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Ignace d Antioche quelques écrits
Saint Ignace d Antioche (?-vers 110), évêque et martyr
Liste des lectures
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Renaître dans la foi. Croire à la réalité de l'incarnation.
Pour moi, vivre, c'est le Christ
Rien n'a été gardé secret, sinon pour venir au grand jour
Fuir l'orgueil et se détourner de l'hérésie
Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent
Croire en Jésus Christ, Dieu incarné.
Un seul évêque, une seule eucharistie.
Comme des brebis au milieu des loups
L'Ecriture dit : ' Ma maison sera une maison de prière '
Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix
S'unir au Christ par la foi et la charité.
Une seule prière, une seule espérance dans la charité
Être vraiment chrétiens, dans l'union à l'évêque
Avec le Christ, je suis fixé à la croix
Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi
Que tous, ils soient un, comme toi, tu es en moi et moi en toi
L’oeuvre de Dieu c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé
Nous serons reconnus par nos fruits
Saint Ignace d Antioche (?-vers 110), évêque et martyr
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Le ministère de l'évêque
Ignace, appelé aussi Théophore, à Polycarpe, évêque de l'Église de Smyrne, ou plutôt ayant lui-même pour évêque Dieu le Père et le Seigneur Jésus Christ, à lui toute sorte de joie.
En approuvant les sentiments que tu as pour Dieu, fondés comme sur un roc inébranlable, je glorifie hautement le Seigneur parce qu'il m'a jugé digne de contempler ton visage irréprochable dont je souhaite pouvoir toujours profiter en Dieu. Je t'exhorte, par la grâce dont tu es revêtu, à accélérer ta course et à exhorter tous les frères pour qu'ils soient sauvés. Justifie ta fonction d'évêque par une parfaite sollicitude de chair et d'esprit; préoccupe-toi de l'unité, car il n'y a rien de meilleur. Supporte tous les frères, comme le Seigneur te supporte. Soutiens-les tous avec amour, comme d'ailleurs tu le fais. Adonne-toi sans relâche à la prière; demande à progresser dans la sagesse ; sois vigilant en gardant un esprit toujours en éveil. Parle à chacun en particulier, à la manière de Dieu. Porte les infirmités de tous, comme un athlète accompli. Là où il y a un plus grand labeur, il y a grand profit.
Si tu n'aimes que les bons disciples, tu ne mérites pas de reconnaissance. Ce sont surtout les plus atteints que tu dois soumettre par la douceur. Toutes les blessures ne se soignent pas par le même traitement. Calme les crises violentes par des ablutions. En toutes choses, sois adroit comme le serpent et candide comme la colombe. Si tu es à la fois charnel et spirituel, c'est pour traiter avec douceur le mal que tu vois ; quant au mal invisible, demande qu'il te soit manifesté pour que rien ne t'échappe et que tu puisses prodiguer tous les dons spirituels. Le moment présent a besoin de toi, comme le pilote attend le vent favorable et comme l'homme secoué par la tempête attend le port, pour rejoindre Dieu. Sois sobre, comme un athlète de Dieu ; la récompense, c'est l'immortalité et la vie éternelle : tu en es convaincu, toi aussi. À tous égards, je suis pour toi une victime expiatoire, dans ces liens que tu as aimés.
Ne te laisse pas effrayer par ceux qui, paraissant dignes de foi, enseignent une autre doctrine. Tiens ferme, comme l'enclume sous le marteau. C'est le fait d'un grand athlète que de vaincre sous les coups. C'est pour Dieu surtout que nous devons tout endurer, afin que lui-même nous endure. Accrois ton ardeur. Sache apprécier la différence des temps. Espère celui qui est au-delà du temps, intemporel, invisible, mais qui s'est fait visible pour nous ; impalpable, impassible mais qui s'est fait passible pour nous, et, qui a enduré pour nous toute sorte de souffrances.
Que les veuves ne soient pas à l'abandon ; après le Seigneur, c'est à toi d'en prendre soin. Que rien ne se fasse sans ton avis, et toi non plus, ne fais rien sans Dieu ; c'est d'ailleurs ainsi que tu agis. Tiens bon. Que les réunions soient plus fréquentes : invite tous les frères nominativement. Ne méprise pas les esclaves, hommes ou femmes ; mais, de leur côté, qu'ils ne deviennent pas orgueilleux ; au contraire, qu'ils servent davantage, pour la gloire de Dieu, afin d'obtenir de Dieu une liberté plus haute. Qu'ils ne cherchent pas à se faire libérer aux frais de la communauté, pour ne pas devenir esclaves de leurs désirs.
LETTRE DE SAINT IGNACE D'ANTIOCHE À POLYCARPE
Renaître dans la foi. Croire à la réalité de l'incarnation.
Mes bien-aimés, en pratiquant une douce patience, devenez une nouvelle créature, dans la foi qui est la chair du Seigneur, et dans la charité qui est le sang de Jésus Christ. Que personne parmi vous n'ait de grief contre son prochain. Ne fournissez pas de prétexte aux païens pour blasphémer la communauté de Dieu, à cause de quelques insensés. En effet, malheur à celui qui, par sa légèreté, fait blasphémer mon nom .
N'écoutez donc pas quand on vous parle d'autre chose que de Jésus Christ, issu de David, fils de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement crucifié, et qui est mort sous les regards des créatures du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d'entre les morts. C'est son Père qui l'a ressuscité et c'est lui aussi, le Père, qui, à la ressemblance de Jésus Christ, nous ressuscitera en lui, en qui nous croyons et en dehors de qui nous n'avons pas la vie véritable. ~
Fuyez les plantes parasites et vénéneuses de l'hérésie elles produisent un fruit mortel, et celui qui en mange meurt aussitôt. Ces gens-là ne sont pas une plantation du Père. S'ils l'étaient, ils apparaîtraient comme des rameaux de l'arbre de la croix, et leur fruit serait incorruptible. C'est par cette croix que le Christ dans sa passion vous appelle, vous qui êtes ses membres. La tête ne peut être engendrée sans les membres, et Dieu nous promet cette union, lui qui est lui-même union.
Je vous salue de Smyrne, en même temps que les représentants des Églises de Dieu qui sont ici avec moi, qui m'ont réconforté en toute chose, quant au corps et à l'esprit. Par mes liens, que je porte partout à cause de Jésus Christ tout en priant pour atteindre Dieu, je vous exhorte : Persévérez dans la concorde et dans la prière commune. Car il convient que chacun de vous, et particulièrement les presbytres, vous réconfortiez votre évêque l'honneur du Père de Jésus Christ et des Apôtres.
Je souhaite que vous m'écoutiez avec charité, pour que ma lettre ne porte pas témoignage contre vous. Et priez pour moi qui ai besoin de votre charité dans la miséricorde Dieu, pour être digne d'avoir part à l'héritage que je suis sur le point d'obtenir, et pour ne pas être écarté.
La charité des Smyrniotes et des Éphésiens vous salue. Souvenez-vous dans vos prières de l'Église qui est en Syrie. Je ne suis pas digne d'en porter le nom, étant le dernier de ses fidèles. Portez-vous bien en Jésus Christ, soyez soumis à l'évêque comme au commandement du Seigneur, et soyez soumis également au presbytérium. Chacun de vous, aimez-vous les uns les autres d'un cœur sans partage.
