Passioniste de Polynésie

Thomas d'Aquin quelques écrits

Saint thomas d

 Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l'Église 

« Demandez..., cherchez..., frappez »

      Quand la prière s'adresse à un homme, elle doit d'abord exprimer le désir et le besoin de celui qui prie. Elle a aussi pour but de fléchir le cœur de celui que l'on prie, jusqu'à le faire céder. Or, ces deux choses n'ont plus leur raison d'être quand la prière s'adresse à Dieu. En priant nous n'avons pas à nous inquiéter de manifester nos désirs ou nos besoins à Dieu : il connaît tout (Mt 6,8)... Si la prière est nécessaire à l'homme pour obtenir les bienfaits de Dieu, c'est qu'elle exerce une influence sur celui qui prie, afin qu'il considère ses propres pauvretés et incline son âme à désirer avec ferveur et dans un esprit filial ce qu'il espère obtenir par la prière. Il se rend par là même capable de le recevoir...

      Prier Dieu nous rend aussitôt familiers de Dieu, puisque notre âme s'élève vers lui, s'entretient affectueusement avec lui, et l'adore en esprit et en vérité (Jn 4,23). Et ainsi, en cette amitié familière avec Dieu que produit la prière, s'ouvre la voie pour une prière plus confiante encore. C'est pourquoi il est dit dans un psaume : « J'ai crié, » c'est-à-dire j'ai prié avec confiance, « parce que tu m'as exaucé, mon Dieu » (16,6). Reçu dans l'intimité de Dieu par une première prière, le psalmiste prie ensuite avec une plus grande confiance. Et c'est pourquoi, dans la prière adressée à Dieu, l'assiduité ou l'insistance dans la demande n'est pas importune. Au contraire, c'est agréable à Dieu, car « il faut toujours prier, dit l'Évangile, sans jamais se décourager » (Lc 18,1). Et ailleurs le Seigneur nous invite à demander : « Demandez et vous recevrez, dit-il, frappez et l'on vous ouvrira ». 

Compendium théologique, 2, 1 (trad. composite)

separ ecrit biblio« Ayez du sel en vous-mêmes »

      Accorde-moi, Dieu miséricordieux, de désirer avec ardeur ce que tu approuves, de le rechercher avec prudence, de le reconnaître avec vérité, de l'accomplir avec perfection, à la louange et à la gloire de ton nom.

      Mets de l'ordre en ma vie, et donne-moi d'accomplir ce que tu veux que je fasse, comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme. Que j'aille vers toi, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, un chemin qui ne s'égare pas entre les prospérités et les adversités, afin que je te rende grâces dans les choses prospères, et que dans les choses adverses je garde la patience, ne me laissant ni exalter par les premières, ni abattre par les secondes. Que rien ne me réjouisse ni ne m'attriste, hors ce qui mène à toi ou m'en retire. Que je ne désire plaire ou ne craigne de déplaire à personne si ce n'est à toi. Que tout ce qui passe devienne vil à mes yeux à cause de toi, Seigneur, et que tout ce qui te touche me soit cher, mais toi, mon Dieu, plus que tout le reste... Que je ne désire rien en dehors de toi...

      Accorde-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui te connaisse, un empressement qui te cherche, une sagesse qui te trouve, une vie qui te plaise, une persévérance qui t'attende avec confiance et une confiance qui te possède à la fin. Accorde-moi d'être affligé de tes peines par la pénitence, d'user en chemin de tes bienfaits par la grâce, de jouir de tes joies surtout dans la patrie par la gloire. Ô toi qui, étant Dieu, vis et règnes dans tous les siècles. 

Prière pour demander la sagesse

separ ecrit biblio« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »

      Le Christ est en même temps le chemin et le terme : le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Ainsi donc, selon qu'il est homme il dit : « Moi, je suis le Chemin », et selon qu'il est Dieu il ajoute : « la Vérité et la Vie ». Ces deux mots désignent très bien le terme de ce chemin, car le terme de ce chemin, c'est la fin du désir humain... Le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors qu'il est lui-même la vérité : « Conduis-moi, Seigneur, dans ta vérité, et j'entrerai sur ton chemin » (Ps 85,11). Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors qu'il est lui-même la vie : « Tu m'as fait connaître les chemins de la vie » (Ps 15,11)...

      Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : « C'est le chemin, suivez-le » (Is 30,21). Et saint Augustin commente : « Marche en suivant l'homme et tu parviendras à Dieu ». Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Celui qui boite sur le chemin, même s'il n'avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment plus il s'éloigne du terme.

      Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : « C'est la vérité que ma bouche médite » (Pr 8,7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ parce qu'il est en personne la vie : « Celui qui me trouvera trouvera la vie » (Pr 8,35). 

Commentaire de l'évangile de Jean, 14,2 (trad. cf bréviaire 9e sam.)

separ ecrit biblioJésus se donne entièrement : il se donne lui-même à manger

      Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s'est fait homme. En outre, ce qu'il a pris de nous, il nous l'a entièrement donné pour notre salut. En effet, sur l'autel de la croix il a offert son corps en sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui, et il a répandu son sang pour qu'il soit en même temps notre rançon et notre baptême : rachetés d'un esclavage lamentable, nous serions purifiés de tous nos péchés.

      Et pour que nous gardions toujours la mémoire d'un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et du vin... Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l'on ne nous propose plus, comme dans l'ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ?... Personne n'est capable d'exprimer les délices de ce sacrement, puisqu'on y goûte la douceur spirituelle à sa source ; et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable que le Christ a montré dans sa Passion.

      Il voulait que l'immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C'est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu'il allait passer de ce monde à son Père, il a institué ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa Passion, l'accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il a laissé ce sacrement comme réconfort incomparable.

Opuscule pour la fête du Corps du Christ (trad. bréviaire)

separ ecrit biblio« Le pain des anges, le pain de l'homme en route, le vrai pain des enfants de Dieu » (Séquence de la fête)

      Dieu tout-puissant et éternel, voici que je m'approche du sacrement de ton Fils unique notre Seigneur Jésus Christ. Malade, je viens au médecin dont dépend ma vie ; souillé, à la source de la miséricorde ; aveugle, au foyer de la lumière éternelle ; pauvre et dépourvu de tout, au maître du ciel et de la terre.

