Passioniste de Polynésie

Enseignement 10 : Vivre sous la mouvance de l’Esprit Saint

Jean 3 1 8awIntroduction

L’Esprit Saint est certainement la Personne de la Trinité la plus difficile à comprendre et à cerner. Troisième Personne de la Trinité, Il est aussi certainement la moins connue des trois.

Dans les débuts de l’Eglise, les manifestations de l’Esprit Saint étaient beaucoup plus sensibles et puissantes. Il nous suffit de lire les actes des apôtres pour constater combien les premières communautés chrétiennes étaient charismatiques.

Par la suite, la présence de l’Esprit Saint et l’aspect charismatique de l’Eglise ont longtemps été quasiment oubliés. Ce n’est dans la deuxième partie du XXème siècle que l’Esprit Saint a retrouvé sa place dans l’Eglise. Les premiers mouvements du renouveau charismatique sont réapparus dans les années cinquante. Le Concile Vatican II a contribué à cette réhabilitation.

Parler de la vie dans l’Esprit Saint, sans référer à la Pentecôte est un non-sens.

Quand le jour de la Pentecôte arriva, ils étaient tous ensemble au même endroit. 

Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent violent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis.3 Des langues qui semblaient de feu leur apparurent, séparées les unes des autres, et elles se posèrent sur chacun d'eux.4 Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d'autres langues, comme l'Esprit leur donnait de s'exprimer. 

5 Or il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel.6 A ce bruit, ils accoururent en foule, et ils furent stupéfaits parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue.

7 Ils étaient [tous] remplis d'étonnement et d'admiration et ils se disaient [les uns aux autres]: «Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens?

8 Comment se fait-il donc que nous les entendions chacun dans notre propre langue, notre langue maternelle?9 Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée, de la Cappadoce, du Pont, de l'Asie, 10 de la Phrygie, de la Pamphylie, de l'Egypte, du territoire de la Libye voisine de Cyrène et résidents venus de Rome, Juifs de naissance ou par conversion,11 Crétois et Arabes, nous les entendons parler dans notre langue des merveilles de Dieu!» 12 Tous remplis d'étonnement et ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres: «Qu'est-ce que cela veut dire?»13 Mais d'autres se moquaient et disaient: «Ils sont pleins de vin doux.»14 Alors Pierre, debout avec les onze apôtres, s'exprima d'une voix forte en ces termes: «Hommes de Judée et vous tous qui séjournez à Jérusalem, comprenez ce qui se passe et prêtez l'oreille à mes paroles!15 Ces gens ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car il est neuf heures du matin.16 Mais maintenant se réalise ce qu'a dit le prophète Joël:

17 Dans les derniers jours, dit Dieu, je déverserai de mon Esprit sur tout être humain ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards auront des rêves18 Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, durant ces jours-là, je déverserai de mon Esprit et ils prophétiseront.

19 Je ferai des prodiges en haut dans le ciel et des signes miraculeux en bas sur la Terre: du sang, du feu et une vapeur de fumée;20 le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang avant l'arrivée du jour du Seigneur, de ce jour grand et glorieux. 21 Alors toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée.22 »

Israélites, écoutez ces paroles ! Dieu vous a désigné Jésus de Nazareth en accomplissant par lui, au milieu de vous, des miracles, des prodiges et des signes, comme vous le savez vous-mêmes.23 Cet homme vous a été livré suivant le projet défini et la prescience de Dieu. [Vous l'avez arrêté,] vous l'avez fait mourir sur une croix par l'intermédiaire d'hommes impies24 Mais Dieu a brisé les liens de la mort, il l'a ressuscité, parce qu'il n'était pas possible qu'elle le retienne.25 En effet, David dit à propos de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, parce qu'il est à ma droite afin que je ne sois pas ébranlé.26 C'est pourquoi mon coeur est dans la joie et ma langue dans l'allégresse; même mon corps reposera avec espérance, 27 car tu n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton saint connaisse la décomposition  28 Tu m'as fait connaître les sentiers de la vie, tu me rempliras de joie par ta présence.29 »Mes frères, qu'il me soit permis de vous parler en toute franchise au sujet du patriarche David: il est mort, il a été enseveli et son tombeau existe encore aujourd'hui parmi nous!30 Or il était prophète et il savait que Dieu lui avait juré par serment de faire surgir [le Messie,] un de ses descendants, pour le faire asseoir sur son trône.31 C'est donc la résurrection du Christ qu'il a prévue et annoncée en disant qu'il ne serait pas abandonné au séjour des morts et que son corps ne connaîtrait pas la décomposition.32 »C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité, nous en sommes tous témoins.33 Elevé à la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et il l'a déversé, comme vous le voyez et l'entendez [maintenant].34 David en effet n'est pas monté au ciel, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: 'Assieds-toi à ma droite35 jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis ton marchepied.' 36 Que toute la communauté d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié.»