Mon esprit se sacrifie pour vous, non seulement maintenant mais aussi lorsque je rejoindrai Dieu. Je suis encore en danger, mais il est fidèle, le Père, en Jésus Christ, pour exaucer ma prière et la vôtre. En lui, soyez irréprochables.
LETTRE DE SAINT IGNACE D'ANTIOCHE AUX TRALLIENS
« Pour moi, vivre, c'est le Christ »
Ignace, appelé aussi Théophore (Porte-Dieu), à l'Église, qui a obtenu miséricorde par la magnificence du Père très-haut et de Jésus Christ, son Fils unique ; à l'Église bien-aimée, éclairée par la volonté de celui qui a voulu tout ce qui existe, selon la foi et l'amour envers Jésus Christ, notre Dieu ; à l'Église qui préside dans la région de Rome ; l'Église digne de Dieu, digne d'être honorée, digne d'être appelée bienheureuse, digne de réussir selon ses vœux, digne par sa pureté dans la foi ; Église qui préside à la charité, qui possède la loi du Christ, qui porte le nom du Père. Je la salue au nom de Jésus Christ, le Fils du Père. Et aux frères unis par la chair et l'esprit à tous ses commandements, comblés irrévocablement de la grâce de Dieu, purifiés de toute erreur étrangère, je souhaite en Jésus Christ notre Dieu une joie surabondante et pure.
Par mes prières, j'ai obtenu du Seigneur la faveur de voir vos visages dignes de Dieu, ce que j'avais demandé avec insistance. Enchaîné dans le Christ Jésus, j'espère vous saluer, si du moins c'est la volonté de Dieu, que je mérite d'aller jusqu'au bout. L'affaire est bien engagée pourvu que j'obtienne la grâce d'atteindre mon destin sans rencontrer d'obstacle. Mais je crains que votre charité ne me fasse tort. Car il vous est facile de faire ce que vous voulez ; quant à moi, il m'est difficile d'atteindre Dieu, si vous ne me laissez pas faire.
Je ne veux pas que vous cherchiez à plaire aux hommes, mais à Dieu, comme vous le faites déjà. Pour moi, jamais je n'aurai une telle occasion d'atteindre Dieu et vous, si vous gardez le silence, vous ne pourrez contribuer à une œuvre meilleure. Si vous gardez le silence à mon égard, je serai à Dieu ; mais si vous aimez ma vie corporelle, je devrai recommencer à courir mon épreuve. Vous ne pouvez rien me procurer de plus beau que d'être offert à Dieu en sacrifice, tandis que l'autel est encore prêt ; ainsi, vous chanterez avec l'unisson de la charité, en l'honneur du Père, dans le Christ Jésus, parce que Dieu a bien voulu accueillir en lui l'évêque de Syrie que je suis, après l'avoir amené du levant au couchant. Il est bon pour moi d'aller vers mon déclin, en quittant ce monde pour rejoindre Dieu, afin de me lever en lui.
LETTRE DE SAINT IGNACE D'ANTIOCHE AUX ROMAINS
« Rien n'a été gardé secret, sinon pour venir au grand jour »
Ayez soin de tenir des réunions plus fréquentes, pour offrir à Dieu votre eucharistie — votre action de grâce — et vos louanges. Car, en vous assemblant souvent, vous anéantissez les forces de Satan, et sa pernicieuse puissance se dissipe devant l'unanimité de votre foi. Quoi de meilleur que la paix, cette paix qui désarme tous nos ennemis spirituels et charnels ?
Vous n'ignorez aucune de ces vérités, si vous avez pour Jésus Christ une foi et une charité parfaites. Ces deux vertus sont le principe et la fin de la vie : la foi en est le principe, la charité en est la perfection ; l'union des deux, c'est Dieu même ; toutes les autres vertus leur font cortège pour conduire l'homme à la perfection. La profession de la foi est incompatible avec le péché, et la charité avec la haine. « C'est aux fruits qu'on reconnaît l'arbre » (Mt 12,33) : de même c'est à leurs œuvres qu'on reconnaîtra ceux qui font profession d'appartenir au Christ. Car en ce moment il ne s'agit pas pour nous de faire simplement profession de la foi, mais de la mettre effectivement en pratique avec persévérance jusqu'à la fin.
Mieux vaut être chrétien sans le dire que de le dire sans l'être. C'est très bien d'enseigner, à condition de pratiquer ce qu'on enseigne. Nous n'avons donc qu'un seul maître (Mt 23,8), celui qui « a dit, et tout a été fait » (Ps 32,9). Mêmes les œuvres qu'il a accomplies en silence sont dignes du Père. Celui qui comprend véritablement la parole de Jésus, celui-là peut entendre son silence même ; c'est alors qu'il sera parfait : il agira par sa parole, et se manifestera par son silence. Rien n'échappe au Seigneur ; nos secrets mêmes sont dans sa main. Faisons donc toutes nos actions avec la pensée qu'il habite en nous ; nous serons ainsi ses temples, et lui-même sera notre Dieu résidant en nous.
Lettre aux Ephésiens, § 13-15 (trad. coll. Icthus, vol. 2, p. 80)
Fuir l'orgueil et se détourner de l'hérésie
Ignace, appelé aussi Théophore (Porte-Dieu) à l'Église qui est aimée de Dieu, le Père de Jésus Christ, l'Église sainte qui est à Tralles en Asie mineure, Église élue et digne de Dieu, vivant en paix selon la chair et selon l'esprit grâce à la passion de Jésus Christ qui nous fait espérer de ressusciter en lui ; je la salue, cette Église, en lui souhaitant la plénitude à la manière des Apôtres, et je prie pour qu'elle ait abondance de joie.
Je sais que vous avez des sentiments irréprochables et inébranlables à force de patience, non par simple coutume, mais par nature profonde, comme je l'ai appris de votre évêque Polybios, qui est venu à Smyrne par la volonté de Dieu et de Jésus Christ. Ainsi, il s'est réjoui avec moi, qui suis enchaîné en Jésus Christ, en sorte que je puis contempler en lui toute votre communauté. Ayant donc reçu par lui une preuve de votre bienveillance selon Dieu, j'ai glorifié Dieu puisque j'avais trouvé en vous, je le savais, des imitateurs de Dieu.
Car, lorsque vous êtes soumis à l'évêque comme à Jésus Christ, je vois que vous ne vivez pas selon les hommes, mais selon Jésus Christ qui est mort pour vous afin que, croyant en sa mort, vous échappiez à la mort. Il est donc nécessaire, comme vous le faites, de ne jamais agir sans l'évêque mais d'être soumis aussi au presbytérium comme aux Apôtres de Jésus Christ, notre espérance. C'est en lui que nous serons, si nous vivons ainsi.
Il faut aussi que les diacres, qui sont les serviteurs des mystères de Jésus Christ, soient agréés de tous en toute chose. Car ce n'est pas de nourriture et de boisson qu'ils sont les diacres : ils sont les serviteurs de l'Église de Dieu. Il faut donc qu'ils évitent comme le feu tout motif de reproche.
