Tu ne tueras pas
Cinquième commandement : Tu ne tueras pas
« Tu ne tueras pas. »
La vie est un don de Dieu, c’est un don sacré qu’il nous demande de respecter. Certes nous ne devons pas tuer l’autre, mais cela signifie aussi que nous avons à prendre soin de cette vie que Dieu nous donne, donc ne pas faire des choses inconscientes ou utiliser des produits nocifs à notre santé.
Cela implique aussi que si nous avons à respecter notre vie nous avons tout autant à respecter celle des autres en ne leur faisant pas subir ce que nous ne voulons pas pour nous mêmes , et en les respectant en tant que personne aussi bien par nos gestes que par nos paroles ou même nos pensées .
C’est là un commandement qui va très loin. Il n’est pas seulement un interdit mais un appel à des attitudes déterminées et positives en faveur de la vie à tous ses niveaux. Il est accueil et respect de soi-même, accueil et respect de l’autre quelque soit son âge, son identité, son intelligence, sa santé, sa religion. Le cinquième commandement est un appel à aider l’autre à grandir dans sa dignité d’homme et d’enfant de Dieu.
? Ne pas tuer les autres …. Ne pas se tuer … ne pas laisser les autres se tuer
Si nous considérons que la vie de Dieu est un don, un cadeau sans prix, alors le meurtre de quelqu’un est un acte grave contre l’amour de Dieu lui même et non seulement contre la personne tuée C’est donc un péché très grave.
Certains diront peut être qu’il faut bien se débarrasser des criminels. Certes le cinquième commandement dans son interdiction de tuer, ne supprime pas le droit de mettre hors d’état de nuire les agresseurs. La légitime défense est même un devoir important que l’Eglise reconnaisse pleinement, mais cela n’autorise pourtant pas la mort. Et la disparition de la peine de mort est un grand pas pour l’humanité.
Pour le chrétien, tout homme a droit à un procès juste et sa peine doit être en relation avec son crime, mais tout prisonnier doit aussi être respecté dans sa dignité humaine et donc avoir des conditions humaines de détention. Pour Dieu toute vie est sacrée même celle d’un meurtrier. Il est lui aussi créature de Dieu, enfant de Dieu, même s’il s’est gravement fourvoyé et puis, c’est pour lui aussi que Jésus est mort sur la croix. Cette parole peut être dure à entendre pour tous ceux qui ont perdu un être cher à cause d’un assassin, pourtant Dieu leur demande de ne pas se laisser aller à la haine, à la vengeance, mais de pratiquer la justice, Sa justice (voir enseignement sur les béatitudes)
Nous savons tous que la vie est un combat, un combat social avec les autres, avec nos conditions de vie, mais surtout un combat intérieur avec soi-même. Il peut arriver que pour certaines personnes ce combat se révèle trop dur et qu’elles baissent les bras au point de se laisser dépérir, mourir ou même de se donner la mort.
Ce précepte du cinquième commandement s’adresse à nous non seulement en ce qui concerne la mort des autres mais aussi en ce qui concerne notre propre mort . Dieu ne nous a pas donné la vie pour que nous la détruisions de nous-mêmes, mais bien pour que nous la vivions pleinement avec lui.
Nous avons à lutter pour garder la vie, et si ce combat devient dur alors appelons ceux qui nous entourent à l’aide, juste le temps de refaire surface et de retrouver notre joie de vivre ; car toute vie vaut la peine d’être vécue même si elle est amoindrie par la souffrance psychique ou physique. (Voir enseignement sur la souffrance, la maladie, la mort)
Devant l’échéance de la mort, si le chrétien peut refuser l’acharnement thérapeutique, il ne peut en aucun cas demander l’euthanasie, car alors il demande à l’autre de devenir un assassin devant Dieu et lui commet un acte de suicide, même si c’est avec l’aide d’autrui ; cela est absolument incompatible avec le don de Dieu . Certes il ne faut pas non plus cultiver la souffrance. Les soulagements pharmaceutiques, thérapeutiques sont là pour aider, mais il nous faut aller jusqu’au bout du souffle que Dieu met en nous. (Voir enseignement sur la souffrance, la maladie, la mort)
Nous vivons dans une société de consommation, d’égoïsme, bien souvent d’incompréhension, et tout cela fait qu’au milieu de nous beaucoup de personnes, même des jeunes et de très jeunes, se donnent la mort. En tant que chrétiens, nous sommes aussi responsables de cela, et nous sommes appelés à lutter contre le suicide ; certes nous ne pouvons pas nous-mêmes changer les lois, ou les conditions de vie des autres mais nous pouvons toujours leur apporter notre amour et avec lui des raisons de vivre, d’aimer et de se laisser aimer aussi. Vivre le cinquième commandement c’est donc être attentif à ce qui se passe autour de nous et à aimer les gens qui nous entourent.
? Ne pas avorter
Il est également un point qu est très important dans notre société actuelle et qui concerne l’avortement. Nous l’avons vu la vie est don de Dieu, elle est don de Dieu dès son origine donc dès sa conception, le petit être qui est appelé à vivre, l’est à la ressemblance de Dieu. Dès lors, dès sa conception, l’enfant a droit à la vie, et ce droit ne dépend en aucun cas de nos humeurs, de nos envies, de nos préférences . Certes il y a des conditions de vie où la venue d’un enfant peut poser de réels problèmes humains, mais cela n’autorise en aucun cas son extermination.
Toute vie est de Dieu et toute vie est à accepter comme venant de Dieu .