Ce jour là se réalise la promesse que Jésus avait faite à ses apôtres avant son Ascension :

« Mais vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la Terre. » (Ac1, 8)

La Pentecôte est l’épisode fondateur de « l’irruption » de l’Esprit Saint et il est bien sûr le lieu de naissance de l’Eglise. Ce jour là elle est sortie de ses murs et est devenue véritablement universelle.

Les sacrements de l’Eglise trouvent également tous leur fondement dans la Pentecôte. Concernant la vie dans l’Esprit, nous examinerons davantage aujourd’hui les deux sacrements de l’initiation chrétienne, le baptême et la confirmation.

Puis nous nous arrêterons sur notre réalité de temple de l’Esprit Saint, avant de terminer par les dons et les fruits de l’Esprit Saint, ainsi que les charismes.

 

  1. Le sacrement du Baptême
  1. Sens du baptême

Le sacrement du baptême fait partie, avec la confirmation, des sacrements dits de l’initiation chrétienne. Le premier initie le baptisé à sa vie chrétienne et le fait véritablement naître à sa vie d’enfant de Dieu. Le second le confirme dans sa vie de chrétien et de témoin de Jésus Christ.

Le baptême chrétien est né avec la Pentecôte, c’est-à-dire avec la descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres, cinquante jours après la Résurrection de Jésus.

Tout comme le baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain représentait le début de son ministère parmi les hommes, la Pentecôte, le baptême du Feu de l’Esprit Saint, représente le début de la mission des Apôtres et, à tous égards, le début de l’Église chrétienne. Comme ordonné par Jésus, à partir de ce moment, Pierre et les autres disciples commencent à prêcher la nécessité de se repentir de leurs péchés et de recevoir le baptême afin d’obtenir le pardon et le don du Saint-Esprit.

Le Baptême chrétien permet l’immersion dans l’eau ou bien l’aspersion d’eau sur la tête. L’immersion dans l’eau symbolise la mort de Jésus, tandis que la Résurrection en émerge. Plongé dans l’eau, le baptisé meurt véritablement au péché. Lorsqu’il en ressort il renaît à sa vie d’enfant de Dieu.

Tout baptisé peut recevoir cette Parole du Père comme lui étant personnellement adressée :

 « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17)

Le geste symbolique de l’immersion (ou aspersion), suivi de l’imposition des mains du célébrant, manifeste la libération de tout péché et le don du Saint-Esprit.

A partir de ce moment, le baptisé est véritablement uni au Christ dans sa mort, sa résurrection et sa glorification. 

Le vieil homme (celui qui est marqué par le péché originel) est mort !Désormais, il y a un homme nouveau, un chrétien libéré du mal et un membre efficace de l’Église. Il est devenu véritablement un Fils de Dieu, renaissant par l’eau et l’Esprit, régénéré par l’Esprit Saint, éclairé par la lumière du Christ et sauvé par les ténèbres du péché, rendu plus solidaire du nouveau peuple de Dieu.

  1. Les symboles du baptême

Leau, comme déjà dit, a la fonction de purifier le baptisé, de laver de son corps et de son âme tout signe de péché. L’eau est universellement reconnue comme le symbole de la vie par excellence. C’est l’élément qui étanche notre soif et nourrit la terre, pour lui permettre de porter ses fruits. Il rend tout propre, et de la même manière il lave notre âme de toute tâche.

L’onction du saint Chrême (ou Chrismation) sert à consacrer et manifeste l’entrée du baptême dans la grande famille de l’Église. C’est une huile parfumée et consacrée.

L’une des caractéristiques principales de l’huile est de pénétrer profondément et, souvent, de manière indélébile, ce qu’elle touche. Dans le cadre du baptême, la symbolique est très forte : elle manifeste l’action de l’Esprit Saint qui pénètre profondément l’être tout entier (corps, âme, esprit) du nouveau baptisé et le marque de manière définitive et indélébile de son identité d’enfant de Dieu et de disciple de Jésus Christ.