      J'implore donc ton immense, ton inépuisable générosité, afin que tu daignes guérir mes infirmités, laver mes souillures, illuminer mon aveuglement, combler mon indigence, couvrir ma nudité ; et qu'ainsi je puisse recevoir le pain des anges (Ps 77,25), le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs (1Tm 6,15), avec tout le respect et l'humilité, toute la contrition et la dévotion, toute la pureté et la foi, toute la fermeté de propos et la droiture d'intention que requiert le salut de mon âme.

      Donne-moi, je t'en prie, de ne pas recevoir simplement le sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, mais bien toute la force et l'efficacité du sacrement. Dieu plein de douceur, donne-moi de si bien recevoir le Corps de ton Fils unique, notre Seigneur Jésus Christ, ce corps matériel qu'il a reçu de la Vierge Marie, que je mérite d'être incorporé à son Corps mystique et compté parmi ses membres.

      Père plein d'amour, accorde-moi que ce Fils bien-aimé que je m'apprête à recevoir maintenant sous le voile qui convient à mon état de voyageur, je puisse un jour le contempler à visage découvert et pour l'éternité, lui qui, étant Dieu, vit et règne avec toi dans l'unité du Saint Esprit dans les siècles des siècles. Amen. 

Prières

separ ecrit biblioLe bon pasteur et la porte des brebis

      Jésus a dit : « Je suis le bon pasteur. » Il est évident que le titre de pasteur convient au Christ. Car de même qu'un berger mène paître son troupeau, ainsi le Christ restaure les fidèles par une nourriture spirituelle, son propre Corps et son propre Sang.

      Pour se différencier du mauvais pasteur et du voleur, Jésus précise qu'il est le « bon pasteur ». Bon, parce qu'il défend son troupeau avec le dévouement d'un bon soldat pour sa patrie. D'autre part, le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et qu'il est lui-même cette porte. Quand donc il se déclare ici le pasteur, il faut comprendre que c'est lui qui entre, et par lui-même. C'est bien vrai, car il manifeste qu'il connaît le Père par lui-même, tandis que nous, nous entrons par lui, et c'est lui qui nous donne la béatitude. Remarquons bien que personne d'autre que lui n'est la porte, car personne d'autre n'est la lumière, sinon par participation. Jean Baptiste « n'était pas la lumière, mais il vint pour rendre témoignage à la lumière » (Jn 1,8). Le Christ, lui, « était la lumière qui éclaire tout homme » (v. 9). Personne ne peut donc se dire la porte, car le Christ s'est réservé ce titre.

      Mais le titre de pasteur, il l'a communiqué à d'autres, il l'a donné à certains de ses membres. En effet, Pierre le fut aussi, et les autres apôtres, ainsi que tous les évêques. « Je vous donnerai, dit Jérémie, des pasteurs selon mon coeur. » (3,15) Bien que les chefs de l'Église -- qui sont des fils de celle-ci --soient tous des pasteurs, le Christ dit : « Je suis le bon pasteur » pour montrer la force unique de son amour. Aucun pasteur n'est bon s'il n'est uni au Christ par la charité, devenant ainsi membre du pasteur véritable.

Commentaire de l'évangile de Jean, 10,3  (trad. Orval)

separ ecrit biblioJésus se donne entièrement, jusqu'à donner son corps et son sang

      Les immenses bienfaits dont le Seigneur a largement comblé le peuple chrétien élèvent celui-ci à une dignité inestimable. Il n'y a pas, en effet, et il n'y a jamais eu de nation dont les dieux soient aussi proches que notre Dieu l'est de nous (cf Dt 4,7). Le Fils unique de Dieu, dans le dessein de nous rendre participants de sa divinité, a assumé notre nature et s'est fait homme pour diviniser les hommes. Tout ce qu'il nous a emprunté, il l'a mis au service de notre salut. Car, pour notre réconciliation, il a offert son corps à Dieu le Père sur l'autel de la croix ; et il a répandu son sang comme rançon pour nous racheter de notre condition d'esclaves et pour nous purifier de tous nos péchés par le bain de régénération.

      Afin que demeure parmi nous le continuel souvenir d'un si grand bienfait, il a laissé aux croyants son corps en nourriture et son sang en breuvage sous les espèces du pain et du vin. O admirable et précieux festin qui apporte le salut et contient la douceur en plénitude ! Que pourrait-on trouver de plus précieux que ce repas où ce n'est pas la chair des veaux et des boucs, mais le Christ vrai Dieu qui nous est offert ?

Leçons pour la fête du Corps du Christ (trad. Orval)

separ ecrit biblioLe témoin de Dieu

      Toute créature est faite pour rendre témoignage à Dieu puisque toute créature est comme une preuve de sa bonté. La grandeur de la création témoigne à sa manière de la force et de la toute-puissance divines, et sa beauté témoigne de la divine sagesse. Certains hommes reçoivent de Dieu une mission spéciale : ils rendent témoignage à Dieu non seulement à un point de vue naturel, par le fait qu'ils existent, mais bien plutôt de manière spirituelle, par leurs bonnes oeuvres... Cependant ceux qui, non contents de recevoir les dons divins et de bien agir par la grâce de Dieu, communiquent ces dons à d'autres par la parole, les encouragements et les exhortations, ceux-là sont plus spécialement encore des témoins de Dieu. Jean est un de ces témoins ; il est venu pour répandre les dons de Dieu et annoncer ses louanges.

      Cette mission de Jean, ce rôle de témoin est d'une grandeur incomparable, car nul ne peut rendre témoignage à une réalité que dans la mesure où il y participe. Jésus disait : « Nous parlons de ce que nous savons et nous attestons ce que nous avons vu » (Jn 3,11). Rendre témoignage à la vérité divine, cela suppose que l'on connaît cette vérité. C'est pourquoi le Christ, lui aussi, a eu ce rôle de témoin. « Je suis venu en ce monde et je suis né pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18, 37). Mais le Christ et Jean avaient ce rôle de manière différente. Le Christ possédait cette lumière en lui-même ; bien plus, il était cette lumière ; tandis que Jean y participait seulement. C'est pourquoi le Christ rend un témoignage complet, il manifeste parfaitement la vérité. Jean et les autres saints ne le font que dans la mesure où ils reçoivent cette vérité.

