Passioniste de Polynésie

KerAnna 02.2019

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 Avec Sainte Anne, veiller et aimer !
N° 2/3ème année 
Février 2019

Bonjour à tous !

Et bienvenus aux nouveaux. Nous retrouvons avec bonheur la Chandeleur, et notre crêpe annuelle avec nos deux patronnes, Anne, la grand-mère comblée, et Anne, la veuve du Temple. Qu’elles nous bénissent, avec St Joachim et le vieillard Syméon.

La « bouchée » du mois : Il s’est fait homme

Nous allons continuer à explorer ce merveilleux cadeau qu’est le mystère de l’Incarnation, en voyant aujourd’hui comment Jésus était pleinement homme.

1. Semblable à nous :

Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme (Gal 4,4). Né comme tout bébé, Jésus est donc  vraiment homme : c’est ce que les Apôtres ne cessent de nous redire, eux qui l’ont vu, entendu, touché, suivi, et qui ont mangé avec lui.  Et notre foi est fondée sur leur témoignage.

• Ceci veut tout d’abord dire qu’il est comme nous : il a non seulement un corps, mais aussi une âme avec les mêmes facultés que nous : une intelligence, une mémoire, une volonté, une affectivité, une sensibilité. Il peut donc nous comprendre de l’intérieur, car il « fonctionne » comme nous.

• Ceci veut dire aussi que Jésus a été soumis, comme nous, aux lois de la croissance et de l’apprentissage : il est né comme tout bébé, il s’est développé et a grandi ; et il dû apprendre à parler, à marcher, à lire, à travailler, à vivre selon la Torah - la Loi de Dieu.

• Ceci veut dire enfin que, comme nous, il a fait l’expérience de nos limites et de nos émerveillements :

- il a dû marcher, attendre, dormir, ressentir la faim et la soif, souffrir du péché et de l’indifférence d’autrui … et faire preuve de patience et de sagesse ;

- mais en même temps il s’est émerveillé devant les beautés de la nature, les actes de bonté d’autrui, les hauts-faits de Dieu, et cela l’a rempli de louange et de gratitude.

2. Excepté le péché :

• Tout au long de sa vie, Jésus est « passé en faisant le bien » (Ac 10,38) : il nous montre donc comment vivre en faisant de même. Mais en même temps, Jésus n’a jamais péché : sa volonté a toujours gardé le cap : Père, que Ta volonté soit faite !

• Il a donc en toutes choses vécu en fidélité à la vérité et à l’amour, pour le bien d’autrui, en union profonde avec Dieu, sans jamais leur préférer ses aises ou sa propre gloire. Jusqu’à en mourir d’épuisement sur la croix.

La prochaine fois, nous verrons comment Jésus était aussi pleinement Dieu.

Le Saint du mois

Nous fêtons le 8 février une sainte extraordinaire, Joséphine Bakhita (1869-1947), que Jean-Paul II voulut canoniser en 2000, à l’entrée du nouveau millénaire.

• Elle naît au Darfour (à l’ouest du Soudan, près du Tchad), au sein d’une famille païenne de sept enfants, où elle est déjà attirée par Dieu : Voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me disais en moi-même : qui donc est le maître de ces belles choses ? Et j'éprouvais une grande envie de le voir, de le connaître et de lui rendre mes hommages.

Lorsqu’elle a 5 ans, sa sœur est enlevée sous ses yeux par un trafiquant d’esclaves, et avant ses 9 ans, elle est elle-même vendue plusieurs fois par des négriers musulmans qui la maltraitent tellement qu’elle en oublie son nom. Ils lui donnent alors le surnom de Bakhita, « chanceuse ». Pendant plusieurs années elle est esclave chez un général turc qui, entre autres sévices, lui fait faire de douloureux tatouages au fer rouge et au sel. Mais, dira-t-elle, Qui sait, peut-être qu'ils ne se rendaient pas compte du mal qu'ils faisaient ?

• Lors de la Campagne du Soudan (1880-1893), son maître est contraint de  revendre tous ses esclaves, et Bakhita est achetée par le Consul d’Italie à Khartoum, Calisto Legnani. Elle a alors 14 ans : Mon nouveau maître se prit d'affection pour moi. Je n'eus plus de réprimandes, de coups, de châtiments.

• Deux ans plus tard, toujours en raison de la guerre, le Consul Legnani est obligé de quitter le pays, et Bakhita obtient qu’il l’emmène avec lui. Une famille italienne, les Michieli, la prend à son service. Ils s’installent près de Venise, et Bakhita est chargée de leur petite fille. Lorsque celle-ci entre en pension chez les religieuses canossiennes, Bakhita l’accompagne.

• Bakhita exprime le désir de rester chez les religieuses, et il faut un procès pour que Mme Michieli soit obligée par un juge de la laisser libre, à 20 ans. Les Sœurs, dira-t-elle, me firent connaître ce Dieu que tout enfant je sentais dans mon cœur sans savoir qui il était. Elle est baptisée, confirmée et fait sa première communion un mois plus tard, des mains du cardinal-archevêque de Venise. Elle s’appellera désormais Giuseppina, Joséphine.

• À 24 ans, elle demande et obtient d’entrer au noviciat, et prononce ses premiers vœux le 8 décembre 1896 à Vérone. En 1902, à  33 ans, elle est transférée à Schio, où elle s’occupera pendant 50 ans de la cuisine, de la lingerie, de la broderie et de la porterie. J’aimais travailler à la cuisine et préparer de petites attentions pour mes sœurs, comme réchauffer les plats pour qu’elles aient toujours un repas chaud. Je prenais grand soin du régime des enfants malades. On l’appelle affectueusement  Madre Moretta, « Mère Noirette », et elle fait la joie de tous.

• Lorsque Schio est bombardée, elle ne descend pas aux abris : Dieu m'a libérée des mains des lions, des tigres et des panthères, ne voulez-vous pas qu'il me sauve aussi des bombes ? Et lorsqu’on vient la voir par curiosité, après la publication d’un livre sur elle, elle s’écrie avec humour : Tous veulent me voir,  je suis une bête rare ! Son secret ? Ce que veut le Patron !

• Malade, elle rejoint le Seigneur le 8 février 1947 après une agonie douloureuse où elle revit les sévices de son enfance : Enlevez mes chaînes, elles me font mal ! Et aussitôt des foules accourent prier sur sa tombe.

La pratique du mois

J’essayais d’aller au-devant du désir de chacun, dira Bakhita. Peut-être pourrions-nous chaque jour trouver le moyen de faire plaisir à une personne : par un geste, une parole, un sourire, un téléphone, une invitation … sans oublier le grand Oublié qui nous attend dans notre coin-prière !

L’intercession du mois

Avec sainte Anne et sainte Joséphine Bakhita, prions :

- pour les femmes africaines et pour les immigrées,  

- pour les esclaves (qui sont encore plus de 40 millions dans le monde aujourd’hui), et pour leurs exploiteurs,

- pour tous ceux qui, comme le disait Bakhita, ne savent pas encore qu’il y a Quelqu’un qui les aime et pense toujours à eux !

- aux intentions du pape François pour ce mois de février : Pour l’accueil généreux des victimes de la traite des personnes, de la prostitution forcée et de la violence.

- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.

Pour recevoir ce feuillet par mail, s’adresser à : frat.keranna@gmail.com

Date de dernière mise à jour : 2019-11-02

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