Le vêtement blanc  signifie la nouvelle vie, la nouvelle dignité dont est revêtu le nouveau baptisé. Le blanc exprime la pureté de l’âme rendue sans tâche immédiatement après le baptême, ainsi que le renouveau intérieur que le sacrement apporte à celui qui le reçoit.

La bougie signifie que le baptisé est illuminé par le Christ ressuscité qui libère des ténèbres du péché et de la mort.

Jésus a dit :

« Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres » (Jn 12,46).

Le cierge remis est ainsi allumé au cierge pascal qui symbolise le Christ qui est lumière. Le baptisé est appelé à rayonner de la lumière du Christ, au travers du témoignage de sa vie.

Au baptême d’un enfant, la lumière est confiée à ses parents, parrain et marraine, pour signifier leur responsabilité d’entretenir la lumière de la foi, reçue par le jeune baptisé.

  1. Effets et portée du baptême
  • La naissance dans l’Esprit Saint à la vie d’enfant de Dieu

Par le baptême, le baptisé devient véritablement enfant de Dieu et devient membre à part entière de de l’Eglise, Corps du Christ, et fait partie de la grande famille des chrétiens. La personne qui reçoit le baptême (ou ses parents) promet de faire de son mieux pour vivre une vie de bon chrétien en rejetant le mal.

  • La rémission et le pardon des péchés

Ce sacrement nous lave du ‘péché originel’, ce péché que nous avons hérité de nos premiers parents. Tous les péchés commis avant le baptême  sont ainsi ‘effacés’ et pardonnés. De cette façon, notre nouvelle vie dans le Christ commence de bon pied !

A notre baptême, l’Esprit-Saint nous est donné pour nous aider à vivre en bons chrétiens (1Co 12,13).

  1. Le sacrement de la confirmation
  1. Sens de la confirmation

Le sacrement de la confirmation est partie intégrante de la vie chrétienne et tout baptisé se doit d’être confirmé (au moins dès qu’il a atteint l’âge de raison).

Le baptême fait naître à la vie d’enfant de Dieu et ouvre le chemin de la vie chrétienne, la confirmation, approfondit la grâce du baptême et donne la force nécessaire pour vivre et marcher fidèlement jusqu’au bout sur ce chemin.

En effet, elle fait croître la vie de Dieu chez le baptisé pour qu’elle se déploie au-delà de lui. C’est un sacrement de croissance (au plus profond de soi-même) et de force (pour aller au-delà de soi-même). Il reprend et approfondit la grâce déjà reçue au baptême.

Ce sacrement n’est pas facultatif dans la vie chrétienne (comme beaucoup le pense) : avec la réception de l’eucharistie, il est vital pour que Dieu achève ce qu’il a commencé au baptême.

Ainsi, dans le sacrement de la confirmation, Dieu s’engage et manifeste au baptisé qu’il le reconnaît pleinement comme son fils et qu’il sera toujours pour lui un Père ; l’union au Christ est renforcée en vivant plus explicitement de son Esprit ; les dons de l’Esprit-Saint se déploient au mieux dans la vie du baptisé pour que celui-ci prenne totalement sa place dans l’Église, le Corps du Christ, et qu’il soit plus réceptif au souffle de l’Esprit-Saint dans sa vie et dans le monde. Il pourra alors témoigner de sa foi en Jésus-Christ par toute sa vie et vivre au mieux de la Bonne Nouvelle.

Comme tout sacrement, la confirmation est d’abord et avant tout un don de Dieu. C’est un don totalement gratuit, sans retour, au-delà même de la nécessité et de la qualité de la préparation à ce sacrement. (Le mot « confirmation » prête souvent à confusion. On ne confirme pas soi-même son baptême : c’est l’engagement et le don de Dieu qui confirme et approfondit la grâce reçue au baptême. Le mot confirmation vient du verbe latin « confirmare » qui veut dire encourager, consolider, affermir.). Un

Un détail important à mentionner ici, parce que trop souvent vécu ainsi par un très grand nombre : la confirmation n’est pas in diplôme de fin d’études (les années de catéchisme) mais bien un commencement : celui de la vie de disciple et de témoin de Jésus Christ !