      Mission sublime de Jean : elle implique sa participation à la lumière de Dieu et sa ressemblance avec le Christ qui s'est acquitté, lui aussi, de cette mission. 

Commentaire de l'évangile de Jean, 4, 1 (trad. Orval)

separ ecrit biblio« Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur »

      Quelle nécessité y avait-il à ce que le Fils de Dieu souffre pour nous ? Une grande nécessité, que l'on peut résumer en deux points : nécessité de remède à l'égard de nos péchés, nécessité d'exemple pour notre conduite... Car la Passion du Christ nous fournit un modèle valable pour toute notre vie... Si tu cherches un exemple de charité : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13)... Si tu cherches la patience, c'est sur la croix qu'on la trouve au maximum... Le Christ a souffert de grands maux sur la croix, et avec patience, puisque « couvert d'insultes il ne menaçait pas » (1P 2,23), « comme une brebis conduite à l'abattoir, il n'ouvrait pas la bouche » (Is 53,7)... « Courons donc avec constance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de notre foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte, l'humiliation de la croix » (He 12,1-2).

      Si tu cherches un exemple d'humilité, regarde le crucifié. Car un Dieu a voulu être jugé sous Ponce Pilate et mourir... Si tu cherches un exemple d'obéissance, tu n'as qu'à suivre celui qui s'est fait obéissant au Père « jusqu'à la mort » (Ph 2,8). « De même que la faute commise par un seul, c'est-à-dire Adam, a rendu tous les hommes pécheurs, de même tous deviendront justes par l'obéissance d'un seul » (Rm 5,19). Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, tu n'as qu'à suivre celui qui est le « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (1Tm 6,15; Col 2,3) ; sur la croix il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d'épines, et enfin, abreuvé de fiel et de vinaigre

Conférence sur le Crédo, 6 (trad. bréviaire)

separ ecrit biblioNotre titre de gloire : le Fils de l'homme livré aux mains des hommes

      « Pour moi, dit saint Paul, que jamais je ne me glorifie sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ. » (Ga 6,14) Vois, note saint Augustin, là où le sage selon le monde a cru trouver la honte, l'apôtre Paul découvre un trésor ; ce qui à l'autre est apparu comme une folie est devenu pour lui sagesse (1Co 1,17s) et titre de gloire.

      Chacun en effet tire gloire de ce qui le fait grand à ses yeux. S'il se croit un grand homme parce qu'il est riche, il se glorifie de ses biens. Celui qui ne voit de grandeur pour lui qu'en Jésus Christ met sa gloire en Jésus seul ; tel était l'apôtre Paul : « Si je vis, ce n'est plus moi, mais le Christ qui vit en moi », disait-il (Ga 2,20). C'est pourquoi il ne se glorifie que dans le Christ, et avant tout dans la croix du Christ. C'est qu'en elle sont rassemblés tous les motifs qu'on peut en avoir.

      Il est des gens qui se font gloire de l'amitié des grands et des puissants ; Paul n'a besoin que de la croix du Christ, pour y découvrir le signe le plus évident de l'amitié de Dieu. « La preuve que Dieu nous aime c'est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. » (Rm 5,8) Non, il n'est rien qui manifeste davantage l'amour de Dieu pour nous que la mort du Christ. « Oh, témoignage inestimable de l'amour ! s'écrie saint Grégoire. Pour racheter l'esclave, tu as livré le Fils. » 

Commentaire sur l'épître aux Galates, 6 (trad in Mennessier, Saint Thomas d'Aquin, Cerf 1965 ; cf. Orval)

separ ecrit biblioLe mystère de l'Eucharistie 

Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s'est fait homme. 

En outre, ce qu'il a pris de nous, il nous l'a entièrement donné pour notre salut. En effet, sur l'autel de la croix il a offert son corps en sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui ; et il a répandu son sang pour qu'il soit en même temps notre rançon et notre baptême : rachetés d'un lamentable esclavage, nous serions purifiés de tous nos péchés. 

Et pour que nous gardions toujours la mémoire d'un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et du vin. 

Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur ! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l'on ne nous propose plus, comme dans l'ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ? ~

Aucun sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci : il efface les péchés, accroît les vertus et comble l'âme surabondamment de tous les dons spirituels !

Il est offert dans l'Église pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous. 

Enfin, personne n'est capable d'exprimer les délices de ce sacrement, puisqu'on y goûte la douceur spirituelle à sa source et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable, que le Christ a montré dans sa passion.

Il voulait que l'immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C'est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu'il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa passion, l'accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable

POUR L'OFFICE DU CORPS DU CHRIST

separ ecrit biblioQuelle nécessité y avait-il à ce que le Fils de Dieu souffrît pour nous ? 

Quelle nécessité y avait-il à ce que le Fils de Dieu souffrît pour nous ? Une grande nécessité, que l'on peut résumer en deux points : nécessité de remède à l'égard de nos péchés, nécessité d'exemple pour notre conduite.

Pour ce qui est du remède contre tous les maux que nous inflige le péché, nous trouvons un remède grâce à la passion du Christ. ~

Mais son utilité n'est pas moindre à l'égard de l'exemple. Car la passion du Christ nous fournit un modèle valable pour toute notre vie. En effet, celui qui veut mener la vie parfaite n'a rien d'autre à faire qu'à mépriser ce que le Christ a méprisé sur la croix et à désirer ce que le Christ a désiré. Car aucun exemple de vertu n'est absent de la croix.

Si tu cherches un exemple de charité : Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis . C'est ce que le Christ a fait sur la croix. Et par conséquent, s'il a donné sa vie pour nous, il ne doit pas être trop dur de supporter n'importe quel mal pour lui. ~

Si tu cherches la patience, c'est sur la croix qu'on la trouve au maximum. En effet la patience est grande pour deux motifs : ou bien lorsqu'on souffre patiemment de grands maux, ou bien lorsqu'on souffre des maux qu'on aurait pu éviter, et que l'on n'évite pas. Or le Christ a souffert de grands maux sur la croix, et avec patience, puisque couvert d'insultes il ne menaçait pas ; comme une brebis conduite à l'abattoir, il n'ouvrait pas la bouche . ~ Elle est donc grande, la patience du Christ sur la croix : Par la patience, courons au combat qui nous est proposé, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte, l'humiliation de la croix .

