      Prends appui sur la croix du Christ, à l'exemple de Marie. Tu  y trouveras un grand réconfort. Marie est restée, debout, aux pieds de  son fils crucifié (Jn 19,25). Jamais Jésus ne l'a autant aimée qu'en ce  moment de souffrance inexprimable. 

FSI 32, FM 167, Ep 3, 564 (trad. Une pensée, Médiaspaul, p. 51-52)

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L'amour de Dieu et des hommes 

      Je suis consumé par une double flamme : l'amour de Dieu et des  hommes. C'est comme un volcan au-dedans de moi, toujours en éruption, que  Jésus a mis dans mon cœur, pourtant si petit... 

      Mon Dieu, sois toujours plus présent à mon pauvre cœur et  achève en moi l'œuvre que tu as commencée. J'entends au plus intime de  moi-même cette voix qui me répète : « Sanctifie-toi et sanctifie les  autres ! » 

      C'est bien ce que je veux, chère enfant à qui j'écris tout  cela, mais je ne sais pas par où commencer. Aide-moi. Je sais que Jésus  t'aime bien et tu le mérites. Parle-lui donc pour moi : je lui demande la  grâce d'être un fils de saint François moins indigne, qui puisse servir  d'exemple à mes confrères de sorte qu'ils gardent leur ferveur et qu'elle  augmente en moi, jusqu'à faire de moi un parfait capucin. 

Ep 3, 1246, 1010 (trad. Une pensée, Mediaspaul, p. 54)

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« C'est ma paix que je vous donne »

            L'Esprit de Dieu est esprit de paix ; même lors de nos manquements les plus graves, il nous fait ressentir une douleur tranquille, humble et confiante, due précisément à sa miséricorde. Au contraire, l'esprit du mal excite, exaspère, et nous fait éprouver, lors de nos manquements, une sorte de colère contre nous ; et pourtant c'est bien envers nous-mêmes que nous devrions exercer la première des charités. Donc, quand tu es tourmentée par certaines pensées, cette agitation ne provient jamais de Dieu, mais du démon ; car Dieu étant esprit de paix, c'est la sérénité qu'il te donne. 

Lettre AdFP, 549 (trad. Une pensée, Mediaspaul 1991, p. 103)

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« Tu as les paroles de la vie éternelle »

      Sois patient et persévère dans la pratique de la méditation. Au début, contente-toi de n'avancer qu'à tout petits pas. Plus tard, tu auras des jambes qui ne demanderont qu'à courir, ou mieux, des ailes pour voler.

      Contente-toi d'obéir. Ce n'est jamais facile, mais c'est Dieu que nous avons choisi comme notre part. Accepte de n'être encore qu'une petite abeille dans le nid ; bien vite elle deviendra une de ces grandes ouvrières habiles à la fabrication du miel. Reste toujours humble devant Dieu et devant les hommes, dans l'amour. Alors le Seigneur te parlera en vérité et t'enrichira de ses dons.

      Il arrive que les abeilles traversent de grandes distances dans les prés avant de parvenir aux fleurs qu'elles ont choisies ; ensuite, fatiguées mais satisfaites et chargées de pollen, elles rentrent à la ruche pour y accomplir la transformation silencieuse, mais féconde, du nectar des fleurs en nectar de vie. Fais de même : après avoir écouté la Parole, médite-la attentivement, examine ses divers éléments, cherche sa signification profonde. Alors elle te deviendra claire et lumineuse ; elle aura le pouvoir de transformer tes inclinations naturelles en une pure élévation de l'esprit ; et ton coeur sera toujours plus étroitement uni au coeur du Christ.

Ep 3, 980 ; GF, 196s (trad. Une Pensée , Médiaspaul, p. 26-27)

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Le lieu du combat spirituel

      Le lieu du combat entre Dieu et Satan, c'est l'âme humaine, à chaque instant de la vie. Il est donc nécessaire que l'âme laisse libre accès au Seigneur pour qu'il la fortifie de tout côté et par toutes sortes d'armes. Ainsi sa lumière peut venir l'illuminer pour mieux combattre les ténèbres de l'erreur. Revêtue du Christ (Ga 3,27), de sa vérité et de sa justice, protégée par le bouclier de la foi et par la parole de Dieu, elle vaincra ses ennemis, aussi puissants soient-ils (Ep 6,13s). Mais pour être revêtu du Christ, encore faut-il mourir à soi-même.