Si le don de Dieu prend effet avec le sacrement, il appartient néanmoins au baptisé-confirmé de répondre à ce don de Dieu et de le laisser se déployer pleinement dans sa vie. Car le sacrement de la confirmation place le chrétien et la vie chrétienne dans dynamique de croissance, celle de la vie avec l’Esprit-Saint. La confirmation ouvre toujours sur l’avenir, un avenir enraciné avec le Christ, dans la liberté que donne l’Esprit.

  1. Les gestes et symboles de la confirmation
  • L’appel

Chacun des confirmands est appelé par son prénom, comme au baptême. Dans la tradition biblique, nommer une personne manifeste l’appel que Dieu lui adresse personnellement. Celle-ci répond librement « Me voici » et s’avance.

  • La profession de foi

Proclamer publiquement le Credo de l’Église est une affirmation d’adhésion libre à la foi, un signe d’appartenance à la communauté et un engagement à vivre sa vie selon l’Évangile.

  • L’imposition des mains et l’appel de l’Esprit

L’évêque impose les mains aux confirmands. Ce geste se retrouve pour tous les sacrements de l’Église. Depuis le temps des apôtres, il est le signe du don de l’Esprit. Tout en accomplissant ce geste, l’évêque demande les sept dons du Saint-Esprit : la sagesse et l’intelligence, le conseil et la force, la connaissance et l’affection filiale et la crainte de Dieu.

  •  L’onction avec le saint chrême

Le saint chrême est une huile parfumée. Elle est consacrée par l’évêque, entouré par tous les prêtres du diocèse, pendant la semaine sainte (cette messe solennelle est dite « chrismale »). Le saint chrême est le signe du don de l’Esprit saint. Le baptisé a déjà été marqué sur le front du saint chrême le jour de son baptême ; cette « seconde onction » de la confirmation n’en est en fait qu’une seule. Elle prolonge celle du baptême et marque l’unité des deux sacrements. L’évêque, en appliquant le saint chrême dit : "N., sois marqué de l’Esprit saint le don de Dieu"

  • Le baiser de la paix

Le baiser de paix, qui achève le rite du sacrement, signifie et manifeste la communion ecclésiale avec l’évêque et avec tous les fidèles.

  1. Baptême et confirmation : rapport et différence

Le rapport entre le baptême et la confirmation est analogue à celui que le Christ vit de la Pâque à la Pentecôte. Tout est réalisé par le Christ à Pâque, y compris un premier don de l’Esprit Saint, pour suivre l’Évangile selon saint Jean (cf. Jean 20, 22).

À la Pentecôte, telle que saint Luc la décrit dans les Actes des Apôtres, ce don vient se déployer : les apôtres, embrasés du don de l’Esprit, s’ouvre à toute l’humanité pour y témoigner que le Christ y est à l’œuvre. C’est la naissance de l’Église.

On peut parler aussi du rapport entre la naissance et la reconnaissance. Dans la vie d’un être humain, tout est donné à la naissance, comme tout est donné au baptême. Mais pour qu’un petit d’homme puisse grandir et se déployer, il a besoin que ses parents le reconnaissent comme leur enfant et l’aident à grandir. C’est un sens du sacrement de la confirmation.

C’est aussi la dynamique de ce qu’a vécu le Christ pour nous : tout était donné dans l’incarnation, avec ce double mystère de l’annonciation ou l’Esprit Saint est à l’œuvre et de la nativité. Mais quand le Christ est plongé dans les eaux du Jourdain, commençant sa vie publique, Dieu, son Père fait descendre sur lui l’Esprit Saint et le reconnaît comme son Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour. » (Cf. Matthieu 3,16-17)

  1. Confirmation et effusion de l’Esprit Saint : distinction

Pour bon nombre qui vivent l’effusion de l’Esprit Saint, il y a confusion. On a tendance à assimiler l’effusion à une sorte de nouvelle confirmation, comme si la première avait perdu son effet et qu’il fallait la renouveler. C’est une erreur !

La confirmation est une chose ! L’effusion en est une autre !

Déjà pour pouvoir recevoir l’effusion, il faut avoir été confirmé.

Nous avons tous reçus l’Esprit Saint le jour de notre baptême (L’esprit Saint fait entrer le baptisé dans sa vie d’enfant de Dieu). A la confirmation, ce don est renouvelé et vient fortifier le baptisé dans sa vie de chrétien et de disciple du Christ. Les dons de l’Esprit, reçus à l’état de « semences » au baptême se déploient désormais dans la vie du confirmé.