Si tu cherches un exemple d'humilité, regarde le crucifié. Car un Dieu a voulu être jugé sous Ponce Pilate, et mourir. ~

Si tu cherches un exemple d'obéissance, tu n'as qu'à suivre celui qui s'est fait obéissant au Père jusqu'à la mort : De même que la faute commise par un seul, c'est-à-dire Adam, a rendu tous les hommes pécheurs, de même tous deviendront justes par l'obéissance d'un seul.

Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, tu n'as qu'à suivre celui qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ; sur la croix, il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d'épines, enfin abreuvé de fiel et de vinaigre.

Ne sois donc pas attaché aux vêtements et aux richesses, car ils se sont partagé mes habits ; ni aux honneurs, car j'ai subi les moqueries et les coups ; ni aux dignités car, tressant une couronne d'épines, ils l'ont enfoncée sur ma tête ; ni aux plaisirs car, dans ma soif, ils m'ont abreuvé de vinaigre .

CONFÉRENCE DE S. THOMAS D'AQUIN À SES ÉTUDIANTS SUR LE CREDO

http://www.aelf.org/

 

Saint thomas d Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l'Église 

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La lumière de l'immuable Vérité

Le symbole de Jean est l’aigle. Voici pourquoi : les trois autres évangélistes se sont occupés de ce que le Christ a accompli dans la chair et ils sont désignés par des vivants qui marchent sur la terre, à savoir par l’homme, le bœuf et le lion ; Jean, lui, volant comme un aigle au-dessus des nuages de la faiblesse humaine, contemple la lumière de l’immuable Vérité avec les yeux du cœur, du regard le plus pénétrant et le plus ferme qui soit possible à l’homme. Attentif à la divinité même de Notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle Il est égal au Père ; Jean s’est efforcé principalement, dans son Évangile, de la manifester autant que, homme parmi les hommes, il l’a cru nécessaire. De ce vol de Jean, il est dit au Livre de Job : « L’aigle – c’est-à-dire Jean – s’élèvera-t-il en haut » (Jb 38,27), et encore : « ses yeux perçants voient de loin » (Jb 39,29), car, du regard de l’esprit, il contemple le Verbe même de Dieu dans le sein du Père. 

Le privilège de Jean fut d’être parmi tous les disciples du Seigneur, celui qui fut le plus aimé par le Christ : Jean fut en effet « le disciple que Jésus aimait » (Jn 21,20) comme lui-même l’a dit sans se nommer. Le Christ a donc révélé ses secrets de façon toute spéciale à ce disciple très spécialement aimé. C’est lui qui, voyant plus parfaitement la lumière du Verbe, nous la manifeste en disant : « Il était la lumière, la vraie, qui illumine tout homme venant en ce monde » (Jn 1,9).

Commentaire sur Jean, (Prologue de saint Thomas ; Tome I, 11 p. 67 ; Ed. Les amis des Frères de Saint Jean, rev.) 

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« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor »

Il est logique que la fin de tous nos désirs, c'est-à-dire la vie éternelle, soit indiquée à la fin de tout ce qui nous est donné à croire dans le Credo avec ces paroles : « La vie éternelle. Amen »... Dans la vie éternelle, il y a l'union de l'homme avec Dieu..., la louange parfaite..., et le rassasiement parfait de nos désirs, car chaque bienheureux y possédera encore plus qu'il ne désirait et n'espérait. En cette vie personne ne peut combler son désir ; jamais rien de créé ne pourra rassasier le désir de l'homme. Dieu seul rassasie, et à l'infini. C'est pourquoi nous ne nous reposons qu'en Dieu, comme le dit saint Augustin : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu'à ce qu'il se repose en toi ».

Puisque dans la patrie les saints posséderont Dieu parfaitement, il est évident que non seulement leur désir sera rassasié mais qu'en outre il débordera de gloire. C'est pourquoi le Seigneur dit : « Entre dans la joie de ton Seigneur » (Mt 25,21). Et saint Augustin dit à ce propos : « Ce n'est pas toute la joie qui entrera en ceux qui se réjouissent, mais ceux qui se réjouissent entreront tout entiers dans la joie. » On dit dans un psaume : « Je serai rassasié lorsque se manifestera ta gloire » (62,3), et dans un autre : « Il comble de biens ton désir » (Ps 37,4)... Car si l'on désire les délices, c'est là que se trouvera la délectation suprême et parfaite, parce qu'elle consistera dans le souverain bien qui est Dieu lui-même : « À ta droite, délices éternelles » (Ps 15,11).

Homélie sur le Credo (trad. bréviaire 33e samedi ; rev.)

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« Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi »

Que je ne désire rien en dehors de toi... Donne-moi souvent de porter mon cœur vers toi et, quand je faiblis, de peser ma faute avec douleur, avec un ferme propos de me corriger. Donne-moi, Seigneur Dieu, un cœur vigilant que nulle pensée curieuse n'entraîne loin de toi un cœur noble que nulle affection indigne n'abaisse un cœur droit que nulle intention équivoque ne dévie un cœur ferme que nulle adversité ne brise un cœur libre que nulle passion violente ne domine.

Accorde-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui te connaisse, un empressement qui te cherche, une sagesse qui te trouve, une vie qui te plaise, une persévérance qui t'attende avec confiance et une confiance qui te possède à la fin. Accorde-moi par la pénitence d'être affligé de ce que tu as enduré, d'user en chemin de tes bienfaits par la grâce, de jouir de tes joies surtout dans la patrie par la gloire. Ô toi qui, étant Dieu, vis et règnes dans tous les siècles. Amen.

Prière quotidienne devant le crucifix

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La vie éternelle.

Il est logique que la fin de tous nos désirs, c'est-à-dire la vie éternelle, soit indiquée à la fin de tout ce qui nous est donné à croire dans le Symbole, avec ces paroles : « La vie éternelle. Amen ».

