Passioniste de Polynésie

Cyrille d'Alexandrie quelques écrits

CyrillealexandrieSaint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église 

Liste des lectures

Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruits

Désormais tous les âges me diront bienheureuse

C'est pour nous que le Christ, au baptême, a reçu le Saint-Esprit.

Le mystère de l'unité. 

Comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés

Si quelqu'un est dans le Christ, il est une créature nouvelle

Je suis la vigne, vous êtes les sarments

C'est le Christ qui est notre paix : des deux, il a fait un seul peuple...

Tu as les paroles de la vie éternelle 

Le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde

Il entra et saisit la main de la jeune fille

Voici l’Agneau de Dieu

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Heureux ceux qui croient sans avoir vu

Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais et elles me suivent 

.Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi

Si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous

Dans ce lieu, je donnerai la paix

Préparez le chemin du Seigneur

Quand ces évènements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche

Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie

Hosanna ! Béni soit le Règne qui vient

Celui qui est bien formé sera comme son maître 

 Voici mon serviteur

Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé

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La révélation du mystère caché dès avant la création du monde

Alors le ciel s'ouvrit. L'Esprit Saint descendit sur Jésus

« Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

« Mais lui, passant au milieux d'eux, allait son chemin »

« Moïse et Elie...parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem »

« Père, j'ai fait connaître ton nom aux hommes »

« Afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés »

« Tous ceux qui le touchèrent étaient sauvés »

Pour « renouveler la face de la terre » (Ps 103,30)

« La foule rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes »

Il en choisit douze et leur donna le nom d'Apôtres, d'envoyés

Le disciple bien formé sera comme son maître

separ ecrit biblio.........

Pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes

Je suis la vigne, vous êtes les sarments

Il saisit la main de l'enfant et lui dit... : 'Lève-toi'

Les aveugles voient..., les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres

 

 

CyrillealexandrieSaint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église 

« Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruits »

      Le Seigneur dit...qu'il est lui-même la vigne, pour nous apprendre à nous attacher à son amour et nous montrer combien d'avantages nous retirons de notre union avec lui. Et il compare aux sarments ceux qui lui sont unis, ajustés en quelque sorte et fixés en lui : ils sont déjà « participants de sa nature »( 2P 1,4) du fait qu'ils ont reçu le Saint Esprit en partage. Car ce qui nous unit au Christ Sauveur, c'est son Esprit Saint...

      En effet, nous avons reçu la nouvelle naissance de lui et en lui, dans l'Esprit, en vue de porter des fruits de vie ; non pas de la vie ancienne et dépassée, mais de la vie renouvelée par la foi et l'amour envers lui. Demeurons dans cet état, greffés en quelque sorte sur le Christ, attachés coûte que coûte au commandement sacré qui nous a été donné. Efforçons-nous de conserver les bienfaits de cette noblesse, c'est-à-dire à ne laisser aucunement « contrister le Saint Esprit » (Ep 4,30) qui a fait son habitation en nous, et par qui l'on sait que Dieu demeure en nous...

      De même que la souche de la vigne fournit et distribue aux sarments sa qualité naturelle et qui lui est propre, ainsi le Verbe, Fils unique de Dieu le Père, introduit chez les saints une...parenté avec sa nature en leur donnant l'Esprit, surtout à ceux qui lui sont unis par la foi et par une sainteté parfaite. Il les nourrit et fait grandir leur ferveur ; il développe en eux la capacité des vertus et de toute bonté. 

Commentaire sur l'évangile de Jean, 10, 2 (trad. bréviaire 5e mar. Pâques rev.)

separ ecrit biblio« Désormais tous les âges me diront bienheureuse »

      Nous te saluons, Marie, Mère de Dieu, trésor caché de tout l'univers, astre sans déclin, couronne de la virginité, sceptre de la foi orthodoxe, temple indestructible, demeure de l'incommensurable, Mère et Vierge, à cause de qui est appelé « béni », dans les saints évangiles, « celui qui vient au nom du Seigneur » (Mt 21,9; Ps 117,26).

      Nous te saluons, toi qui as contenu dans ton sein virginal celui que les cieux ne peuvent pas contenir. Grâce à toi la Trinité est glorifiée et adorée sur toute la terre ; grâce à toi le ciel exulte, les anges et les archanges sont dans la joie, les démons sont mis en déroute, le tentateur est tombé du ciel, les hommes déchus sont élevés au ciel. Grâce à toi le monde entier, captif de l'idolâtrie, est parvenu à la connaissance de la vérité, le saint baptême est accordé à ceux qui croient, avec « l'huile d'allégresse » (Ps 44,8), les Églises ont été fondées sur toute la terre, les nations païennes sont amenées à la conversion.

      Et que dirai-je encore ? C'est grâce à toi que la lumière du Fils unique de Dieu a brillé pour « ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort » (Lc 1,79; Is 42,7)... Qui pourrait célébrer dignement les louanges de Marie ? Elle est mère et vierge à la fois. Quelle merveille ! Qui a jamais entendu dire que le bâtisseur pourrait être empêché d'habiter le temple qu'il a lui-même édifié ? Qui oserait critiquer celui qui donne à sa servante (Lc 1,48) le titre de mère ? Voici donc que le monde entier est dans la joie... Qu'il nous soit donné de vénérer et d'honorer l'indivisible Trinité en chantant les louanges de Marie toujours Vierge, c'est-à-dire la sainte Église, et celles de son Fils et de son Époux immaculé

Homélie prononcée au Concile d'Éphèse en 431 
attrib. à saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église (trad. bréviaire 05/08)

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C'est pour nous que le Christ, au baptême, a reçu le Saint-Esprit.

Le Créateur de l'univers avait décidé de tout réunir sous un seul chef, le Christ , par une réalisation magnifique, et de restaurer la nature humaine dans son premier état. Il promet donc de lui rendre, avec ses autres dons, le Saint-Esprit. En effet, elle n'aurait pas pu autrement retrouver la possession paisible et durable de ses biens.

Aussi Dieu a-t-il fixé le moment où le Saint-Esprit descendrait vers nous, et il nous en a fait la promesse : En ces jours-là , — évidemment ceux de notre Sauveur — je répandrai de mon Esprit sur toute chair.

Lorsque le temps de cette générosité a fait venir sur cette terre le Fils unique incarné, c'est-à-dire un homme né d'une femme , selon la sainte Écriture, Dieu le Père nous a encore donné son Esprit, et le premier qui le reçut fut le Christ, comme étant le premier exemplaire de la nature à renouveler. Jean Baptiste l'affirme : J'ai vu l'Esprit descendre du ciel et demeurer sur lui . ~

Si l'on dit que le Christ a reçu le Saint-Esprit, c'est en tant qu'il s'est fait homme et en tant qu'il convenait à l'homme de le recevoir.

Sans doute, il est le Fils de Dieu le Père, et engendré de sa substance, et cela avant l'incarnation et même avant tous les siècles. Malgré cela, il n'éprouve aucune tristesse à entendre le Père lui dire, maintenant qu'il s'est fait homme : Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré .

Celui qui était Dieu, engendré par lui avant les siècles, le Père dit qu'il est engendré aujourd'hui : cela signifie qu'il nous accueille en lui comme des fils adoptifs, car toute l'humanité était contenue dans le Christ en tant qu'il était homme. En ce sens, on dit que le Père, alors que son Fils possédait déjà son Esprit, le lui donne de nouveau de telle sorte que nous soyons gratifiés de l'Esprit en lui. C'est pour cela qu'il vient aider les fils d'Abraham , selon l'Écriture, et qu'il est devenu en tout semblable à ses frères .

Ce n'est donc pas pour lui-même que le Fils unique a reçu le Saint-Esprit. Car l'Esprit est à lui, en lui et par lui, comme nous l'avons déjà dit. Mais parce que, s'étant fait homme, il possédait en lui toute la nature humaine, il a reçu l'Esprit afin de la redresser tout entière en la restaurant dans son premier état. ~ Nous pouvons donc voir, par un sage raisonnement et en nous appuyant sur les affirmations de la sainte Écriture, que le Christ n'a pas reçu l'Esprit Saint pour lui-même, mais plutôt pour nous, qui étions en lui. Car c'est par lui que nous parviennent tous les biens.

COMMENTAIRE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

separ ecrit biblioLe mystère de l'unité. 

Nous bénéficions d'une union même corporelle avec le Christ, nous qui participons à sa chair sacrée. Saint Paul en témoigne lorsqu'il dit à propos du mystère de la piété :
Ce mystère, Dieu ne l'avait pas fait connaître aux hommes des générations passées comme il l'a révélé maintenant par l'Esprit à ses saints apôtres et à ses prophètes. Ce mystère, c'est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ .

Si nous formons tous entre nous un même corps dans le Christ, et non pas seulement entre nous, mais avec lui, puisque évidemment il est en nous par sa propre chair, comment donc notre unité entre nous et dans le Christ n'est-elle pas déjà visible ? Car le Christ est le lien de unité, étant en lui-même Dieu et homme.

Quant à l'unité dans l'Esprit, nous suivrons le même chemin et nous dirons encore qu'ayant tous reçu un seul et même Esprit, je veux dire l'Esprit Saint, nous sommes en quelque sorte mêlés intimement les uns avec les autres et avec Dieu. En effet, bien que nous soyons une multitude d'individus, et que le Christ fasse demeurer en chacun de nous l'Esprit de son Père qui est le sien, il n'y a cependant qu'un seul Esprit indivisible, qui rassemble en lui-même des esprits distincts les uns des autres du fait de leur existence individuelle, et qui les fait apparaître pour ainsi dire comme ayant tous une seule existence en lui.

De même que la vertu de la chair sacrée fait un seul corps de tous ceux en qui elle est venue, de la même manière, à mon avis, l'Esprit de Dieu un et indivisible qui nous habite nous conduit tous à l'unité spirituelle. C'est pourquoi saint Paul nous exhortait ainsi :Supportez-vous les uns les autres avec amour; rassemblés dans la paix, ayez à cœur de garder l'unité dans un même Esprit, comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance. Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous, et en tous . Si l'unique Esprit habite en nous, le Dieu unique, Père de tous, sera en nous, et il conduira par son Fils à l'union mutuelle et à l'union avec lui tout ce qui participe de l'Esprit.