CE 33 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 56)

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« Soyez sans crainte »

      La véritable raison pour laquelle tu ne réussis pas toujours ta méditation, la voici –- et je ne me trompe pas ! Tu commences ta méditation dans l'agitation et l'anxiété. Cela suffit pour que tu n'obtiennes jamais ce que tu recherches, car ton esprit n'est pas concentré sur la vérité que tu médites et il n'y a pas d'amour dans ton cœur. Cette anxiété est vaine. Tu n'en retireras qu'une grande fatigue spirituelle et une certaine froideur de l'âme, surtout au niveau affectif. Je ne connais à cela nul autre remède que celui-ci : sortir de cette anxiété. C'est en effet un des obstacles majeurs à la pratique religieuse et à la vie de prière. Elle nous fait courir pour nous faire trébucher

      Je ne veux vraiment pas te dispenser de la méditation simplement parce qu'il te semble que tu n'en retires aucun profit. Au fur et à mesure que tu feras le vide en toi-même, que tu te débarrasseras de cet attachement dans l'humilité, le Seigneur te fera le don de l'oraison qu'il garde dans sa main droite.

Ep 979-980 (trad. Une Parole, Médiaspaul, p. 28)

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« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle »

      -- Padre, je me sens tellement indigne de communier ! Vraiment, j'en suis indigne.

      Réponse : -- C'est vrai, nous ne sommes pas dignes d'un tel don ; mais une chose c'est d'y prendre part indignement en état de faute grave, une autre c'est de ne pas en être dignes. Tous nous en sommes indignes ; mais c'est Jésus qui nous invite, c'est lui qui le désire. Soyons donc humbles et recevons-le d'un coeur rempli d'amour.

      -- Padre, pourquoi pleurez-vous lorsque vous communiez ?

      Réponse : -- Si l'Église a poussé ce cri : « Il ne dédaigna point le sein de la Vierge », en parlant de l'incarnation du Verbe dans le sein de l'Immaculée, que dire de nous, pécheurs ? Mais le Christ a dit : « Qui ne mange pas ma chair et ne boit pas mon sang, n'aura pas la vie éternelle. » Par conséquent, approchons-nous de la table de communion avec beaucoup d'amour et un grand respect. Que toute la journée serve, d'abord à nous y préparer, ensuite à rendre grâce.

Lettere di Padre Pio, Vicenza 1969, p.55

 

Padrepio2Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin 

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Le Christ nous appelle à la conversion

Devant les tentations, comporte-toi en femme forte et combats avec l'aide du Seigneur. Si tu tombes dans le péché ne reste pas là, découragée et abattue. Humilie-toi, mais sans perdre courage ; abaisse-toi, mais sans te dégrader ; verse des larmes de contrition sincères pour laver tes imperfections et tes fautes, mais sans perdre confiance en la miséricorde de Dieu, qui sera toujours plus grande que ton ingratitude. Prends la résolution de te corriger, mais sans présumer de toi-même, car c'est en Dieu seul que tu dois mettre ta force ; enfin, reconnais sincèrement que si Dieu n'était pas ton armure et ton bouclier, ton imprudence t'aurait entraînée à commettre toutes sortes de péchés

Ne t'étonne pas de tes faiblesses. Accepte-toi plutôt comme tu es ; rougis de tes infidélités envers Dieu, mais fais-lui confiance, et abandonne-toi tranquillement à lui, comme un petit enfant dans les bras de sa mère

Ep 3, 698 ; AP (in Buona giornata, trad. Une Pensée, Madiaspaul, 1991,p.61)

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« Va aujourd'hui travailler à ma vigne » (Mt 21,28)

De tout mon cœur, je bénis Dieu de m'avoir fait connaître des âmes vraiment bonnes. J'ai pu leur annoncer qu'elles sont elles aussi la vigne du Seigneur : la citerne, c'est leur foi ; la tour, c'est leur espérance ; le pressoir, leur charité ; la haie, c'est la loi de Dieu, qui les démarque des enfants des ténèbres.