Dans la vie éternelle, il y a d'abord l'union de l'homme avec Dieu. Car Dieu lui-même est la récompense et la fin de tous nos travaux : Moi, je suis ton bouclier, et ta récompense très grande . Et cette union consiste dans la parfaite vision : Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir; ce jour-là, nous verrons face à face.

La vie éternelle consiste encore dans la louange parfaite : On y entendra l'enthousiasme et la joie, l'action de grâce et le chant de louange.

Et encore dans le parfait rassasiement du désir, car chaque bienheureux y possédera plus qu'il ne désirait et n'espérait. La raison en est que personne ne peut en cette vie combler son désir, et que jamais rien de créé ne rassasie le désir de l'homme. Dieu seul rassasie, et au-delà: à l'infini. C'est pourquoi on ne se repose qu'en Dieu, comme le dit saint Augustin : «Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu'à ce qu'il se repose en toi ».

Et puisque dans la patrie les saints posséderont Dieu parfaitement, il est évident que leur désir sera rassasié et qu'en outre il débordera de gloire. C'est pourquoi le Seigneur dit : Entre dans la joie de ton Seigneur . Et saint Augustin, à ce propos : « Toute la joie n'entrera pas en ceux qui se réjouissent, mais ceux qui se réjouissent entreront tout entiers dans la joie ». On dit dans un psaume : Je serai rassasié lorsque se manifestera ta gloire , et dans un autre : Il comble de biens ton désir .

Car tout ce qui est délicieux se trouve là en surabondance. Car si l'on désire les délices, c'est là que se trouvera la délectation suprême et très parfaite, parce qu'elle consistera dans le souverain bien qui est Dieu : Délices à ta droite, pour toujours .

La vie éternelle consiste encore dans la société jubilante de tous les bienheureux, et cette société sera extrêmement délicieuse parce que chacun possédera tous les biens que possèdent tous les bienheureux. Car chacun aimera l'autre comme soi-même et par suite se réjouira du bien de l'autre comme de son bien propre. De ce fait, l'allégresse et la joie d'un seul s'accroît dans la mesure où elle est aussi la joie de tous.

HOMÉLIE DE SAINT THOMAS D'AQUIN SUR LE CREDO

separ ecrit biblio

« Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde »

« Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe, la Parole de la vie, nous vous l'annonçons » (1Jn 1,1-3)... Le Verbe incarné s'est fait connaître aux apôtres de deux manières : ils l'ont reconnu en premier lieu par la vue, comme recevant du Verbe lui-même la connaissance du Verbe, et en second lieu par l'ouïe, en recevant cette fois du témoignage de Jean Baptiste la connaissance du Verbe.

Au sujet du Verbe, Jean l'évangéliste affirme d'abord : « Nous avons vu sa gloire »... Pour saint Jean Chrysostome, ces paroles se rattachent à ce qui précède dans l'évangile de Jean : « Le Verbe s'est fait chair ». L'évangéliste veut dire : l'incarnation nous a conféré non seulement le bienfait de devenir enfants de Dieu, mais encore celui de voir sa gloire. En effet, des yeux faibles et malades ne peuvent pas par eux-mêmes regarder la lumière du soleil ; mais quand il brille dans un nuage ou dans un corps opaque, alors ils le peuvent. Avant l'incarnation du Verbe, les esprits humains étaient incapables de regarder en elle-même la lumière « qui illumine tout homme ». Afin donc qu'ils ne soient pas privés de la joie de la voir, la lumière elle-même, le Verbe de Dieu, a voulu revêtir la chair pour que nous puissions la voir.

Alors, les hommes « se tournèrent vers le désert et ils virent la gloire du Seigneur dans une nuée » (Ex 16,10), c'est-à-dire le Verbe de Dieu dans la chair... Et saint Augustin remarque que, pour que nous puissions voir Dieu, le Verbe a guéri les yeux des hommes en faisant de sa chair un collyre salutaire... Voilà pourquoi aussitôt après avoir dit : « Le Verbe s'est fait chair » l'évangéliste ajoute : « Et nous avons vu sa gloire », comme pour dire qu'aussitôt appliqué le collyre, nos yeux ont été guéris... C'est cette gloire que Moïse désirait voir et dont il n'a vu que l'ombre et le symbole. Les apôtres, au contraire, ont vu sa splendeur même.

Commentaire de l'évangile de Jean, 1, 178s (trad. Cerf 2002, t. 1, p. 122)

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Prier avec confiance et avec insistance

Une différence distingue la prière faite à Dieu de celle qu'on adresse à un homme. La prière adressée à un homme exige au préalable un certain degré de familiarité grâce à laquelle on aura accès auprès de celui qu'on implore. Tandis que la prière à Dieu nous rend par elle-même familiers de Dieu. Notre âme s'y élève vers lui, s'entretient affectueusement avec lui et l'adore en esprit et en vérité (Jn 4,23).

Cette intimité acquise en priant incite l'homme à se remettre en prière avec confiance. C'est pourquoi il est dit dans le psaume : « J'ai crié », c'est-à-dire j'ai prié avec confiance, « parce que tu m'as exaucé, mon Dieu » (16,6). Reçu dans l'intimité de Dieu par une première prière, le psalmiste prie ensuite avec une confiance accrue. Ainsi, dans la prière à Dieu, l'assiduité ou l'insistance dans la demande n'est-elle pas importune, mais bien plutôt agréable à Dieu. Car « il faut toujours prier, dit l'Évangile, et ne jamais se lasser » ; et ailleurs le Seigneur nous invite à demander : « Demandez et vous recevrez, dit-il, frappez et l'on vous ouvrira » (Mt 7,7).

Compendium theologiae, 2ème partie, ch. 1 (trad. Orval)

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Il convient à l'homme de prier

    Selon le dessein providentiel de Dieu, il est donné à tout ce qui existe le moyen de parvenir à sa fin comme il convient à sa nature. Les hommes aussi ont reçu, pour obtenir ce qu'ils espèrent de Dieu, un moyen adapté à la condition humaine. Cette condition veut que l'homme se serve de la prière pour obtenir d'autrui ce qu'il espère, surtout si celui à qui il s'adresse lui est supérieur. C'est pourquoi il est recommandé aux hommes de prier pour obtenir de Dieu ce qu'ils espèrent recevoir de lui. Mais la nécessité de la prière est différente selon qu'il s'agit d'obtenir quelque chose d'un homme ou de Dieu.