Que nous soyons unis au Saint-Esprit par une participation, cela aussi est visible, et voici comment. Si nous abandonnons une vie purement naturelle pour obéir une bonne fois aux lois de l'Esprit, ne sera-t-il pas évident pour tous qu'après avoir pour ainsi dire renoncé à notre vie propre, et réalisé l'union avec l'Esprit, nous avons obtenu une condition céleste, si bien que nous avons comme changé de nature ? Nous ne sommes plus seulement des hommes, mais en outre nous sommes des fils de Dieu, des hommes célestes, puisque nous sommes devenus participants de la nature divine.

Tous, nous sommes donc un seul être dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Un seul être, dis-je, dans une identité d'état, ~ un seul être dans un progrès conforme à la piété, par notre communion à la chair sacrée du Christ, par notre communion à l'unique Esprit Saint

COMMENTAIRE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

separ ecrit biblio« Comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés »

      « Je meurs pour tous, dit le Seigneur, afin de communiquer ma vie à tous, et j’ai fait de ma chair une rançon pour la chair de tous. Car la mort sera mise à mort dans ma mort, et la nature humaine qui était tombée ressuscitera avec moi. Pour cela je suis devenu l’un d’entre vous, c’est-à-dire un homme de la descendance d’Abraham, pour ‘ me rendre semblable en tout à mes frères ’ » (He 2,17)… En effet, ni le démon qui possédait le pouvoir de la mort, ni la mort elle-même, ne pouvaient être vaincus autrement ; il fallait que le Christ se donne pour nous, un seul en rançon pour tous ; car il était au-dessus de tous. C’est pourquoi il est dit dans les psaumes qu’il s’est offert pour nous à Dieu son Père comme une victime sans tache : « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, mais tu m’as formé un corps. Tu ne demandais pas d’holocauste pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens » (Ps 39,7s; He 10,5)… 

      Apprenons par ses propres paroles que le Christ a offert sa chair pour la vie du monde : « Père saint, dit-il, garde-les. » Et encore : « Pour eux je me consacre moi-même » (Jn 17,11.19)… Autrement dit : « Je m’offre comme un sacrifice très pur et d’agréable odeur » (cf Gn 8,21; Ep 5,2). En effet, selon la Loi, ce qui était consacré, ce qu’on appelait sacré ou saint, c’est ce qui était apporté sur l’autel. Le Christ a donc donné son propre corps pour la vie de tous, et en retour il a implanté sa vie en nous… Lorsque ce Verbe de Dieu, sa Parole qui donne la vie, a habité dans notre chair, il l’a rétablie dans le bien qu’il avait en propre, c’est-à-dire dans la vie

Commentaire sur l’évangile de Jean, 4,2 (trad. bréviaire 3e sam. Pâques rev.) .

separ ecrit biblio« Si quelqu'un est dans le Christ, il est une créature nouvelle » 

Ceux qui possèdent les premiers dons du Saint-Esprit et l'espérance de la résurrection considèrent qu'ils possèdent déjà ce qu'ils attendent, et ils disent : Désormais nous ne connaissons plus personne selon la chair . Nous sommes tous des spirituels, étrangers à la corruption de la chair. En effet, illuminés par le Fils unique, nous sommes transformés en ce Verbe qui donne la vie à tous les êtres. Si nous étions captifs des liens de la mort quand le péché régnait sur nous, maintenant que nous sommes introduits dans la justice du Christ, nous avons rejeté la corruption.

Ainsi, personne n'est plus dans la chair, c'est-à-dire dans sa condition de faiblesse, car c'est ainsi qu'on doit comprendre la corruption, parmi bien d'autres attributs de la chair, et saint Paul ajoute : Car, si nous avons connu le Christ de cette manière charnelle, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi . C'est comme s'il voulait dire : Le Verbe s'est fait chair, il a établi sa demeure parmi nous ; pour notre vie à tous, il a subi la mort selon la chair, et c'est ainsi que nous l'avons connu, mais maintenant nous ne le connaissons plus ainsi . Même s'il est encore dans la chair, puisqu'il est redevenu vivant le troisième jour et qu'il se trouve dans le ciel auprès du Père, on comprend qu'il est au-dessus de la chair : mort une fois pour toutes, il ne mourra plus, sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir. Car il est mort, et c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes. Lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. 

Donc, si telle est la situation du chef qui nous conduit à la vie, il faut absolument que nous suivions ses traces et qu'on nous voie vivre non pas tellement dans la chair qu'au-dessus de la chair. Saint Paul a eu tout à fait raison de dire : Si quelqu'un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un nouveau monde est déjà né . ~ En effet, nous avons été rendus justes par la foi au Christ, et la malédiction n'a plus aucune force. Il est redevenu vivant pour nous, après avoir terrassé le pouvoir de la mort. Nous avons reconnu qu'il est Dieu par nature et véritablement. Nous adorons le Père en esprit et vérité par la médiation du Fils qui fait venir sur le monde, de la part du Père, les bénédictions célestes.

C'est pourquoi saint Paul dit ensuite avec beaucoup de profondeur : Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ . Et il est bien vrai que le mystère de l'Incarnation, comme la rénovation qui s'ensuit, n'échappent pas à la volonté du Père. ~ C'est par le Christ que nous avons obtenu accès auprès du Père puisque, comme il l'a dit, personne ne va au Père sans passer par lui. Donc, tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation .

COMMENTAIRE SUR LA SECONDE LETTRE AUX CORINTHIENS

separ ecrit biblio« Je suis la vigne, vous êtes les sarments » 

Le Seigneur dit ~ qu'il est lui-même la vigne, pour nous apprendre à nous attacher à son amour et nous montrer combien d'avantages nous retirons de notre union avec lui. Et il compare aux sarments ceux qui lui sont unis, ajustés en quelque sorte et fixés en lui : ceux-là sont déjà participants de sa nature du fait qu'ils ont reçu le Saint-Esprit en partage. Car ce qui nous unit au Christ Sauveur, c'est son Esprit Saint.
  
L'union avec la vigne de ceux qui se joignent à elle vient de leur libre choix ; mais de la part de la vigne à notre égard, cela vient de sa nature. C'est en vertu d'un bon choix que nous nous avançons par la foi, et nous devenons de sa race parce que nous avons reçu de lui la dignité de fils adoptifs. En effet, selon saint Paul, celui qui s'unit au Seigneur ne fait plus qu'un esprit avec lui .
  
En d'autres endroits de l'Écriture, par la voix du Prophète, le Christ est appelé base et fondement. En effet, c'est sur lui que nous sommes bâtis, et nous sommes appelés pierres vivantes et spirituelles, en vue d'un sacerdoce saint, pour devenir une habitation de Dieu dans l'Esprit , et nous ne pouvons pas entrer dans cet édifice si nous n'avons pas le Christ comme fondation. C'est dans le même sens que Jésus dit ici qu'il est la vigne qui engendre et nourrit les sarments.
  
En effet, nous avons reçu la nouvelle naissance de lui et en lui, dans l'Esprit, en vue de porter des fruits de vie ; non pas de la vie ancienne et dépassée, mais de la vie renouvelée par la foi et l'amour envers lui. Maintenons-nous dans cet état, greffés en quelque sorte sur le Christ, attachés coûte que coûte au commandement sacré qui nous a été donné. Évertuons-nous à conserver les avantages de notre noblesse, c'est-à-dire à ne laisser aucunement contrister le Saint-Esprit qui a fait son habitation en nous, et par qui l'on sait que Dieu demeure en nous.

Comment nous sommes dans le Christ, et lui en nous, le sage saint Jean nous l'a montré par cette parole : Nous reconnaissons qu'il demeure en nous, et nous en lui, parce qu'il nous a donné son Esprit . ~
  
De même que la souche de la vigne fournit et distribue aux sarments la qualité naturelle qui lui est propre et qui est en elle, c'est ainsi que le Verbe, Fils unique de Dieu le Père, introduit chez les saints une sorte de parenté avec sa nature en leur donnant l'Esprit, surtout à ceux qui lui sont unis par la foi et par une parfaite sainteté. Il les nourrit et fait progresser leur piété, il développe en eux la science de toute vertu et de toute bonté.

COMMENTAIRE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

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« C'est le Christ qui est notre paix : des deux, il a fait un seul peuple... » 

Il est écrit : Tous, tant que nous sommes, nous formons un seul corps et nous sommes membres les uns des autres , car le Christ nous rassemble dans l'unité par les liens de l'amour : C'est lui qui, des deux, a fait un seul peuple ; il a fait tomber le mur qui les séparait, la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la Loi . Il faut donc que nous ayons les mêmes sentiments réciproques ; si un membre souffre, que tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l'honneur, que tous partagent sa joie .

C'est pourquoi, dit encore saint Paul, accueillez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu . Accueillons-nous les uns les autres, si nous voulons avoir les mêmes sentiments. Portons les fardeaux les uns des autres ; rassemblés dans la paix, gardons l'unité dans un même Esprit . C'est ainsi que Dieu nous a accueillis dans le Christ. Car celui-ci a dit vrai : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils pour nous . En effet, le Fils a été donné en rançon de notre vie à tous, nous avons été affranchis de la mort, rachetés de la mort et du péché.

Saint Paul éclaire les perspectives de ce plan de salut lorsqu'il dit que le Christ s'est fait le serviteur de la circoncision en raison de la fidélité de Dieu . Car Dieu avait promis aux patriarches, pères des Juifs, qu'il bénirait leur descendance qui deviendrait aussi nombreuse que les astres du ciel. C'est pour cela que le Verbe, qui est Dieu, s'est manifesté dans la chair et s'est fait homme. Il maintient dans l'existence toute la création et il assure le bien-être de tout ce qui existe, puisqu'il est Dieu. Mais il est venu en ce monde en s'incarnantnon pour être servi, mais, comme il le dit lui-même , pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude .

Il le reconnaissait bien : il est venu évidemment pour accomplir les promesses faites à Israël, puisqu'il disait : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'lsraël . C'est pourquoi saint Paul ne ment pas lorsqu'il dit que le Christ s'est fait le serviteur des Juifs pour garantir les promesses faites à leurs pères . Mais il dit aussi que le Christ a été chargé par Dieu le Père de faire obtenir miséricorde aux païens, afin qu'eux aussi le glorifient comme le Créateur et l'Artisan de toutes choses, le Sauveur et le Rédempteur. ~ Ainsi, la clémence divine s'est étendue à tous, les païens ont été accueillis, et le mystère de la sagesse accompli dans le Christ n'a pas dévié de son but de miséricorde. Pour remplacer ceux qui sont tombés, c'est le monde entier qui a été sauvé par la compassion de Dieu.