Je m'arrête là, parce que la cloche m'appelle ; je vais au pressoir de l'église, à l'autel. C'est là que ruisselle continuellement le vin sacré du sang de ce raisin délicieux et unique dont bien peu ont la chance de pouvoir s'enivrer. Là, vous le savez, car je ne puis agir autrement, je vous présenterai au Père des Cieux, uni à son Fils ; c'est en lui et avec lui que je suis tout entier vôtre dans le Seigneur.

Seigneur Jésus, sauve-les tous. Je m'offre en victime pour eux tous. Rends-moi plus fort ; prends ce cœur, emplis-le de ton amour, puis demande-moi tout ce que tu veux.

Ep 3 ; 586,588,62 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 67)

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C’est par les coups répétés d’un burin salutaire

C’est par les coups répétés d’un burin salutaire et un nettoyage soigneux que l’Artiste divin veut préparer les pierres avec lesquelles se construit l’édifice éternel. Ainsi chante notre tendre mère, la sainte Église catholique, dans l’hymne de l’office de la dédicace d’une église. Et il en va vraiment ainsi.

On peut affirmer, à juste titre, que chaque âme destinée à la gloire éternelle est faite pour élever l’édifice éternel. Un maçon qui veut bâtir une maison doit, avant tout, bien nettoyer les pierres qu’il veut utiliser pour la construction. Ce qu’il obtient à coups de marteau et de burin. Le Père céleste se comporte de la même manière avec les âmes choisies, que sa haute sagesse et providence a destinées à élever l’édifice éternel.

L’âme destinée à régner avec Jésus Christ dans la gloire éternelle doit donc être nettoyée à coups de marteau et de burin, dont se sert l’Artiste divin pour préparer les pierres, c’est-à-dire les âmes choisies. Mais que sont ces coups de marteau et de burin ? Ma sœur, ce sont les ombres, les craintes, les tentations, les afflictions de l’esprit et les troubles spirituels, avec un parfum de désolation, et aussi le malaise physique.

Dès lors, remerciez l’infinie bonté du Père éternel qui traite votre âme de cette façon, parce qu’elle est destinée au salut. Pourquoi ne pas se glorifier de ce traitement plein d’amour que vous applique le meilleur de tous les pères ? Ouvrez votre cœur à ce médecin céleste des âmes et abandonnez-vous en toute confiance entre ses bras très saints. Il vous traite comme les élus, afin que vous suiviez Jésus de près par la montée du Calvaire. Je constate avec joie et une très vive émotion de l’âme combien la grâce a opéré en vous.

Ayez la certitude que tout ce que votre âme a éprouvé a été disposé par le Seigneur. Alors, n’ayez pas peur de tomber dans le mal et l’offense de Dieu. Qu’il vous suffise de savoir qu’en tout cela vous n’avez jamais offensé le Seigneur, mais qu’au contraire il en a été davantage encore glorifié.

Si cet Époux très tendre se cache à votre âme, ce n’est pas, comme vous le pensez, qu’il veuille vous punir de votre infidélité, mais parce qu’il met toujours à l’épreuve votre fidélité et votre constance, et qu’en outre il vous purifie de certains défauts, qui n’apparaissent pas tels aux yeux de chair, c’est-à-dire ces défauts et ces fautes dont le juste lui-même n’est pas exempt. Dans la sainte Écriture, il est dit en effet : Le juste tombe sept fois.

Et, croyez-moi, si je ne nous savais pas dans une telle affliction, je serais moins content, parce que je verrais que le Seigneur vous donne moins de pierres précieuses… Chassez comme des tentations les doutes contraires… Chassez aussi les doutes qui concernent votre façon de vivre, c’est-à-dire que vous n’écoutez pas les inspirations divines et que vous résistez aux douces invitations de l’Époux. Tout cela ne provient pas de l’esprit du bien mais de l’esprit du mal. Il s’agit d’artifices du diable, qui cherchent à vous éloigner de la perfection ou, du moins, à retarder votre marche vers elle. Ne perdez pas courage !

Si Jésus se manifeste, remerciez-le ; s’il se cache, remerciez-le encore : ce sont comme des jeux amoureux. Je souhaite que vous arriviez à rendre votre souffle avec Jésus sur la croix et à crier avec Jésus : Tout est consommé.

