Jean Tauler prières
Jean Tauler (1300-1361)
« Ô aimable Jésus, fais que je T’aime parfaitement » :
« Ô Dieu tout puissant, qui suis-je moi, pauvre créature, indigne pécheur, pour qu’en ma faveur Tu aies tant maltraité ton Fils unique ? Mon âme était donc bien précieuse et bien chère à Tes yeux pour préférer voir ton Fils blessé et broyé plutôt que de consentir à me perdre ! Toi qui viens au secours de tous les opprimés, Tu n’interviens pas quand il s’agit de ton Bien-Aimé. Tu agis ainsi pour faire éclater à nos yeux les mérites et la vertu de la Passion de ton Fils : en Lui le salut des hommes est payé largement et avec surabondance. Ô aimable Jésus ! Tu es toute mon espérance, ma consolation et mon refuge. Autant mes péchés me troublent et m’accablent, autant Ton immense bonté et Tes mérites infinis me relèvent et me réjouissent. Tout ce que j’ai fait de mal, Tu l’as aboli par Ta mort. Tout ce qui me manquait, Tu me l’as donné abondamment par Ton incarnation et Ta passion. Laisse s’égoutter sur moi Tes plaies saintes ; applique sur ma pauvre âme le baume salutaire de Ton précieux Sang, et je serai guéri. Bien-Aimé Jésus, cache-moi dans Tes blessures, dans Ton aimable Cœur ! Me voici, je m’offre tout entier à Toi, mon âme, mon cœur, mes sens, mon intelligence et ma volonté, tout ce que j’ai, tout ce que je suis. Je suis prêt à supporter tout ce qu’il Te plaira. Je ne Te demande qu’une chose : fais que je T’aime parfaitement. Amen. »
« Ô Jésus, étendez vers moi les bras de Votre divine clémence et de Votre grâce » :
« Ô Jésus, Paradis de délices, Clef de David qui fermez et que personne n’ouvre, qui ouvrez et que personne ne ferme, étendez vers moi les bras de Votre divine clémence et de Votre grâce, recevez votre pauvre créature, qui anxieuse, se réfugie vers Vous. Petite brebis tremblante et gémissante et qu’une multitude de loups cruels entourent et poursuivent, je viens à Vous, le bon Pasteur, qui avez donné Votre vie pour Vos brebis. Ouvrez-moi Vos saintes Blessures pour que je m’y cache et me mette à l’abri des traits meurtriers de l’ennemi. Embrassez-moi comme une tendre mère embrasse son enfant malade ; prenez-moi sur Votre cœur, dans Vos bras miséricordieux, dans ces bras que par pur Amour pour moi Vous avez étendus sur la Croix et laissé percer de clous. Ah ! oui, on Vous les a tellement étendus qu’ils ont été arrachés de leur jointure, disloqués, changés de place, de manière à en pouvoir compter tous les os. Et c’est ainsi que Vous avez voulu être attaché à la Croix par les pieds et par les mains, dans des tortures atroces, afin d’y clouer aussi et d’abolir l’autographe de notre ancienne dette, celle que nos premiers parents avaient contractée en étendant, eux aussi, leurs mains vers l’arbre défendu de la science du bien et du mal. Tout cela, Vous l’avez effacé par votre Sang innocent ; Vous avez détruit, crucifié, oublié le péché. Détruisez aussi en moi tous les désirs déréglés de la chair ; tout ce qu’il y a en moi de volonté propre, d’orgueil et de tendances mauvaises. Éteignez en moi tous les vices et tout ce qui déplaît aux yeux de votre Sainteté. Excitez en moi l’esprit bon et ferme, fortifiez ma volonté pour l’exercice de toutes les vertus. Redressez toutes mes puissances par l’amour, afin que je Vous aime de toutes mes forces, ô mon Dieu, mon Créateur et mon Sauveur, afin que je Vous loue, que je Vous rende grâces, honneur, gloire, et qu’il n’y ait pas en moi un seul de mes membres qui cesse un instant de bénir et de célébrer Votre saint Nom. Amen. »