COMMENTAIRE SUR LA LETTRE AUX ROMAINS

separ ecrit biblio« Tu as les paroles de la vie éternelle »

« À qui donc irions-nous ? », demande Pierre. Il veut dire : « Qui nous instruira comme toi des mystères divins ? », ou encore : « Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Elles ne sont pas intolérables, comme le disent d’autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie sans fin, la vie impérissable. Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui… 

L’Ancien Testament aussi nous apprend qu’il faut suivre le Christ, toujours unis à lui. Effectivement, au temps où les Israélites, libérés de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la Terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre. Celui qui donne sa Loi ne leur permettrait pas d’aller n’importe où, à leur gré. En effet, sans guide, à coup sûr ils se seraient complètement égarés…; les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ, car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu (Ex 13,21; 26,1s)… 

« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26)… Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne se fait pas dans un sens matériel, mais plutôt par les œuvres de la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur…; avec raison ils disent : « Où irions-nous ? » En d’autres termes : « Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Au contraire, nous dirons : ‘ Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! ’ » (Ps 118,103)

Commentaire sur l’évangile de Jean, 4, 4 ; PG 73, 613 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 282 rev.) 

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« Le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde ». 

Je meurs pour tous, dit le Seigneur, afin de communiquer ma vie à tous, et j'ai fait de ma chair une rançon pour la chair de tous. Car la mort sera mise à mort dans ma mort, et la nature humaine qui était tombée ressuscitera avec moi.

Pour cela je suis devenu l'un d'entre vous, c'est-à-dire un homme de la descendance d'Abraham, pour me rendre semblable en tout à mes frères . Saint Paul avait très bien compris cela, lorsqu'il disait : Puisque les enfants ont tous une nature de chair et de sang, Jésus a voulu partager cette condition humaine ; ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l'impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le démon .

En effet, ni celui qui possédait le pouvoir de la mort, ni la mort elle-même, ne pouvaient être vaincus autrement. Il fallait que le Christ se donne pour nous, un seul en rançon pour tous car il était au-dessus de tous.

C'est pourquoi il est dit dans les psaumes qu'il s'est offert pour nous à Dieu son Père comme une victime sans tache : Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, mais tu m'as formé un corps. Tu ne demandais pas d'holocauste pour le péché. Alors j'ai dit : Voici, je viens. ~ 

Il a été crucifié pour tous et au profit de tous, afin que, lui seul étant mort pour tous, nous vivions tous en lui. Car il n'était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir , ou que la corruption triomphe de sa vie, comme cela aurait été naturel. Et que le Christ ait offert sa chair pour la vie du monde, apprenons-le par ses propres paroles. Père saint , dit-il, garde-les . Et encore : Pour eux je me consacre moi-même . ~ 

Je me consacre, dit-il. Autrement dit je m'offre comme une très pure victime d'agréable odeur . En effet, ce qui était consacré, ce qu'on appelait sacré ou saint, selon la loi, c'est ce qui était apporté sur l'autel. Le Christ a donc donné son propre corps pour la vie de tous, et en retour il implanté sa vie en nous. De quelle manière, je vais essayer de le dire.

Lorsque ce Verbe de Dieu, qui donne la vie, eut habité dans la chair, il la rétablit dans le bien qu'il avait en propre, c'est-à-dire dans la vie ; et puisqu'il lui était totalement uni d'une manière inexprimable, il la rendit vivifiante, comme lui-même est vivifiant par nature.

C'est pourquoi le corps du Christ communique la vie à ceux qui lui sont unis. Il chasse la mort qui se trouve chez les mortels et il éloigne la corruption, car il contient en lui-même le Verbe qui anéantit la corruption.

COMMENTAIRE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

separ ecrit biblio« Il entra et saisit la main de la jeune fille »

      Dès lors que le Christ est entré en nous par sa propre chair, nous ressusciterons entièrement ; il est inconcevable, ou plutôt impossible, que la vie ne fasse pas vivre ceux chez qui elle s'introduit. Comme on recouvre un tison ardent d'un tas de paille pour garder intacte le germe du feu, de même notre Seigneur Jésus Christ cache la vie en nous par sa propre chair et y met comme une semence d'immortalité qui écarte toute la corruption que nous portons en nous.

      Ce n'est donc pas seulement par sa parole qu'il réalise la résurrection des morts. Pour montrer que son corps donne la vie, comme nous l'avons dit, il touche les cadavres et par son corps il donne la vie à ces corps déjà en voie de désintégration. Si le seul contact de sa chair sacrée rend la vie à ces morts, quel profit ne trouverons-nous pas en son eucharistie vivifiante quand nous la recevrons !... Il ne suffirait pas que notre âme seulement soit régénérée par l'Esprit pour une vie nouvelle. Notre corps épais et terrestre aussi devait être sanctifié par sa participation à un corps aussi consistant et de même origine que le nôtre et devait être appelé ainsi à l'incorruptibilité. 

Commentaire sur l'évangile de Jean, 4 ; PG 73, 560

separ ecrit biblio« Voici l’Agneau de Dieu » 

 « Jean voyait Jésus venir vers lui et il dit : ‘ Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ’… » Car un seul agneau est mort pour tous, récupérant pour Dieu le Père tout le troupeau de ceux qui habitent la terre. Un seul est mort pour tous, afin de les soumettre tous à Dieu ; un seul est mort pour tous afin de les gagner tous… En effet, nous vivons dans nos nombreux péchés et, de ce fait, nous avions une dette de mort à acquitter et nous sommes devenus périssables. C’est pourquoi le Père a livré son Fils en rançon pour nous (Jn 3,16; Mc 10,45), un seul pour tous, car toutes choses sont en lui et il est au-dessus de tout. Un seul est mort pour tous, afin que nous vivions tous en lui, car la mort, qui avait englouti l’agneau sacrifié pour tous, les a tous restitués en lui et avec lui. En effet, nous étions tous dans le Christ qui est mort pour nous et à notre place, et qui est ressuscité. 

Le péché est l’origine et la cause de la mort ; une fois le péché détruit, comment la mort échapperait-elle à la destruction complète ? Une fois la racine morte, comment le germe qui en sort pourrait-il encore se conserver ? Une fois le péché effacé, pour quelle faute encore devrions-nous mourir ? Célébrons donc dans la joie l’immolation de l’agneau, en disant : « Mort, où est ta victoire ? Enfer, où est ton dard venimeux ? » (1Co 15,55; Os 13,14)… « Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, en devenant pour nous objet de malédiction » (Ga 3,13), afin que nous échappions à la malédiction du péché. 

Commentaire sur l’Evangile de Jean, 2, prologue ; PG 73,192 (trad. Delhougne, les Pères commentent, p. 86 rev.)

CyrillealexandrieSaint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église 

 

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu »

Cette parole du Seigneur est pleinement conforme à la miséricorde de Dieu, et elle peut être d'un grand profit pour nous. Car ici encore il s'est soucié grandement de nos âmes, parce qu'il est bon, parce qu'il « veut que tous les hommes soient sauvés et qu'ils parviennent à connaître la vérité » (1Tm 2,4).

Mais cela peut nous surprendre. Car il devait supporter Thomas patiemment, ainsi que les autres disciples qui le prenaient pour un esprit et un fantôme. Il devait encore, pour convaincre le monde entier, montrer les marques des clous et la blessure de son côté. Enfin, de manière surprenante et sans y être contraint par le besoin, il devait prendre de la nourriture, afin de ne laisser aucun motif de doute à ceux qui avaient besoin de ces signes (Lc 24,41)…

Celui qui n'a pas vu, mais qui accueille et tient pour vrai ce qu'on lui enseigne, rend honneur, par une foi remarquable, aux mystères de la foi qu'on lui a proclamés. Par conséquent, on appelle bienheureux tous ceux qui ont cru grâce à la parole des apôtres, eux qui ont été « témoins oculaires » des grandes actions du Christ « et serviteurs de la Parole », comme le dit saint Luc (Lc 1,2). Car il est nécessaire de les écouter, si nous sommes saisis d'un amour passionné pour la vie éternelle, et si nous attachons du prix à trouver dans le ciel notre demeure.

Commentaire sur l'évangile de Jean, 12, 22 ; PG 74, 729 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 206 rev.)

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« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais et elles me suivent »

           La marque distinctive des brebis du Christ, c'est leur aptitude à écouter, à obéir, tandis que les brebis étrangères se distinguent par leur indocilité. Nous comprenons le verbe « écouter » au sens de consentir à ce qui a été dit. Et ceux-là qui l'écoutent sont connus de Dieu, car « être connu » signifie être uni à lui. Il n'y a personne qui soit entièrement ignoré de Dieu. Donc, lorsque le Christ dit : « Je connais mes brebis », il veut dire : « Je les accueillerai et je les unirai à moi d'une façon mystique et permanente ». On peut dire qu'en se faisant homme, il s'est apparenté à tous les hommes en prenant leur nature : nous sommes tous unis au Christ en raison de son incarnation. Mais ceux qui ne gardent pas la ressemblance avec la sainteté du Christ lui sont devenus étrangers... 

           « Mes brebis me suivent », dit encore le Christ. En effet, par la grâce divine les croyants suivent les pas du Christ. Ils n'obéissent pas aux préceptes de l'ancienne Loi, qui était une préfiguration, mais, en suivant par la grâce les préceptes du Christ, ils s'élèveront jusqu'à sa hauteur, conformément à leur vocation d'enfants de Dieu. Quand le Christ monte au ciel, ils le suivent jusque-là.

Commentaire sur l'évangile de Jean, 7, 10, 26 ; PG 74, 20 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 366 rev.) 

