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Benoît quelques écrits
Saint Benoit de Nursie , abbé
Liste des lectures
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Pour entrer dans le Royaume des cieux..., il faut faire la volonté de mon Père
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur
Saint Benoit de Nursie , abbé
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Efficacité de la prière
Si, lorsque nous avons une requête à présenter aux puissants de la terre, nous ne les abordons qu’avec humilité et respect, à plus forte raison faut-il supplier le Seigneur Dieu de l’univers en toute humilité et pureté de dévotion. Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles mais la sincérité du cœur et les larmes de la componction qui nous rendront dignes d’être exaucés. La prière doit donc être brève et pure, à moins que, peut-être, la grâce de l’inspiration divine ne nous incline à la prolonger.
Règle de Saint Benoît, XX (trad. Dom Schmitz, Maredsous, p. 86, rev.)
« Eveille-toi, toi qui dors » (Ep 5,14)
Levons-nous donc enfin ; l'Écriture ne cesse de nous éveiller en disant : « L'heure est venue de nous lever du sommeil » (Rm 13,11). Ouvrons les yeux à la lumière divine. Écoutons d'une oreille attentive la voix puissante de Dieu qui chaque jour nous presse en disant : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre coeur » (Ps 94,8). Et encore : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il écoute ce que l'Esprit dit aux Églises » (Ap 2,7). Et que dit-il ? « Venez, fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. » (Ps 33,12) « Courez tant que vous avez la lumière de la vie, pour que les ténèbres de la mort ne vous enveloppent pas. » (Jn 12,35)
Cherchant son ouvrier dans la foule du peuple à qui il lance cet appel, le Seigneur dit encore : « Quel est l'homme qui aime la vie et désire voir des jours heureux ? » (Ps 33,13) Entendant cela, si tu réponds : Moi, Dieu te dit : Veux-tu avoir la vraie vie, l'éternelle ? Alors « garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses : détourne-toi du mal et fais le bien, cherche la paix et poursuis-la » (Ps 33,14-15). Quand vous aurez fait cela, je poserai les yeux sur vous et prêterai l'oreille à vos prières et « avant même que vous ne m'appeliez, je vous dirai : Me voici » (Is 58,9).
Quoi de plus doux, frères bien-aimés, que cette voix du Seigneur qui nous invite ? Voici que, dans sa tendresse, le Seigneur nous indique le chemin de la vie. Ceints de la foi et de la pratique des bonnes actions, et guidés par l'Évangile, allons donc par les voies qu'il nous trace pour être admis à voir celui qui nous a appelés dans son royaume (1Th 2,12). Si nous voulons habiter dans la demeure de son royaume, hâtons-nous par de bonnes actions, sinon nous n'y parviendrons jamais.
Règle, Prologue, 8-22
« Pour entrer dans le Royaume des cieux..., il faut faire la volonté de mon Père »
Quoi de plus doux pour nous, frères, que la voix du Seigneur qui nous invite ? Voici que, dans sa tendresse, le Seigneur nous indique le chemin de la vie... Si nous voulons habiter dans la demeure de son Royaume, hâtons-nous par de bonnes actions, sinon nous n'y parviendrons jamais. Avec le prophète, interrogeons le Seigneur en ces termes : « Seigneur, qui habitera en ta demeure et qui reposera sur ta sainte montagne ? » (Ps 14,1) A cette question, frères, écoutons le Seigneur répondre et nous montrer le chemin vers cette demeure : « Celui qui se conduit parfaitement et agit avec justice, qui dit la vérité du fond du coeur..., qui ne fait pas de mal à son prochain et n'admet pas qu'on déshonore son voisin » (v. 2-3)...
Dans la crainte du Seigneur, ces hommes-là ne se vantent pas de leur bonne conduite ; ils estiment que ce qu'il y a de bien en eux ne peut être de leur fait, mais vient du Seigneur...: « Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire » (Ps 113b,1). Ainsi l'apôtre Paul disait : « C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis » (1Co 15,10)... Et le Seigneur dit dans l'Évangile : « Celui qui entend ces paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme avisé qui a construit sa maison sur le roc. Les torrents sont venus, les vents ont soufflé, ils se sont rués sur cette maison, et elle ne s'est pas écroulée, parce qu'elle était bâtie sur le roc ».
Ceci dit, le Seigneur attend de nous que, chaque jour, nous répondions à ses saints conseils par des actes. Car les jours de cette vie nous sont donnés comme un délai pour corriger ce qui est mauvais en nous ; l'apôtre dit en effet : « Ne sais-tu pas que Dieu n'est patient que pour t'amener à changer de vie ? » (Rm 2,4) Et le Seigneur dit dans sa tendresse : « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive » (Ez 18,23).
