Passioniste de Polynésie

Bx EUGENE III

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Pape + 1153

Né à Pise, en Italie, Bernardo PAGANELLI était probablement prieur de Saint Zénon quand il rencontra Saint Bernard, en 1138. Devenu moine à Clairvaux, il en repartit à l’automne 1139 pour aller fonder en Italie. D’abord implantée près de Farfa, la nouvelle communauté, sur l’ordre d’Innocent II se transféra le 25 octobre 1140 au monastère des Saints Vincent et Anastase, à Tre Fontane, aux portes de Rome.

Cinq ans plus tard, à la mort de Lucius II, Bernardo, qui depuis 1141 était abbé de Tre Fontane, est élu pape à l’unanimité sous le nom de Eugène III, le 15 février 1145. Saint Bernard confie à ses correspondants ses appréhensions devant ce choix d’une personne « inexperte et faible ». Mais l’un d’eux répond : « le Seigneur daigna lui accorder sur le champ de telles grâces, qu’il l’emporta sur nombre de ses prédécesseurs en grandes actions et en réputation. »

Son pontificat fut troublé par des difficultés politiques chroniques, notamment avec le Sénat de Rome, ce qui l’obligea souvent à résider hors de Rome. Inquiet de la situation des lieux saints, il suscita la seconde croisade et demanda à Saint Bernard de la prêcher (6 mars 1146).

Il entreprit en France en 1147-1148 un voyage qui lui permit de revoir Saint Bernard, Clairvaux et Cîteaux, voyage marqué par les Conciles de Paris, les synodes de Trèves et Reims, où furent examinées entre autres les positions doctrinales de Gilbert de la Porrée et les visions d’Hildegarde de Bingen.

En décembre 1149, il retourne à Rome sous la protection  de Roger II de Sicile, mais il doit en repartir, car l’hostilité du Sénat romain reste vive. Eugène commence alors à traiter avec Conrad III, puis avec son successeur, Frédéric I Barberousse.

Eugène meurt à Tivoli le 8 juillet 1153

Cistercien de cœur, Eugène faisait partie de ceux qui « désirent rester aux pieds du Seigneur avec Marie, et qui se voient ramenés à nourrir les foules et à servir avec Marthe » (Lettre 412 de St Bernard). Il garda toujours la simplicité de vie et l’habit cistercien, et on sait que Saint Bernard écrivit pour lui le Traité « de Consideratione », où sont évoqués les devoirs du pontife. Jean de Salisbury le décrit comme « une âme pleine de délicatesse et d’autorité, de grandeur et d’humilité ».

Eugène a été enseveli dans la Basilique Saint-Pierre, près de l’autel de la Vierge, dans le chœur des chanoines, là où fut aussi inhumé le Pape Grégoire III. Mais sa dépouille n’est plus localisable aujourd’hui, ayant été jointe à d’autres dans un « polyandre » (sépulture commune) qui regroupe les restes des saints, dans les Grottes vaticanes, mais auquel les fidèles n’ont pas accès. Son épitaphe était la suivante :

 Hic habet eugenius defunctus carne sepulchrum, / quem pia cum christo vivere cura facit. / Pisa virum genuit, quem claraevallis alumnum / exhibuit, sacrae religionis opus. / Hinc ad anastasii translatus martyris aedem / ex abbate pater summus in orbe fuit. / Eripuit solemne iubar mundique decorem / iulius octavam sole ferente diem : / conceptum sacrae referebant virginis anni / centum bis seni mille quaterque decem.

 « En ce sépulcre est déposé le corps mortel d’Eugène, que la divine bonté fait vivre auprès du Christ. Pise a engendré l’homme et Clairvaux le disciple dans la sainteté de la vie religieuse. Passé de ce lieu au monastère du Martyr Saint Anastase, d’abbé, il devint pontife universel. Au mois de juillet, quand le soleil éveillait le huitième jour, il l’emporta, phare de lumière et splendeur du monde, en l’année 1153 de la conception de la Vierge ».

Déjà considéré comme saint de son vivant, les miracles se multiplièrent près de sa tombe tout de suite après sa mort. Pie IX le béatifia en 1872.

(D’après Virgilio card. NOÈ, in : Le tombe e i monumenti funebri dei papi nella Basilica di San Pietro in Vaticano, Franco Cosimo Panini Editore, Modena, 2000).

http://www.ocso.org/HTM/net/stsbm-fr.htm

http://nouvl.evangelisation.free.fr/eugene_03_pape.htm

 

Date de dernière mise à jour : 2021-07-04