Passioniste de Polynésie

Enseignement 2 Réparation et Mortification

Matthieu 7 6 12 14awENSEIGNEMENT 2

Réparation et Mortification

 

INTRODUCTION

Le mois dernier nous avons abordé la question de la Miséricorde et du sacrement de la réconciliation. Le thème de la deuxième rencontre fait suite au premier. Il en est la suite, normalement logique : la réparation et la mortification

Ces deux termes sont toutefois bien souvent mal compris, et peuvent même faire peur. En tout cas, une chose est sûre : on ne les aime pas beaucoup et la tentation est souvent grande d’en faire abstraction. Dans ce cas, il s’agit ni plus ni moins d’une fuite et souvent nous pouvons entendre ce genre de réflexion : « Pourquoi faire pénitence puisque Jésus me fait miséricorde ? »

Certes, Dieu pardonne ses péchés à celui qui les confesse humblement et sincèrement, mais cela ne supprime en rien la nécessité de faire pénitence et acte de réparation : les péchés sont pardonnés, et cela est vrai, mais ses conséquences (blessures, cassures, etc.) demeurent quand même : c’est cela qu’il faut réparer. C’est exactement pour cela que le prêtre donne une pénitence après la confession et l’absolution sacramentelle.

Le problème, et cela est encore plus dramatiquement le cas dans le monde d’aujourd’hui, c’est que nous assistons à une perte du sens du péché : tout, même le pire, est trop facilement relativisé, banalisé (ex : l’avortement, l’euthanasie, etc.). Cela est très grave, car l’on finit par ne plus faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal.

Malheureusement, comme prêtre, je suis souvent amené à entendre ce genre de remarque : « Je n’ai pas de péché ! »

Si je ne reconnais pas mon péché et mon état de pécheur, comment puis-je dès lors m’en détourner ? Et comment pourrai-je en faire pénitence et le réparer ?

Il est donc nécessaire, pour cet enseignement, de commencer par redéfinir la notion même de péché. Par la suite nous entrerons davantage dans le vif du sujet. Dans un premier temps nous aborderons le sujet de la réparation, et, dans un second temps, celui de la mortification.

I.Le péché 

a)Définition

Le péché est un acte qui va contre la parole de Dieu, contre ses commandements, contre son appel sur nous. Le péché nous coupe de l’amour de Dieu. Oh ! Dieu lui, nous aime toujours, mais c’est nous qui devenons incapables de le reconnaitre de le recevoir ...

Nous vivons dans une société qui se laisse aller à ses passions, à ses pulsions. Aujourd’hui on banalise tout, et on nous présente même le mal comme un bien (euthanasie, avortement ...etc.).  Tout cela fait que nous perdons le sens du péché, que nous ne savons plus le reconnaitre dans notre vie. Cependant que nous le reconnaissions ou pas, le péché reste en face de la loi de Dieu, en face de l’amour de Dieu.  Et que nous le voulions ou non, par cette conduite nous bafouons grandement Dieu.

Voici ce qu’en dit le Catéchisme de L’Eglise Catholique (CEC) :

1849 Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme " une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle " (S. Augustin, Faust. 22, 27 : PL 42, 418 ; S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 71, 6).

1850 Le péché est une offense de Dieu : " Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait " (Ps 51, 6). Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir " comme des dieux ", connaissant et déterminant le bien et le mal (Gn 3, 5). Le péché est ainsi " amour de soi jusqu’au mépris de Dieu " (S. Augustin, civ. 14, 28). Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui accomplit le salut (cf. Ph 2, 6-9).

b)Les trois caractéristiques du péché

Il y a péché lorsque les trois caractéristiques suivantes sont réunies :

  • Le péché est un acte conscient : j’ai conscience que l’acte est mal, mais je le commets quand même.
  • Un acte volontaire : il engage ma volonté propre. C’est volontairement que j’agis
  • Un acte intentionnel : J’agis avec l’intention de faire mal, avec préméditation.