Pareillement, que tous respectent les diacres comme Jésus Christ, et aussi l'évêque, qui est l'image du Père, et les presbytres comme le sénat de Dieu et l'assemblée des Apôtres : sans eux, on ne peut parler d'Église. Je suis persuadé que vous êtes ainsi disposés envers eux. J'ai reçu et je possède avec moi, en la personne de votre évêque, le modèle de votre charité ; sa conduite elle-même est un grand enseignement, et sa douceur est une force. ~
J'ai de grandes pensées en Dieu, mais je me modère moi-même pour ne pas me perdre par une vantardise. Car maintenant surtout il me faut vivre dans la crainte et ne pas écouter ceux qui chercheraient à me rendre orgueilleux. Car ceux qui me parlent ainsi me mettent au supplice. Certes, je désire souffrir, mais je ne sais pas si j'en suis digne. Car mon impatience de souffrir ne paraît pas à la foule, et elle me fait une guerre d'autant plus violence. Aussi ai-je besoin de la douceur qui désarme le prince de ce monde. ~
Je vous exhorte donc, non pas moi, mais la charité de Jésus Christ : ne prenez que la nourriture chrétienne, et abstenez-vous de toute la mauvaise herbe, c'est-à-dire de l'hérésie. ~
Vous agirez ainsi en n'étant pas orgueilleux et en ne vous laissant pas séparer de Jésus Christ Dieu, de l'évêque, et des préceptes des Apôtres. Celui qui demeure à l'intérieur du sanctuaire est pur, mais celui qui est à l'extérieur du sanctuaire n'est pas pur ; c'est-à-dire que celui qui agit en dehors de l'évêque, du presbytérium et des diacres, celui-là n'a pas la conscience pure.
Ce n'est pas que j'aie appris rien de pareil à votre sujet, mais je vous mets en garde comme mes enfants bien-aimés.
LETTRE DE SAINT IGNACE DANTIOCHE AUX TRALLIENS
Ayez le Christ en vous
Ne soyons pas insensibles à la bonté du Christ. Car s'il agissait comme nous, nous aurions disparu. Devenons ses disciples pour apprendre à vivre selon le christianisme. Car celui qui s'appelle d'un autre nom n'appartient pas à Dieu. Rejetez donc le mauvais levain, vieilli et devenu aigre ; transformez-vous en un levain nouveau, c'est-à-dire en Jésus Christ. En lui devenez du sel, pour que personne d'entre vous ne connaisse la corruption, car son odeur vous accusera.
Il est étrange de parler de Jésus Christ et de vivre comme un Juif. Car ce n'est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, c'est le judaïsme qui a cru au christianisme, lequel a réuni tous ceux qui croient en Dieu.
Si j'écris ceci, mes bien-aimés, ce n'est pas pour avoir appris que quelques-uns d'entre vous seraient dans ces dispositions ; mais, bien que vous étant inférieur, je veux vous mettre en garde : ne tombez pas dans les pièges de la vanité. Au contraire, soyez pleinement convaincus de la naissance, ainsi que de la passion et de la résurrection arrivées sous le gouvernement de Ponce Pilate. Tout cela fut accompli véritablement et certainement par Jésus Christ, notre espérance : que personne d'entre vous ne s'en détourne jamais !
Je voudrais vous être uni en toutes choses, si j'en suis digne. Certes j'ai l'honneur d'être enchaîné, et pourtant je ne suis comparable à aucun d'entre vous, qui demeurez libres. Je sais que vous ne vous gonflez pas d'orgueil, car vous avez Jésus Christ en vous. Mieux encore, lorsque je fais votre éloge, je sais que vous en rougissez, selon ce qui est écrit : Le juste est son propre accusateur .
Efforcez-vous donc de vous affermir dans les enseignements du Seigneur et des Apôtres afin qu' en toutes choses vous réussissiez , selon la chair et selon l'esprit, dans la foi et la charité, dans le Fils et le Père et l'Esprit, dans le commencement et dans la fin, avec votre évêque si méritant et la précieuse couronne spirituelle de votre presbytérium et avec vos saints diacres. Soyez soumis à l'évêque et soumis les uns aux autres comme Jésus Christ, dans son incarnation, fut soumis au Père, et les Apôtres au Christ, au Père et à l'Esprit, afin que l'union soit à la fois charnelle et spirituelle.
Sachant que vous êtes remplis de Dieu, je vous ai exhortés brièvement. Souvenez-vous de moi dans vos prières, afin que je reconnaisse Dieu, et souvenez-vous de l'Église de Syrie, dont je ne suis pas digne de porter le nom, car j'ai besoin de votre prière et de votre charité unies en Dieu. Que l'Église de Syrie obtienne, par les prières de votre Église, de recevoir la rosée de la grâce.
De Smyrne d'où je vous écris, le groupe des Éphésiens vous salue. Ils y sont venus pour la gloire de Dieu ; comme vous, ils m'ont réconforté en toutes choses, avec Polycarpe, l'évêque de Smyrne. Et les autres Églises vous saluent aussi, en l'honneur de Jésus Christ. Portez-vous bien dans l'union à Dieu ; possédant l'Esprit qui ne peut nous abandonner, Jésus Christ.
LETTRE DE SAINT IGNACE D'ANTIOCHE AUX MAGNÉSIENS
« Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent »
« Priez sans cesse » (1Th 5,17) pour les autres hommes. On peut espérer leur repentir, et qu'ils viendront à Dieu. Mais qu'au moins votre exemple leur indique la voie. A leur colère, opposez votre douceur ; à leur arrogance, votre humilité ; à leurs blasphèmes, vos prières ; à leurs erreurs, la fermeté de votre foi ; à leur violence, votre sérénité, sans chercher à rien faire comme eux. Montrons-leur par notre bonté que nous sommes leurs frères. Essayons « d'imiter le Seigneur » (1Th 1,6). Qui a souffert l'injustice plus que lui ? a été dépouillé et rejeté ? Que l'on ne trouve pas, parmi vous, l'herbe du diable (cf Mt 13,25). Dans une pureté et une tempérance parfaites de chair et d'esprit, demeurez en Jésus Christ.
Voici venus les derniers temps... C'est seulement dans le Christ que nous entrons dans la vie véritable. En dehors de lui, rien de valable ! ... Rien ne surpasse la paix ; elle triomphe de tous les assauts que nous livrent nos ennemis, qu'ils soient célestes ou terrestres... Aujourd'hui il ne suffit plus de professer la foi ; il nous faut montrer jusqu'à la fin de quelle force elle nous remplit.
Lettre aux Ephésiens, 10-14 (trad. Quéré, Seuil 1980, p. 115s rev)
Croire en Jésus Christ, Dieu incarné.
Ignace, appelé aussi Théophore (Porte-Dieu), à l'Église de Dieu le Père et de son Fils bien-aimé Jésus Christ, Église qui a obtenu tous les dons par miséricorde, remplie de foi et de charité, à qui ne manque aucun don de grâce, très aimée de Dieu et porteuse de sainteté ; à cette Église qui est à Smyrne, en Asie Mineure, je souhaite toute sorte de joie dans un esprit irréprochable et dans la parole de Dieu.