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« Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi »

L'évangéliste saint Matthieu écrit que le Christ, prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean, fut transfiguré devant eux : son visage resplendit alors comme l'éclair et ses vêtements devinrent blancs comme neige. Mais eux, ne pouvant supporter la vision, tombèrent la face contre terre (Mt 17,1s). C'est pourquoi, afin de se conformer exactement au plan divin, au Cénacle notre Seigneur Jésus apparaissait encore sous l'aspect qu'il avait auparavant, et non pas selon la gloire qui lui est due et qui convient au Temple de son corps transfiguré. Il ne voulait pas que la foi en la résurrection se porte sur un autre aspect et sur un corps différent de celui qu'il avait reçu de la sainte Vierge et dans lequel il est mort crucifié, selon les Écritures. En effet, la mort n'avait pouvoir que sur la chair, dont elle allait être chassée. Car, si son corps mort n'est pas ressuscité, quelle est cette mort qui a été vaincue ? ... Ce ne pouvait être ni seulement une âme, ni un ange, ni même seulement le Verbe de Dieu...

Par ailleurs, que le Seigneur soit entré toutes portes closes, quiconque est sensé comptera cela aussi parmi les preuves de sa résurrection. Il salue ses disciples par ces mots : « Paix à vous », montrant ainsi qu'il est lui-même la paix. Car ceux auprès de qui il se rend présent en reçoivent un esprit parfaitement apaisé et tranquille. C'est assurément ce que saint Paul souhaite aux fidèles quand il dit : « Que la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, garde votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus » (Ph 4,7).

.Commentaire sur Jean, 12 ; PG 74, 704-705 (trad. Brésard, 2000 ans, p. 128)

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« Si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous »

Tout ce que le Christ avait à faire sur la terre était maintenant accompli ; mais il fallait absolument que nous devenions participants de la nature divine du Verbe , c'est-à-dire que nous abandonnions notre vie propre pour qu'elle se transforme en une autre, qu'elle se transfigure pour atteindre la nouveauté d'une vie aimée de Dieu. Et cela ne pouvait se faire autrement que par union et participation à l'Esprit Saint.

Le moment le plus indiqué et le plus opportun pour l'envoi de l'Esprit et sa venue en nous était celui où le Christ notre Sauveur nous quitterait.

En effet, aussi longtemps qu'il demeurait dans la chair auprès des croyants, il leur apparaissait, je crois, comme le donateur de tout bien. Mais lorsque viendrait le moment où il devrait monter vers son Père des cieux, il faudrait bien qu'il soit présent par son Esprit auprès de ses fidèles, qu'il habite par la foi dans nos cœurs . Ainsi, le possédant en nous-mêmes, nous pourrions crier avec confiance : Abba, Père ; nous porter facilement vers toutes les vertus et, en outre, montrer notre force invincible contre tous les pièges du démon et toutes les attaques des hommes, puisque nous posséderions l'Esprit tout-puissant.

Les hommes en qui l'Esprit est venu et a fait sa demeure sont transformés ; ils reçoivent de lui une vie nouvelle comme on peut facilement le voir par des exemples pris dans l'Ancien et le Nouveau Testament. Samuel, après avoir adressé tout un discours à Saül, lui dit : L'Esprit du Seigneur fondra sur toi et tu seras changé en un autre homme . Quant à saint Paul : Nous tous qui, le visage dévoilé, reflétons la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, de gloire en gloire, comme il convient au Seigneur qui est Esprit. Car le Seigneur, c'est l'Esprit .

Vous voyez comment l'Esprit transforme pour ainsi dire en une autre image ceux en qui on le voit demeurer. Il fait passer facilement de la considération des choses terrestres à un regard exclusivement dirigé vers les réalités célestes ; d'une lâcheté honteuse à des projets héroïques. Nous constatons que ce changement s'est produit chez les disciples : fortifiés ainsi par l'Esprit, les assauts des persécuteurs ne les ont pas paralysés ; au contraire, ils se sont attachés au Christ par un amour invincible. C'est absolument indubitable.

Elle est donc bien vraie, la parole du Sauveur : C'est votre intérêt que je retourne au ciel . Car, c'est le moment de la descente de l'Esprit.

COMMENTAIRE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

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« Dans ce lieu, je donnerai la paix »  

À l'époque de l'avènement de notre Sauveur, se manifesta un Temple divin incomparablement glorieux, d'autant meilleur et supérieur par rapport à l'ancien que l'on peut mesurer la différence entre le culte réglé par la Loi et le culte chrétien et évangélique, entre les préfigurations et la vérité. 

Voici ce que je crois pouvoir dire à ce sujet. Jadis, il y avait un seul Temple, à Jérusalem seulement, et c'était le peuple d'Israël qui y accomplissait les sacrifices. Plus tard, le Fils unique de Dieu est venu parmi nous, lui qui est le Seigneur et le Dieu qui nous a donné sa lumière , comme dit l'Écriture. Par la suite, le monde entier s'est couvert de saintes demeures avec d'innombrables adorateurs qui glorifiaient le Dieu de l'univers par des sacrifices, des parfums spirituels. Et c'est cela, je crois, que Malachie annonçait, parlant au nom de Dieu : Je suis le Grand Roi, dit le Seigneur. Mon nom a été glorifié parmi les nations. En tous lieux on offre à mon nom de l'encens et une oblation pure . Elle est donc bien vraie, cette parole dite par le prophète Aggée : La gloire de ce dernier Temple  — c'est-à-dire de l'Église — sera plus grande que l'ancienne.  

À ceux qui se préoccupent de la bâtir, le Christ sera donné comme un asile venant du Père, comme un don du ciel, la paix pour tous, puisque par lui nous avons accès auprès du Père, dans un seul Esprit . C'est ce qui est annoncé ensuite par le prophète. Je donnerai la paix dans ce lieu, et la paix pour protéger tous ceux qui travaillent à l'érection de ce Temple . En effet, le Christ a dit aussi : Je vous donne ma paix . Et combien celle-ci est avantageuse à ceux qui aiment, saint Paul va nous l'enseigner : La paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, gardera votre cœur et vos pensées . Le sage Isaïe faisait cette prière : Seigneur notre Dieu, donne-nous la paix, car c'est toi qui récompenses tous nos actes . En effet, pour ceux qui ont mérité une seule fois de recevoir la paix du Christ, il est facile de garder leur âme et de diriger leurs pensées de façon à observer exactement la vertu. 

On nous affirme donc que la paix sera donnée à tous les constructeurs du Temple. Soit que l'on bâtisse l'Église, comme le dispensateur des mystères divins, qui est à la tête de la maison de Dieu ; soit que l'on améliore son âme, qui apparaît comme une pierre vivante et spirituelle pour le Temple saint et l'habitation de Dieu dans l'esprit . L'un comme l'autre y gagnera de pouvoir facilement sauver son âme.

COMMENTAIRE SUR LE PROPHÈTE AGGÉE

separ ecrit biblio« Préparez le chemin du Seigneur »

      « Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse, qu'il se couvre de fleurs des champs. » (Is 35,1) Celle que l'Écriture inspirée appelle généralement déserte et stérile, c'est l'Église venue des païens. Elle existait autrefois, parmi les peuples, mais elle n'avait pas reçu du ciel son Époux mystique, je veux dire le Christ... Mais le Christ est venu chez elle : il a été captivé par sa foi, il l'a enrichie du fleuve divin qui ruisselle de lui, ruisselle, car il est « source de vie, torrent de délices » (Ps 35,10.9)... Dès qu'il a été présent, l'Église a cessé d'être stérile et déserte ; elle a rencontré son Epoux, elle a mis au monde d'innombrables enfants, elle s'est couverte de fleurs mystiques...

      Isaïe continue : « Il y aura là une route pure, on l'appellera la voie sacrée » (v.8). La route pure, c'est la force de l'Évangile pénétrant la vie, ou, pour le dire autrement, c'est la purification de l'Esprit. Car l'Esprit enlève la tache imprimée dans l'âme humaine, il délivre des péchés et fait surmonter toute souillure. Cette route est donc appelée à juste titre sainte et pure ; elle est inaccessible à quiconque n'est pas purifié. Personne, en effet, ne peut vivre selon l'Évangile s'il n'a d'abord été purifié par le saint baptême ; personne donc ne le peut sans la foi...

      Seuls ceux qui ont été délivrés de la tyrannie du démon pourront mener la vie glorieuse que le prophète illustre par ces images : « On n'y rencontrera pas de lion, ni aucune autre bête féroce » (v.9) là, sur cette route pure. Autrefois, en effet, telle une bête féroce, le diable, cet inventeur du péché, s'attaquait, avec les esprits mauvais, aux habitants de la terre. Mais il a été réduit à néant par le Christ, chassé loin du troupeau des croyants, dépouillé de la domination qu'il exerçait sur eux. C'est pourquoi, rachetés par le Christ et rassemblés dans la foi, ils marcheront d'un seul coeur sur cette route pure (v.9). Abandonnant leurs anciens chemins, « ils s'en détourneront pour arriver à Sion », c'est-à-dire à l'Église, « avec une allégresse qui n'aura pas de fin » (v.10) ni sur la terre, ni dans les cieux et ils rendront gloire à Dieu, leur Sauveur. 

Sur Isaïe, III, 3 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 6, p. 99)

separ ecrit biblio« Quand ces évènements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » (Lc 21,28)

      « Tu as fait de la ville un tas de pierres, la cité fortifiée est une ruine, la citadelle des étrangers n'est plus une ville, jamais elle ne sera reconstruite. C'est pourquoi un peuple fort te glorifie. » (Is 25,2-3) Il appartient au « dessein fidèle » (v.1) du Dieu tout-puissant et à ses conseils irréprochables, que les « villes fortifiées » soient renversées et « réduites en tas de pierres », qu'elles soient comme ébranlées « depuis leurs fondements » et sans espoir de pouvoir se relever un jour : « Elle ne sera plus jamais rebâtie » dit le texte. Ces villes renversées, selon nous, ne sont pas celles que l'on peut percevoir par les sens, ce ne sont pas les hommes qui y vivent. Mais, à notre avis, il s'agit plutôt de chacune des puissances mauvaises et hostiles, et avant tout de Satan, qui est appelé ici une ville, et une « ville forte »...

      Lorsque l'Emmanuel est apparu et a brillé sur le monde, la troupe impie des puissances adverses a été ruinée, Satan a été renversé « depuis ses fondements » ; il est tombé, il est affaibli à jamais et ne peut plus espérer se redresser un jour, ni relever la tête.

