Passioniste de Polynésie

Saint Grégoire de Nazianze

San gregorio nazianzenoÉvêque, Docteur de l'Église  (312-389)

 Grégoire doit sa naissance aux prières et aux larmes de sa mère. Elle se chargea elle-même de sa première éducation et lui apprit à lire, à comprendre et à aimer les Saintes Écritures. L'enfant devint digne de sa sainte mère, et demeura pur au milieu des séductions.

 « Un jour, raconte-t-il lui-même, j'aperçus près de moi deux vierges d'une majesté surhumaine. On aurait dit deux sœurs. La simplicité et la modestie de leurs vêtements, plus blancs que la neige, faisaient toute leur parure. À leur vue, je tressaillis d'un transport céleste. "Nous sommes la Tempérance et la Chasteté, me dirent-elles ; nous siégeons auprès du Christ-Roi. Donne-toi tout à nous, cher fils, accepte notre joug, nous t'introduirons un jour dans les splendeurs de l'immortelle Trinité." »

La voie de Grégoire était tracée : il la suivit sans faiblir toute sa vie.

 Il s'embarqua pour Athènes, afin de compléter ses études. Dieu mit sur le chemin de Grégoire, dans la ville des arts antiques, une âme grande comme la sienne : St Basile. Qui dira la beauté et la force de cette amitié, dont le but unique était la vertu ! « Nous ne connaissions que deux chemins, raconte Grégoire, celui de l'église et celui des écoles. » La vertu s'accorde bien avec la science ; partout où l'on voulait parler de deux jeunes gens accomplis, on nommait Basile et Grégoire.

 Revenus dans leur patrie, ils se conservèrent toujours cette affection pure et dévouée qui avait sauvegardé leur jeunesse, et qui désormais fortifiera leur âge mûr et consolera leur vieillesse. Rien de plus édifiant que la correspondance de ces deux grands hommes, frères d'abord dans l'étude, puis dans la solitude de la vie monastique et enfin dans les luttes de l'épiscopat.

 À la mort de son père, qui était devenu évêque de Nazianze, Grégoire lui succède ; mais, au bout de deux ans, son amour de la solitude l'emporte, et il va se réfugier dans un monastère. Bientôt on le réclame pour le siège patriarcal de Constantinople. Il résiste : « Jusqu'à quand, lui dit-on, préférerez-vous votre repos au bien de l'Église ? » Grégoire est ému ; il craint de résister à la volonté divine et se dirige vers la capitale de l'empire, dont il devient le patriarche légitime. Là, sa mansuétude triomphe des plus endurcis, il fait l'admiration de ses ennemis, et il mérite, avec le nom de Père de son peuple, le nom glorieux de théologien, que l'Église a consacré.

Avant de mourir, Grégoire se retira à Nazianze, où sa vie s'acheva dans la pratique de l'oraison, du jeûne et du travail.

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sépar saints3729712870.jpgBENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Salle Paul VI Mercredi 8 août 2007

Saint Grégoire de Nazianze

Chers frères et sœurs!

Mercredi dernier, j'ai parlé d'un grand maître de la foi, le Père de l'Eglise saint Basile. Aujourd'hui, je voudrais parler de son ami Grégoire de Nazianze, lui aussi, comme Basile, originaire de Cappadoce. Illustre théologien, orateur et défenseur de la foi chrétienne au IV siècle, il fut célèbre pour son éloquence et avait également, en tant que poète, une âme raffinée et sensible.

Grégoire naquit au sein d'une noble famille. Sa mère le consacra à Dieu dès sa naissance qui eut lieu autour de l'an 330. Après une première éducation familiale, il fréquenta les écoles les plus célèbres de son temps:  il fut d'abord à Césarée de Cappadoce, où il se lia d'amitié avec Basile, futur Evêque de cette ville, puis il séjourna dans d'autres métropoles du monde antique, comme Alexandrie d'Egypte et surtout Athènes, où il rencontra de nouveau Basile (cf. Oratio 43, 14-24:  SC 384, 146-180). En réévoquant son amitié avec lui, Grégoire écrira plus tard:  "Alors, non seulement je me sentais empli de vénération pour mon grand Basile, pour ses mœurs sérieuses et la maturité et la sagesse de ses écrits, mais j'en encourageais également d'autres, qui ne le connaissaient pas encore, à en faire autant... Nous étions guidés par le même désir de savoir... Telle était notre compétition:  non pas qui était le premier, mais qui permettait à l'autre de l'être. On aurait dit que nous avions une unique âme et un seul corps" (Oratio 43, 16.20:  SC 384, 154-156.164). Ce sont des paroles qui sont un peu l'autoportrait de cette noble âme. Mais l'on peut également imaginer que cet homme, qui était fortement projeté au-delà des valeurs terrestres, a beaucoup souffert pour les choses de ce monde.

