Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), religieuse
L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé
Je m'incline devant toi, Pain des anges (Ps 78,25),
Avec une foi profonde, espoir, amour,
Et du plus profond de mon âme, je t'adore
Bien que je sois néant.
Je m'incline devant toi, Dieu caché,
Et de tout mon cœur, je t'aime.
Les voiles du mystère ne me gênent pas ;
Je t'aime comme les élus au ciel.
Je m'incline devant toi, Agneau de Dieu,
Qui effaces les péchés de mon âme,
Que je reçois en mon cœur, chaque matin,
Et toi, tu m'aides à mon salut.
Petit Journal, § 1323 (trad. Parole et dialogue 2002, p. 449)
« Ne devais-tu pas...avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ? »
Ô Dieu de grande miséricorde, Bonté infinie, voilà qu'aujourd'hui l'humanité tout entière appelle de l'abîme de sa misère ta miséricorde, ta pitié, ô Dieu ; et elle appelle avec la voix puissante de la misère. Dieu bienveillant, ne rejette pas les prières des exilés de cette terre. Ô Seigneur, Bonté inconcevable, tu connais à fond notre misère et tu sais que nous ne pourrions pas de nos propres forces nous élever jusqu'à toi. C'est pourquoi, nous t'en supplions, devance-nous de ta grâce et augmente sans cesse en nous ta miséricorde, afin que nous accomplissions fidèlement ta sainte volonté durant toute notre vie, ainsi qu'à l'heure de notre mort. Que la toute-puissance de ta miséricorde nous abrite des attaques des ennemis de notre salut, afin que nous attendions avec confiance, comme tes enfants, ta venue dernière, dont le jour est connu de toi seul. Et nous, nous attendons à recevoir tout ce qui nous est promis par Jésus, malgré toute notre misère, car Jésus est notre espérance ; par son cœur miséricordieux nous passons comme par les portes ouvertes du ciel.
Petit Journal, § 1570 (trad. Eds. Parole et dialogue 2002, p. 521)
« Il se jeta aux pieds de Jésus en lui rendant grâce »
Je te remercie, mon Dieu, pour toutes les grâces,
Dont tu me combles sans cesse,
Et qui m'éclairent, comme la lumière du soleil,
Par elles tu me montres le chemin sûr.
Merci, mon Dieu, de m'avoir créée,
De m'avoir appelée du néant à l'existence,
D'y avoir marqué ta divine empreinte,
Et de ne l'avoir fait que par amour.
Merci, mon Dieu, pour le saint baptême,
Qui m'a incorporée à la famille divine ;
C'est un don inconcevable et grand,
Qui transforme nos âmes.
Merci, Seigneur, pour la sainte confession
Pour cette source de grande miséricorde,
Qui est intarissable,
Pour cette source inconcevable de grâces,
Qui rend la blancheur aux âmes souillées par le péché.
Je te remercie, Jésus, pour la sainte Communion,
Par laquelle toi-même tu te donnes à nous ;
Je sens comme ton cœur bat en ma poitrine,
Comme toi-même tu épanouis la vie divine en moi.
Je te remercie, Saint Esprit, pour le sacrement de la confirmation,
Qui m'a armée chevalier à ton service,
Et donne force à l'âme à chaque instant,
Et me protège du mal…
Je te remercie, Seigneur, pour le sacrement de l'extrême-onction
Qui me fortifiera pour la lutte dans mes derniers moments,
Et m'aidera à parvenir au salut,
Et donnera force à mon âme,
Afin que nous nous réjouissions éternellement.
Merci, mon Dieu, pour toutes les inspirations,
Dont ta bonté me comble,
Pour ces illuminations intérieures de l'âme,
Qu'on ne peut pas exprimer, mais que le cœur ressent.
Merci, Sainte Trinité, pour cette foule de grâces,
Dont tu me combles à chaque instant, ma vie durant.
Ma gratitude croîtra à mon entrée dans l'aube éternelle,
Lorsque j'entonnerai pour la première fois un chant à ta gloire.
Petit Journal, § 1286 (trad. Parole et dialogue 2002, p. 433)
« Navré de l'endurcissement de leurs cœurs »
Jésus, Vérité éternelle, notre Vie, j'implore et je mendie ta miséricorde pour les pauvres pécheurs. Très doux Cœur de mon Seigneur, rempli de pitié et de miséricorde inexprimable, je te supplie pour les pauvres pécheurs. Ô Cœur Sacré, source de miséricorde dont les rayons de grâces inconcevables se répandent sur tout le genre humain, je t'en supplie, donne la lumière aux pauvres pécheurs. Ô Jésus, souviens-toi de ta Passion amère et ne permets pas que périssent les âmes rachetées au prix de ton sang très saint.