L’effusion quant à elle (d’abord, elle n’est pas un sacrement) est une démarche libre du chrétien et elle consiste davantage en un réveil spirituel (une sorte de Pentecôte personnelle). Celui qui reçoit cette effusion manifeste clairement son désir de vivre une vie nouvelle à l’écoute de l’Esprit Saint. A l’effusé, le Saint Esprit vient donner un nouveau souffle qui se traduit en général par un nouveau réveil dans sa vie des dons et charismes. 

 

  1. Mon corps, temple de l’Esprit Saint

« Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, celui-là, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est sacr, et ce temple, c’est vous. »

(Co 3, 16-17)

Quand Paul dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » il parle de tout notre être (corps, âme et esprit). C’est bien tout notre être qui est habité par l’Esprit de Dieu et pas seulement un petit coin de nous-mêmes.

Cela signifie bien que tout notre être appartient à Dieu (c’est lui le propriétaire de mon être entier) et qui est habité par Dieu, et donc, qui doit lui revenir en offrande d’amour et de louange !

Dès lors, puisque Dieu habite en nous et que nous sommes ses enfants, nous avons à nous conduire comme des enfants de Dieu, comme des êtres remplis de l’Esprit Saint, de l’Esprit de Dieu. C’est-à-dire : vivre dans la sainteté et dans l’amour.

En quoi notre corps est-il le temple du Saint-Esprit ? Qu'est-ce que cela implique concrètement? Est-ce que ça nous apprend quelque chose sur le Saint-Esprit ? 

 

  1. Une maison de Dieu

Dans le langage biblique, le temple, c'est la maison de Dieu. Celle où il "habite" symboliquement. Dans le Nouveau Testament, c'est plus qu'un symbole. La promesse de la Pentecôte est claire : le Saint-Esprit vient habiter le croyant. "Cet esprit est en vous, et Dieu vous l'a donné" (v.19)

Théologiquement, cela s'inscrit même dans un certain prolongement de l'incarnation. Le Fils de Dieu est devenu homme, et l'Esprit saint vient habiter le croyant. Tout comme l'incarnation, l'habitation du Saint-Esprit dans le croyant est rendue possible par le fait que nous sommes des êtres créés en image de Dieu. 

On peut même dire que l'habitation du Saint-Esprit dans le croyant le restaure dans sa pleine humanité. L'oeuvre de l'Esprit en nous n'est-elle pas de nous libérer du péché ? Et le péché n'est-il pas ce "cancer" qui déforme, défigure notre humanité ? L'oeuvre du Saint-Esprit est donc de restaurer l'image de Dieu en nous... et du coup de nous restaurer dans toute notre humanité. 

Voilà pour la portée théologique de cette affirmation... Mais qu'est-ce que cela implique concrètement ? 

  1. Un lieu consacré à Dieu

Si notre corps est une maison de Dieu, alors cela signifie qu'il lui est consacré. "Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes !" (v.19)

Un temple consacré à Dieu, c'est un lieu saint, que l'on respecte, qu'on garde pur. Il est donc tout à fait spirituel de prendre soin de notre corps et de nous soucier de celui des autres ! Souiller notre corps qui est le temple du Saint-Esprit, c'est porter atteinte à l'Esprit saint qui l'habite ! En ce sens, je n’ai pas le droit d’en faire ce que je veux, quand je veux ! Je ne suis pas propriétaire ni de ma vie, ni de mon corps. Je n’en suis que le gérant !

Plus largement, affirmer que notre corps est le temple du Saint-Esprit implique un certain rapport au corps. Un rapport sain et respectueux, qui se préserve de tous comportements ou gestes qui ne respectent pas la dignité humaine, mais aussi de la consommation de certains produits, de certaines pratiques ou d'excès en tout genre qui dégradent ou portent atteinte à cette même dignité.

On peut, par exemple, dénoncer à l'approche de l'été le culte de la minceur, voire de la maigreur, entretenue par les images de mode et les couvertures de magazines. Avec les photos de top-model anorexiques et retouchées à l'ordinateur, les best-sellers de régime à la mode, etc... N'est-ce pas encourager un rapport malsain au corps ?