De retour chez lui, Grégoire reçut le Baptême et s'orienta vers la vie monastique:  la solitude, la méditation philosophique et spirituelle le fascinaient:  "Rien ne me semble plus grand que cela:  faire taire ses sens, sortir de la chair du monde, se recueillir en soi, ne plus s'occuper des choses humaines, sinon celles strictement nécessaires; parler avec soi-même et avec Dieu, conduire une vie qui transcende les choses visibles; porter dans l'âme des images divines toujours pures, sans y mêler les formes terrestres et erronées, être véritablement le reflet immaculé de Dieu et des choses divines, et le devenir toujours plus, en puisant la lumière à la lumière...; jouir, dans l'espérance présente, du bien à venir et converser avec les anges; avoir déjà quitté la terre, tout en restant sur terre, transporté vers le haut par l'esprit" (Oratio, 2, 7:  SC 247, 96).

Comme il le confie dans son autobiographie (cf. Carmina [historica] 2, 1, 11 de vita sua 340-349:  PG 37, 1053), il reçut l'ordination sacerdotale avec une certaine réticence, car il savait qu'il aurait dû faire ensuite le Pasteur, s'occuper des autres, de leurs affaires, et donc ne plus se recueillir ainsi dans la pure méditation:  toutefois, il accepta ensuite cette vocation, et accomplit le ministère pastoral en pleine obéissance acceptant, comme cela lui arrivait souvent dans la vie, d'être porté par la Providence là où il ne voulait pas aller. (cf. Jn 21, 18). En 371, son ami Basile, Evêque de Césarée, contre la volonté de Grégoire lui-même, voulut le consacrer Evêque de Sasimes, une petite ville ayant une importance stratégique en Cappadoce. Toutefois, en raison de diverses difficultés, il n'en prit jamais possession et demeura en revanche dans la ville de Nazianze.

Vers 379, Grégoire fut appelé à Constantinople, la capitale, pour guider la petite communauté catholique fidèle au Concile de Nicée et à la foi trinitaire. La majorité adhérait au contraire à l'arianisme, qui était "politiquement correct" et considéré comme politiquement utile par les empereurs. Ainsi, il se trouva dans une situation de minorité, entouré d'hostilité. Dans la petite église de l'Anastasis, il prononça cinq Discours théologiques (Orationes 27-31:  SC 250, 70-343) précisément pour défendre et rendre également intelligible la foi trinitaire. Il s'agit de discours demeurés célèbres en raison de la sûreté de la doctrine, de l'habilité du raisonnement, qui fait réellement comprendre qu'il s'agit bien de la logique divine. Et la splendeur de la forme également les rend aujourd'hui fascinants. Grégoire reçut, en raison de ces discours, l'appellation de "théologien". Ainsi, il fut appelé par l'Eglise orthodoxe le "théologien". Et cela parce que pour lui, la théologie n'est pas une réflexion purement humaine, et encore moins le fruit uniquement de spéculations complexes, mais parce qu'elle découle d'une vie de prière et de sainteté, d'un dialogue assidu avec Dieu. Et précisément ainsi, elle fait apparaître à notre raison la réalité de Dieu, le mystère trinitaire. Dans le silence de la contemplation, mêlé de stupeur face aux merveilles du mystère révélé, l'âme accueille la beauté et la gloire divine.

