Cardinal Charles Journet (1891-1975), théologien
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Qui croit en moi
Les Personnes divines sont transparentes l'une à l'autre. C'est comme un collier : si vous prenez une des Personnes divines, vous tirez les deux autres avec elle. Impossible que vous teniez le Père sans sa référence au Fils ; la paternité est précisément ce qui constitue sa personnalité, mais pas possible d'être Père sans le Fils. Et puis, impossible que le Père et le Fils, dans leur mutuel amour, ne produisent l'Esprit. Alors, il y a un mot que les théologiens emploient pour cela, ils parlent de la circumincession des Personnes divines ; il y a un mot – qui vous rend la chose plus claire – : les Personnes divines sont transparentes l'une à l'autre. Quand vous vous adressez à l'une, voilà les deux autres qui, en transparence, sont là, et vous vous adressez à elles ; elles sont distinctes, mais transparentes l'une à l'autre. Et alors, quand Jésus dit : « Les paroles que je vous ai dites, elles ne sont pas miennes, elles sont celles du Père » (cf. Jn 14, 10.24), c'est vrai ; et elles sont aussi les siennes, les siennes comme reçues du Père.
Il vient du Ciel dans l’enveloppe humaine, pour nous dire des paroles qui remontent jusqu'à sa Personne et à la Personne du Père. Il a reçu tout son être du Père, et c'est le Père qui nous parle à travers lui, présent au milieu de nous dans son enveloppe corporelle.
Alors, nous avons la Trinité qui vient à nous dans ce chemin de l'Incarnation, cette voix de la tendresse de Dieu venant au milieu de nous pour nous parler, non plus à distance du haut du Ciel, mais nous parler à travers une voix humaine, un langage humain, langage d'un petit peuple, l'araméen, un idiome qui était parlé près de la Mésopotamie et de ces régions-là.
Conférences données à Genève de 1972 à 1974 sur l'Évangile selon S. Jean (Texte publié par la fondation Cardinal Journet, pp.253-257 ; rev.)