    Quand la prière s'adresse à un homme, elle doit d'abord exprimer le désir et le besoin de celui qui prie. Il faut aussi qu'elle fléchisse, jusqu'à le faire céder, le cœur de celui qu'on implore. Or ces deux éléments n'ont plus de place dans la prière faite à Dieu. En priant, nous n'avons pas à nous inquiéter de manifester nos désirs ou nos besoins à Dieu qui connaît tout. C'est ainsi que le psalmiste dit au Seigneur : « Tout mon désir est devant toi » (Ps 37,10). Et nous lisons dans l'Evangile : « Votre Père sait que vous avez besoin de tout cela » (Mt 6,8). Il ne s'agit pas non plus d'infléchir, par des paroles humaines, la volonté divine à vouloir ce que d'abord elle ne voulait pas, car il est dit au livre des Nombres : « Dieu n'est pas comme un homme, pour qu'il mente, ni fils d'Adam, pour qu'il change » (23,19)

Compendium theologiae, II, ch. 1 (trad. Orval)

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Le Christ est à la fois le chemin et le but. 

Le chemin, c'est le Christ lui-même, et c'est pourquoi il dit : Moi, je suis le chemin . Cela se comprend bien, puisque par lui nous avons accès auprès du Père . 

Mais parce que ce chemin n'est pas éloigné du terme, parce qu'il y est joint, au contraire, Jésus ajoute : La vérité et la vie ; et c'est ainsi que lui-même est à la fois le chemin et le terme. Le chemin en tant qu'homme : Moi je suis le chemin ; en tant que Dieu, il ajoute : la vérité et la vie . Ces deux derniers mots désignent parfaitement le terme du chemin.

Car le terme de ce chemin, c'est la fin que recherche le désir humain. Or, l'homme désire principalement deux choses: d'abord la connaissance de la vérité, ce qui lui est propre ; ensuite la continuation de son existence, ce qui est commun à tous les êtres. Or, le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors pourtant qu'il est lui-même la vérité :Conduis-moi, Seigneur, dans ta vérité, et j'entrerai sur ton chemin . Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors pourtant qu'il est lui-même la vie : Tu m'as fait connaître les chemins de la vie . 

C'est pourquoi il a désigné le terme de ce chemin par la vérité et la vie . L'une et l'autre, plus haut, ont été attribuées au Christ. D'abord, il est lui-même la vie : En lui était la vie ; ensuite, il est la vérité, puisqu'il était la lumière des hommes ; or la lumière, c'est la vérité. ~

Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : C'est le chemin, suivez-le . Et Augustin commente : « Marche en suivant l'homme et tu parviendras à Dieu ». Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Car celui qui boite sur le chemin, même s'il n'avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment, plus il s'éloigne du terme.

Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : C'est la vérité que ma bouche proclame . Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vie : Celui qui me trouvera trouvera la vie, et il obtiendra du Seigneur le salut . 

Sois donc uni au Christ, si tu veux être en sûreté : tu ne pourras pas t'égarer puisque lui-même est le chemin. C'est pourquoi ceux qui sont unis à lui ne marchent pas dans un pays sans routes, mais par un chemin droit. En outre, le Christ ne peut pas se tromper, parce qu'il est lui-même la vérité et enseigne toute vérité. Il dit en effet : Je suis né, je suis venu pour ceci : rendre témoignage à la vérité . Enfin il ne peut être mis en échec, parce que c'est lui-même qui est la vie et qui donne la vie, ainsi qu'il le dit : Moi, je suis venu pour qu'ils aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance.

COMMENTAIRE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

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Le Fils de l'homme tire sa gloire de sa croix

      Certains tirent gloire de leur savoir ; mais l'apôtre Paul trouve la connaissance suprême dans la croix. « Non, dit-il, je n'ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ et Jésus Christ crucifié » (1Co 2,2). La croix n'est-elle pas l'accomplissement de toute la loi, et tout l'art de bien vivre ? À ceux qui se glorifient de leur puissance, Paul peut répondre qu'il tient de la croix une puissance sans égale : « Le langage de la croix est en effet folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu » (1Co 1,18). Tirez-vous gloire de la liberté que vous avez acquise ? C'est de la croix que Paul tient la sienne : « L’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui, afin que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Rm 6,6). 

      D'autres personnes encore tirent leur gloire d'être élus membres de quelque groupe illustre ; mais nous par la croix du Christ nous sommes conviés à l'assemblée des cieux. « Réconciliant tous les êtres, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix » (Col 1,20). Certains se glorifient enfin des insignes du triomphe accordés aux victorieux ; la croix est l'étendard triomphal de la victoire du Christ sur les démons : « Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle à la face du monde, en les traînant dans son cortège triomphal » (Col 2,15)... 

      De quoi l'apôtre Paul veut-il se glorifier avant tout ? De ce qui peut l'unir au Christ ; ce qu'il désire, c'est être avec le Christ.

Commentaire sur l'épître aux Galates, ch. 6 (trad. Mennessier / Orval rev.) 

separ ecrit biblio« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »

      Le Christ est en même temps le chemin et le terme : le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Ainsi donc, selon qu’il est homme il dit : « Moi, je suis le Chemin » et selon qu’il est Dieu il ajoute : « la Vérité et la Vie ». Ces deux mots désignent très bien le terme de ce chemin, car le terme de ce chemin, c’est la fin du désir humain… Le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors qu’il est lui-même la vérité : « Conduis-moi Seigneur, dans ta vérité, et j’entrerai sur ton chemin » (Ps 85,11). Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors qu’il est lui-même la vie : « Tu m’as fait connaître les chemins de la vie » (Ps 15,11)...

      Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : « C'est le chemin, suivez-le » (Is 30,21). Et saint Augustin commente : « Marche en suivant l'homme et tu parviendras à Dieu ». Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Celui qui boite sur le chemin, même s'il n'avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment plus il s'éloigne du terme.

      Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : « C'est la vérité que ma bouche médite » (Pr 8,7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ parce qu’il est en personne la vie : « Celui qui me trouvera trouvera la vie » (Pr 8,35).

separ ecrit biblioLe Prince de ce monde est jeté dehors

     Les miracles du Christ étaient ordonnés à manifester sa divinité ; or celle-ci devait rester cachée aux démons, sinon le mystère de la Passion en aurait été empêché : « S'ils avaient connu le Seigneur de gloire, ils ne l'auraient pas crucifié. » (1 Co 2,8) Il semble donc que le Christ ne devait pas faire de miracle sur les démons... Pourtant, le prophète Zacharie avait prédit ces prodiges, en s'écriant : « J'ôterai du pays l'esprit impur » (Za 13,2). En effet, les miracles du Christ étaient des preuves en faveur de la foi qu'il enseignait. Or, par la puissance de sa divinité ne devait-il pas abolir dans les hommes qui allaient croire en lui le pouvoir des démons, selon le mot de saint Jean : « Maintenant, le Prince de ce monde est jeté dehors » ? (Jn 12,31)

     Il convenait donc qu'entre autres miracles le Christ délivre des démons les hommes qui en étaient possédés... Par ailleurs, écrit saint Augustin, « le Christ s'est fait connaître aux démons pour autant qu'il l'a voulu, et il l'a voulu pour autant qu'il l'a fallu... par certains effets matériels de sa puissance ». A voir ses miracles, le démon en vint à croire par conjecture que le Christ était Fils de Dieu : « Les démons savaient qu'il était le Christ », dit saint Luc. S'ils confessaient qu'il était le Fils de Dieu, « c'était par voie de conjecture plutôt que par voie de certitude » remarque saint Bède. Quant aux miracles que le Christ a accomplis en expulsant les démons, il ne les a pas faits pour leur utilité, mais pour celle des hommes, afin qu'ils rendent gloire à Dieu. C'est pourquoi il empêchait les démons de parler de ce qui touche à sa louange. Saint Jean Chrysostome observe : « Il ne convenait pas que les démons s'arrogent la gloire du rôle des apôtres, ni qu'une langue de mensonge prêche le mystère du Christ ». 

Somme théologique (trad. rev. Tournay)

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« Le pasteur donne sa vie pour ses brebis » 

Moi, je suis le bon pasteur . Il appartient évidemment au Christ d'être pasteur. Car, de même que le troupeau est dirigé et nourri par le pasteur, c'est ainsi que les fidèles sont nourris par le Christ au moyen d'un aliment spirituel et même de son corps et de son sang. Comme dit l'Apôtre Pierre : Vous étiez comme des brebis qui n'ont pas de pasteur; mais à présent vous êtes revenus vers le pasteur qui veille sur vous . Et le prophète : Comme un berger, il conduira son troupeau. 

Mais puisque le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et ensuite qu'il est la porte, il en découle nécessairement que lui-même entre par lui-même. Et c'est bien par lui-même qu'il entre, parce qu'il se manifeste lui-même et que par lui-même il connaît le Père. Quant à nous, c'est par lui que nous entrons, parce que c'est par lui que nous obtenons la béatitude. 

Mais prenez garde que personne d'autre que lui n'est la porte, parce que personne d'autre n'est la vraie lumière les autres ne sont lumière que par participation : Jean-Baptiste n'était pas la lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage . Tandis qu'il est dit du Christ : Il était la vraie lumière, qui éclaire tous les hommes . Et c'est pourquoi aucun homme ne dit qu'il est la porte. Le Christ s'est réservé ce nom comme lui appartenant en propre. Tandis que la qualité de pasteur, il l'a communiquée à d'autres, il l'a donnée à ses membres. Car Pierre et les autres Apôtres ont été pasteurs, ainsi que tous les bons évêques. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur , dit l'Écriture. Mais bien que les supérieurs de l'Église, qui sont des fils, soient tous pasteurs, il dit au singulier : Moi, je suis le bon pasteur , pour faire comprendre quelle est la force de l'amour de charité. Car aucun n'est bon pasteur, sinon celui qui, par la charité, est devenu un avec le Christ, et membre du vrai pasteur. 

La charité est le devoir du bon pasteur. C'est pourquoi il dit : Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis . Car il faut savoir que la différence entre le bon pasteur et le mauvais consiste en ce que le bon pasteur cherche l'avantage de ses brebis, et le mauvais pasteur, son propre avantage. ~

Dans le domaine des réalités corporelles, on n'exige pas du bon pasteur qu'il s'expose à la mort pour le salut du troupeau. Mais, parce que le salut du troupeau spirituel l'emporte sur la vie corporelle du pasteur, lorsque le salut du troupeau est en péril, chaque pasteur spirituel doit accepter la perte de sa vie corporelle pour le salut du troupeau. Et c'est ce que dit le Seigneur: Le bon pasteur donne sa vie — c'est-à-dire sa vie corporelle — pour ses brebis , et cela en raison de son autorité et de sa charité. Il faut en effet l'une et l'autre : que les brebis lui appartiennent, et qu'il les aime, car l'autorité sans la charité ne suffit pas. 

Le Christ nous a donné l'exemple de cet enseignement: Jésus a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères . 

COMMENTAIRE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

 

 

 

Saint thomas dSaint Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l'Église 

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Sur le credo 

Quelle nécessité y avait-il à ce que le Fils de Dieu souffrît pour nous ? Une grande nécessité, que l'on peut résumer en deux points : nécessité de remède à l'égard de nos péchés, nécessité d'exemple pour notre conduite.

Pour ce qui est du remède contre tous les maux que nous inflige le péché, nous trouvons un remède grâce à la passion du Christ. ~

Mais son utilité n'est pas moindre à l'égard de l'exemple. Car la passion du Christ nous fournit un modèle valable pour toute notre vie. En effet, celui qui veut mener la vie parfaite n'a rien d'autre à faire qu'à mépriser ce que le Christ a méprisé sur la croix et à désirer ce que le Christ a désiré. Car aucun exemple de vertu n'est absent de la croix.