On pourrait en rajouter une quatrième, qui est commune aux trois précédente :

  • Un acte libre et volontaire
  • Un acte libre et conscient
  • Un acte libre et intentionnel

Tout acte peccamineux engage inévitablement notre liberté.

II.La Réparation

A chaque fois que nous vivons le sacrement de la Miséricorde, le prêtre, après la confession (l’aveu) et l’absolution, donne une pénitence, qui peut prendre différentes formes (prière, démarche concrète, etc.). Cette pénitence est un acte de réparation.

Elle n’est pas optionnelle, mais bien obligatoire. Elle fait partie intégrante du sacrement et sans elle il demeure incomplet ; non achevé.

Cette pénitence ou réparation n’est pas quantitativement proportionnelle à nos fautes, elle est simplement la marque de notre repentir, de l’offrande de notre cœur à Dieu pour reprendre sérieusement, amoureusement la route avec Lui.

Elle ne doit pas être vécue à la va vite, mais bien en ayant le cœur tout tourné vers Dieu, reconnaissant pour sa miséricorde et avec le désir de mieux répondre à son amour dans l’avenir

Pénitence, réparation égalent donc conversion. Il ne s’agit jamais de poser un acte de pénitence, de réparation, pour vivre ensuite de la même façon qu’avant ! Ce serait se moquer de la grâce de Dieu !

Généralement on emploie ces deux mots dans un même sens que l’on pourrait traduire par faire amende honorable, satisfaire, c'est-à-dire poser un geste qui exprime notre regret et notre désir de changer. Mais on peut aller un peu plus loin et mieux les définir.

a)Distinction Pénitence/Réparation

  • Pénitence

La pénitence est l’acte qui me permet de marquer mon regret sincère :

Ex : j’ai cassé le vini d’un(e) ami(e), je lui demande pardon :

Elle peut aussi aller plus loin que la démarche de confession de parole et devenir un geste qui me coûte, un geste de privation (par exemple le jeûne) et celui-ci me procure une certaine paix intérieure

  • Réparation

La réparation elle, indique plus l’amour que j’ai pour la personne que j’ai blessée,  EX : j’ai cassé le vini d’un(e) ami(e), je vais lui en racheter un autre pour le remplacer. dans la réparation je me dépasse, et je m’oublie dans l’unique souci d’aimer l’autre

b)Pourquoi la réparation est-elle un plus nécessaire ?

Pour bien expliquer, je repars du même exemple :

J’ai cassé quelque chose appartenant à un(e) ami(e). La première étape consiste à le lui avouer et à lui demander pardon. Le pardon accordé enlève le poids que le délit a fait peser sur ma conscience, ce qui est déjà énorme. Mais voilà, le vini n’en demeure pas moins toujours cassé.

Ma démarche ne sera véritablement complète que lorsque je lui aurai acheté un autre vini ou que, du moins je l’aurai fait réparer à mes frais. Voilà ce qu’est la réparation !  

Transposons maintenant cela au sens spirituel :

Le péché occasionne toujours une cassure (sinon une blessure) relationnelle :

Il brise ou blesse :

  • Notre relation à Dieu
  • Notre relation à l’autre

Reprenons l’exemple :

Par mon péché, j’ai rompu (ou blessé) la relation, avec Dieu d’abord, et avec l’autre ensuite. Je dois donc commencer par avouer ma faute et demander pardon à Dieu (Dans le cadre sacramentel de la confession). L’aveu et l’absolution libère ma conscience, mais les conséquences temporelles du péché commis demeurent (la cassure ou la blessure) tant qu’il n’y a pas eu pénitence et réparation.  Le sacrement du pardon m’octroie le pardon de Dieu : la faute est pardonnée, mais non encore réparée.

La pénitence sacramentelle et la réparation d’amour qui en fait suite sont le seul moyen de réparer la relation brisée ou blessée. IL est bien important de préciser ici que la pénitence sacramentelle ne nous dispense pas d’une réparation (vécue hors sacrement) concrète et vécu par amour de Dieu et de l’autre.