Jésus, lorsque je contemple le don de ton sang, je me réjouis de sa valeur inestimable, car une goutte aurait suffi pour tous les pécheurs. Bien que le péché soit un abîme du mal et de l'ingratitude, le prix donné pour nous est sans commune mesure –- c'est pourquoi, que chaque âme ait confiance en la Passion du Seigneur, qu'elle mette son espérance dans sa miséricorde. Dieu ne refusera à personne sa miséricorde. Le ciel et la terre peuvent changer, mais la miséricorde de Dieu ne s'épuisera jamais (cf Mt 24,35). Oh, quelle joie brûle dans mon cœur, quand je vois ta bonté inconcevable, ô mon Jésus. Je désire amener tous les pécheurs à tes pieds, pour qu'ils louent ton amour infini, pendant les siècles sans fin.
Petit journal, § 72 (trad. Éds. Parole et dialogue 2002, p. 54)
« Mon ami, avance plus haut »
Ô humilité, fleur de beauté, je vois combien peu d'âmes te possèdent -– est-ce parce que tu es si belle et en même temps si difficile à conquérir ? Oh oui, et l'un et l'autre. Dieu lui-même y trouve prédilection. Sur l'âme pleine d'humilité sont entrouvertes les écluses célestes et un océan de grâces se déverse sur elle. Oh, qu'elle est belle, l'âme humble ; de son cœur, comme d'un encensoir, monte tout un parfum extrêmement agréable et traverse les nues, et parvient jusqu'à Dieu lui-même, et remplit de joie son très saint cœur. A cette âme Dieu ne refuse rien ; une telle âme est toute-puissante, elle influence le sort du monde entier. Dieu élève une telle âme jusqu'à son trône. Plus elle s'humilie, plus Dieu se penche vers elle, la suit de ses grâces et l'accompagne à chaque moment de sa toute-puissance. Cette âme est très profondément unie à Dieu.
Ô humilité, implante-toi profondément dans tout mon être. Ô Vierge la plus pure, et aussi la plus humble, aide-moi à obtenir une profonde humilité. Je comprends maintenant pourquoi il y a si peu de saints, c'est que peu d'âmes sont vraiment et profondément humbles.
Petit Journal, § 1306 (trad. Eds. Parole et dialogue 2002, p. 440)
« Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement »
Jésus, délice de mon âme, pain des anges (Ps 77,25),
Tout mon être plonge en toi ;
Et je vis de ta vie divine, comme les élus au ciel,
Et la vérité de cette Vie ne cessera pas –- même si je repose dans la tombe.
Jésus-Eucharistie, Dieu immortel,
Qui demeure continuellement en mon cœur,
Lorsque je te possède ainsi, la mort elle-même ne peut pas me nuire.
Ainsi l'amour me dit que, au terme de la vie, je te verrai.
Imprégnée de ta vie divine,
Je regarde calmement le ciel ouvert pour moi,
Et la mort s'en ira, sans rien, honteuse,
Car ta vie divine est contenue en mon âme.
Et même si, par ta sainte volonté, Seigneur,
La mort touche mon corps,
Je désire ce dénouement le plus rapidement possible,
Car par lui j'entrerai dans la vie éternelle.
Jésus-Eucharistie, vie de mon âme, par ta Passion...
Tu m'as élevée jusqu'aux ciels éternels.
Petit Journal, 1393 (trad. Parole et Dialogue 2002, p. 465 rev.)
« Celui qui se fera petit comme cet enfant, c'est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux »
Ils ont déjà recommencé, les jours gris quotidiens. Les instants solennels de mes vœux perpétuels sont passés, mais cette grande grâce de Dieu demeure en mon âme. Je sens que je suis tout à Dieu, je sais que je suis son enfant, je sens que je suis tout entière propriété de Dieu. J'expérimente cela même de façon physique et sensible. Je suis parfaitement tranquille en tout, car je sais que c'est l'affaire de l'Époux de penser à moi. Je me suis complètement oubliée moi-même.
Ma confiance dans son Cœur très miséricordieux est sans bornes. Je suis continuellement unie à lui. Je vois que c'est comme si Jésus ne pouvait pas être heureux sans moi, ni moi sans lui. Je comprends bien cependant qu'étant Dieu il est heureux en lui-même, et que pour son bonheur il n'a besoin d'absolument aucune créature, mais sa bonté le contraint à se donner à sa créature — et cela avec une générosité inconcevable.
Petit Journal, § 244 (trad. Parole et Dialogue 2002, p. 128)
« Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs »
Dieu unique en la Sainte Trinité, je désire t'aimer plus que personne ne t'a jamais aimé, et malgré ma misère et ma petitesse, j'ai ancré ma confiance à une grande profondeur dans l'abîme de ta miséricorde — mon Dieu et mon Créateur.
Malgré ma grande misère, je n'ai peur de rien, mais je garde l'espoir de chanter éternellement mon chant de louange. Que nulle âme ne doute, même si elle est la plus misérable ; tant qu'elle est en vie, elle peut devenir une grande sainte, car grande est la puissance de la grâce divine. C'est à nous à ne pas résister à l'action divine.