D’UNE LETTRE DE SAINT PIO DE PIETRELCINA

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« Recevoir celui que j'envoie, c'est me recevoir moi-même »

Après l'amour de notre Seigneur, je te recommande celui de l'Église, son Épouse. Elle est en quelque sorte la colombe qui couve et fait naître les petits de l'Époux. Rends toujours grâce à Dieu d'être fille de l'Église, à l'exemple d'un si grand nombre d'âmes qui nous ont précédés dans cette voie bienheureuse. Aie beaucoup de compassion pour tous les pasteurs, prédicateurs et guides spirituels ; on en trouve sur toute la surface de la terre... Prie Dieu pour eux, afin qu'en se sauvant eux-mêmes, ils soient féconds et procurent aux âmes le salut. 

Priez pour les personnes perfides comme pour les ferventes, priez pour le Saint Père, pour toutes les nécessités spirituelles et temporelles de l'Église ; car c'est elle notre mère. Faites aussi une prière spéciale pour tous ceux qui œuvrent au salut des âmes pour la gloire du Père.

Ep 3,707 ; 2,70 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p.30) 

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« Ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret »

Sois assidu à la prière et à la méditation. Tu m'as dit que tu avais déjà commencé. C'est là une bien grande consolation pour un père qui t'aime comme lui-même ! Continue donc à progresser dans cet exercice de l'amour envers Dieu. Fais chaque jour un pas de plus : de nuit, à la faible lueur de la lampe, parmi les faiblesses et dans la sécheresse de l'esprit ; ou de jour, dans la joie et l'illumination qui éblouit l'âme...

Si tu le peux, parle au Seigneur dans l'oraison, loue-le. Si tu n'y parviens pas parce que tu n'es pas encore bien avancé dans la vie spirituelle, ne t'inquiète pas : enferme-toi dans ta chambre et mets-toi en présence de Dieu. Il te verra et appréciera ta présence et ton silence. Ensuite, il te prendra par la main, te parlera, fera les cent pas dans les allées de ce jardin qu'est l'oraison, et tu y trouveras ta consolation. Rester en présence de Dieu simplement pour manifester notre volonté de nous reconnaître ses serviteurs, voilà un excellent exercice spirituel qui nous fait avancer dans le chemin de la perfection.

Lorsque tu es uni à Dieu par la prière, examine qui tu es, en vérité ; parle-lui si tu le peux, et si cela t'est impossible, arrête-toi, reste devant lui. Ne te donne pas d'autre peine.

GF, 173 ; Ep 3, 982-983 (trad. Une Pensée, Mediaspaul 1991, p. 24)

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« Qui est cet homme, qui va jusqu'à pardonner les péchés ? »

Que l'espérance en la miséricorde de Dieu nous soutienne dans le tumulte des passions et des contrariétés. Courons avec confiance vers le sacrement de pénitence, où le Seigneur nous attend à tout moment avec une tendresse infinie. Et une fois nos péchés pardonnés, oublions-les, car le Seigneur l'a déjà fait avant nous. En admettant même que tu aies commis tous les péchés du monde, le Seigneur te le répète : « Tes nombreux péchés te sont remis parce que tu as beaucoup aimé ».

Seigneur Jésus, tu es toute douceur : comment pourrais-je donc vivre sans toi ? Viens, Seigneur, prendre toi seul possession de mon cœur.

CE, 18.16 ; AD, 54 (trad. Une Pensée, Médiaspaul 1991, p. 63)

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« Qu'il prenne sa croix et qu'il me suive »

Pendant ta vie, le Christ ne te demande pas de porter avec lui toute sa lourde croix, mais juste un petit morceau, en acceptant tes souffrances. Tu n'as rien à craindre. Estime-toi au contraire très heureuse d'avoir été jugée digne d'avoir part aux souffrances de l'Homme-Dieu. Il ne s'agit pas, de la part du Seigneur, d'un abandon ni d'une punition ; au contraire, il te témoigne de l'amour, un grand amour. Tu dois en rendre grâce à Dieu et te résigner à boire le calice de Gethsémani.

Parfois le Seigneur te fait sentir le poids de la croix. Ce poids te semble insupportable, et pourtant tu le portes parce que le Seigneur, qui est plein d'amour et de miséricorde, te tend la main et te donne la force nécessaire. Le Seigneur a besoin de personnes qui souffrent avec lui devant le manque de piété des hommes. C'est pour cette raison qu'il me mène sur les voies douloureuses dont tu me parles dans ta lettre. Mais qu'il soit toujours béni, parce que son amour apporte de la douceur au milieu de l'amertume ; il change les souffrances passagères de cette vie en mérites pour l'éternité.