Je glorifie Jésus Christ Dieu, qui vous a donné une telle sagesse ; j'ai constaté en effet que vous êtes parvenus à une foi si parfaitement ajustée qu'elle ne peut plus bouger, comme si vous étiez cloués à la croix de notre Seigneur Jésus Christ quant à la chair et à l'esprit ; que vous êtes établis dans la charité par le sang du Christ ; que vous êtes fermement convaincus, au sujet de notre Seigneur, qu'il est vraiment issu de la race de David selon la chair , fils de Dieu selon la volonté et la puissance de Dieu, véritablement né d'une vierge, baptisé par Jean pour que toute justice fût accomplie par lui ; qu'il a été vraiment cloué pour nous dans sa chair sous Ponce-Pilate et le tétrarque Hérode ; notre existence en est le fruit, par sa bienheureuse passion ; qu'il est ressuscité pour lever son étendard dans les siècles à venir, afin de rassembler ses fidèles et ses saints, venus du judaïsme ou du paganisme, dans l'unique corps de son Église.
Tout cela, il l'a souffert pour nous, afin que nous soyons sauvés ; et il a véritablement souffert, comme aussi il est véritablement ressuscité. ~
Pour moi, je sais que, même après sa résurrection, il était dans la chair, et je crois qu'il est encore dans la chair. Et lorsqu'il est venu auprès de Pierre et de ses compagnons, il leur a dit : « Prenez, touchez-moi, et voyez que je ne suis pas un fantôme incorporel . » Aussitôt ils le touchèrent et ils crurent, en s'unissant à sa chair et à son esprit. C'est pour cela qu'ils ont méprisé la mort et montré qu'ils la dominaient. Et après sa résurrection, Jésus mangea et but avec eux comme un être de chair, alors qu'il était devenu un seul esprit avec le Père.
Voilà mon exhortation, mes bien-aimés, sachant bien que vous pensez de même.
LETTRE À L'EGLISE DE SMYRNE
La vie de la communauté
Écarte les métiers qui se rattachent à la magie, ou plutôt condamne-les en faisant l’homélie. Dis aux femmes, mes sœurs, d’aimer le Seigneur et d’être fidèles à leur conjoint par la chair et par l’esprit. De même, recommande à mes frères, au nom de Jésus Christ,d’aimer leur femme comme le Seigneur a aimé l’Église . Si quelqu’un peut demeurer dans la chasteté en l’honneur de la chair du Seigneur, qu’il demeure dans l’humilité. Mais s’il en tire de l’orgueil, il est perdu ; s’il se croit supérieur à l’évêque, sa chasteté est corruption. Il convient que les hommes et les femmes qui se marient contractent leur union avec l’approbation de l’évêque, pour que leur mariage se fasse selon le Seigneur et non selon le désir. Que tout se fasse pour l’honneur de Dieu.
Attachez-vous à l’évêque, pour que Dieu aussi s’attache à vous. Quant à moi, j’offre ma vie pour ceux qui sont soumis à l’évêque, aux prêtres et aux diacres ; je souhaite obtenir de participer avec eux à la vie divine. Travaillez ensemble, et ensemble combattez, menez ensemble votre course ; souffrez, dormez, réveillez-vous ensemble, comme étant les intendants de Dieu (les évêques), ses assesseurs (les prêtres), ses serviteurs (les diacres). Cherchez à plaire à celui sous les ordres de qui vous militez et de qui vous recevez votre solde ; qu’on ne trouve aucun déserteur parmi vous. Que le baptême demeure comme votre bouclier, la foi comme votre casque, la charité comme votre lance, la persévérance comme votre armure ; les réserves de votre solde, ce sont vos bonnes actions, qui vous permettront de toucher les sommes méritées. Soyez donc patients les uns envers les autres dans la douceur, comme Dieu l’est avec vous. Comme je voudrais me réjouir sans fin de votre présence !
Puisque l’Église qui est à Antioche de Syrie jouit de la paix, à ce qu’on m’a rapporté, et cela grâce à votre prière, j’ai moi-même retrouvé plus de confiance dans l’abandon à Dieu, si toutefois, par mes souffrances, je rejoins Dieu, pour que l’on reconnaisse en moi votre disciple, au jour de la résurrection.
Il faudrait, bienheureux Polycarpe, convoquer une assemblée agréable à Dieu pour élire un homme qui vous soit très cher, d’une grande activité, et qu’on puisse appeler le messager de Dieu ; charge-le de se rendre en Syrie afin qu’il célèbre, pour la gloire de Dieu, votre active charité. Le chrétien n’a pas d’autorité sur lui-même, mais il est à la disposition de Dieu. C’est là l’œuvre de Dieu, et la vôtre, quand vous aurez agi ainsi. J’ai foi en la grâce, et je crois que vous êtes prêts à toute bonne action pour le service de Dieu. Connaissant votre zèle ardent pour la vérité, je me suis borné à quelques mots d’exhortation.
Puisque je n’ai pas pu écrire à toutes les Églises, ayant dû brusquement m’embarquer à Troas pour Néapolis, afin d’obéir à la volonté de Dieu, tu écriras à toutes les Églises d’Orient, toi qui connais la pensée de Dieu. À leur tour, qu’elles fassent de même : ceux qui le pourront enverront des messagers, les autres expédieront des lettres par tes envoyés. Ainsi vous recevrez la gloire d’une action éternelle, comme tu le mérites. ~
Je souhaite que vous vous portiez toujours bien en Jésus Christ notre Dieu, et que par lui vous demeuriez dans l’unité et sous l’épiscopat de Dieu. Portez-vous bien dans le Seigneur.
LETTRE À POLYCARPE
Un seul évêque, une seule eucharistie.
Ignace, appelé aussi Théophore (Porte-Dieu), à l'Église de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ, à Philadelphie, en Asie mineure. Cette Église a obtenu de Dieu miséricorde et a été affermie par lui dans la concorde ; elle exulte dans la passion de notre Seigneur sans pouvoir en être séparée et, par grande miséricorde, elle est pleinement convaincue de sa résurrection. Cette Église, je la salue dans le sang de Jésus Christ. Elle est ma joie éternelle et constante, surtout Si ses fidèles restent unis à l'évêque, à ses prêtres et aux diacres qui l'accompagnent, qui ont été désignés selon la pensée de Jésus Christ, affermis et fortifiés selon sa propre volonté par son Esprit Saint.
Cet évêque de Philadelphie, je le sais, n'a pas obtenu de lui-même son ministère au service de la communauté, ni des hommes, ni par vaine gloire, mais par la charité de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ. Je suis frappé de sa sérénité : par son silence, il a plus de force que les diseurs de rien. Il est harmonisé aux commandements comme la cithare est harmonisée à ses cordes. C'est pourquoi mon âme le félicite de ses sentiments envers Dieu, dont je sais qu'ils sont vertueux et parfaits, de sa fermeté et de sa douceur, qui sont parfaitement conformes à la sérénité du Dieu vivant.
Aussi, vous qui êtes enfants de la lumière de vérité, fuyez les divisions et les doctrines mauvaises: là où est votre berger, suivez-le, puisque vous êtes ses brebis. ~
Tous ceux qui appartiennent à Dieu et à Jésus Christ, ceux-là sont avec l'évêque ; tous ceux qui se repentiront et reviendront à l'unité, ceux-là aussi appartiendront à Dieu pour vivre selon Jésus Christ. Ne vous y trompez pas , mes frères: si quelqu'un suit un auteur de division, il n'héritera pas le royaume de Dieu ; si quelqu'un se conduit selon une doctrine étrangère celui la ne s'accorde pas avec la passion du Christ.