Alors qu'il participait au second Concile œcuménique de 381, Grégoire fut élu Evêque de Constantinople et assura la présidence du Concile. Mais très vite, une forte opposition se déchaîna contre lui, jusqu'à devenir insoutenable. Pour une âme aussi sensible, ces inimitiés étaient insupportables. Il se répétait ce que Grégoire avait déjà dénoncé auparavant à travers des paroles implorantes:  "Nous avons divisé le Christ, nous qui aimions tant Dieu et le Christ! Nous nous sommes mentis les uns aux autres à cause de la Vérité, nous avons nourri des sentiments de haine à cause de l'Amour, nous nous sommes divisés les uns les autres!" (Oratio 6, 3:  SC 405, 128). On en arriva ainsi, dans un climat de tension, à sa démission. Dans la cathédrale bondée, Grégoire prononça un discours d'adieu d'un grand effet et d'une grande dignité (cf. Oratio 42:  SC 384, 48-114). Il concluait son intervention implorante par ces paroles:  "Adieu, grande ville aimée du Christ... Mes fils, je vous en supplie, conservez le dépôt [de la foi] qui vous a été confié (cf. 1 Tm 6, 20), souvenez-vous de mes souffrances (cf. Col 4, 18). Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous" (cf. Oratio 42, 27:  SC 384, 112-114).

Il retourna à Nazianze et, pendant deux ans environ, il se consacra au soin pastoral de cette communauté chrétienne. Puis, il se retira définitivement dans la solitude, dans la proche Arianze, sa terre natale, où il consacra à l'étude et à la vie ascétique. Au cours de cette période, il composa la plus grande partie de son œuvre poétique, surtout autobiographique:  le De vita sua, une relecture en vers de son chemin humain et spirituel, le chemin exemplaire d'un chrétien qui souffre, d'un homme d'une grande intériorité dans un monde chargé de conflits. C'est un homme qui nous fait ressentir le primat de Dieu, et qui nous parle donc également à nous, à notre monde:  sans Dieu, l'homme perd sa grandeur, sans Dieu, le véritable humanisme n'existe pas. Ecoutons donc cette voix et cherchons à connaître nous aussi le visage de Dieu. Dans l'une de ses poésies, il avait écrit, en s'adressant à Dieu:  "Sois clément, Toi, l'Au-Delà de tous" (Carmina [dogmatica] 1, 1, 29:  PG 37, 508). Et, en 390, Dieu accueillait dans ses bras ce fidèle serviteur qui, avec une intelligence aiguë, l'avait défendu dans ses écrits et qui, avec tant d'amour, l'avait chanté dans ses poésies.

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070808_fr.html

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BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Salle Paul VI Mercredi 22 août 2007

Saint Grégoire de Nazianze   

Chers frères et sœurs,

Dans le cadre des portraits des grands Pères et Docteurs de l'Eglise que je cherche à offrir dans ces catéchèses, j'ai parlé la dernière fois de saint Grégoire de Nazianze, Evêque du IV siècle, et je voudrais aujourd'hui encore compléter ce portrait d'un grand maître. Nous chercherons aujourd'hui à recueillir certains de ses enseignements. En réfléchissant sur la mission que Dieu lui avait confiée, saint Grégoire de Nazianze concluait:  "J'ai été créé pour m'élever jusqu'à Dieu à travers mes actions" (Oratio 14, 6 de pauperum amore:  PG 35, 865). De fait, il plaça son talent d'écrivain et d'orateur au service de Dieu et de l'Eglise. Il rédigea de multiples discours, diverses homélies et panégyriques, de nombreuses lettres et œuvres poétiques (près de 18.000 vers!):  une activité vraiment prodigieuse. Il avait compris que telle était la mission que Dieu lui avait confiée:  "Serviteur de la Parole, j'adhère au ministère de la Parole; que jamais je ne néglige ce bien. Cette vocation je l'apprécie et je la considère, j'en tire plus de joie que de toutes les autres choses mises ensemble" (Oratio 6, 5:  SC 405, 134; cf. également Oratio 4, 10).

Grégoire de Nazianze était un homme doux, et au cours de sa vie il chercha toujours à accomplir une oeuvre de paix dans l'Eglise de son temps, lacérée par les discordes et les hérésies. Avec audace évangélique, il s'efforça de surmonter sa timidité pour proclamer la vérité de la foi. Il ressentait profondément le désir de s'approcher de Dieu, de s'unir à Lui. C'est ce qu'il exprime lui-même dans l'une de ses poésies, où il écrit:  parmi les "grands flots de la mer de la vie, / agitée ici et là par des vents impétueux, / ... / une seule chose m'était chère, constituait ma richesse, / mon réconfort et l'oubli des peines, / la lumière de la Sainte Trinité" (Carmina [historica] 2, 1, 15:  PG 37, 1250sq.).