Ainsi, la réparation se référant aux fautes doit se vivre concrètement, et pas uniquement lors de la confession, mais bien à chaque fois que nous prenons conscience de notre erreur et que nous la regrettons. 

Il est certain que toute réparation demande le discernement car nous ne pouvons réparer nos fautes pour notre propre soulagement, il nous faut le vivre pour le bien de la personne offensée... Par exemple si nous l’avons calomniée gravement, il n’est sans doute pas judicieux d’aller le lui dire, car elle risque non seulement de pécher elle-même par dépit et colère, mais surtout elle va en être profondément meurtrie en son cœur. Ce n’est pas là le but de la réparation, puisqu’elle est normalement dirigée vers le bien de l’autre !

c)Quand vivre la réparation ?

Aussi souvent que je commets des fautes, que je blesse Dieu ou les autres. Et surtout dès que ma conscience et mon cœur me montrent ma faute. 

Encore faut-il s’habituer à écouter et examiner notre conscience. Dieu nous parle par la voix de notre conscience ! C’est pour cela qu’un examen de conscience rigoureux et régulier est un bon moyen de sensibiliser notre cœur à ce qui est mal. Plus cet exercice est pratiqué, plus l’âme devient sensible à ce qui offense l’amour, de Dieu et du prochain.

Je rappelle ici que l’examen de conscience avant la confession n’est pas non plus une option. Il est un devoir de vérité, et donc d’amour. D’un examen de conscience sincère et rigoureux dépend la qualité de la confession.

d)Comment vivre la réparation ?

La réparation peut prendre bien des formes et il n’y a pas de limites effectives à la réparation de même qu’il ne peut y avoir de liste de réparation. Cela dépend avant tout de notre amour de Dieu, de notre amour des autres 

Cependant il y a quelques normes à respecter : La réparation doit être vécue dans la charité, dans l’humilité, en toute proportion et dans le discernement.

  • La réparation et la charité

L’amour est l’ingrédient indispensable à la réparation. Le désir de réparation ne peut procéder que de l’amour que j’ai pour Dieu ou pour l’autre. C’est parce que j’aime l’autre que je regrette de l’avoir offensé ou blessé et que je souhaite faire de mon mieux pour réparer.

  • La réparation et l’humilité

Comment aimer sans humilité, et une humilité réelle.

La réparation n’est surtout pas pour se donner bonne conscience. En ce sens elle demeure un acte empreint d’orgueil et égocentrique. Or, l’amour véritable est don gratuit et nous tourne vers l’autre en nous décentrant de nous-même.

Et puis, Dieu n’a que faire de notre satisfaction personnelle, il attend le don de notre cœur en toute vérité, en toute humilité dans la réparation du mal que nous avons commis

  • La réparation dans le discernement

On ne peut ni ne doit réparer n’importe comment. C’est là qu’un discernement sérieux est indispensable. Sans cela, le risque est plus grand que l’acte de réparation soit plus dommageable que véritablement réparateur.

Quelques critères pouvant aider à un tel discernement :

  • La réparation est-elle acceptable pour l’autre ?
  • Autrement dit, est-elle recevable ?
  • Est-ce le bon moment ?
  • Risque-t-elle d’écraser ou de gêner l’autre ?
  • Respecte-t-elle la liberté de l’autre ?
  • Respecte-t-elle sa dignité ?
  • Quelle est l’intention véritable qui me motive en faisant réparation ?
  • Est-ce par amour ? Ou bien pour me donner bonne conscience ?
  • L’humilité est-elle présente dans l’acte réparateur ?

Autant de questions qu’il peut être bon de se poser avant d’agir.

Dans la mesure du possible, se référer à un guide spirituel ou à son confesseur, tant pour la nature, la forme et le moment de la réparation, est un excellent moyen d’agir avec discernement.

e)Pour qui faire réparation ?