Il y a encore des personnes qui affirment que l’embryon n’est pas un être vivant et que donc ce n’est pas un crime de le détruire, pour elles ce n’est qu’une chose encombrante désagréable, et elles sont prêtes à s’en débarrasser plus facilement encore que d’un virus. A ces personnes là qu’il me soit permis de leur conseiller de se renseigner sur la réalité médicale d’un embryon et de prendre le temps de regarder, avant de passer à l’acte, un film sur la réalité de l’avortement . Je doute qu’après cela elles pensent encore la même chose .
? Ne pas dégrader l’homme
Tout être humain est créé à la ressemblance de Dieu, le dégrader de quelque manière que cela soit (physique, morale, affective ….) revient à porter atteinte à Dieu. Respecter l’homme c’est l’aimer et l’aimer c’est l’aider à bien vivre, à s’épanouir pleinement. Respecter l’homme c’est non seulement respecter les autres mais aussi se respecter soi-même et donc veiller à ne pas se dégrader par notre conduite.
Tout être humain porte en lui une fragilité, et l’on peut lui porter atteinte de bien des manières. On ne tue pas seulement les gens d’une balle ou d’un coup de couteau, on peut les tuer à petit feu par nos manques de charité, par nos indifférences, par nos mauvaises paroles …
De même entraîner les autres sur des chemins qui les incitent au péché, (par exemple si je lui prête ou conseille de mauvaises lectures ou de mauvais films …) est contre le respect de sa dignité. Il est ainsi des atteintes, des blessures intérieures qui sont bien plus dangereuses que des blessures physiques. Et celles là ne portent pas atteinte uniquement à la vie terrestre mais bien à la vie éternelle des autres dans le sens ou on les conduit à se couper de Dieu. Or Jésus nous appelle, et c’est bien là son premier commandement, à nous aimer les uns les autres.
Le chrétien, par amour de Jésus et des autres, est aussi appelé à s’engager dans la vie sociale, politique de son pays. Chacun selon sa vocation bien sur, afin que la dignité de tout homme soit respectée. Il ne peut se permettre de vivre dans son petit cocon à lui sans souci des autres. Cela étant il doit tout de même bien faire attention à ce que son engagement, sa manière de combattre pour la dignité humaine, n’utilise pas des armes et des moyens contraires à l’évangile. Il doit veiller à ce que son combat soit générateur de vie pour tous et non pas seulement pour certains au détriment d’autres. Ainsi par exemple s’il manifeste dans les rues, il veillera à ne pas « casser des vitrines » ou « brûler des voitures ». Ce serait là agir avec colère, vengeance même, mais certainement pas avec justice. Cet exemple peut paraître abusif, pourtant nous voyons bien ce qui se passe à travers le monde aujourd’hui. Veillons donc à prendre le bon combat mais aussi les bons moyens.
Nous l’avons dit plus haut, respecter l’homme c’est déjà se respecter soi-même, c’est donc prendre soin du corps et de la vie que Dieu nous donne personnellement. Nous ne pouvons détruire notre santé avec les drogues quelles qu’elles soient … il n’y en a pas qui soient inoffensives. Le croire est une belle utopie.
Ne pas prendre de drogue, ne pas abuser de l’alcool, cela, généralement nous le concevons, mais là ou nous avons le plus de mal, c’est dans le respect quotidien de notre santé, de notre corps. Bien souvent, nous mangeons mal, voir trop, sans souci des conséquences que cela aura ensuite. Cela est grave, et sans en faire une obsession nous devons apprendre à nous nourrir sainement. Le corps humain est une merveilleuse machine, mais qui a son mode d’emploi. Ne pas respecter ce mode d’emploi c’est l’envoyer à la casse. Lequel d’entre nous voudrait envoyer ainsi sa voiture à la casse par négligence ou parce qu’il n’aurait pas mis dedans la bonne essence, .ou encore parce qu’il lui aurait plu de verser du sucre dans le réservoir ? Et notre corps n’est-il pas plus important que notre voiture ? De plus en agissant ainsi, nous manquons aussi au 7em commandement, tu ne voleras. En effet si nous ne prenons pas soin de notre santé alors nous tombons malades, souvent dans des maladies lourdes (diabète, problèmes cardiaques …) qui demandent beaucoup de soins, de traitements … et qui coûtent cher à la sécurité sociale, donc à la société. En ce sens nous abusons des biens collectifs... et ces biens là auraient pu être utilisés autrement.
Se respecter ce n’est pas seulement respecter son corps c’est aussi respecter son âme. Pour cela il est des choses et des conduites qu’il faut éviter ; par exemple éviter les mauvais livres, disques, films… La culture est une excellente chose mais encore faut il savoir y prendre la bonne nourriture.
Comment en effet pourrons-nous être purs de cœurs et d’esprit si nous regardons des livres ou des films pornos, ou même de mœurs légères. Comment pourrons-nous êtres des pacifiques selon le cœur de Dieu si nous nous nourrissons d’idéologies de ségrégation, de violence et de parti pris.
Respecter sa vie, son âme c’est donc en prendre soin, et c’est lui apporter tout ce dont elle a besoin notamment en prenant le temps de la prière et de vivre les sacrements. Eviter les embûches et les mauvaises voies en effet n’est pas suffisant pour avancer vers Dieu toute notre vie. Si nous ne prenons pas la nourriture adéquate, nous sommes comme une voiture en panne sèche. Nous ne pouvons plus avancer, et nous dépérissons. Savoir se respecter, c’est donc aussi savoir donner de notre temps de notre cœur à Dieu. Il est l’oxygène de notre vie, notre souffle de vie.
Myriam de Gemma
Novembre 2020
Date de dernière mise à jour : 2020-11-23
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