Ayez donc soin de ne participer qu'à une seule Eucharistie; car il n'y a qu'une seule chair de notre Seigneur Jésus Christ, et une seule coupe pour nous unir à son sang, un seul autel comme un seul évêque, avec le presbytérium et les diacres, mes compagnons de service; ainsi, tout ce que vous faites, faites-le selon Dieu.
Mes frères, je déborde d'amour pour vous, et c'est dans la joie la plus grande que je cherche à vous affermir, non pas moi, mais Jésus Christ. Enchaîné pour lui, je crains davantage, en pensant que je suis encore imparfait. Mais votre prière me rendra parfait pour Dieu, afin que j'obtienne l'héritage qui m'est attribué par miséricorde, en me réfugiant dans le salut annoncé par l'Évangile comme dans la chair de Jésus Christ, et auprès des Apôtres comme dans le presbytérium de l'Église.
LETTRE DE SAINT IGNACE D'ANTIOCHE AUX PHILADELPHIENS
« Comme des brebis au milieu des loups »
Je t'exhorte, par la grâce dont tu es revêtu, à redoubler d'ardeur et à exhorter tous les frères pour qu'ils soient sauvés. Justifie ta dignité épiscopale par une vigilance incessante de chair et d'esprit ; aie souci de l'unité : rien ne la dépasse. Porte avec patience tous les frères comme le Seigneur te porte toi-même ; supporte-les tous avec amour, comme tu le fais d'ailleurs. Prie sans relâche ; demande une sagesse plus grande encore ; veille et garde ton esprit en alerte ; parle à chacun en particulier, à l'exemple de Dieu. « Porte les infirmités » (cf Mt 8,17) de tous comme un athlète accompli. Là où l'effort est plus grand, il y a plus de gain.
Si tu n'aimes que les bons disciples, tu n'as pas de mérite ; ce sont surtout les plus atteints qu'il te faut soumettre par la douceur. On n'applique pas le même baume sur toutes les blessures ; apaise les crises aiguës avec des compresses humides. En toutes choses, « sois astucieux comme le serpent » et toujours « candide comme la colombe ». Toi qui es chair et esprit, traite avec bonté ce qui tombe sous les sens, mais prie aussi pour que le monde invisible te soit révélé. Ainsi tu ne manqueras de rien ; tu seras riche de tous les dons de l'Esprit.
Comme le navigateur invoque les vents et le marin assailli par la tempête appelle le port, ainsi ce temps t'invite à rejoindre Dieu. Pratique la sobriété, en athlète de Dieu, et tu gagneras pour prix la vie éternelle et impérissable... Un grand athlète triomphe malgré les coups. C'est surtout à cause de Dieu que nous devons accepter toutes les épreuves, afin que lui aussi nous accepte. Redouble de zèle ; examine bien cette époque. Attends Celui qui est au-delà du temps, éternel, invisible, mais qui pour nous s'est laissé voir — Celui qui, intangible et incapable de souffrir, a connu la Passion et a consenti à toutes les souffrances.
Lettre à Polycarpe (69-155, saint, évêque et martyr), 1-3 ; SC 10 (trad. cf Quéré, Pères apostoliques, p. 153)
Saint Ignace d Antioche (?-vers 110), évêque et martyr
« L'Ecriture dit : ' Ma maison sera une maison de prière ' »
Je vous exhorte à marcher selon la pensée de Dieu. Car Jésus Christ, l'indéfectible principe de notre vie, est la pensée du Père. De même les évêques, établis jusqu'aux extrémités de la terre, sont dans la pensée de Jésus Christ. Il convient donc de marcher selon la pensée de votre évêque. C'est d'ailleurs ce que vous faites. L'ensemble de vos prêtres, vraiment dignes de Dieu, est attaché à l'évêque comme les cordes le sont à la cithare. Ainsi dans l'accord de vos sentiments et dans l'harmonie de votre charité, vous chantez Jésus Christ. Que chacun de vous devienne un membre de ce chœur pour que, dans l'harmonie de votre accord et sur le ton de Dieu, vous chantiez dans l'unité d'une seule voix les louanges du Père, par Jésus Christ...
Vous êtes les pierres du temple du Père, taillées pour l'édifice que construit Dieu le Père, élevées jusqu'au sommet par l'instrument de Jésus Christ, qui est sa croix, vous servant comme câble de l'Esprit Saint. Votre foi vous tire en haut, et la charité est le chemin qui vous élève jusqu'à Dieu. Vous êtes aussi tous des compagnons de route, porteurs de Dieu et de son temple, porteurs du Christ, portant les objets sacrés, ornés en tout des préceptes de Jésus Christ. Avec vous, je suis dans l'allégresse...; je me réjouis avec vous de ce que, vivant d'une vie nouvelle, vous n'aimez rien que Dieu seul.
Lettre aux Ephésiens, 3-4, 9
« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix »
Aujourd'hui je commence à être un disciple. Que nulle créature, visible ou invisible, ne m'empêche de rejoindre Jésus Christ... Même si les plus cruels supplices m'accablent, je ne veux qu'atteindre Jésus Christ. Que me feraient les douceurs de ce monde et les empires de la terre ? Il est plus beau de mourir pour le Christ Jésus que de régner jusqu'aux extrémités de l'univers. C'est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; c'est lui que je désire, qui a ressuscité pour nous.
Mon enfantement approche... Laissez-moi embrasser la lumière toute pure. Quand j'y aurai réussi, je serai homme. Acceptez que j'imite la passion de mon Dieu... Mon désir terrestre a été crucifié, et il n'y a plus en moi de feu pour aimer la matière mais une « eau vive » (Jn 7,38) qui murmure et chuchote à mon cœur : « Viens auprès du Père. » Je ne peux plus savourer les nourritures périssables ou les douceurs de cette vie. C'est du pain de Dieu que je suis affamé, de la chair de Jésus Christ, fils de David, et pour boisson, je veux son sang, qui est l'incorruptible amour.
Lettre aux Romains, 5-7 (trad. Quéré, Les Pères apostoloques, Seuil 1980, p. 136)
S'unir au Christ par la foi et la charité.
Ayez soin de vous réunir plus fréquemment pour rendre grâce à Dieu et célébrer ses louanges. Car si vous vous rassemblez souvent, les forces de Satan sont terrassées et son œuvre de mort est détruite par la concorde de votre foi. Rien ne surpasse la paix, car elle abolit toute guerre avec nos ennemis qui rôdent dans l'air et sur la terre.
Rien de tout cela ne vous échappe si vous possédez parfaitement envers Jésus Christ la foi et la charité, qui sont le principe et la perfection de la vie : le principe, c'est la foi ; la perfection, c'est la charité. Celui qui est le principe et la perfection réunis, c'est Dieu, et tout le reste en découle pour une parfaite justice. Aucun homme ne pèche, s'il professe la foi. Aucun homme n'a de haine, s'il possède la charité. L'arbre se reconnaît à ses fruits ; pareillement, ceux qui font profession d'appartenir au Christ se font reconnaître à leur manière de vivre. Car il ne s'agit pas de proclamer maintenant la parole, il s'agit de demeurer jusqu'au bout dans le dynamisme de la foi.