« Seigneur, me voici, je m'offre tout entier à Toi » :
« Seigneur, me voici, je m'offre tout entier à Toi, mon corps, mon âme, mon coeur, mes sens, ma mémoire, mon intelligence, ma volonté, tout ce que j'ai et tout ce que je suis. Je suis prêt à supporter tout ce qu'il Te plaira de me demander, dans le temps et dans l'éternité, qu'il s'agisse de recevoir ou d'être privé, de laisser ou de souffrir. Ô Jésus mon unique Amour, donne-moi de T'aimer jusqu'aux moelles. Je ne Te demande pas autre chose : Fais que je T'aime parfaitement. Permets-moi d'être Ton amant. Ô Très Aimable Jésus, Tu me conduiras, Tu me cacheras dans Tes Blessures saintes, dans Ton aimable Coeur, jusqu'à ce que l'hiver de mes vices soit passé, jusqu'à ce que l'affreuse tempête de mes tentations soit apaisée et que le soleil de Ta divine Grâce illumine tout le fond de mon âme, enflamme complètement mon coeur, et fasse fleurir en moi toutes les vertus. Ainsi soit-il ! »
« Seigneur, qui suis-je ? » :
« Ô Père Tout Puissant, qui suis-je, moi, pauvre petite créature, indigne pécheur, pour qu'en ma faveur Tu aies si maltraité ton Fils unique ? Mon âme était donc bien précieuse et bien chère à tes Yeux, puisque pour elle Tu me donnais un gage si insigne. Faut-il que de toute éternité Tu m'aies aimé pour préférer voir Ton propre Fils blessé, broyé, affligé, crucifié, anéanti, plutôt que de consentir à me perdre ? Comment ton Coeur paternel ô très bon Père, a-t-il pu supporter que ton Fils bien Aimé fut écrasé sous le poids d'inhumaines souffrances. Toi qui viens au secours de tous les opprimés et console tous les affligés quand il s'agit de ton Fils Bien Aimé Tu n'interviens pas. Pourquoi ? Ah ! Père des Miséricordes, si Tu agis ainsi c'est pour faire éclater à nos yeux les mérites et la vertu de la Passion de ton Divin Fils. C'est pour que le salut des hommes, c'est pour que la dette du genre humain soit payée largement et avec surabondance. Ô Aimable Jésus ! Tu es toute mon Espérance, ma Consolation et mon refuge. Autant mes péchés me troublent et m'accablent, autant Ton immense Bonté et les Mérites infinis de ta Sainte Passion me relèvent et me réjouissent. Tout ce que j'ai fait de mal Tu l'as aboli par ta Mort. Tout ce qui me manquait, Tu me l'as donné abondamment par ton Incarnation et ta Passion. Laisse s'égoutter sur moi tes Plaies Saintes : applique sur ma pauvre âme le baume salutaire de ton Précieux Sang et je serai guéri. Ainsi soit-il ! »
« Ô Très Doux Seigneur Jésus-Christ, accorde-moi de T'être uni amoureusement » :
« Ô Très Doux Seigneur Jésus-Christ, qui as voulu T'étendre si douloureusement sur la Croix, de manière qu'on pouvait compter tous Tes os, accorde-moi d'avoir toujours tous mes membres, toutes les puissances de mon corps et de mon âme dirigés et tendus pour procurer la gloire dont Tu es digne ; accorde-moi de T'être uni amoureusement ! Que tout mon être soit tellement fixé dans ton Amour que je ne puisse jamais m'écarter de Tes commandements, retenu que je serai toujours à ta Croix par les clous de la crainte. Ô très bon Jésus, je T'en supplie, par l'amertume des douleurs affreuses que Tu as pour moi souffertes sur la Croix, surtout au moment où Ton âme sainte est sortie de Ton corps, aies pitié de mon âme, quand elle aussi, s'en ira, reçois-la dans Tes mains, donne-lui de profiter des mérites infinis de Ta sainte Humanité, afin que toujours Tu trouves en moi la paix, la joie, le bonheur, dans le temps et dans l'éternité. Ainsi soit-il ! »
Date de dernière mise à jour : 2017-02-27
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