  1.  Un édifice pour glorifier Dieu

Notre corps est le temple du Saint-Esprit... Cela implique une vigilance de notre part pour le préserver saint, dans un rapport sain envers lui. Mais nous sommes aussi invités à le considérer de manière positive, comme un moyen de glorifier Dieu. 

Un temple, c'est aussi un édifice à la gloire de Dieu. "Rendez gloire à Dieu par votre corps !" (v.20). La précision de l'apôtre Paul mérite d'être soulignée ! Comment donc glorifier Dieu dans notre corps ?

Tout d'abord, c'est bien grâce à notre corps que nous pouvons parler, ou chanter, et donc exprimer les louanges de Dieu ! C'est la première façon de glorifier Dieu par notre corps !

Mais que dire de toutes les autres expressions corporelles ? La musique, la danse, toutes les expressions artistiques, etc. Respectent-elles toutes cette dignité qui est la nôtre ? Rendent-elles gloire à Dieu ou bien l’offensent-elles ?

Mais allons plus loin. Pourquoi limiter l'idée de glorifier Dieu par notre corps aux temps cultuels ? N'y a-t-il que le dimanche matin que nous devions glorifier Dieu ? Ce que nous faisons de notre vie, dans le quotidien, est-ce que ça ne peut pas aussi glorifier Dieu ?

Considérer notre corps comme le temple du Saint-Esprit nous invite à le comprendre comme un outil pour la gloire de Dieu. Et cela valorise le concret, le pragmatique, le service au quotidien. Glorifier Dieu, ce n'est pas forcément chanter des cantiques à longueur de journée et parler de Dieu à tous ceux que nous croisons. C'est aussi aimer, servir, aider, encourager, pardonner, relever... bref, glorifier Dieu par notre être tout entier !

  1.  Implications directes : prendre soin de soi et des autres, comme du temple de Dieu

Nous le savons nous ne pouvons être chrétien tout seul, nous le sommes ensemble c'est-à-dire en Église, Église dont le Christ est la tête.

En conséquence, comme nous devons prendre soin de nous-mêmes, nous avons aussi à prendre soin des autres, car chaque chrétien est temple de l’Esprit.L’ensemble des chrétiens lui, forme le Corps du Christ. Ainsi tout le mal que je me fais en ne prenant pas soin de mon corps, de mon esprit, de tout mon être, c’est aussi au Christ que je le fais puisque je suis membre de son Corps ; pareillement, le mal que je peux faire à l’autre par mon comportement, je le fais aussi au Christ. Plus même, chaque fois que je ne viens pas en aide à mon frère, ma sœur, en Christ, pour l’aider à réaliser l’amour de Dieu en son être, c’est à Dieu que je fais aussi ce tort ! Oui, l’amour de Dieu nous rend responsables et solidaires les uns des autres, et St Paul ne fait pas dans le détail quand il affirme que Dieu ne laissera pas cela sans réagir !

« Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? 17 - Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, celui-là, Dieu le détruira.  Car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c'est vous. »    (1 Cor 3-16=

  1. Les dons et charismes
  1. Les signes de la vie dans l’Esprit saint : les fruits de l’Esprit

Comment peut-on reconnaître les signes de la présence de l’Esprit Saint ? Ecoutons l’apôtre Paul dans sa lettre aux Galates au chapitre 5 :

« Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n'est pas contre ces choses.  Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. »
 

En voici les définitions :

L'amour (ou la charité) : Il est en tête de liste, car c’est le plus important, le plus fondamental, et c’est celui dont découle tous les autres. S’il n’y a pas d’amour, alors, il n’y a pas de vie dans l’Esprit avec Jésus et donc, il n’y a pas de fruits de l’Esprit. Le premier signe que l’on aime Jésus en vérité est que l’on aime les autres, selon le commandement même de Jésus :

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

Il s’agit d’un amour gratuit, un amour inconditionnel (sans conditions), un amour généreux (on donne sans compter) C'est le renoncement à l’égoïsme. Cet amour recherche ce qui est le meilleur pour l’autre. L’amour n’est pas un don de Dieu ; c’est un fruit : la participation à l’amour même de Dieu pour les hommes (en grec, agapé) ; on grandit peu à peu dans l’amour, au fur et à mesure du développement de notre vie spirituelle ; et c’est à nous de mettre les conditions pour qu’il grandisse 2)

La joie : il s’agit d’une joie plus profonde que la gaieté ou le sentiment de bonheur éprouvé lors d'événements heureux. La joie donnée par Dieu ne dépend pas des circonstances extérieures de notre vie. Elle s’ancre dans la certitude d’être aimé de Dieu, quoi qu’il arrive.La joie est aussi la preuve de la proximité du Royaume de Dieu.