      C'est pour cela que « le peuple pauvre et la ville des hommes opprimés te bénira » (LXX). Israël a été appelé à la connaissance de Dieu par la pédagogie de la Loi, il a été comblé de tout bien par Dieu. Oui, il a été sauvé et il a obtenu en héritage la terre de la promesse. Mais la multitude des autres nations qui sont sous le ciel était privée de ces biens spirituels... Lorsque le Christ en personne est apparu et que, chassant la tyrannie du diable, il les a conduites à son Dieu et Père, alors elles ont été enrichies par la lumière de la vérité, par la participation à la gloire divine, par la grandeur de la vie de l'Evangile. C'est pourquoi elles ont fait jaillir des hymnes d'action de grâce au Dieu et Père : « Oui, Seigneur, tu as accompli ton dessein ancien et vrai » (v.1) en récapitulant tout dans le Christ. Tu as « illuminé ceux qui étaient assis dans les ténèbres » (Lc 1,79) en renversant les puissances qui dominent le monde (Ep 6,12), comme on renverse des villes fortifiées. « C'est pourquoi le peuple pauvre te bénira, toutes les villes te glorifieront. » 

Sur Isaïe, III, 1 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 6, p. 76)

separ ecrit biblio« Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie »

      Comment l'homme, qui demeurait rivé à la terre et restait soumis à la mort, pouvait-il avoir accès de nouveau à l'immortalité ? Il fallait que sa chair soit rendue participante de la puissance vivifiante qui est en Dieu. Or, la puissance vivifiante de Dieu le Père, c'est sa Parole, c'est le Fils Unique ; c'est donc lui qu'il nous a envoyé comme Sauveur et Rédempteur...

      Si tu jettes un petit morceau de pain dans l'huile, de l'eau ou du vin, il va tout de suite s'imprégner de leurs propriétés. Si tu mets du fer au contact du feu, il sera bientôt rempli de son énergie, et, bien qu'il ne soit par nature que du fer, il deviendra semblable au feu. Ainsi donc, le Verbe vivifiant de Dieu, en s'unissant à la chair qu'il s'est appropriée, l'a rendue vivifiante.

      Il a dit en effet : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de la vie ». Et encore : « Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ; si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c'est ma chair. En vérité, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous ». Ainsi donc, en mangeant la chair du Christ, notre Sauveur à tous, et en buvant son sang, nous avons la vie en nous, nous devenons comme un avec lui, nous demeurons en lui et lui demeure en nous.

      Il fallait donc qu'il vienne en nous de la manière qui convient à Dieu, par l'Esprit Saint, et qu'il se mêle en quelque sorte à nos corps par sa sainte chair et par son sang précieux que nous recevons en bénédiction vivifiante comme dans du pain et du vin. En effet..., Dieu a usé de condescendance envers notre faiblesse et a mis toute la puissance de sa vie dans les éléments du pain et du vin qui sont ainsi dotés de l'énergie de sa propre vie. N'hésite donc pas à le croire, puisque le Seigneur lui-même a dit clairement : « Ceci est mon corps » et « Ceci est mon sang ». 

Commentaire sur l'évangile de Luc, 22

separ ecrit biblio« Hosanna ! Béni soit le Règne qui vient ! » (Mc 11,9-10)

      Frères, célébrons aujourd'hui la venue de notre Roi, allons au-devant de lui, car il est aussi notre Dieu... Élevons vers Dieu notre cœur, n'éteignons pas l'esprit, allumons allègrement nos lampes, changeons l'habillement de notre âme. Comme des vainqueurs, prenons en mains des palmes, et comme des gens simples, acclamons-le avec le peuple. Avec les enfants, chantons avec un cœur d'enfant : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »... Aujourd'hui même il entre à Jérusalem, à nouveau la croix se prépare, le billet d'accusation d'Adam est déchiré ; à nouveau le paradis s'ouvre, le larron y est introduit ; à nouveau l'Église est en fête...

      Il ne vient pas accompagné par les puissances invisibles du ciel et les légions d'anges ; il n'est pas assis sur un trône sublime et élevé, protégé par les ailes des séraphins, un char de feu et des êtres aux yeux multiples, faisant tout trembler par des prodiges et le son des trompettes. Il vient caché dans la nature humaine. C'est un avènement de bonté, non de justice ; de pardon, non de vengeance. Il apparaît non dans la gloire de son Père, mais dans l'humilité de sa mère. Le prophète Zacharie nous avait annoncé cet avènement autrefois ; il appelait toute la création à la joie... : « Réjouis-toi de toutes tes forces, fille de Sion ! » C'est la même parole que l'ange Gabriel avait annoncé à la Vierge : « Réjouis-toi... », le même message aussi que le Sauveur a annoncé aux saintes femmes après sa résurrection : « Réjouissez-vous »...

      « Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi, assis sur un âne, un tout petit  âne »... Qu'est-ce que cela ? Il ne vient pas avec éclat comme tous les autres rois. Il vient dans la condition du serviteur, époux plein de tendresse, agneau très doux, fraîche rosée sur la toison, brebis conduite à l'abattoir, agneau innocent entraîné au sacrifice... Aujourd'hui, les enfants des Hébreux courent au-devant de lui, offrant leurs rameaux d'olivier à celui qui est miséricordieux et, dans la joie, reçoivent avec des palmes le vainqueur de la mort. « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

(Références bibliques : 1Th 5,19; Mt 25,7; Mt 21,15; Col 2,14; Lc 23,43; Ez 1,4s; Ex 19, 16s; Za 9,9; Lc 1,28; Mt 28,9 grec; Ph 2,7; Jn 1,29; Jg 6,36; Jr 11,19; Is 53,7)

Homélie 13 ; PG 77, 1049 (trad. En Calcat rev.)

separ ecrit biblio« Celui qui est bien formé sera comme son maître » 

      « Le disciple n'est pas au-dessus de son maître. » Pourquoi juges-tu, alors que le Maître ne juge pas encore ? Car il n'est pas venu juger le monde, mais lui faire grâce (Jn 12,47). Entendue dans ce sens, la parole du Christ devient : « Si je ne juge pas, ne juge pas non plus, toi qui es mon disciple. Il se peut que tu sois coupable de fautes plus graves que celui que tu juges. Quelle ne sera pas ta honte quand tu en prendras conscience ! »

      Le Seigneur nous donne le même enseignement dans la parabole où il dit : « Qu'as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? » Il nous convainc par des arguments irréfutables de ne pas vouloir juger les autres, et de scruter plutôt nos cœurs. Ensuite il nous demande de chercher à nous libérer des désirs déréglés qui y sont installés, en demandant cette grâce à Dieu. C'est lui, en effet, qui guérit ceux qui ont le cœur brisé et nous délivre de nos maladies spirituelles. Car si les péchés qui t'accablent sont plus grands et plus graves que ceux des autres, pourquoi leur fais-tu des reproches sans te soucier des tiens ?

      Tous ceux qui veulent vivre avec dévotion, et surtout ceux qui ont la charge d'instruire les autres, tireront nécessairement profit de ce précepte. S'ils sont vertueux et sobres, donnant par leurs actions l'exemple de la vie vécue selon l’Évangile, ils reprendront avec douceur ceux qui ne sont pas encore résolus à agir de même.

Commentaire sur l'évangile de Luc, 6 ; PG 72, 601 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 402 rev.)

separ ecrit biblio« Voici mon serviteur »

  Le mystère de notre salut est si vaste, si profond, si admirable que les anges eux-mêmes aspirent fortement à le comprendre (1P 1,12)... Comme le Christ était Dieu en sa nature, Verbe véritable de Dieu le Père (Jn 1,1), de même nature que le Père et coéternel avec lui, et qu'il brillait au plus haut de sa gloire « dans la condition et la similitude de Dieu », « il n'a pas retenu jalousement le rang qui l'égalait à Dieu, mais s'est anéanti lui-même, prenant condition de serviteur » et naissant de la sainte Marie. « Et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix » (Ph 2,6-8).

Il s'abaisse lui-même vers notre humilité, lui qui donné à tous les hommes sa propre plénitude. Il s'abaisse pour nous, non par contrainte, mais de son plein gré. Pour nous, il prend la condition d'esclave, lui qui était la liberté en personne. Il devient l'un d'entre nous, lui qui s'élevait au-dessus de toute la création. Il se soumet à la mort, lui qui donne la vie au monde... Il devient comme nous sujet de la Loi (Ga 4,4), lui qui, en tant que Dieu, transcende la Loi. Il devient un homme parmi d'autres, soumis à la naissance. Il prend commencement, lui qui précède tout les siècles et tous les âges : bien plus, lui qui est le créateur et l'origine du temps... Lui qui a pris chair de Marie...est de même nature que nous, est fait de notre propre substance, se chargeant de la descendance d'Abraham. Mais, en même temps, il est, sur le plan divin, de même nature que Dieu son Père.

Sermon 15, 2-4 ; PG 77, 1089 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 76 rev.)  

separ ecrit biblio« Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé »

      Moïse a dit : « Le Seigneur notre Dieu vous suscitera, du milieu de vos frères, un prophète semblable à moi » (Dt 18,15). Moïse explique lui-même...ce qu'il vient d'annoncer : « C'est cela précisément que tu as demandé au Seigneur ton Dieu sur le mont Sinaï, au jour de l'assemblée, lorsque tu as dit : ' Nous n'écouterons pas davantage la voix du Seigneur notre Dieu et nous ne regarderons plus ce grand feu : ce serait notre mort ' » (v. 16).

      Moïse affirme avec force qu'un rôle de médiateur lui a été assigné alors, puisque l'assemblée des juifs était encore incapable de contempler des réalités qui la dépassaient : vision de Dieu extraordinaire et terrifiante pour les yeux, sons de trompettes étranges et intolérables pour les oreilles (Ex 19,16). Le peuple avait donc la prudence de renoncer à ce qui excédait ses forces, et la médiation de Moïse remédiait à l'infirmité des hommes de sa génération : il était chargé de transmettre au peuple assemblé les commandements divins.