Il est préférable de rester silencieux et d'être, que de parler et de n'être pas. Il est bien d'enseigner, si l'on fait ce que l'on dit. Il y a donc un seul maître, celui qui a parlé, et ce fut fait, et les œuvres qu'il a faites dans le silence sont dignes de son Père. Celui qui possède la parole de Jésus peut vraiment entendre son silence même, afin d'être parfait, pour agir en parlant et se faire connaître en gardant le silence. Rien n'échappe au Seigneur et jusqu'à nos secrets sont près de lui. Faisons donc toutes choses en pensant qu'il habite en nous, au point que nous sommes ses temples et qu'il est en nous, lui, notre Dieu ; il l'est vraiment, et il apparaîtra devant notre face si nous avons pour lui une juste charité.
Ne vous y trompez pas , mes frères : ceux qui corrompent les familles n'hériteront pas le royaume de Dieu . Si ceux qui agissaient ainsi selon la chair ont été mis à mort, combien plus celui qui corromprait par une mauvaise doctrine la foi de Dieu, pour laquelle Jésus Christ a été crucifié ! Celui qui s'est ainsi souillé ira au feu qui ne s'éteint pas, et pareillement celui qui l'écoute.
Si le Seigneur a reçu une onction sur la tète, c'est afin de répandre sur son Église un souffle d'incorruptibilité. Ne vous laissez donc pas imprégner par la doctrine du prince de ce monde, avec son odeur infecte ; qu'il ne vous entraîne pas, comme ses captifs, loin de la vie qui vous est offerte. Pourquoi ne pas devenir tous des sages, en accueillant la connaissance de Dieu, c'est-à-dire Jésus Christ ? Pourquoi nous perdre follement, en méconnaissant le don que le Seigneur nous a vraiment envoyé ?
Mon esprit est livré à la croix, qui est scandale pour les incroyants, mais pour nous salut et vie éternelle.
LETTRE DE SAINT IGNACE AUX ÉPHÉSIENS
Dans l'harmonie de l'unité.
Il convient que vous rendiez gloire de toutes façons à Jésus Christ, lui qui vous a glorifiés, afin d'être rassemblés dans une même soumission, c'est-à-dire soumis à l'évêque et au presbyterium, pour être sanctifiés en tout.
Je ne vous donne pas des ordres, comme si j'étais quelqu'un. Car si je suis enchaîné pour le Nom sauveur, je ne suis pas encore parfait en Jésus Christ. À présent je commence seulement à être disciple et je vous adresse la parole comme à mes condisciples. C'est moi qui aurais besoin d'être préparé par vous au combat, en étant imprégné de foi, d'encouragement, de persévérance, de patience. Mais puisque la charité ne me permet pas de me taire à votre sujet, j'ai pris les devants pour vous exhorter à vivre en accord avec la pensée de Dieu. Car Jésus Christ, notre vie, dont nous ne pouvons être séparés, est la pensée du Père, comme aussi les évêques, établis sur toute la terre, représentent la pensée de Jésus Christ.
Aussi convient-il que vous viviez en accord avec la pensée de votre évêque ; c'est d'ailleurs ce que vous faites. Votre presbyterium, digne de sa réputation, digne de Dieu, est d'accord avec l'évêque comme les cordes avec la cithare. Ainsi, dans la concorde de vos sentiments et l'harmonie de votre charité, vous chantez Jésus Christ. Chacun de vous, devenez un chœur de chant, afin que, dans l'harmonie de votre concorde, adoptant la mélodie de Dieu dans l'unité, vous chantiez pour le Père, d'une seule voix, par Jésus Christ. Alors le Père vous écoutera et reconnaîtra en vous, grâce à vos bonnes actions, les membres de son Fils. Il est donc utile pour vous que vous soyez dans une irréprochable unité, pour être toujours participants de Dieu.
Si moi-même, en effet, en très peu de temps, j'ai contracté avec votre évêque une telle intimité, qui n'est pas humaine, mais spirituelle, combien plus je vous estime bienheureux, pour lui être si étroitement attachés, comme l'Église à Jésus Christ et comme Jésus Christ au Père, si bien que tout s'harmonise dans l'unité. Que personne ne s'y trompe ; si quelqu'un n'est pas à l'intérieur du sanctuaire, il se prive du pain de Dieu. Car, puisque la prière de deux fidèles ensemble est si puissante, combien plus celle de l'évêque et de toute l'Église !
LETTRE DE SAINT IGNACE D'ANTIOCHE AUX ÉPHÉSIENS
Une seule prière, une seule espérance dans la charité
Puisque, dans les personnes que j'ai nommées plus haut (votre évêque Damas, les presbytres Bassus et Apollonius, le diacre Zotion), j'ai vu et aimé dans la foi toute votre communauté, je vous en conjure : ayez à cœur de faire toutes choses dans une divine concorde, sous la présidence de l'évêque qui tient la place de Dieu, des presbytres qui tiennent la place du sénat des Apôtres, et des diacres qui me sont si chers, eux qui ont reçu la charge du service de Jésus Christ, lequel avant les siècles était auprès du Père, et qui s'est manifesté à la fin des temps. Tous, donc, adoptez les mœurs de Dieu, respectez-vous mutuellement et que personne ne considère son prochain avec des vues charnelles, mais aimez-vous toujours les uns les autres en Jésus Christ. Qu'il n'y ait rien en vous qui puisse vous diviser : soyez unis à l'évêque et à ceux qui président pour refléter et enseigner la vie éternelle.
De même donc que le Seigneur n'a rien fait, ni par lui-même ni par ses Apôtres, sans son Père, avec qui il ne fait qu'un, ainsi vous-mêmes ne faites rien sans l'évêque et les presbytres. N'essayez pas de donner une apparence de raison à vos activités privées, mais faites tout en commun : une seule prière, une seule supplication, un seul esprit, une seule espérance dans la charité, dans la joie irréprochable ; un seul Jésus Christ, qui est au-dessus de tout. Concourez tous à former comme un seul temple de Dieu, autour d'un seul autel, en l'unique Jésus Christ, qui est sorti du Père unique, qui était auprès du Père unique, et qui est retourné à lui.
Ne vous laissez pas égarer par des doctrines étrangères, ni par de vieilles fables inutiles. Car si nous vivons encore selon la Loi juive, nous reconnaissons que nous n'avons pas reçu la grâce. Les prophètes de Dieu ont vécu selon Jésus Christ. C'est pourquoi ils ont été persécutés. Ils étaient inspirés par sa grâce, afin de convaincre les incrédules qu'il y a un seul Dieu, manifesté par Jésus Christ on Fils, son Verbe sorti du silence, qui s'est comporté en toutes choses de façon à plaire à celui qui l'avait envoyé.
Ceux qui vivaient dans l'ancien ordre de choses ont accédé la nouvelle espérance, en n'observant plus le sabbat, mais le jour du Seigneur, où notre vie s'est levée par lui et par sa mort, (Certains nient ce mystère par lequel nous avons reçu la foi ; or, c'est pour cela que nous tenons ferme, afin d'être reconnus comme les disciples de Jésus Christ, notre seul maître). Comment alors pourrons-nous vivre sans lui, alors que les prophètes eux-mêmes, qui étaient ses disciples par l'inspiration de l'Esprit, l'attendaient comme leur maître ? Et c'est pourquoi celui qu'ils attendaient en vivant dans la justice les a ressuscités des morts par sa présence.