La paix Ce n’est pas l'absence de conflits. C’est une tranquillité de notre être intérieur, une tranquillité de l’âme ; comme nous sommes en bord de mer, on peut prendre une comparaison: même si la mer est agitée, si je plonge sous l’eau, je trouve le calme. Même si nous traversons des choses difficiles, nous savons que nous sommes dans la main de Dieu. Nous pouvons penser à la béatitude : « heureux les artisans de paix… »

La patience : C’est la capacité que nous avons de pouvoir traverser les moments plus difficiles sans nous énerver, sans mécontentement, sans ressentiment ni murmure. La capacité de tolérer les imperfections, les contrariétés et les contretemps, et aussi la capacité d’attendre, parfois très longtemps, ce que l’on désire.

La longanimité :La vie parfois n’est vraiment pas facile, la route peut nous sembler longue et nous pourrions être tentés de nous laisser aller au découragement. La longanimité est la grâce de lutte contre le découragement, le désespoir, le relâchement dans os efforts pour marcher à la suite du Christ. Elle caractérise ceux qui savent vivre l’espérance à long terme et par là même, elle se rattache au don de force.

La bonté :c’est la capacité de voir à la manière de Dieu, c’est-à-dire avec amour; Est bon celui qui a le souci du bien. La bonté rime avec la générosité. Elle n'est pas un signe de faiblesse mais au contraire un signe de force : nous croyons en la force de l’amour qui peut transformer les vies !

La bénignité : C’est un mot que nous n’employons plus aujourd’hui, on lui préfère ceux de douceur, de patience, ou même d’humanité. Il signifie l’ardeur que nous pouvons mettre à répandre le bien autour de nous. La bénignité est donc le remède aux animosités, aux dissensions personnelles et autres, aux disputes, aux rivalités. Elle s’inscrit en parallèle à la paix, car si elle favorise la paix extérieure, elle le fait tout autant pour la paix intérieure.

La bienveillance (ou mansuétude) C’est ne vouloir faire aucun mal à personne ; on veut le bien de l’autre (bienveillance = on veille au bien de l’autre) ; elle rime avec l’indulgence, la non-condamnation et l’empathie, la compréhension de la souffrance et de l’ignorance qui sous- tendent le mal, et la volonté de leur guérison. Elle rime avec la capacité à pardonner généreusement.

La fidélité (ou encore la confiance, la foi) : Dieu est fidèle à son Alliance avec les hommes; nous aussi, nous grandissons dans la confiance et dans la fidélité à Dieu et aux autres. Cela passe notamment par le respect de la parole donnée, des engagements pris. On peut compter sur nous.

La douceur Les personnes douces sont calmes, donnent une impression reposante ; elles sont facilement abordables ; on sent auprès d’elles que l’on est accueilli. « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur. » nous dit Jésus (Matthieu 11,29) ; il nous dit aussi dans les béatitudes : « heureux les doux… »

La maîtrise de soi (ou encore la tempérance) : Ce n’est pas une maîtrise de soi à la force du poignet, mais une vertu intérieure qui se développe et qui fait que l’on est maître de soi chaste, sobre et modéré.

Souvent nous faisons la confusion entre les fruits de l’Esprit et les dons de l’Esprit. Or, ils ne sont pas au même niveau. En réalité, il aurait fallu mettre les dons en premier, car ce sont d’eux que découlent en général les fruits.

  1. Les dons de l’Esprit

Dès notre baptême, ces dons sont déposés en nous. Ils arrivent en effet avec le don de l’Esprit Saint 5ils font partie du package). Mais au baptême ils demeurent à l’état de « semences » appelées à grandir par la suite. C’est à la confirmation que ces dons se déploient davantage.

Ces dons sont au nombre de 7 :

La sagesse : elle me permet de reconnaître tout l’amour de Dieu pour les autres et pour moi. la présence de Dieu, dans un plus grand compagnonnage avec lui, et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence : c’est elle qui me fait entrer dans le chemin de la contemplation.

