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Pas de place pour ceux qui abusent d'enfants

PapemaladegemelliPas de place parmi les prêtres ou les religieux pour qui abuserait d'enfants

Lettre du pape aux Conférences des évêques (traduction intégrale)

ROME, 5 février 2015 (Zenit.org) - Qui commet des abus contre des enfants n’a pas sa place parmi les prêtres ou les religieux : le pape François rappelle la « tolérance zéro » adoptée sous le pontificat de Benoît XVI et par son propre pontificat : les familles doivent savoir que l’Eglise est une maison « sûre » pour leurs enfants.

Le pape François a en effet adressé une lettre aux présidents des Conférences épiscopales et aux supérieurs des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, à propos de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, lancée en mars 2014. Cette commission se réunira du 6 au 9 février.

« Les familles doivent savoir que l’Église ne ménage pas ses efforts pour protéger leurs enfants et elles ont le droit de s’adresser à elle en pleine confiance, parce que c’est une maison sûre », affirme le pape.

Il ajoute qu’aucune autre considération ne peut entrer en ligne de compte, comme par exemple « désir d’éviter le scandale » : « il n’y a absolument pas de place dans le ministère pour ceux qui abusent des mineurs ».

Voici notre traduction intégrale de la lettre du pape François publiée par le Vatican en italien.

Lettre sur la Commission pour la protection des mineurs

En mars de l’an dernier, j’ai institué la Commission pontificale pour la protection des mineurs, après l’avoir annoncée dès décembre 2013, dans le but d’offrir des propositions et des initiatives destinées à améliorer les normes et les procédures pour la protection de tous les mineurs et des adultes vulnérables, et j’ai appelé à en faire partie des personnalités hautement qualifiées et réputées pour leur engagement dans ce domaine.

Au mois de juillet suivant, la rencontre avec quelques personnes qui ont subi des abus sexuels de la part de prêtres m’a offert l’occasion d’être le témoin direct et ému de l’intensité de leurs souffrances et de la solidité de leur foi. Cela m’a confirmé davantage encore dans la conviction qu’il faut continuer de faire tout ce qui est possible pour éradiquer de l’Église la plaie des abus sexuels sur les mineurs et ouvrir une voie de réconciliation et de guérison à l’attention de ceux dont on a abusé.

C’est pour ces motifs, qu’en décembre dernier, j’ai ajouté à la Commission plusieurs nouveaux membres qui représentent les Églises particulières du monde entier. Et dans quelques jours, tous les membres se rencontreront à Rome pour la première fois. Dans ce contexte, j’estime que la Commission pourra être un nouvel instrument, valide et efficace, pour m’aider à animer et à encourager l’engagement de toute l’Église - aux différents niveaux : Conférences épiscopales, diocèses, Instituts de vie consacrée et Sociétés de vie apostolique, etc. – pour mettre en œuvre les actions nécessaires afin de garantir la protection des mineurs et des adultes vulnérables et donner des réponses de justice et de miséricorde.

Les familles doivent savoir que l’Église ne ménage pas ses efforts pour protéger leurs enfants et elles ont le droit de s’adresser à elle en pleine confiance, parce que c’est une maison sûre. Aucune priorité ne pourra donc être accordée à tout autre type de considération, quelle qu’en soit la nature, comme par exemple le désir d’éviter le scandale, puisqu’il n’y a absolument pas de place dans le ministère pour ceux qui abusent des mineurs.

Il faut également veiller avec attention à ce que soit pleinement appliquée la Lettre circulaire du 3 mai 2011, émanant de la Congrégation pour la doctrine de la foi, afin d’aider les Conférences épiscopales à préparer des lignes-guides pour traiter les cas d’abus sexuels à l’égard de mineurs de la part de clercs. Il est important que les Conférences épiscopales se dotent d’un instrument pour la révision périodique des normes et pour en vérifier l’exécution.

À l’évêque diocésain et aux supérieurs majeurs, revient la charge de vérifier que soit garantie, dans les paroisses et dans les autres institutions de l’Église, la sécurité des mineurs et des adultes vulnérables. Pour exprimer le devoir qu’a l’Église de manifester la compassion de Jésus envers ceux qui ont subi des abus sexuels et envers leurs familles, les diocèses, les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique sont exhortés à identifier des programmes d’assistance pastorale qui pourront recourir à l’apport de services psychologiques et spirituels. Que les pasteurs et les responsables de communautés religieuses soient disponibles à la rencontre avec les victimes et leurs proches : il s’agit d’occasions précieuses pour écouter et pour demander pardon à ceux qui ont beaucoup souffert.

Pour tous ces motifs, je demande votre collaboration pleine et attentive avec la Commission pour la protection des mineurs. Le travail que je leur ai confié comprend une assistance pour vous et vos Conférences, à travers l’échange mutuel de « pratiques vertueuses » et de programmes d’éducation, de formation et d’instruction concernant la réponse à donner aux abus sexuels.

Que le Seigneur Jésus répande en chacun de vous, ministres de l’Église, cet amour et cette prédilection pour les petits, qui a caractérisé sa présence parmi les hommes et qui se traduit dans une responsabilité spéciale à l’égard du bien des mineurs et des adultes vulnérables. Que la Très sainte Vierge Marie, Mère de la tendresse et de la miséricorde, nous aide à accomplir avec générosité et rigueur notre devoir de reconnaître humblement et de réparer les injustices du passé et à être toujours fidèles à notre tâche de protéger ceux que Jésus préfère.

Au Vatican, le 2 février 2015, Fête de la Présentation du Seigneur

Date de dernière mise à jour : 2021-07-04