KerAnnA 04 avril 2020
En ce temps d’épidémie, notre vie a changé. Elle s’est faite plus simple, plus pauvre, plus essentielle. Plus douloureuse aussi, pour beaucoup d’entre nous. La liturgie, elle, nous conduit au cœur de notre foi : le mystère de la Passion, de la Mort et de la Résurrection de Jésus. Que cette double expérience nous touche en profondeur et nous fasse renaître à Sa suite !
La bouchée du mois : Il a parlé par les prophètes
• Nous avons vu la fois dernière qui était l’Esprit Saint. Nous allons maintenant partir à la recherche de ce qu’Il a fait, et Le suivre aujourd’hui dans l’Ancien Testament.
1. Le cadre de son action :
• Lorsque Dieu créa le monde, Il avait un unique but : partager son amour avec des créatures capables de le recevoir ! Il créa donc les anges. Hélas, une partie d’entre eux refusa cet amour et forma une armée autonome, celle du Diable et de ses démons.
• Alors Dieu décida de créer un être corporel, l’homme. Il créa d’abord l’écrin où Il allait le placer, puis il le façonna en mêlant à la matière Son propre souffle de vie. Et nos premiers parents vécurent de cet amour de Dieu. Jusqu’au jour où, séduits par le diable, ils préférèrent suivre leur propre volonté.
• Alors une nouvelle vie commença, pour eux et pour leurs descendants, soumise au temps, à la souffrance, aux difficultés. Mais Dieu décida, à partir de cette nouvelle réalité, de se former un peuple, son peuple : Je m’étais dit : tu m’appelleras « mon Père » et tu ne te détourneras plus de Moi (Jr 3,19).
2. L’artisan divin :
• L’artisan qui va former ce peuple de Dieu, jour après jour, c’est l’Esprit Saint : Il va œuvrer tantôt avec puissance, tantôt avec douceur, tantôt avec sagesse. Il n’est pas toujours nommé, mais on le voit resplendir chez nombre de personnes choisies par Dieu pour sauver son peuple, l’organiser ou le faire grandir dans sa pratique religieuse. On le voit par exemple chez le premier Joseph (Gn 41,37) qui sauvera son peuple de la famine, chez Betsaléel (Ex 31,3) qui fabriquera les objets du culte, chez Otniel et Gédéon (Jg 3,10 et 6,34) qui libèreront le peuple de ses ennemis, chez David (1Sam 16,13) qui fera de Jérusalem sa capitale, chez Salomon (2Chr 1,12) qui y fera bâtir le Temple.
• Il survient aussi sur les prophètes Élie et Élisée (2R 2,15), sur Isaïe, sur Jérémie, sur Ézéchiel et sur tous les prophètes qui vont transmettre au peuple la parole et la volonté de Dieu – c’est-à-dire Son désir profond – et le faire grandir dans la foi. Par leur bouche, Dieu va appeler son peuple rejeter les dieux étrangers et à se tourner vers Lui seul. Il va les inviter au repentir et à la fidélité : Reviens, infidèle Israël ! Je ne ferai pas tomber sur vous ma colère car je suis bon et je ne garde pas rancune à jamais. Reconnais seulement ta faute : tu as couru en tous sens vers les dieux étrangers (Jr 3, 12-13). Et les conduire à la confiance et à l’amour : Une femme peut-elle oublier son nourrisson ? Même si elle l’oubliait, Moi Je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains (Is 49, 15-16).
• Enfin, Il va inspirer les écrivains de la Bible : Il va donner à certains d’exprimer des louanges et des cris du cœur ; à d’autres d’offrir des conseils, car toute sagesse vient du Seigneur (Si 1,1) ; à d’autres encore de mettre par écrit les aventures souvent mouvementées qui ont uni Dieu et son peuple. En tout cela, c’est portés par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2P 1,21). Et c’est ainsi qu’un fil d’or traverse les Écritures, l’annonce d’un Messie, un Oint, qui viendra libérer le peuple et le conduire au banquet éternel préparé par Dieu : Il sera leur berger par la puissance du Seigneur … et lui-même il sera la paix (Mi 5, 3-4). Nous verrons la prochaine fois comment l’Esprit Saint sera de nouveau au rendez-vous.