LETTRE AUX MAGNÉSIENS
Être vraiment chrétiens, dans l'union à l'évêque
Ignace, appelé aussi Théophore (Porte-Dieu), à l'Église qui est bénie dans la grâce de Dieu le Père en Jésus Christ notre Sauveur. C'est en lui que je salue l'Église qui est à Magnésie, sur les bords du Méandre, et je lui souhaite abondance de joie en Dieu le Père et en Jésus Christ.
Apprenant que votre charité est parfaitement ordonnée selon Dieu, j'ai décidé, dans ma joie, de vous adresser la parole dans la foi en Jésus Christ. Honoré d'un nom d'une divine splendeur, alors que je me déplace chargé de chaînes, je célèbre la louange des Églises et je leur souhaite d'être unies à la chair et à l'esprit de Jésus Christ, notre éternelle vie ; je leur souhaite d'être unies dans la foi et la charité, qui est supérieure à tout ; et je leur souhaite ce qui est le plus important : l'union avec Jésus et le Père en qui, après avoir résisté à toutes les attaques du prince de ce monde et y avoir échappé, nous atteindrons Dieu. Puisque j'ai eu l'honneur de vous voir par l'intermédiaire de Damas, votre évêque digne de Dieu, des dignes presbytres Bassus et Apollonius, et de son compagnon de service, le diacre Zotion, je souhaite jouir de sa présence, car il est soumis à l'évêque comme à la grâce de Dieu, et au presbytérium comme à la loi de Jésus Christ.
Il convient que vous n'abusiez pas du jeune âge de votre évêque ; au contraire, par égard à la puissance de Dieu le Père, il convient que vous lui accordiez toute votre vénération. Car je sais que vos saints presbytres n'ont pas abusé de la jeunesse qui paraît en lui ; comme des gens guidés par une prudence divine, ils se soumettent à lui, non pas à lui, mais comme à l'évêque et au gardien de tous, au Père de Jésus Christ. Par respect pour ce Père qui nous a aimés, il convient d'obéir, sans aucune dissimulation. Car, lorsqu'on dissimule, ce n'est pas l'évêque visible que l'on égare, c'est l'évêque invisible que l'on essaie de tromper. En agissant ainsi, ce n'est pas à l'homme de chair qu'on s'adresse, mais à Dieu, qui connaît les choses cachées.
Il convient donc de ne pas seulement se faire appeler chrétien, mais de l'être aussi ; de même que certains ont toujours le nom de l'évêque à la bouche, mais font tout sans lui. Ceux-là ne me paraissent pas avoir une bonne conscience, car leurs assemblées ne sont pas légitimes ni conformes au commandement du Seigneur.
Car les choses ont leur fin, et voici devant nous, toutes deux également, la mort et la vie , et chacun doit aller à son lieu propre . C'est ainsi qu'il y a deux monnaies, celle de Dieu et celle du monde ; et chacune d'elles a sa marque particulière. Les infidèles portent celle de ce monde, et les fidèles qui sont dans la charité portent la marque de Dieu le Père par Jésus Christ. Si, grâce à celui-ci, nous ne décidons pas librement de mourir pour participer à sa passion, sa vie n'est pas en nous.
LETTRE AUX MAGNÉSIENS
"Tiens ferme, comme l’enclume sous le marteau. C’est le fait d’un grand athlète que de vaincre sous les coups. C’est pour Dieu surtout que nous devons tout endurer, afin que lui-même nous endure. Accrois ton ardeur. Sache apprécier la différence des temps. Espère celui qui est au-delà du temps, intemporel, invisible, mais qui s’est fait visible pour nous ; impalpable, impassible mais qui s’est fait passible pour nous, et qui a enduré pour nous toute sorte de souffrances."
(Lettre à Polycarpe, III, 1-2, in Les Pères apostoliques, "Foi vivante", n° 244, Cerf, 1991).
« Avec le Christ, je suis fixé à la croix »
Ni les plaisirs du monde ni les royaumes de ce siècle ne me serviront de rien. Plutôt que de régner sur la terre entière, il est bon pour moi de rejoindre le Christ Jésus. Je le cherche, lui qui est mort pour nous ; je le désire, lui qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche. Pardonnez-moi, mes frères, mais ne m'empêchez pas de vivre, ne cherchez pas à me faire mourir. Puisque je veux être à Dieu, ne me livrez pas au monde, ne m'égarez pas au moyen de la matière. Laissez-moi recevoir la pure lumière ; quand j'en serai arrivé là, je serai un homme. Permettez-moi d'imiter la passion de mon Dieu. Si quelqu'un a Dieu en lui, il pourra comprendre ce que je veux et il aura pitié de moi, connaissant ce qui fait mon angoisse.
Le prince de ce monde veut m'entraîner, et corrompre les sentiments que j'ai pour Dieu. Que personne donc, parmi vous qui êtes là, ne lui apporte du renfort ; soyez plutôt de mon parti, qui est celui de Dieu. Ne parlez pas de Jésus Christ, alors que vous désirez le monde. Que l'envie n'habite pas en vous. Quand je serai près de vous, et je vous implore, ne me croyez pas ; croyez plutôt ce que je vous écris. En effet, je vous écris alors que je suis vivant ; mais en désirant mourir mon désir terrestre a été crucifié, et il n'y a plus en moi d'ardeur pour aimer la matière, mais une eau qui dit et qui parle, disant au fond de moi : « Viens vers le Père. » Je ne prends plus de plaisir à la nourriture périssable, ni aux plaisirs de cette vie. Je désire le pain de Dieu, qui est la chair de Jésus Christ, issu de David, et comme boisson je désire son sang, qui est la charité impérissable.
Je ne veux plus vivre comme les hommes. C'est ce qui se réalisera si vous le voulez. Je vous prie de le vouloir pour que, vous aussi vous rejoigniez le bon vouloir de Dieu. Je vous le demande par ces quelques lignes ; croyez-moi ; Jésus Christ vous fera découvrir, que je dis vrai ; il est la bouche exempte de mensonge par laquelle le Père a parlé en toute vérité. Demandez pour moi que je sois exaucé. Ce n'est pas selon la chair que je vous écris, mais selon la pensée de Dieu. Si je subis ma passion, vous m'aurez montré de la bienveillance ; si j'en suis exclu, vous m'aurez montré de la haine.
Souvenez-vous dans votre prière de l'Église de Syrie qui, au lieu de moi, a Dieu pour pasteur. Seul Jésus Christ, et aussi votre charité, la gouvernera en guise d'évêque. Pour moi, je rougis d'être compté parmi les évêques, car je n'en suis pas digne, étant le dernier d'entre eux et un avorton. Mais j'ai obtenu par miséricorde d'être quelqu'un, si je rejoins Dieu. Mon esprit vous salue, et aussi la charité des Églises qui m'ont accueilli au nom de Jésus Christ et non pas comme un étranger de passage. En effet, les Églises qui n'étaient pas sur ma route selon la chair allaient m'attendre de ville en ville.
LETTRE AUX ROMAINS
« Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi »
Vous n’avez jamais jalousé personne et vous avez enseigné les autres. Moi, je veux que les prescriptions de votre enseignement gardent leur vigueur. Demandez seulement pour moi la force intérieure et extérieure, afin que je n’aie pas seulement la parole, mais la volonté ; afin que je n’aie pas seulement la réputation d’être chrétien, mais la réalité. Si j’en ai la réalité, alors je pourrai en avoir la réputation et être un vrai croyant, quand je ne serai plus visible pour le monde. Rien de ce qui se fait voir n’est bon. Ainsi notre Dieu Jésus Christ se manifeste davantage maintenant qu’il est retourné au Père. Et quand le christianisme est haï par le monde, on voit bien qu’il n’est pas une œuvre de persuasion humaine, mais de puissance divine.