Grégoire fit resplendir la lumière de la Trinité, en défendant la foi proclamée par le Concile de Nicée:  un seul Dieu  en  trois personnes égales et distinctes - le Père, le Fils et l'Esprit Saint -, "triple lumière qui en une unique / splendeur se rassemble" (Hymne vespéral:  Carmina [historica] 2, 1, 32:  PG 37, 512). Dans le sillage de saint Paul (1 Co 8, 6), Grégoire affirme ensuite, "pour nous il y a un Dieu, le Père, dont tout procède; un Seigneur, Jésus Christ, à travers qui tout est; et un Esprit Saint en qui tout est" (Oratio 39, 12:  SC 358, 172).

Grégoire a profondément souligné la pleine humanité du Christ:  pour racheter l'homme dans sa totalité, corps, âme et esprit, le Christ assuma toutes les composantes de la nature humaine, autrement l'homme n'aurait pas été sauvé. Contre l'hérésie d'Apollinaire, qui soutenait que Jésus Christ n'avait pas assumé une âme rationnelle, Grégoire affronte le problème à la lumière du mystère du salut:  "Ce qui n'a pas été assumé, n'a pas été guéri" (Ep 101, 32:  SC 208, 50), et si le Christ n'avait pas été "doté d'une intelligence rationnelle, comment aurait-il pu être homme?" (Ep 101, 34:  SC 208, 50). C'était précisément notre intelligence, notre raison qui avait et qui a besoin de la relation, de la rencontre avec Dieu dans le Christ. En devenant homme, le Christ nous a donné la possibilité de devenir, à notre tour, comme Lui. Grégoire de Nazianze exhorte:  "Cherchons à être comme le Christ, car le Christ est lui aussi devenu comme nous:  cherchons à devenir des dieux grâce à Lui, du moment que Lui-même, par notre intermédiaire, est devenu homme. Il assuma le pire, pour nous faire don du meilleur" (Oratio 1, 5:  SC 247, 78).

Marie, qui a donné la nature humaine au Christ, est la véritable Mère de Dieu (Theotókos:  cf Ep. 101, 16:  SC 208, 42, et en vue de sa très haute mission elle a été "pré-purifiée" (Oratio 38, 13:  SC 358, 132, comme une sorte de lointain prélude du dogme de l'Immaculée Conception). Marie est proposée comme modèle aux chrétiens, en particulier aux vierges, et comme secours à invoquer dans les nécessités (cf. Oratio 24, 11:  SC 282, 60-64).

Grégoire nous rappelle que, comme personnes humaines, nous devons être solidaires les uns des autres. Il écrit:  ""Nous sommes tous un dans le Seigneur" (cf. Rm 12, 5), riches et pauvres, esclaves et personnes libres, personnes saines et malades; et la tête dont tout dérive est unique:  Jésus Christ. Et, comme le font les membres d'un seul corps, que chacun s'occupe de chacun, et tous de tous". Ensuite, en faisant référence aux malades et aux personnes en difficulté, il conclut:  "C'est notre unique salut pour notre chair et notre âme:  la charité envers eux" (Oratio 14, 8 de pauperum amore:  PG 35, 868ab). Grégoire souligne que l'homme doit imiter la bonté et l'amour de Dieu, et il recommande donc:  "Si tu es sain et riche, soulage les besoins de celui qui est malade et pauvre; si tu n'es pas tombé, secours celui qui a chuté et qui vit dans la souffrance; si tu es heureux, console celui qui est triste; si tu as de la chance, aide celui qui est poursuivi par le mauvais sort. Donne à Dieu une preuve de reconnaissance, car tu es l'un de ceux qui peuvent faire du bien, et non de ceux qui ont besoin d'en recevoir... Sois riche non seulement de biens, mais également de piété; pas seulement d'or, mais de vertus, ou mieux, uniquement de celle-ci. Dépasse la réputation de ton prochain en te montrant meilleur que tous; fais toi Dieu pour le malheureux, en imitant la miséricorde de Dieu" (Oratio 14, 26 de pauperum amore:  PG 35, 892bc).