      Mais si tu cherches à découvrir sous ce symbole la réalité préfigurée, tu comprendras qu'elle vise le Christ, « Médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5) : c'est lui qui avec sa voix humaine, voix reçue lorsqu'il est né pour nous d'une femme, transmet aux cœurs dociles la volonté sublime de Dieu le Père, qu'il est seul à connaître en tant que Fils de Dieu et Sagesse de Dieu, « scrutant tout, même les profondeurs de Dieu » (1Co 2,10). Nous ne pouvions pas atteindre avec nos yeux de chair la gloire inexprimable, pure et nue, de celui qui est au-delà de tout -- « l'homme ne pourra pas voir ma face, dit Dieu, et rester en vie » (Ex 33,20). Alors le Verbe, le Fils unique de Dieu, devait se conformer à notre faiblesse en revêtant un corps humain...selon le dessein rédempteur, pour nous révéler la volonté de Dieu le Père, comme il disait lui-même : « Tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître » (Jn 15,15), et encore : « Je ne parle pas de moi-même, mais le Père qui m'a envoyé a commandé lui-même ce que je dois dire et faire connaître » (Jn 12,49).

Commentaire sur l'évangile de Jean, III, 3 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 2, p. 191)

CyrillealexandrieSaint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église 

La révélation du mystère caché dès avant la création du monde

Considérons les paroles que Jésus a adressées pour nous à son Père en parlant de nous : « Tu as caché toutes ces choses aux sages et aux savants, et tu les as révélées aux tout-petits. Oui, Père, tel a été ton bon plaisir ». En effet, Dieu le Père nous a révélé le mystère caché dès avant la création du monde dans le silence de Dieu, le mystère du Fils unique fait homme, le mystère connu d'avance avant la création du monde et révélé aux hommes dans les derniers temps (Rm 16,25; Col 1,26). Saint Paul écrit en effet : « Moi, qui suis le dernier de tous les fidèles, j'ai reçu la grâce d'annoncer aux nations païennes la richesse insondable du Christ, et de mettre en lumière le contenu du mystère tenu caché depuis toujours en Dieu, le créateur de toutes choses » (Ep 3,8-9). 

Ce grand mystère de notre Sauveur, ce mystère digne d'être adoré, était donc caché dans la connaissance du Père, dès avant la création du monde. Nous aussi, nous sommes connus d'avance et prédestinés à être adoptés comme fils. Saint Paul encore nous l'enseigne quand il écrit : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis au ciel de toute bénédiction spirituelle dans le Christ. Il nous a choisis en lui avant la création du monde pour que nous soyons saints et sans tache devant lui ; dans son amour il nous a destinés par avance à l'adoption filiale, en lui, par Jésus Christ » (Ep 1,3-5). Le Père nous a donc révélé, à nous les petits, le mystère tu et caché de tous temps... « À vous, dit Jésus, il est donné de connaître le mystère du Royaume des cieux » (Lc 8,10), à vous qui avez cru, qui avez connu la révélation du Christ, qui entendez la Loi en son sens spirituel, qui êtes aptes à comprendre les prophéties, qui confessez que le Christ est Dieu et Fils de Dieu, à vous à qui le Père a trouvé bon de révéler son Fils.       

65e Homélie sur Luc (trad. Orval rev.) 

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« Alors le ciel s'ouvrit. L'Esprit Saint descendit sur Jésus »
 

Si l'on dit que le Christ a reçu le Saint Esprit, c'est en tant qu'il s'est fait homme et en tant qu'il convenait à l'homme de le recevoir. Sans doute, il est le Fils de Dieu le Père et engendré de sa substance, et cela avant l'Incarnation et même avant tous les siècles. Malgré cela, il n'éprouve aucune tristesse à entendre le Père lui dire, maintenant qu'il s'est fait homme : « Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré ».

Celui qui était Dieu, engendré par lui avant les siècles, le Père dit qu'il est engendré aujourd'hui ; cela signifie qu'il nous accueille en lui comme des fils adoptifs, car toute l'humanité était contenue dans le Christ en tant qu'il était homme. En ce sens on dit que le Père, alors que son Fils possédait déjà son Esprit, le lui donne de nouveau, de telle sorte que nous recevions le don de l'Esprit en lui. Le Christ n'a pas reçu l'Esprit Saint pour lui-même, mais plutôt pour nous, qui étions en lui. Car c'est par lui que nous parviennent tous les biens.

Commentaire sur l'évangile de Jean 5,2 (trad. Pusey I, 691-693)

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« Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

« Cieux, réjouissez-vous ! Car Dieu a fait miséricorde à Israël. Sonnez de la trompette, fondements de la terre !... Car Dieu a racheté Jacob » (Is 44,23 LXX). On peut facilement conclure de ce passage d'Isaïe que la rémission des péchés, la conversion et la rédemption de tous les hommes, annoncées par les prophètes, seront accomplies par le Christ aux derniers jours. En effet, lorsque Dieu, le Seigneur, nous est apparu, lorsque, devenu homme, il a vécu avec les habitants de la terre, lui l'Agneau véritable qui enlève le péché du monde, lui, la victime totalement pure, alors, quel motif de réjouissance pour les puissances d'en haut et les esprits célestes, pour tous les ordres des saints anges ! Ils chantaient, ils chantaient sa naissance selon la chair : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre ; bienveillance parmi les hommes ! » (Lc 2,14) S'il est vrai selon la parole du Seigneur -– et c'est absolument vrai -– qu'« il y a de la joie dans les cieux chez les saints anges pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15,7), comment douter qu'il y ait joie et liesse chez les esprits d'en haut, lorsque le Christ ramène toute la terre à la connaissance de la vérité, appelle à la conversion, justifie par la foi, rend brillant de lumière par la sanctification ? « Les cieux se réjouissent car Dieu a fait miséricorde », non seulement à l'Israël selon la chair, mais à l'Israël compris selon l'esprit. « Les fondements de la terre », c'est-à-dire les ministres sacrés de la prédication de l'Évangile, ont « sonné de la trompette ». Leur voix éclatante est parvenue partout ; comme des trompettes sacrées, elle a retenti de toutes parts. Ils ont annoncé la gloire du Sauveur en tous lieux, ils ont appelé à la connaissance du Christ aussi bien les juifs que les païens

Sur Isaïe, IV, 2 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 6, p. 116)

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« Mais lui, passant au milieux d'eux, allait son chemin »

Le Christ a voulu amener à lui le monde entier et conduire à Dieu le Père tous les habitants de la terre... Les gens venus du paganisme, enrichis de la foi dans le Christ, ont bénéficié du divin trésor de la proclamation qui apporte le salut. Par elle, ils sont devenus participants du Royaume des cieux et compagnons des saints, héritiers des réalités inexprimables (Ep 2,19.3,6)... Le Christ promet la guérison et le pardon des péchés à ceux qui ont le coeur brisé, et il rend la vue aux aveugles. Comment ne seraient-ils pas aveugles ceux qui ne reconnaissent pas celui qui est le Dieu véritable ? Leur coeur n'est-il pas privé de la lumière divine et spirituelle ? A eux, le Père envoie la lumière de la vraie connaissance de Dieu. Appelés par la foi, ils l'ont connu ; plus encore, ils ont été connus par lui. Alors qu'ils étaient fils de la nuit et des ténèbres, ils sont devenus enfants de la lumière (Ep 5,8), car le jour les a illuminés, le Soleil de justice s'est levé pour eux (Ml 3,20), et l'étoile du matin leur est apparue dans tout son éclat (Ap 22,16).       Rien pourtant ne s'oppose à ce que nous appliquions tout ce que nous venons de dire aux descendants d'Israël. Eux aussi, en effet, avaient le coeur brisé, ils étaient pauvres et comme prisonniers, et remplis de ténèbres... Mais le Christ est venu annoncer les bienfaits de son avènement, précisément aux descendants d'Israël avant les autres, et proclamer en même temps l'année de grâce du Seigneur (Lc 4,19) et le jour de la récompense.       L'année de grâce, c'est celle où le Christ a été crucifié pour nous. Car c'est alors que nous sommes devenus agréables à Dieu le Père. Et nous portons du fruit par le Christ, comme lui-même nous l'a enseigné : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il donne un fruit plus abondant » (Jn 12,24). Il a dit encore : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12,32). En vérité, il a repris vie le troisième jour, après avoir foulé aux pieds la puissance de la mort. Puis il a dit aux saints disciples: « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28,18-19)

Sur le prophète Isaïe, 5, 5; PG 70, 1352 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 394)

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« Moïse et Elie...parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem »

Jésus gravit la montagne avec les trois disciples qu'il a choisis. Puis, il est transfiguré par une lumière éclatante et divine, au point que son vêtement semblait briller comme la lumière. Ensuite, Moïse et Elie, encadrant Jésus, parlaient entre eux de son départ qui devait s'accomplir à Jérusalem, c'est-à-dire du mystère de son incarnation et de sa Passion salvatrice, qui devait se réaliser sur la croix. Car il est vrai que la loi de Moïse et la prédication des prophètes avaient montré à l'avance le mystère du Christ... Cette présence de Moïse et d'Elie et leur entretien avaient pour but de montrer que la Loi et les prophètes formaient comme l'escorte de notre Seigneur Jésus Christ, le Seigneur qu'ils avaient montré... Après être apparus, ils ne se taisaient pas, mais ils parlaient de la gloire dont le Seigneur allait être comblé à Jérusalem par sa Passion et sa croix, et surtout par sa résurrection. Peut-être le bienheureux Pierre, ayant cru que l'avènement du règne de Dieu était arrivé, a-t-il désiré demeurer sur la montagne, car il a dit qu'il fallait « dresser trois tentes, ne sachant pas ce qu'il disait ». Car ce n'était pas le temps de la fin du monde, et ce n'est pas dans le temps présent que les saints jouiront de l'espérance qui leur a été promise. Car saint Paul affirme : « Il transfigurera nos pauvres corps à l'image de son corps de gloire » (Ph 3,21). Puisque le plan de salut n'était pas encore achevé, n'étant qu'à son commencement, il n'était pas possible que le Christ, venu par amour dans le monde, renonce à vouloir souffrir pour lui. Car il a gardé la nature humaine pour subir la mort dans sa chair, et la détruire par sa résurrection d'entre les morts.