L’intelligence : elle m’aide à entrer dans le mystère de Dieu et à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures, à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un authentique théologien.

La science: Il nous aide à mieux comprendre la Parole de Dieu et les choses de Dieu.elle permet de reconnaître Dieu à l’oeuvre dans la nature et dans l’histoire, de recevoir le monde comme un don de Dieu. Elle donne le sens de la précarité de l’univers.

La force : elle donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. C’est l’héroïsme de la petitesse.

« Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9)

Le conseil : c’est le don du discernement spirituel. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres.

  • La piété  filiale : Elle est le don qui m’aide à retrouver le sens du sacré et me fait grandir dans ma relation d’enfant bien aimé avec le Père ; elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres.
  • La crainte : ce n’est surtout pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. Elle est liée à la connaissance de l’amour de Dieu et à notre désir de ne pas vouloir le blesser de quelque façon que ce soit. Elle permet la conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement.

Il ne faut pas comprendre les dons de l’Esprit et les dons naturels. Les dons naturels nous viennent aussi de Dieu, mais correspondent davantage à des aptitudes, des capacités dans certains domaines (les talents entrent dans cette catégorie) .Les dons de l’Esprit ne sont pas de notre ressort et viennent de l’Esprit pour nous aider à grandir et avancer dans notre vie intérieure et notre relation à Dieu.

Distinction entre dons de l’Esprit et dons naturels

  1. Les charismes

L’action de l’Esprit Saint à la Pentecôte est particulièrement spectaculaire. Le bruit est tellement fort qu’une foule se rassemble. Les apôtres parlent et chaque auditeur les comprend dans sa propre langue. Il leur est donné de parler en d’autres langues, comme cela arrive dans la vie des saints, et aujourd’hui encore – même si c’est exceptionnel – dans l’expérience du Renouveau charismatique.

Quoi qu’il en soit, les apôtres parlent et tout le monde les comprend, signe que l’Église est appelée à parler toutes les langues de la terre pour pouvoir rejoindre chacun dans sa culture, par-delà toutes les barrières.

Pierre peut aussi interpréter l’Écriture en voyant l’événement de la Pentecôte. Il enseigne qu’il s’agit d’un accomplissement de la prophétie de Joël qui annonçait la venue du Saint Esprit sur toute chair (cf. Actes 2, 16). À son tour, il prophétise, c’est-à-dire qu’il parle au nom de Dieu en disant ce qui se passe.

Voilà des exemples – le parler en langue, la prédication, l’interprétation, la prophétie – de ce que saint Paul appelle les charismes et qu’il définit de la manière suivante : 

« À chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun » (1 Cor 12, 7).

 En d’autres termes, contrairement aux vertus théologales ou aux sept dons de l’Esprit, les charismes ne sont pas d’abord donnés aux personnes pour leur sanctification personnelle ou leur bien spirituel, mais pour le bien commun, c’est-à-dire le bien de l’Église et de la mission.: « L’Esprit Saint enrichit toute l’Église qui évangélise […] par divers charismes. Ce sont des dons pour renouveler et édifier l’Église »

On l’a compris, les charismes sont donc donnés pour construire l’Église et pour évangéliser. Ceci implique une condition qui peut parfois passer inaperçue ou être oubliée : vouloir servir le bien de l’Église, c’est-à-dire avoir le souci des âmes.

Si nous restons calfeutrés chez nous, si nous n’avons pas le désir d’évangéliser, l’Esprit Saint ne nous donnera pas ses charisme, car cela ne servirait à rien ! Les charismes ne s’exercent pas en chambre, en circuit fermé. Mais si nous sortons, si nous nous mettons à annoncer la Bonne Nouvelle, à en témoigner par nos actes et nos paroles, alors nous expérimenterons la présence de l’Esprit Saint et de ses dons nombreux et multiformes.

Ils impliquent aussi de notre part un accueil et une adhésion aux charismes que Dieu donne. Et c’est lui, et lui seul, qui a l’initiative de comment et à qui il le donne. Cela ne dépend aucunement de nos capacités et aptitudes personnelles.

Un charisme se cultive et se développe. Il nécessite aussi du discernement dans l’usage que la personne en fait. Nous devons apprendre à gérer nos charismes.

P Olivier Mondon
avril 2021

Date de dernière mise à jour : 2021-04-19

Commentaires

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