Le Saint du mois
• Une fois n’est pas coutume, le saint du mois n’est pas vraiment un saint … mais un trésor de Jésus qui nous est cher et dont, dans la famille passioniste, nous faisons mémoire depuis 1773, le vendredi après la semaine de Pâques. Il s’agit des Plaies Glorieuses du Christ, que nous fêterons cette année le 24 avril.
• Ces plaies glorieuses, Jésus a voulu les montrer à ses apôtres, par deux fois. C’est Jean qui nous en parle. Chez Luc, évangéliste et médecin de son métier, Jésus avait montré et fait tâter aux apôtres ses mains et ses pieds, pour qu’ils comprennent bien qu’il était réellement ressuscité, qu’il n’était pas un fantôme (Lc 24,39). Et comme cela ne suffisait pas, il avait encore mangé un morceau de poisson grillé – et un rayon de miel, ajoute le texte syriaque – devant eux (v.41-43).
• Chez Jean, le plus mystique des évangélistes, celui qui avait reposé sur le cœur de Jésus, Jésus montre aux disciples ses mains et son côté. Et huit jours plus tard, il invite Thomas – qui avait voulu cette preuve supplémentaire de mettre son doigt dans les marques des clous et dans la plaie de son côté, pour s’assurer sans doute qu’il s’agissait bien de Jésus et pas d’un clone ! – à le faire. En ajoutant : Ne sois plus incrédule, mais croyant (v.27). Et Thomas en est bouleversé : Mon Seigneur et mon Dieu ! (v.28).
• Jésus, dans sa Résurrection, dans son corps de gloire, a voulu conserver les cicatrices de ses plaies. De même que lorsque nous pardonnons, nous gardons toujours un certain souvenir du mal qu’on nous a fait. Le passage des clous et de la lance n’est pas non plus effacé d’un coup de baguette magique. Jésus ressuscite en assumant la réalité de sa Passion douloureuse.
• Mais Jésus a vaincu la mort, ses plaies sont maintenant glorieuses, elles sont devenues – et elles vont le rester à jamais – le signe visible de son amour pour nous, comme les rubis d’un vainqueur. Chérissons-les, et qu’elles soient la source de notre contrition, l’objet de notre gratitude, de notre admiration, de notre louange, qu’elles soient notre joie et l’espérance de notre salut.
La pratique du mois
• Nous sommes confinés et privés des sacrements et de nos proches. Nous sommes inquiets et les médias nous dénombrent chaque soir les morts du jour. Mais Jésus est toujours là avec nous, nous montrant avec amour ses plaies glorieuses.
• Pourquoi ne pas enrichir ces journées d’un temps de gratuité, d’un moment de gratitude ? J’ai contre toi que tu as perdu ton amour d’antan. Allons, repens-toi, disait Jésus aux chrétiens d’Éphèse (Ap 2, 4-5). Revenons à Lui, offrons-Lui chaque jour un vrai temps d’amoureux silence, rien que pour Lui : Me voici, Seigneur, rien que pour Toi. Vingt minutes ?
L’intercession du mois
Avec Sainte Anne et l’apôtre Thomas, prions :
- pour les malades, les défunts et leurs familles.
- pour les médecins et tous les personnels hospitaliers.
- pour tous ceux qui souffrent du confinement, par solitude, par promiscuité ou par violence.
- aux intentions du pape François pour ce mois d’avril :
Pour toutes les personnes sous l’emprise d’addictions afinqu’elles soient soutenues sur leur chemin de libération.
- et toujours aux intentions de tous les amis de KerAnnA.
Pour recevoir ce feuillet gratuitement par mail, s’adresser à : frat.keranna@gmail.com
Date de dernière mise à jour : 2020-11-29
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