Quand à moi, j’écris à toutes les Églises et je dis à tout le monde que je mourrai volontiers pour Dieu, si du moins vous-mêmes ne m’en empêchez pas. Je vous en supplies, n’ayez pas envers moi une bienveillance malencontreuse. Laissez-moi devenir la pâture des bêtes, grâce auxquelles on peut rejoindre Dieu. Je suis le froment de Dieu et je serai moulu par la dent des bêtes pour qu’on reconnaisse en moi le pain très pur du Christ.
Flattez plutôt les bêtes pour qu’elles deviennent mon tombeau, qu’elles ne laissent rien de mon corps et qu’après ma mort je ne sois une charge pour personne. C’est alors que je serai vraiment disciple de Jésus Christ, lorsque le monde ne verra même plus mon corps.
Implorez le Christ pour moi, afin que par l’action des bêtes je sois une victime offerte à Dieu. Je ne vous donne pas des ordres, comme Pierre et Paul. Ils étaient des Apôtres, et je suis un condamné ; ils étaient libres, et je suis un esclave jusqu’à présent. Mais si je souffre, je deviendrai un affranchi de Jésus Christ et je ressusciterai libre en lui. Enchaîné pour le moment, j’apprends à ne rien désirer.
Depuis la Syrie jusqu’à Rome, je combats contre les bêtes , sur terre et sur mer, nuit et jour, enchaîné à dix léopards, c’est-à-dire à un détachement de soldats. Quand on leur fait du bien, ils deviennent pires. Par leurs mauvais traitements je deviens davantage un disciple, mais ce n’est pas pour cela que je suis juste . Je voudrais profiter des bêtes qui sont préparées pour moi et je souhaite qu’elles m’expédient rapidement. Et je les flatterai pour qu’elles me dévorent sans tarder, contrairement à certains qu’elles n’ont pas osé toucher. Et si elles montrent de la mauvaise volonté, moi je les forcerai. Pardonnez-moi : je sais ce qu’il me faut. C’est maintenant que je commence à être un disciple. Que rien, parmi les êtres visibles ou invisibles, ne m’empêche par jalousie de rejoindre le Christ. Supplice du feu, croix, combats de bêtes, lacérations, écartèlement, dislocation des os, mutilation des membres, broiement de tout le corps, que tous les supplices du diable viennent sur moi, pourvu seulement que j’atteigne Jésus Christ.
LETTRE AUX ROMAINS
« Que tous, ils soient un, comme toi, tu es en moi et moi en toi »
Vous devez glorifier en toute manière Jésus Christ, qui vous a glorifiés vous-mêmes, afin que, unis dans une même obéissance, soumis à l'évêque et à ses prêtres, vous soyez pleinement sanctifiés. Je ne vous donne pas d'ordres, comme si j'étais un personnage. Je suis bien, il est vrai, chargé de fers pour le nom de chrétien, mais je n'ai pas encore atteint la perfection en Jésus Christ. Je ne fais que débuter à son école, et si je m'adresse à vous, c'est comme à des condisciples. C'est moi plutôt qui aurais eu besoin d'être préparé au combat par votre foi, vos exhortations, votre patience, votre longanimité. Mais puisque la charité ne me permet pas de garder le silence, je prends les devants, et je vous exhorte à marcher d'accord avec l'esprit de Dieu. Car Jésus Christ, l'inséparable Principe de notre vie, est lui-même la pensée du Père, comme les évêques, établis jusqu'aux extrémités du monde, ne sont qu'un avec l'esprit de Jésus Christ.
Vous ne devez donc avoir avec votre évêque qu'une seule et même pensée ; c'est d'ailleurs ce que vous faites. Vos prêtres, vraiment dignes de Dieu, sont unis à l'évêque comme les cordes à la lyre ; c'est ainsi que, du parfait accord de vos sentiments et de votre charité, s'élève vers Jésus Christ un concert de louanges. Que chacun de vous entre dans ce choeur ; alors dans l'harmonie de la concorde, vous prendrez par votre unité même, le ton de Dieu et vous chanterez tous d'une seule voix, par la bouche de Jésus Christ, les louanges du Père… C'est donc votre avantage de vous tenir dans une unité irréprochable ; c'est par là que vous jouirez d'une constante union avec Dieu lui-même.
Lettre aux Ephésiens (trad. coll. Icthus, vol. 2, p. 77)
« L’oeuvre de Dieu c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé »
Vous, enfants de la vraie lumière, fuyez les querelles et les mauvaises doctrines. Comme des brebis, suivez partout votre berger. Car souvent des loups apparemment dignes de foi égarent ceux qui courent dans la course de Dieu, mais si vous demeurez unis, ils ne trouveront pas de place parmi vous.
Ayez donc soin de ne participer qu'à une seule eucharistie ; il n'y a, en effet, qu'une seule chair de notre Seigneur, une seule coupe pour nous unir en son sang, un seul autel, comme il n'y a qu'un seul évêque entouré des prêtres et des diacres. Ainsi, tout ce que vous ferez, vous le ferez selon Dieu… Mon refuge, c’est l’Evangile, qui est pour moi Jésus lui-même en chair, et les apôtres, qu’incarne le presbytérium de l'Église. Aimons aussi les prophètes, car eux aussi ont annoncé l'Évangile ; ils ont espéré dans le Christ et l'ont attendu ; croyant en lui, ils ont été sauvés et, demeurant dans l'unité de Jésus Christ, saints dignes d'amour et d’admiration, ils ont mérité de recevoir le témoignage de Jésus Christ et d'avoir part à l'Évangile, notre commune espérance…
Dieu n’habite pas là où règnent la division et
Lettre aux Philadelphiens
Nous serons reconnus par nos fruits
Efforcez-vous de vous réunir plus fréquemment pour rendre à Dieu actions de grâces et louange. Car, quand vous vous rassemblez souvent, les puissances de Satan sont abattues et son oeuvre de ruine détruite par l’unanimité de votre foi. Rien ne surpasse la paix, qui triomphe de tous les assauts que nous font les puissances célestes et terrestres.
Rien de tout cela ne vous est caché, si vous portez à Jésus Christ une foi et un amour parfaits, qui sont le commencement et la fin de la vie : le commencement, c'est la foi, et la fin,
Mieux vaut se taire et être, que de parler sans être. Il est bon d'enseigner, si celui qui enseigne agit. Nous n’avons qu'un seul maître, celui qui « a dit et tout a été fait » (Ps 32,9) ; même les oeuvres qu'il a faites dans le silence sont dignes de son Père. Celui qui comprend véritablement la parole de Jésus peut entendre même son silence ; c’est alors qu’il sera parfait : il agira par sa parole et se fera connaître par son silence. Rien n'est caché au Seigneur ; même nos secrets lui sont familiers. Faisons donc tout dans la pensée qu'il demeure en nous ; nous serons ainsi ses temples et lui-même sera en nous notre Dieu.
Lettre aux Ephésiens, 13-15
Date de dernière mise à jour : 2018-08-07
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