  • Réparer pour soi-même

Le péché blesse autant Dieu que les autres, ainsi que le pécheur lui-même. Voilà pourquoi celui-ci a aussi à réparer pour ses propres fautes. C’est un d’avoir d’amour ; une réponse au commandement de l’amour que Jésus nous a donné :

Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur […] et tu aimeras ton prochain comme toi-même (Mt 22, 39)

  • Réparer pour les autres

La réparation pour le péché de l’autre est moins évidente à vivre. Ne sommes-nous pas des frères et sœurs en humanité ? De ce fait, nous partageons tous, sans exceptions, la même condition de pécheur. Dans cette condition nous devenons solidaires les uns les autres, dans nos meilleurs, comme dans nos pires penchants.

Réparer pour le péché des autres devient ainsi un devoir d’amour fraternel. C’est une question de charité.

Quelqu’un voit-il son frère commettre un péché, qu’il prie et offre pour lui et Dieu donnera la vie à ce frère. (1Jn 5, 16)

Mon frère pécheur (qui l’est autant que moi je le suis), je devrais le considérer comme un malade à soigner, par devoir de compassion et d’amour. Réparer pour le péché d’autrui consiste justement à le soigner ; à prendre soin de lui.

C’est Jésus lui-même qui nous a montré comment vivre cela :

Ce ne sont pas les biens portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs (Mc 2, 13-17)

Réparer pour les autres, c’est aussi répondre à son commandement :

Je vous donne un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34)

Ce genre de réparation ne peut se vivre que par et dans l’amour, et un amour véritable, mais également dans une réelle humilité.

III.La mortification

C’est un terme qui est bien souvent mal compris, et souvent il nous invite à prendre nos jambes à notre cou ; il fait fuir plus qu’il n’attire en réalité.

Il est vrai que par le passé, on a souvent confondu Mortification et Automutilation.

En ce sens, se mortifier revenait à s’auto-infliger certains supplices corporels (autoflagellation, port de la silice, etc.) en vue de réparer. Il s’agissait d’une sorte de négation du corps, au profit seulement de l’âme. Certaines grandes figures de sainteté ont même pratiqué ce genre de chose.

Fort heureusement, les choses ont quelque peu évolué aujourd’hui. Cependant, certains relents de ces pratiques révolues restent présents à nos mémoires.

a)Qu’est-ce que la véritable mortification ?

Tout d’abord, elle n’est qu’un aspect parmi d’autres de la réparation d’amour, telle qu’expliquée dans notre première partie.

Bien évidemment, la mortification n’a rien à voir avec une quelconque forme d’automutilation, qui n’est qu’une sorte de sadomasochisme (aimer souffrir et la rechercher).

La véritable mortification n’est surtout pas négation du corps. Saint Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, nous le montre très bien :

Glorifier Dieu dans son corps, par des actes concrets de réparations (1 Co 6, 19-20)

Elle n’est pas non plus une exaltation de la souffrance pour la souffrance, mais procède plutôt d’une humilité amoureuse de Dieu et des autres. Là aussi, il ne faut pas confondre (ce qui arrive souvent) Souffrir et Offrir

Rechercher la souffrance pour la souffrance, je le redis, c’est du sadomasochisme, même si le but est d’offrir cette souffrance.

Offrir consiste plutôt en un acte gratuit d’amour. Dans le cas de la mortification, il s’agit d’offrir, par amour, à Dieu une souffrance (non voulue, mais accueillie et acceptée) en vue d’une réparation. On se rapproche là de la notion de sacrifice… Et sacrifice d’amour.

Pour arriver à vivre sainement et saintement la mortification, il est nécessaire de reconnaître la racine profonde de son cœur. En d’autres mots, quelle est l’intention cachée de mon cœur, qui me pousse à tel ou tel acte de mortification ? Faire cet exercice, en vérité, est un moyen de vérifier si dans la mortification j’agis par amour ou par intérêt.

