Passioniste de Polynésie

Saint Francisco SOLANO

francisco-solano-1.jpgPrêtre o. f. m., apôtre du Pérou, (1549-1610)


 Digne d'être connu et vénéré de l'univers entier, illustre par ses nombreux et éclatants miracles, saint Francisco Solano, le grand apôtre de l'Amérique du Sud, est resté trop longtemps dans l'oubli, et cependant ses travaux apostoliques peuvent être comparés avec avantage à ceux de ce homme intrépides qui ont fait sur d'autres plages de si merveilleuses conquêtes à l'Évangile, et dont l'histoire est universellement connue.

De plus, malgré les siècles écoulés depuis sa découverte, le monde de Christophe Colomb peut encore facilement compter ses saints ; il est juste qu'il connaisse au moins ceux qu'il a produits. Sans doute l'Amérique ne donna pas le jour à ce vaillant soldat du Christ, l'Espagne eut cette gloire, mais du moins, sur la terre du Nouveau-Monde, ce saint exerça son glorieux apostolat ; de ces régions fécondées par sa sueur il s'éleva vers la céleste patrie, et c'est elle qui garde son tombeau.

Francisco Solano vint au mode à Montilla, ville d'Andalousie, le 10 mars 1549, en ce temps là, les ténèbres de l'hérésie s'élevaient sur le monde, L'Europe voyait sa foi diminuer et s'éteindre sous les doctrines dégradantes de Luther et de Calvin ; pendant que ces apôtres de l'enfer, se survivant dans leurs adeptes, ravissent aux nations leur foi et leur fidélité, Dieu se choisit de nouveaux peuples, sa divine providence fait naître un véritable apôtre qui portera à des barbares moins dégradés, cette lumière de la foi, cette espérance de la vie éternelle, que les peuples soi-disant civilisés s'efforcent de ne plus voir, pour ne plus l'accepter, le vœu de Colomb sera exaucé, car c'était moins des terres à L'Espagne moins de l'or à la Palestine, que des âmes pour le Christ qu'était allé chercher l'intrépide navigateur.

Déjà Francisco Solano avait traversé saintement l'adolescence, déjà tout jeune religieux il avait servi de modèle aux plus anciens et aux plus pieux ; déjà comme prédicateur il avait distribué aux âme les dons du Saint-Esprit dans les ses paroles brûlantes d'amour de Dieu jointes aux admirables sanctions d'une vie sainte déjà martyr de sa charité, il s'était, durant la peste qui désolait sa patrie, livré à la contagion en se dévouant aux malades abandonnés pour les servir et les soulager ; déjà par sa profonde humilité, par les austérités de la plus sévère discipline, par les séjours et ses nuits passés dans les exercices de piété et de pénitence, il avait porté la mortification jusqu'a imiter les grands Patriarches de la vie monastique, Benoît et François, se roulant comme eux dans les épines dans l'excès de son zèle pour dompter son corps et éteindre l'ardeur de la concupiscence ; il voulait encore monter plus haut et désirait avec ardeur souffrir le martyre.

Dans ce but, il demanda par grâce à ses supérieurs la permissions d'aller prêcher en Afrique ; sur le refus qu'on lui en fit, il demanda et obtint une place parmi les missionnaires de son Ordre qui s'embarquaient pour aller porter la Foi dans l'Amérique méridionale. Comptant pour rien les périls de la terre et de la mer, en comparaison du salut des âmes, il arriva non sans prodiges avec ses compagnons, au lieu où le Seigneur lui préparait une grande mais difficile moisson. Il n'épargna ni travaux, ni veilles, ni fatigues ; faisant siennes les misères des autres, enflammé de l'amour de Dieu et du prochain, il mérita d'apprendre par infusion divine la langue de ces peuples, et leur prêchant la foi d'une parole si persuasive, il s'insinua si fort dans leurs esprits, que ces sauvages, quittant leur férocité naturelle, accouraient à l'envie à ses instructions ; il en instruisit et en baptisa une multitude innombrable. Il gagna tellement leur estime et leur confiance qu'il leur faisait faire de bon gré ce qu'on n'avait pu obtenir d'eux par des moyens de rigueur. La force de ses paroles parut particulièrement un jour de jeudi saint : les chrétiens s'étant assemblés selon leur coutume pour célébrer saintement les mystères de la passion de Notre-Seigneur; plusieurs milliers d'infidèles s'attroupèrent pour fondre sur eux et les exterminer, Francisco Solano ayant paru, et s'étant fait entendre à ces barbares, de nations et de langues différentes, les désarma, fit la paix avec eux et en convertit à la Foi de Jésus-Christ plus de neuf mille en cette occasion.

Plus tard s'étant rendu à Lima, il prêcha la pénitence à cette grande ville ; comme un autre Jonas, il menaça cette autre Babylone d'une entière destruction si ses habitants ne se livraient pas de tout leur cœur au repentir. Cette exhortation fut si efficace qu'ils s’engagèrent dans la voie d'une pénitence étonnante.

Indiens et Espagnols se convertissaient en foules sur son passage, car Francisco était un véritable missionnaire et un homme de Dieu. Jamais la première ferveur de son apostolat ne se refroidit, l'ardeur du combat loin de le lasser le ranimait sans cesse ; l'esprit de la foi le soutenait ; il entretenait son zèle par les mêmes austérités qui avaient marqué les débuts de sa vie religieuse et peut être par de plus grands encore. Il faisait tous ses longs voyages à pieds sans jamais porter de sandales, en quelque état que fussent les routes à travers les forêts et les montagnes. Véritable enfant de François d'Assise, dont il est une des parfaites copies, il se confiait en tout à la bonne Providence sans redouter les mille dangers que lui offraient continuellement les hommes, les animaux ou les choses ; il n'emportait jamais de provision laissant à Dieu le soin de pourvoir à tous ses besoins.

Durant 14 ans, Francisco Solanno se dévoua ainsi au salut de ses frères ; travaux pénibles à la nature, mais consolants pour son cœur d'apôtre, fructueux pour les âmes et agréables à Dieu. Enfin complètement épuisé, âgé seulement de 61 ans, il connut que le jour de son dernier appel approchait Ayant reçu les sacrements de l'Église, mettant ses bras en croix, fixant son cœur et son esprit en Dieu et récitant de ferventes prières, il expira le 14 juillet 1610, le jour de la fête de saint Bonaventure qu'il avait choisi depuis longtemps pour son protecteur. Son corps, auparavant fort brun, devint après sa mort si blanc et si beau et répandit un parfum si suave, que la foule émerveillée pensa instinctivement à la beauté mille fois plus grande encore de son âme qui venait de s'envoler dans le sein de Dieu. Béatifié le 245 janvier 1675, par Clément X, saint Francisco Solano fut canonisé par Benoît XIII el 17 décembre 1736, les Péruviens l'on choisi comme Patron.

Tiré des Fleurs Franciscaines Vol. 2. 126-132 – 14 juillet.

 

http://nouvl.evangelisation.free.fr/francisco_solano.htm

Date de dernière mise à jour : 2021-07-04