Si tu cherches un exemple de charité : Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. C'est ce que le Christ a fait sur la croix. Et par conséquent, s'il a donné sa vie pour nous, il ne doit pas être trop dur de supporter n'importe quel mal pour lui. ~

Si tu cherches la patience, c'est sur la croix qu'on la trouve au maximum. En effet la patience est grande pour deux motifs : ou bien lorsqu'on souffre patiemment de grands maux, ou bien lorsqu'on souffre des maux qu'on aurait pu éviter, et que l'on n'évite pas. Or le Christ a souffert de grands maux sur la croix, et avec patience, puisque couvert d'insultes il ne menaçait pas ; comme une brebis conduite à l'abattoir, il n'ouvrait pas la bouche. ~ Elle est donc grande, la patience du Christ sur la croix : Par la patience, courons au combat qui nous est proposé, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte, l'humiliation de la croix.

Si tu cherches un exemple d'humilité, regarde le crucifié. Car un Dieu a voulu être jugé sous Ponce Pilate, et mourir. ~

Si tu cherches un exemple d'obéissance, tu n'as qu'à suivre celui qui s'est fait obéissant au Père jusqu'à la mort : De même que la faute commise par un seul, c'est-à-dire Adam, a rendu tous les hommes pécheurs, de même tous deviendront justes par l'obéissance d'un seul.

Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, tu n'as qu'à suivre celui qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ; sur la croix, il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d'épines, enfin abreuvé de fiel et de vinaigre.

Ne sois donc pas attaché aux vêtements et aux richesses, car ils se sont partagé mes habits ; ni aux honneurs, car j'ai subi les moqueries et les coups ; ni aux dignités car, tressant une couronne d'épines, ils l'ont enfoncée sur ma tête ; ni aux plaisirs car, dans ma soif, ils m'ont abreuvé de vinaigre.

CONFÉRENCE DE S. THOMAS D'AQUIN À SES ÉTUDIANTS SUR LE CREDO

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Joie de la vision du Seigneur ressuscité, joie de la vision de gloire

Après avoir appliqué la comparaison (de la femme qui enfante) à la tristesse des Apôtres; le Seigneur l’applique à leur joie future. 

Il leur promet premièrement qu’ils le reverront, lorsqu’il dit : ‘Mais de nouveau je vous verrai’. Toutefois il ne dit pas : ‘vous me verrez’, mais ‘je vous verrai’, parce que le fait de se montrer lui-même provient de sa miséricorde, signifiée par son regard. Il dit donc : ‘Mais de nouveau je vous verrai’, à l’heure de la Résurrection et dans la gloire future : « Tes yeux verront le roi dans sa beauté » (Is 33,17). 

Il leur promet ensuite la joie du cœur et l’exultation, en disant : ‘et votre cœur sera dans la joie’ à savoir celle de me voir à la Résurrection. Aussi l’Église chante-t-elle : « Voici le jour que le Seigneur a fait, exultons et soyons dans l’allégresse » (Ps 117, 24). ‘Et votre cœur sera dans la joie’ également à cause de la vision de la gloire. « Tu m’empliras d’allégresse près de ta face » (Ps 15, 11) Pour tout être, en effet, il est naturel de trouver sa joie dans la contemplation de la réalité aimée. Or personne ne peut voir l’essence divine sans l’aimer. La joie accompagne donc nécessairement cette vision : Vous « le verrez », en le connaissant par l’intelligence, « et votre cœur se réjouira » (Is, 60,5) ; et cette joie elle-même rejaillira jusque sur le corps, lorsqu’il sera glorifié ; aussi Isaïe enchaîne-t-il : « et vos os seront florissants » (Is 66, 14). « Entre dans la joie de ton Seigneur ». (Mt 25, 21) 

Enfin le Seigneur promet une joie qui durera toujours, lorsqu’il dit : ‘et votre joie’, celle que vous aurez à cause de moi à la Résurrection - « Je me réjouirai d’une grande joie dans le Seigneur » (Is 61,10) - ‘nul ne vous l’enlèvera’ puisque «ressuscitant des morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus sur lui d’empire (Rm 6,9). Ou encore, ‘votre joie’, la joie de jouir de la gloire, ‘nul ne vous l’enlèvera’ puisqu’elle ne peut être perdue et qu’elle est perpétuelle - « Une allégresse éternelle sera sur leur tête » (Is 35,10). 

Cette joie, en effet nul ne se l’enlèvera lui-même par le péché, puisque là, la volonté de chacun aura été confirmée dans le bien ; et personne non plus n’enlèvera cette joie à un autre, puisqu’il n’y aura là aucune violence et que nul ne portera préjudice à un autre.

Commentaire sur Jean, tome II § 2134 p.276 (Ed. du Cerf, trad. sous la direction du Père Philippe ; rev.) 

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« Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé »

« Moi, je suis le bon pasteur. » Il est évident que le titre de pasteur convient au Christ. Car de même qu'un berger mène paître son troupeau, ainsi le Christ restaure les fidèles par une nourriture spirituelle, son propre corps et son propre sang... D'autre part, le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et qu'il est lui-même cette porte ; il faut donc comprendre que c'est lui qui entre, et par lui-même. C'est bien vrai : c'est bien par lui-même qu'il entre ; il se manifeste lui-même et il montre qu'il connaît le Père par lui-même, tandis que nous, nous entrons par lui, et c'est lui qui nous donne le bonheur parfait. 

Personne d'autre que lui n'est la porte, parce que personne d'autre n'est « la vraie lumière, qui éclaire tous les hommes » (Jn 1,9)... C'est pourquoi aucun homme ne dit qu'il est la porte ; le Christ s'est réservé ce nom comme lui appartenant en propre. Mais le titre de pasteur, il l'a communiqué à d'autres, il l'a donné à certains de ses membres. En effet, Pierre l'a été aussi (Jn 21,15), et les autres apôtres, ainsi que tous les évêques. « Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur » dit l'Écriture (Jr 3,15)... Aucun pasteur n'est bon s'il n'est uni au Christ par la charité, devenant ainsi membre du pasteur véritable. 

Car le service du bon pasteur, c'est la charité. C'est pourquoi Jésus dit qu'il « donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11)... Le Christ nous a montré l'exemple : « Il a donné sa vie pour nous. Nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1Jn 3,16).

Commentaire de l'évangile de Jean, 10,3 (trad. cf bréviaire) 

 

Date de dernière mise à jour : 2019-01-28

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