Homélies sur la Transfiguration, 9 ; PG 77, 1011 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p.342)

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« Père, j'ai fait connaître ton nom aux hommes »

Le Fils a fait connaître le nom du Père non seulement en le révélant et en nous donnant un enseignement exact sur sa divinité. Car tout cela était proclamé avant la venue du Fils, par l'Écriture inspirée. Mais aussi en nous enseignant non seulement qu'il est vraiment Dieu, mais qu'il est aussi vraiment Père, et vraiment qualifié ainsi, ayant en lui-même et produisant hors de lui-même son Fils, co-éternel à sa nature. Le nom de Père convient à Dieu plus proprement que le nom de Dieu : celui-ci est un nom de dignité, celui-là signifie une propriété substantielle. Car qui dit Dieu dit le Seigneur de l'univers. Mais celui qui nomme le Père précise la propriété de la personne : il montre que c'est lui qui engendre. Que ce nom de Père soit plus vrai et plus propre que celui de Dieu, le Fils lui-même nous le montre par l'emploi qu'il en fait. Il disait parfois, non pas «moi et Dieu» mais : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30). Et il disait aussi : « C'est lui, le Fils, que Dieu le Père a marqué de son empreinte » (Jn 6,27). Mais quand il a prescrit à ses disciples de baptiser toutes les nations, il a expressément ordonné que cela se ferait non pas au nom de Dieu, mais au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit (Mt 28,19)

Commentaire sur l'évangile de Jean, 11, 7; PG 74, 497-499 (trad. Delhougne, Les Pères commentent)

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« Afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés »

Il est écrit : « Tous, tant que nous sommes, nous formons un seul corps et nous sommes membres les uns des autres » (Rm 12,5) car le Christ nous rassemble dans l'unité par les liens de l'amour : « C'est lui qui, des deux, a fait un seul peuple ; il a fait tomber le mur qui les séparait, la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la Loi » (Ep 2,14). Il faut donc que nous ayons les mêmes sentiments réciproques ; « si un membre souffre, que tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l'honneur, que tous partagent sa joie » (1Co 12,26). C'est pourquoi, dit encore saint Paul, « accueillez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu » (Rm 15,7). Accueillons-nous les uns les autres, si nous voulons avoir les mêmes sentiments. « Portons les fardeaux les uns des autres ; rassemblés dans la paix, gardons l'unité dans un même Esprit. » (Ep 4,2-3) C'est ainsi que Dieu nous a accueillis dans le Christ. Car celui-ci a dit vrai : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils pour nous » (Jn 3,16). En effet, le Fils a été donné en rançon de notre vie à tous, nous avons été affranchis de la mort, rachetés de la mort et du péché. Saint Paul éclaire les perspectives de ce plan de salut lorsqu'il dit que « le Christ s'est fait le serviteur de la circoncision en raison de la fidélité de Dieu » (Rm 15,8). Car Dieu avait promis aux patriarches, pères des Juifs, qu'il bénirait leur descendance qui deviendrait aussi nombreuse que les astres du ciel. C'est pour cela que le Verbe, qui est Dieu, s'est manifesté dans la chair et s'est fait homme. Il maintient dans l'existence toute la création et il assure le bien-être de tout ce qui existe, puisqu'il est Dieu. Mais il est venu en ce monde en s'incarnant «  non pour être servi, mais », comme il le dit lui-même, « pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45)

Commentaire sur la lettre aux Romains, 15, 7 (trad. bréviaire)

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« Tous ceux qui le touchèrent étaient sauvés »

Même pour ressusciter des morts, le Sauveur ne se contente pas d'agir par sa parole, porteuse pourtant des ordres divins. Pour cette oeuvre si magnifique, il prend comme coopératrice, si l'on peut dire, sa propre chair, afin de montrer qu'elle a le pouvoir de donner la vie, et pour faire voir qu'elle ne fait qu'un avec lui : elle est bien en effet sa chair à lui, et non pas un corps étranger.  C'est ce qui est arrivé quand il a ressuscité la fille du chef de la synagogue, en lui disant : « Mon enfant, lève-toi ! » (Mc 5,41) Il l'a prise par la main, selon qu'il est écrit. Il lui a redonné la vie, comme Dieu, par un commandement tout-puissant, et il l'a vivifiée aussi par le contact de sa sainte chair -- témoignant ainsi que, dans son corps comme dans sa parole, une même énergie divine était à l'oeuvre. De même encore, quand il est arrivé dans une ville nommée Naïm, où l'on enterrait le fils unique de la veuve, il a touché le cercueil en disant : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » (Lc 7,14) Ainsi, non seulement il confère à sa parole le pouvoir de ressusciter les morts, mais encore, pour montrer que son corps est vivifiant, il touche les morts, et par sa chair il fait passer la vie dans leurs cadavres. Si le seul contact de sa chair sacrée rend la vie à un corps qui se décompose, quel profit ne trouverons-nous pas à sa vivifiante eucharistie quand nous ferons d'elle notre nourriture ? Elle transformera totalement en son bien propre, qui est l'immortalité, ceux qui y auront participé.

Commentaire sur l'évangile de Jean, 4

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Pour « renouveler la face de la terre » (Ps 103,30)

Le Christ a voulu amener à lui le monde entier et conduire à Dieu le Père tous les habitants de la terre. Il a voulu rétablir toutes choses dans un état meilleur et renouveler, pour ainsi dire, la face de la terre. Voilà pourquoi, bien qu'il soit le Seigneur de l'univers, « il a pris la condition de serviteur » (Ph 2,7). Il a donc annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, affirmant qu'il avait été envoyé dans ce but (Lc 4,18). Les pauvres, ou plutôt les gens que nous pouvons considérer comme pauvres, sont ceux qui souffrent d'être privés de tout bien, ceux qui « n'ont pas d'espérance et sont sans Dieu dans le monde » (Ep 2,12), comme dit l'Écriture. Ce sont, nous semble-t-il, les gens venus du paganisme et qui, enrichis de la foi dans le Christ, ont bénéficié de ce divin trésor : la proclamation qui apporte le salut. Par elle, ils sont devenus participants du Royaume des cieux et compagnons des saints, héritiers des réalités que l'homme ne peut comprendre ni exprimer -- « ce que, d'après l'apôtre Paul, l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment » (1Co 2,9)... Et les descendants d'Israël eux aussi avaient le coeur brisé, ils étaient pauvres et comme prisonniers, et remplis de ténèbres... Le Christ est venu annoncer les bienfaits de son avènement précisément aux descendants d'Israël avant les autres, et proclamer en même temps l'année de grâce du Seigneur (Lc 4,19) et le jour de la récompense.

Sur le prophète Isaïe, 5, 5; PG 70, 1352-1353 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 394)

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« La foule rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes »

Le paralysé, incurable, était étendu sur son lit. Après avoir épuisé l'art des médecins, il est venu, porté par les siens, vers le seul vrai médecin, le médecin qui vient du ciel. Mais quand il a été placé devant celui qui pouvait le guérir, c'est sa foi qui a attiré le regard du Seigneur. Pour bien montrer que cette foi détruisait le péché, Jésus a déclaré aussitôt : « Tes péchés sont pardonnés ». On me dira peut-être : « Cet homme voulait être guéri de sa maladie, pourquoi le Christ lui annonce-t-il la rémission de ses péchés ? » C'était pour que tu apprennes que Dieu voit le coeur de l'homme dans le silence et sans bruit, qu'il contemple les chemins de tous les vivants. L'Écriture dit en effet : « Les yeux du Seigneur observent les chemins de l'homme, ils surveillent tous ses sentiers » (Pr 5,21)... Pourtant quand le Christ disait : « Tes péchés sont pardonnés », il laissait le champ libre à l'incrédulité de l'assistance ; le pardon des péchés ne se voit pas avec nos yeux de chair. Alors quand le paralysé se lève et marche, il manifeste avec évidence que le Christ possède la puissance de Dieu...  Qui possède ce pouvoir ? Lui seul ou nous aussi ? Nous aussi avec lui. Lui, il pardonne les péchés parce qu'il est l'homme-Dieu, le Seigneur de la Loi. Quant à nous, nous avons reçu de lui cette grâce admirable et merveilleuse, car il a voulu donner à l'homme ce pouvoir. Il a dit en effet aux apôtres : « Je vous le dis, en vérité : tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Mt 18,18). Et encore : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis » (Jn 20,23).

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« Il en choisit douze et leur donna le nom d'Apôtres, d'envoyés »

    Notre Seigneur Jésus Christ a institué des guides et des enseignants pour le monde entier, et des « intendants de ses mystères divins » (1Co 4,1). Il leur a prescrit de briller et d'éclairer comme des flambeaux non seulement dans le pays des Juifs..., mais partout sous le soleil, pour les hommes habitant sur toute la surface de la terre. Elle est donc vraie, cette parole de saint Paul : « On ne s'attribue pas cet honneur à soi-même, on le reçoit par appel de Dieu » (He 5,4)...

    S'il estimait devoir envoyer ses disciples comme le Père l'avait envoyé lui-même (Jn 20,21), il était nécessaire que ceux-ci, appelés à être ses imitateurs, découvrent pour quelle tâche le Père avait envoyé son Fils. Il nous a donc expliqué de diverses manières le caractère de sa propre mission. Il a dit un jour : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs pour qu'ils se convertissent » (Lc 5,32). Et encore : « Je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jn 6,38). Et une autre fois : « Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,17).

    Il résumait en quelques paroles la fonction des apôtres en disant qu'il les a envoyés comme le Père l'avait envoyé lui-même : ils sauraient par là qu'il leur incombe d'appeler les pécheurs à se convertir, de soigner les malades, corporellement et spirituellement ; dans leurs fonctions d'intendants, de ne chercher aucunement à faire leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés ; enfin de sauver le monde dans la mesure où il recevra les enseignements du Seigneur.

Commentaire sur l'évangile de Jean, 3,130 (trad. bréviaire)

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Le disciple bien formé sera comme son maître

« Le disciple n'est pas au-dessus de son maître. Il sera parfait s'il est comme son maître ». Les bienheureux disciples étaient destinés à devenir les guides et les maîtres spirituels de la terre entière. Ils devaient donc faire preuve, plus que les autres, d'une ferveur remarquable, être familiarisés avec la manière de vivre selon l'Evangile et entraînés à pratiquer toute œuvre bonne. Ils auraient à transmettre à ceux qu'ils instruiraient la doctrine exacte, salutaire et strictement conforme à la vérité, après l'avoir d'abord contemplée eux-mêmes et avoir laissé la lumière divine éclairer leur intelligence. Sans quoi, ils seraient des aveugles conduisant d'autres aveugles. Car ceux qui sont plongés dans les ténèbres de l'ignorance ne peuvent pas conduire à la connaissance de la vérité les hommes souffrant de cette même ignorance. Le voudraient-ils d'ailleurs, qu'ils tomberaient tous ensemble dans l'abîme de leurs tendances mauvaises.