Grégoire nous enseigne tout d'abord l'importance et la nécessité de la prière. Il affirme qu'il "est nécessaire de se rappeler de Dieu plus souvent que l'on respire" (Oratio 27, 4:  PG 250, 78), car la prière est la rencontre de la soif de Dieu avec notre soif. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui (cf. Oratio 40, 27:  SC 358, 260). Dans la prière nous devons tourner notre coeur vers Dieu, pour nous remettre à Lui comme offrande à purifier et à transformer. Dans la prière nous voyons tout à la lumière du Christ, nous ôtons nos masques et nous nous plongeons dans la vérité et dans l'écoute de Dieu, en nourrissant le feu de l'amour.

Dans une poésie, qui est en même temps une méditation sur le but de la vie et une invocation implicite à Dieu, Grégoire écrit:  "Tu as une tâche, mon âme, / une grande tâche si tu le veux. / Scrute-toi sérieusement, / ton être, ton destin; / d'où tu viens et où tu devras aller; / cherche à savoir si la vie que tu vis est vie / ou s'il y a quelque chose de plus. / Tu as une tâche, mon âme, / purifie donc ta vie:  / considère, je te prie, Dieu et ses mystères, / recherche ce qu'il y avait avant cet univers / et ce qu'il est pour toi, / d'où il vient, et quel sera son destin. / Voilà ta tâche, /mon âme, / purifie donc ta vie" (Carmina [historica] 2, 1, 78:  PG 37, 1425-1426). Le saint Evêque demande sans cesse de l'aide au Christ, pour être relevé et reprendre le chemin:  "J'ai été déçu, ô mon Christ, / en raison de ma trop grande présomption:  / des hauteurs je suis tombé profondément bas. / Mais relève-moi à nouveau à présent, car je vois / que j'ai été trompé par ma propre personne; / si je crois à nouveau trop en moi, / je tomberai immédiatement, et la chute sera fatale" (Carmina [historica] 2, 1, 67:  PG 37, 1408).

Grégoire a donc ressenti le besoin de s'approcher de Dieu pour surmonter la lassitude de son propre moi. Il a fait l'expérience de l'élan de l'âme, de la vivacité d'un esprit sensible et de l'instabilité du bonheur éphémère. Pour lui, dans le drame d'une vie sur laquelle pesait la conscience de sa propre faiblesse et de sa propre misère, l'expérience de l'amour de Dieu l'a toujours emporté. Ame, tu as une tâche - nous dit saint Grégoire à nous aussi - , la tâche de trouver la véritable lumière, de trouver la véritable élévation de ta vie. Et ta vie est de rencontrer Dieu, qui a soif de notre soif.

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070822_fr.html

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Gre nazianze 01

 

Naissance:

Deux hypothèses ont été proposées au sujet de la chronologie de sa carrière. L'historiographie ancienne et la tradition byzantine rapportée par la Souda (Suidae Lexicon, éd. A. ADLER, Leipzig, 1928, p. 541-543), font état de son grand âge; il serait mort nonagénaire en 390. Les historiens modernes et l'hagiographie récente adoptent une chronologie plus brève et placent sa naissance vers 325/329. Cette chronologie courte s'appuie sur le postulat selon lequel Grégoire aurait eu approximativement le même âge que S. Basile et sur l'interprétation de plusieurs textes poétiques et ambigus. Cette hypothèse explique mal les nombreuses allusions que Grégoire fait à son grand âge, dès l'époque de son ordination sacerdotale (Or. 2, 12). D'autre part, il dit formellement que sa mère, Nonna, était quinquagénaire en 325. La biographie longue est notamment défendue par le bollandiste Daniel Papebroch (Acta Sanctorum, Maii t. 2, p. 370D - 371F).