Petit Journal, § 283 (trad. Parole et Dialogue 2002, p. 139)
« Ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? »
L’âme dans l’attente de la venue du Seigneur :
Je ne sais pas, Seigneur, à quelle heure tu viendras,
Je veille donc sans cesse et je tends l’oreille,
Moi ta bien-aimée que tu as choisie,
Car je sais que tu aimes venir inaperçu.
Cependant le cœur pur, Seigneur, te pressent de loin.
Je t’attends, Seigneur, dans le calme et le silence,
Avec une grande nostalgie en mon cœur
Et un désir inassouvi.
Je sens que mon amour pour toi se change en brasier
Et comme une flamme s’élèvera dans le ciel, à la fin de mes jours :
Alors tous mes vœux se réaliseront.
Viens donc enfin — mon très doux Seigneur,
Et emporte mon cœur assoiffé
Là-bas chez toi, dans les hautes contrées des cieux
Où règne éternellement ta vie.
Car la vie sur terre n’est qu’une agonie,
Car mon cœur sent qu’il est créé pour les hauteurs
Et rien ne l’intéresse des plaines de cette vie.
Ma patrie, c’est le ciel; je crois en cela invinciblement.
Petit Journal, § 1589 (trad. Éds. Parole et dialogue 2002, p. 527)
« Jésus vit une grande foule ; il fut saisi de pitié envers eux »
L'amour divin est la fleur et la miséricorde est le fruit. Que l'âme qui doute lise ces considérations sur la miséricorde et elle deviendra confiante :
Miséricorde divine, qui jaillit du sein du Père, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, le plus grand attribut de Dieu, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, mystère inconcevable, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, source jaillissant du mystère de la Sainte Trinité, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, insondable à tout esprit humain ou angélique, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, dont jaillissent la vie et le bonheur, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, au-dessus des cieux, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, source de miracles et de merveilles, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui enveloppes l'univers entier, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, venue dans le monde en la personne du Verbe incarné, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui coules de la blessure ouverte du Cœur de Jésus, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, contenue dans le Cœur de Jésus pour nous et particulièrement pour les pécheurs, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, insondable dans l'institution de la sainte eucharistie, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui as fondé la Sainte Église, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, dans le sacrement du saint baptême, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, notre justification par Jésus Christ, j'ai confiance en toi.
Petit journal, § 949
« Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau furent sauvés »
Miséricorde divine, qui nous accompagnes pendant toute la vie, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous enveloppes particulièrement à l'heure de notre mort, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous donnes la vie éternelle, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, présente à chaque instant de la vie, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous protèges du feu de l'enfer, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui convertis des pécheurs endurcis, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, merveille pour les anges, inconcevable pour les saints, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, insondable dans tous les mystères divins, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous relèves de toute misère, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, source de notre bonheur et de notre joie, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, nous appelant du néant à l'existence, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui portes dans tes mains tout ce qui existe, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, couronnant tout ce qui existe et existera, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, en laquelle nous sommes tous plongés, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, doux apaisement des cœurs tourmentés, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, seul espoir des âmes désespérées, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, repos des cœurs, paix au milieu des frayeurs, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, délice et merveille des âmes saintes, j'ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous donnes l'espérance contre toute espérance, j'ai confiance en toi.
Ô Dieu éternel, dont la miséricorde est insondable et le trésor de compassion inépuisable, regarde-nous avec bonté et comble-nous de ta miséricorde pour que nous ne désespérions pas dans les moments difficiles, que nous ne perdions pas courage, mais que nous nous soumettions avec grande confiance à ta sainte volonté qui est l'amour et la miséricorde même.
Petit journal, § 949-950
« Pourquoi avoir peur ? »
La barque de ma vie vogue
Dans le crépuscule et les ombres de la nuit,
Et je ne vois aucun rivage :
Je suis sur les profondeurs de l’étendue de la mer.
La moindre tempête peut me noyer,
Engloutissant ma barque dans le tourbillon des eaux,
Si tu ne veillais toi-même sur moi, mon Dieu,
À chaque instant de ma vie, à chaque moment.
Parmi le fracas et la clameur des vagues,
Je vogue tranquillement avec confiance,
Et tel l’enfant, sans crainte, je regarde au loin,
Car tu es pour moi, Jésus, toute lumière.
Autour, l’épouvante et l’effroi,
Mais en mon âme le calme est plus profond que les profondeurs de la mer,
Car celui qui est avec toi, Seigneur, ne peut pas périr —
Ainsi m’assure ton amour divin.
Malgré tant de dangers autour de moi,
Je ne les redoute pas car je regarde le ciel étoilé,
Et je vogue, courageusement, gaiement,
Comme il convient à un cœur pur.
Mais c’est par-dessus tout,
Uniquement parce que tu es mon timonier, ô Dieu,
Que la barque de ma vie vogue si tranquillement.
Je le confesse dans la plus profonde humilité.
Petit Journal, 1322 (trad. Parole et Dialogue 2002, p. 448)