Passioniste de Polynésie

Nersès Snorhali quelques écrits

Nerses shnorhaliSaint Nersès Snorhali (1102-1173), patriarche arménien 

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« Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent »

Jacob, le fils cadet d'Isaac et de Rebecca, tu l'as appelé ton bien-aimé, Seigneur ; tu as changé son nom en celui d'Israël (Gn 32,29). Tu lui as révélé l'avenir, en lui montrant l'échelle dressée de la terre au ciel : à son sommet se tenait Dieu, les yeux fixés sur le monde, et sur l'échelle montaient et descendaient les anges... C'était le symbole du grand mystère, comme l'ont dit les hommes que l'Esprit éclairait... Et moi, pour le bien, je suis aussi le cadet. Pour le mal, assurément je suis un homme mûr, comme l'aîné Ésaü... : j'ai vendu mon trésor pour assouvir ma convoitise (Gn 25,33) et j'ai effacé mon nom du Livre de Vie où sont inscrits dans les cieux les premiers des bénis (Ps 68,29). Je te supplie, ô toi, Lumière d'en haut, Prince des chœurs de feu. Que pour moi aussi soient ouvertes les portes du ciel, comme elles l'ont été autrefois pour Israël. Mon âme déchue, de grâce, fais-la monter par l'échelle de lumière, signe mystérieux donné aux hommes de leur retour de la terre vers le ciel. Par la ruse du Malin, j'ai perdu l'onction parfumée de ton Esprit ; daigne de nouveau oindre ma tête par ta droite protectrice. Je ne te résiste pas, ô puissant, dans un corps à corps comme Jacob (Gn 32,25), car je ne suis que faiblesse.

Jésus, Fils unique du Père, 85-95 ; SC 203 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 1, p. 114

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« Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir »

Ne me maudis pas comme le figuier (cf Mt 21,19),
Bien que je sois pareil à l'arbre stérile,
De peur que le feuillage de la foi
Ne soit desséché avec le fruit de mes œuvres.

Mais fixe-moi dans le bien,
Comme le sarment sur la sainte Vigne,
Dont prend soin ton Père céleste (Jn 15,2)
Et que fait fructifier l'Esprit par la croissance.

Et l'arbre que je suis, stérile en fruits savoureux,
Mais fécond en fruits amers,
Ne l'arrache pas de ton vignoble,
Mais change-le, en creusant dans le fumier.

Jésus, Fils unique du Père, §677-679 ; SC 203 (trad. SC p. 171 rev.)

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« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis »

Je me suis égaré dans le désert, 
J'ai erré dans la région inhabitée, 
Selon la parabole de la brebis, 
Une parmi le groupe des cent. 

Le méchant Ennemi l'a déchirée : 
Il l'a couverte de plaies incurables ; 
C'est pourquoi il n'y a pas d'autre remède à la plaie, 
Sinon toi, pour la guérir. 

Je te supplie tout en larmes, 
J'élève mes cris vers mon Sauveur : 
Toi, bon Pasteur venu du ciel, 
Mets-toi à la recherche du petit troupeau. 

Cherche, Seigneur, la pièce d'argent tombée 
Qui est ton image perdue (Gn 1,26), 
Que j'ai enfouie dans le vice du péché 
Et dans la boue fétide. 

Lave-moi, Seigneur, de ma souillure ; 
Rends mon âme pure, telle la blancheur de neige (Is 1,18). 
Veuille compléter le nombre des dix pièces, 
Comme tu l'as fait pour les quarante saints [de Sébaste]. 

Porte-moi sur tes épaules, toi qui as porté la croix, 
Veuille relever mon âme tombée ; 
Réjouis l'armée céleste des anges 
Pour le retour d'un seul pécheur.

Jésus, Fils unique du Père, § 26-31 ; SC 203 (trad. SC p. 44 rev.) 

separ ecrit biblio« Venez au repas de noce » 

À tes noces divines Que le Père a préparées pour toi, ô Fils unique,
La voix de tes serviteurs m'a appelé moi aussi,
Pour que je me réjouisse en des joies ineffables,
Déjà ici-bas dans le mystère de ton autel Et un jour là-haut dans la ville céleste ( Ap. 21,2s)
En une allégresse éternelle, Inexprimable et immuable.
Mais parce que je ne porte pas l'habit splendide,
Digne de la salle des noces,
Car j'ai sali celui de la fontaine sacrée du baptême
Par les péchés noirs de l'âme,
Ô Seigneur insondable...,
Revêts-moi maintenant de nouveau de toi (cf Ga 3,27),
Et rends sa splendeur d'autrefois
À ma robe première maintenant salie.
Pour que je n'entende pas ta voix, Seigneur,
Prononcer le nom d'« ami » avec l'expression digne de pitié,
Et que je ne sois point comme lui jeté
Dans l'abîme pour toujours. 