Études:

Grégoire est intentionnellement discret sur la période de ses études (De vita sua, v. 108 et 211-212), et l'on ignore combien d'années il y a consacrées. Il étudia à Césarée de Cappadoce, à Césarée de Palestine et à Alexandrie. En Palestine, il fut, selon Saint Jérôme (De viris illustribus, 113), élève de Thespesius et condisciple d'Euzoius, futur évêque arien de Césarée. A-t-il été l'auditeur de S. Cyrille de Jérusalem, dans cette dernière ville, en 348 ou 349? Cela expliquerait l'importance des réminiscences de la VIe et de la IXe Catéchèses de Cyrille dans l'Or. 28 (BERNARDI, Prédication, p. 185; SINKO, De traditione, I, 12-18). Fut-il élève de Libanius à Antioche, comme l'affirme Socrate (Hist. eccl., IV, 26)? C'est possible. D'Alexandrie, il gagna Athènes avec une hâte qu'il fait remarquer sans l'expliquer en racontant les détails de cette traversée mouvementée. Il ne fut pas étudiant pendant toute la durée de son séjour dans les écoles d'Athènes. Il y enseigna. Lorsque Basile de Césarée vint à Athènes comme étudiant, Grégoire l'accueillit et l'introduisit dans les milieux athéniens. Il partageait les goûts de Basile pour la vie religieuse et il décida de suivre lui aussi une vocation de type monastique mal précisé; on ignore à quel moment, entre 354/355 et 363, il renonça à la carrière profane et rentra au pays.

Carrière religieuse en Cappadoce:

Les Invectives contre Julien (Or. 4 et 5), composées sans doute vers 364, selon M. Regali, sont des polémiques contre l'hellénisme à l'antique, que des lettrés païens encouragés par l'empereur Julien (361-363) remettaient à la mode. Ordonné prêtre sous le règne de Julien ou de Valens (365-378), il composa à cette occasion un traité sur le sacerdoce (Or. 2). Sa carrière sacerdotale puis épiscopale en Cappadoce jusqu'en 374 est celle d'un ecclésiastique jouant le rôle de notable en même temps qu'il partage les charges pastorales de son vieux père, dans la bourgade montagnarde de Nazianze à l'écart des grands centres. Il évoque dans ses écrits des réactions monastiques défavorables aux positions doctrinales de son père, des divergences théologiques sollicitant le clergé divisé entre nicéens et neo-nicéens d'une part, et entre diverses tendances dérivées de l'arianisme d'autre part; il intervient avec son père dans l'élection de S. Basile comme évêque de Césarée, mais quand Basile l'a fait sacrer évêque de Sasimes, il lui reproche d'avoir abusé de lui et de manquer d'égards à son âge. En effet, il néglige obstinément de s'installer à Sasimes, bourg qu'il dit peu plaisant. Les raisons administratives et ecclésiastiques qui l'avaient amené là ne dissimulent guère des questions doctrinales et personnelles sous-jacentes. Grégoire resta à Nazianze comme auxiliaire de son père jusqu'à la mort de ce dernier, survenue en 374; comme on tardait à donner un successeur à son père, Grégoire, faisant valoir son âge, se retira à Séleucie de Pisidie.

Séjour à Constantinople:

En 379, la communauté nicéenne de Constantinople fit appel à lui; les ariens de tendances diverses étaient majoritaires dans la capitale. Il organisa les services religieux dans une maison particulière, l'Anastasia, qui devint plus tard l'église Ste-Anastasie. Lorsque Théodose Ier, favorable aux nicéens orthodoxes, installa ceux-ci dans les églises officielles, Grégoire hésita à se laisser introniser à la Grande Église par le pouvoir civil, mais il fut comme plébiscité par le peuple et le clergé quelques jours après le 24 nov. 380. En 381, le 1er concile de Constantinople valida les fonctions d'évêque de Constantinople qu'il exerçait. Mais des dissensions éclatèrent entre les évêques d'Orient et d'Occident, on remit en question la légitimité des fonctions de Grégoire. En fait la question du rôle ecclésiastique du siège de la Nouvelle Rome dans la chrétienté et celle de la légitimité politique de l'orthodoxie étaient posées; Grégoire renonça à la présidence du concile en même temps qu'au trône épiscopal et regagna Nazianze.

Les dernières années en Cappadoce:

De retour à Nazianze, il y administra l'église locale en attendant qu'on lui donne un titulaire dans la personne d'un de ses parents, Eulalios. Retiré dans son domaine d'Arianze, avec l'intention de limiter son ministère aux activités littéraires, Grégoire y mourut et y fut inhumé, en 390.

http://nazianzos.fltr.ucl.ac.be/biosF.html

http://nouvl.evangelisation.free.fr/gregoire_de_nazianze_bio.html

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 2021-07-04