Comme pour la réparation, amour et humilité sont les deux fondements de la mortification.

Pour terminer, laissons la parole au saint curé d’Ars, Jean-Marie Vianney. Il nous donne dans cet extrait une magnifique manière de voir et de vivre la mortification dans son sens le plus noble et le plus profitable (qui plaît vraiment à Dieu) :

« Oh que j’aime ces petites mortifications qui ne sont vues de personne, comme de se lever 1/4 h plus tôt ; de se lever un petit moment la nuit, pour prier, mais il y en a qui ne pensent qu’à dormir. On peut se priver de se chauffer ; si l’on se trouve mal assis ne pas chercher à se mieux placer ; si l’on se promène dans son jardin quelques fruits qui feraient plaisir, en faisant son ménage on peut ne pas manger, se priver de quelques petits morceaux qui se présentent ; se priver de voir quelque chose qui nous attire le regard et qui est joli, dans les rues des grandes villes surtout. Lorsque nous allons dans les rues, fixons nos regards sur notre Seigneur portant sa croix devant nous, sur la Sainte Vierge qui nous regarde, sur notre ange gardien qui est à nos côtés. C’est encore une bien bonne chose de renoncer à sa propre volonté ….Dans le monde même, à toute heure, on trouve à renoncer à sa volonté : on se prive d’une visite qui fait plaisir, on remplit une œuvre de charité qui ennuie, on se couche deux minutes plus tard, on se lève deux minutes plus tôt, lorsque deux choses se présentent à faire, on donne la préférence à celle qui nous plait le moins. »

CONCLUSION

Jésus s’est offert totalement, gratuitement, pour nous en mourant sur la croix. Chaque jour nous pouvons découvrir en notre vie, en notre cœur à quel point nous sommes pécheurs. Qui de nous peut affirmer avoir « remboursé » Jésus de sa mort sur la croix, pour lui ? Nul ne le peut !  Nous avons tous besoin quotidiennement du pardon de Dieu. Nous sommes des sauvés par la foi, dans l’amour du Christ et en aucune façon par nos propres mérites. Nous blessons sans cesse l’amour du Christ, l’amour du Père, l’amour de L’Esprit Saint par nos manquements, nos démissions, nos compromis, nos péchés qu’ils soient grands ou petits, qu’ils soient véniels ou mortels. En tout cela c’est l’amour de Dieu qui est bafoué. Et aucune peine légale ne peut  réparer l’amour blessé, seul un acte d’amour et d’amour gratuit le peut.

Voilà ce qu’il y a lieu de réparer : l’amour blessé. La manière de le faire est secondaire, ce qui importe c’est que ce soit un réel acte d’amour, d’amour gratuit vers Dieu, vers les autres. Dieu nous invite à nous aimer ainsi les uns les autres, car aimant les autres c’est Lui que nous aimons  Cette invitation signifie que nous pouvons réparer  pour nous-mêmes comme pour les autres, il nous suffit d’offrir des actes d’amour gratuit à Dieu, pour réparer les blessures faites à son Cœur, pour réparer son amour blessé bafoué ...  on rejoint là le grand commandement de Dieu

" Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? " 37 - Jésus lui dit : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : 38 - voilà le plus grand et le premier commandement. 39 - Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.   Mat 22/36.39

La gratuité est importante, car nous ne pouvons réparer en exigeant telle ou telle grâce de conversion, ce serait alors du marchandage (je fais ceci mais tu me donnes cela). Dieu nous a aimés gratuitement il nous appelle à aimer comme lui, c'est-à-dire gratuitement. Ainsi, nous offrir dans la réparation, c’est nous unir à Jésus sur la Croix, dans son sacrifice d’amour. De même que sur la Croix il nous a signé « un chèque en blanc » de même nous aussi, nous nous offrons sans exigence de retour, dans la pleine confiance en l’amour de Dieu.

 Père Olivier Mondon
Août 2020

Date de dernière mise à jour : 2020-08-11