FSP, 119 ; Ep 3,441 ; CE, 21 ; Ep 3,413 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 32)

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« Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues »

            L'espérance en la miséricorde inépuisable de Dieu nous soutient dans le tumulte des émotions et le flot des contrariétés ; c'est avec confiance que nous accourons au sacrement de pénitence où le Seigneur nous attend à tout moment comme un Père de miséricorde. Certes, devant lui nous sommes bien conscients de ne pas mériter son pardon ; mais nous ne doutons pas de sa miséricorde infinie. Oublions donc nos péchés, comme Dieu l'a fait avant nous. 

            Il ne faut plus revenir, ni par la pensée ni en confession, sur les fautes déjà accusées lors de confessions précédentes. Grâce à notre repentir sincère, le Seigneur les a pardonnées une fois pour toutes. Vouloir revenir sur des fautes déjà pardonnées seulement pour en être encore une fois absous, ou seulement parce que nous doutons qu'elles aient été réellement et pleinement pardonnées, cela ne doit-il pas être vu comme un manque de confiance envers la bonté de Dieu ? 

            Si cela peut t'apporter quelque réconfort, tu peux repenser aux offenses que tu as faites à la justice de Dieu, à sa sagesse, à sa miséricorde, mais uniquement pour pleurer des larmes salutaires de repentir et d'amour.

GF 171,169 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 46) 

separ ecrit biblio« Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux est pour moi un frère, une sœur, une mère »

      Marie, la Mère de Jésus, savait bien que ce serait par la mort de son fils que la rédemption devait s'accomplir ; et pourtant elle aussi a pleuré et souffert, et combien !

      Si le Seigneur se manifeste à vous, rendez-lui grâce ; et s'il se cache, faites de même ; tout cela est un jeu d'amour. Que la Vierge Marie, dans sa bonté, continue à vous obtenir du Seigneur la force de supporter sans fléchir les nombreuses preuves d'amour qu'il vous donne. Je souhaite que vous en arriviez à mourir avec lui sur la croix, et qu'en lui vous puissiez vous écrier : « Tout est accompli ».

      Que Marie transforme en joie toutes les souffrances de ta vie.

GC,21; AdFP,563;  GC,24 (trad. Une Pensée, Médiaspaul 1991, p.50)

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 « Qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé »

L'humilité c'est la vérité, et la vérité, c'est que je ne suis que néant. Par conséquent, tout ce qui est bon en moi vient de Dieu. Or, il arrive souvent que nous gaspillions ce que Dieu a mis de bon en nous. Quand je vois les gens me demander quelque chose, il m'arrive de ne pas penser à ce que je pourrais leur donner, mais à ce que je ne suis pas capable de donner, et par conséquent bien des âmes restent sur leur soif parce que je n'ai pas su leur transmettre le don de Dieu.

L'idée que, chaque jour, le Seigneur vient chez nous et nous donne tout, cela devrait nous rendre humbles. Or c'est le contraire qui se passe, car le démon fait sourdre en nous des bouffées d'orgueil. Cela ne nous fait guère honneur. Il faut donc lutter contre notre orgueil. Quand nous n'en pouvons plus, arrêtons-nous un instant, faisons un acte d'humilité ; alors Dieu, qui aime les cœurs humbles, viendra à notre rencontre. 

GB 69 (trad. Une pensée, Médiaspaul, 1991, p. 81)

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« Qui s'abaissera sera élevé »

            Ne cesse pas de faire des actes d'humilité et d'amour à l'égard de Dieu et des hommes ; car Dieu parle à celui qui tient son cœur humble devant lui, et il l'enrichit de ses dons.

            Si Dieu te réserve les souffrances de son Fils et veut te faire toucher du doigt ta propre faiblesse, mieux vaut faire acte d'humilité que perdre courage. Fais monter vers Dieu une prière d'abandon et d'espérance quand ta fragilité cause ta chute, et remercie le Seigneur de toutes les grâces dont il t'enrichit. 

T, 54 (trad. Une Pensée, Mediaspaul 1991, p. 84)

 

 

Date de dernière mise à jour : 2018-08-26