C'est pourquoi le Seigneur a voulu arrêter le penchant à la vantardise que l'on trouve chez tant de gens, et les dissuader de rivaliser avec leurs maîtres pour surpasser leur réputation. Il leur a dit : « Le disciple n'est pas au-dessus de son maître ». Même s'il arrive à certains d'atteindre un degré de vertu égal à celui de leurs prédécesseurs, ils devront surtout imiter leur modestie. Paul nous en donne la preuve quand il dit : « Montrez-vous mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ » (1Co 11,1).

Cela étant, pourquoi juges-tu, alors que le Maître ne juge pas encore ? Car il n'est pas venu juger le monde (Jn 12,47), mais lui faire grâce... « Si je ne juge pas, dit-il, ne juge pas non plus, toi qui es mon disciple. Il se peut que tu sois plus coupable que celui que tu juges... Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère ? »

Commentaire sur l'évangile de Luc, 6 ; PG 72, 601 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 402 rev.)

CyrillealexandrieSaint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église 

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« Pour la première fois, il les envoie »

Notre Seigneur Jésus Christ a institué des guides et des enseignants pour le monde entier, et des «  intendants de ses mystères de Dieu » (1Co 4,1). Il leur a prescrit de briller et d'éclairer comme des flambeaux non seulement dans le pays des juifs…, mais partout sous le soleil, pour les hommes habitant sur toute la surface de la terre (Mt 5,14)…

Il voulait envoyer ses disciples comme le Père l'avait envoyé lui-même (Jn 20,21) ; ceux qui étaient destinés à être ses imitateurs devaient donc découvrir pour quelle tâche le Père avait envoyé son Fils. Et lui-même nous a expliqué de diverses manières le caractère de sa mission. Il a dit un jour : «  Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs pour qu'ils se convertissent » (Lc 5,32). Et encore : «  Je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jn 6,38). Et une autre fois : «  Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,17).

En disant qu'il les envoie comme le Père l'avait envoyé lui-même, il résumait donc en quelques paroles le rôle des apôtres. Ils sauraient ainsi qu'ils doivent appeler les pécheurs à se convertir, soigner les malades, corporellement et spirituellement ; dans leurs fonctions d'intendants, ne chercher aucunement à faire leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés ; et enfin, sauver le monde dans la mesure où il recevra les enseignements du Seigneur.

Commentaire évangile de Jean 12,1

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« Pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes »

Lorsque le Christ est devenu semblable à nous, c'est-à-dire s'est fait homme, l'Esprit l'a oint et consacré, bien qu'il soit Dieu par nature... Il sanctifie lui-même son propre corps, et tout ce qui dans la création est digne d'être sanctifié. Le mystère qui s'est passé dans le Christ est le principe et l'itinéraire de notre participation à l'Esprit. 

Pour nous unir nous aussi, pour nous fondre dans l'unité avec Dieu et entre nous, bien que séparés par la différence de nos individualités, de nos âmes et de nos corps, le Fils Unique a inventé et préparé un moyen de nous rassembler, grâce à la sagesse qui est la sienne et selon le conseil de son Père. Par un seul corps, son propre corps, il bénit ceux qui croient en lui, dans une communion mystique il en fait un seul corps avec lui et entre eux. 

Qui pourrait donc séparer, qui donc pourrait priver de leur union physique ceux qui, par ce corps sacré et par lui seul, sont unis dans l'unité du Christ ? Si nous partageons un même pain, nous formons tous un seul corps (1Co 10,17). Car le Christ ne peut pas être partagé. C'est pourquoi l'Église elle aussi est appelée corps du Christ, et nous ses membres, selon la doctrine de saint Paul (Ep 5,30). Tous unis au seul Christ par son saint corps, nous le recevons, unique et indivisible, dans nos propres corps. Nous devons considérer nos propres corps comme ne nous appartenant plus.

Commentaire de l'évangile de Jean, 11, 11 ; PG 74, 558 (trad. Jean expliqué, DDB 1985, p. 134) 

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« Je suis la vigne, vous êtes les sarments »

Le Seigneur dit ~ qu'il est lui-même la vigne, pour nous apprendre à nous attacher à son amour et nous montrer combien d'avantages nous retirons de notre union avec lui. Et il compare aux sarments ceux qui lui sont unis, ajustés en quelque sorte et fixés en lui : ceux-là sont déjà participants de sa nature du fait qu'ils ont reçu le Saint-Esprit en partage. Car ce qui nous unit au Christ Sauveur, c'est son Esprit Saint.

L'union avec la vigne de ceux qui se joignent à elle vient de leur libre choix ; mais de la part de la vigne à notre égard, cela vient de sa nature. C'est en vertu d'un bon choix que nous nous avançons par la foi, et nous devenons de sa race parce que nous avons reçu de lui la dignité de fils adoptifs. En effet, selon saint Paul, celui qui s'unit au Seigneur ne fait plus qu'un esprit avec lui.

En d'autres endroits de l'Écriture, par la voix du Prophète, le Christ est appelé base et fondement. En effet, c'est sur lui que nous sommes bâtis, et nous sommes appelés pierres vivantes et spirituelles, en vue d'un sacerdoce saint, pour devenir une habitation de Dieu dans l'Esprit, et nous ne pouvons pas entrer dans cet édifice si nous n'avons pas le Christ comme fondation. C'est dans le même sens que Jésus dit ici qu'il est la vigne qui engendre et nourrit les sarments.

En effet, nous avons reçu la nouvelle naissance de lui et en lui, dans l'Esprit, en vue de porter des fruits de vie ; non pas de la vie ancienne et dépassée, mais de la vie renouvelée par la foi et l'amour envers lui. Maintenons-nous dans cet état, greffés en quelque sorte sur le Christ, attachés coûte que coûte au commandement sacré qui nous a été donné. Évertuons-nous à conserver les avantages de notre noblesse, c'est-à-dire à ne laisser aucunement contrister le Saint-Esprit qui a fait son habitation en nous, et par qui l'on sait que Dieu demeure en nous.

Comment nous sommes dans le Christ, et lui en nous, le sage saint Jean nous l'a montré par cette parole : Nous reconnaissons qu'il demeure en nous, et nous en lui, parce qu'il nous a donné son Esprit. ~

De même que la souche de la vigne fournit et distribue aux sarments la qualité naturelle qui lui est propre et qui est en elle, c'est ainsi que le Verbe, Fils unique de Dieu le Père, introduit chez les saints une sorte de parenté avec sa nature en leur donnant l'Esprit, surtout à ceux qui lui sont unis par la foi et par une parfaite sainteté. Il les nourrit et fait progresser leur piété, il développe en eux la science de toute vertu et de toute bonté.

COMMENTAIRE DE SAINT CYRILLE D'ALEXANDRIE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

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« Il saisit la main de l'enfant et lui dit... : 'Lève-toi' »

Même pour ressusciter des morts, le Sauveur ne se contente pas d'agir par sa parole, qui est pourtant porteuse des ordres divins. Comme coopératrice, si l'on peut dire, pour cette œuvre si magnifique, il prend sa propre chair, afin de montrer qu'elle a le pouvoir de donner la vie, et pour faire voir qu'elle ne fait qu'un avec lui ; elle est bien en effet sa chair à lui, et non pas un corps étranger. C'est ce qui est arrivé quand il a ressuscité la fille du chef de la synagogue ; en lui disant : « Mon enfant, lève-toi », il l'a prise par la main. Comme Dieu, il lui a donné la vie par un commandement tout-puissant, et il lui a donné la vie aussi par le contact de sa sainte chair, témoignant ainsi que, dans son corps comme dans sa parole, une même puissance divine était à l'œuvre. De même encore, quand il est arrivé dans une ville nommée Naïm, où l'on enterrait le fils unique de la veuve, il a touché le cercueil en disant : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » (Lc 7,13-17).

Ainsi, non seulement il confère à sa parole le pouvoir de ressusciter les morts, mais encore, pour montrer que son corps est vivifiant, il touche les morts, et par sa chair il fait passer la vie dans leurs cadavres. Si le seul contact de sa chair sacrée rend la vie à un corps qui se décompose, quel profit ne trouverons-nous pas à sa vivifiante eucharistie quand nous ferons d'elle notre nourriture ? Elle transformera totalement en son bien propre, c'est à dire en l'immortalité, ceux qui y auront participé.

Commentaire sur saint Jean, IV

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« Les aveugles voient..., les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres »

      « Celui qui vient après moi est plus puissant que moi ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu » (Mt 3,11). Dirons-nous que c'est là l'œuvre d'une humanité pareille à la nôtre que de pouvoir baptiser dans l'Esprit Saint et le feu ? Comment cela pourrait-il être ? Et pourtant, parlant d'un homme qui ne s'est pas encore présenté, Jean déclare que celui-ci baptise « dans le feu et l'Esprit Saint ». Non pas, comme le ferait un serviteur quelconque, en insufflant aux baptisés un Esprit qui n'est pas le sien, mais comme quelqu'un qui est Dieu par nature, qui donne avec une puissance souveraine ce qui vient de lui et lui appartient en propre. C'est grâce à cela que l'empreinte divine s'imprime en nous. 

      En effet, en Christ Jésus, nous sommes transformés comme à l'image divine ; non que notre corps soit modelé de nouveau, mais nous recevons le Saint Esprit, entrant en possession du Christ lui-même, au point de pouvoir crier désormais dans notre joie : « Mon âme exulte dans le Seigneur, car il m'a revêtu de salut et d'allégresse » (1S 2,1). L'apôtre Paul dit en effet : « Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3,27). 

      Est-ce donc en un homme que nous avons été baptisés ? Silence, toi qui n'est qu'un homme ; veux-tu rabattre jusqu'à terre notre espérance ? Nous avons été baptisés en un Dieu fait homme ; il libère des peines et des fautes tous ceux qui croient en lui. « Repentez-vous et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ... Vous recevrez alors le don du Saint Esprit » (Ac 2,38). Il délie ceux qui s'attachent à lui... ; il fait sourdre en nous sa propre nature... L'Esprit appartient en propre au Fils, qui est devenu un homme semblable à nous. Car il est lui-même la vie de tout ce qui existe.

Premier dialogue christologique, 706 ; SC 97 (trad. SC p. 27 rev.) 

Date de dernière mise à jour : 2019-05-28

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