Jésus, Fils unique du Père, §683-687 ; SC 203 (trad. SC p. 172 rev.)

separ ecrit biblio« Lui-même était là au milieu d’eux » 

Au soir de la résurrection,
Le dimanche, premier jour de la semaine,
Tu es apparu aux Onze,
Les portes fermées, de nuit.

Et le premier souffle
Que nous avions perdu au Paradis,
Tu le leur as accordé de nouveau,
Et par eux à notre nature humaine (Jn 20,22).

Moi qui en mon âme tiens les portes de l’esprit
Fermées à ta parole,
Et qui demeure sans clarté dans les ténèbres,
Comme dans la maison de l’obscurité,

Ne laisse pas, au grand jamais,
Cohabiter le Mauvais sous mon toit sans lumière.
Mais ouvre la chambre nuptiale de mon cœur ;
Fais-y flamboyer ton éclatante lumière. 

Jésus, Fils unique du Père, §771-774 ; SC 203 (trad. SC p. 189 rev.)

separ ecrit biblio« Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut »

À cause du péché, toi l’innocent,
Tu t’es tenu devant le tribunal pour le condamné ;
Lorsque tu reviendras avec la gloire du Père,
Ne me juge pas avec lui.

Tu as été bafoué par le crachat du sacrilège
À cause de la honte du premier homme créé ;
Efface la honte des péchés de l’impudent,
Avec laquelle je me suis couvert le visage…

Tu as revêtu la pourpre,
Tu as mis sur toi le manteau rouge
Comme un déshonneur et un affront,
Comme le pensaient les soldats de Ponce Pilate (Mt 27,28).

Ôte de moi le cilice du péché,
La pourpre rouge, couleur de sang,
Et revêts-moi du vêtement joyeux
Dont tu avais revêtu le premier homme.

Fléchissant le genou, ils se moquaient,
En s’amusant, ils se gaussaient ;
Contemplant cela, les armées célestes
Adoraient avec crainte.

Tu as subi tout cela afin que de notre nature d’Adam
Tu enlèves la honte de l’ami du péché,
Et que de mon âme, de ma conscience,
Tu supprimes la honte, pleine de tristesse…

À travers ton corps entier
Et sur toutes les parties de tes membres
Tu as reçu les coups terribles de la flagellation
Après le verdict du juge ;

Moi qui des pieds jusqu’à la tête
Souffre des douleurs intolérables,
Veuille me guérir de nouveau, une deuxième fois,
Comme par la grâce de la fontaine du baptême.

En échange des épines du péché,
Que pour nous la malédiction a fait pousser (Gn 3,18),
Sur ta tête une couronne d’épines a été placée
Par les ouvriers de la vigne de Jérusalem (Mt 21,33s).

Arrache de moi les épines du péché
Que mon ennemi a plantées en moi,
Et guéris en moi la morsure de la plaie
Pour que les stigmates du péché soient supprimés. 

Jésus, Fils unique du Père, § 708-724 ; SC 203 (trad. SC p. 177 rev.)

separ ecrit biblio« Nos lampes s'éteignent » 

Je ne suis pas devenu sage...
Comme l'étaient les cinq vierges sages ;
Je n'ai pas acquis
Le bien facile avec le difficile.
Mais je suis devenu le dernier des insensés
En ne conservant pas de l'huile pour ma lampe :
C'est-à-dire la miséricorde avec la virginité,
Ou bien encore l'onction de la fontaine sacrée du baptême...

C'est pourquoi les portes de la salle des noces
Sont fermées à moi aussi dans ma négligence.
Mais ici-bas, tandis que je suis dans un corps,
Toi, mon Époux, écoute mon âme épouse...;
Dès maintenant je crie d'une voix pitoyable :
« Ouvre-moi ta porte céleste,
Introduis-moi dans ta chambre nuptiale là-haut,
Rends-moi digne du saint baiser,
De l'étreinte pure et immaculée.
Que je n'entende pas la voix
Qui répond ne pas me connaître.
Mais grâce à ta lumière veuille allumer
Le flambeau éteint de mon esprit, à moi l'aveugle ! » 

Jésus, Fils unique du Père, §688-693 ; SC 203 (trad. SC p. 173 rev.)

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 2016-12-14