Règle, Prologue 19-38 (trad. Rochais, Eds. cisterciennes 1980, p. 7 rev.)
« Entrez par la porte étroite »
Le Seigneur, se cherchant un ouvrier dans la foule à laquelle il lance ses appels, dit : « Qui est celui qui veut la vie et souhaite voir des jours heureux ? » (Ps 33,13) Si, entendant cela, tu réponds : « Moi ! », Dieu te dit : « Si tu veux avoir la vie, la vie vraie et éternelle, garde ta langue du mal, et que tes lèvres ne disent pas de parole trompeuse. Détourne-toi du mal et accomplis le bien, recherche la paix et poursuis-la » (Ps 33,14-15)... Quoi de plus doux pour nous, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ? Voici que, dans sa bonté, le Seigneur nous indique le chemin de la vie. Ayant donc ceint nos reins (Ep 6,14) de la foi et de la pratique des bonnes actions, sous la direction de l'Évangile, avançons sur ses routes, afin que nous méritions de voir celui qui nous a appelés dans son Royaume (1Th 2,12). Si nous voulons habiter dans les tentes de ce Royaume, à moins d'y courir par les bonnes actions, on n'y parvient absolument pas. Avec le prophète, interrogeons le Seigneur et disons-lui : « Seigneur, qui habitera sous ta tente ? Qui reposera sur ta montagne sainte ? » (Ps 14,1) Après cette demande, frères, écoutons le Seigneur nous répondre en nous montrant le chemin...
Nous allons donc établir une école du service du Seigneur, où nous espérons n'établir rien de rigoureux, rien d'accablant. Mais s'il se présentait quelque chose d'un petit peu sévère, exigé pour une raison de justice à cause de la correction des vices et du maintien de la charité, ne fuis pas aussitôt, frappé de terreur, le chemin du salut, où l'on ne doit s'engager que par une porte étroite. D'ailleurs, grâce aux progrès de la vie et de la foi, le cœur dilaté, dans l'ineffable douceur de l'amour, on court dans la voie des commandements de Dieu (Ps 118,32). Ainsi, ne nous écartant jamais de son enseignement et persévérant dans sa doctrine...jusqu'à la mort, nous participerons par la patience aux souffrances du Christ (1P 4,13) pour que nous méritions d'avoir part aussi à son Royaume.
La Règle, Prologue (trad. Dumas, Cerf 1967, p. 34s rev.)
« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur »
Frères, la divine Écriture nous crie : « Tout homme qui s'élève sera abaissé et qui s'abaisse sera élevé ». En disant cela, elle nous montre donc que tout élèvement est une forme d'orgueil. Le psalmiste témoigne qu'il s'en préserve quand il dit : « Seigneur, mon cœur n'est pas hautain ni mon regard altier ; je n'ai marché ni dans le faste, ni dans les splendeurs qui me dépassent » (Ps 130,1)... Il s'ensuit, frères, que si nous voulons atteindre le sommet de l'humilité suprême et si nous voulons parvenir rapidement à cette hauteur céleste où l'on monte par l'humilité de la vie présente, il nous faut dresser et gravir par nos actes cette échelle qui apparut en songe à Jacob, où il vit « des anges descendre et monter » (Gn 28,12). Sans nul doute, cette descente et cette montée ne signifient rien d'autre pour nous sinon qu'on descend par l'élèvement et qu'on monte par l'humilité. Or cette échelle dressée, c'est notre vie en ce monde que le Seigneur élève jusqu'au ciel quand notre cœur s'humilie...
Le premier degré de l'humilité consiste à garder toujours présent à l'esprit la crainte de Dieu et à éviter de jamais oublier. On se souviendra toujours de tout ce que Dieu a commandé... Pour être vigilant sur la malignité de ses pensées, le frère vraiment humble répètera sans cesse en son cœur : « Je serai sans tache devant Dieu si je me garde de mon péché » (Ps 17,24). Quant à faire notre volonté propre, l'Écriture nous l'interdit quand elle nous dit : « Détourne-toi de tes volontés » (Si 18,30). De même nous demandons à Dieu dans le Notre Père que sa volonté soit faite en nous... « Les yeux du Seigneur considèrent les bons et les méchants ; le Seigneur jette constamment du haut du ciel ses regards sur les fils des hommes pour voir s'il en est un de sensé qui cherche Dieu » (Pr 15,3; Ps 13,2)...
Ayant gravi tous les degrés de l'humilité, le moine parviendra donc bientôt à cet amour de Dieu, qui, devenu parfait, chasse la crainte (1Jn 4,18). Grâce à cet amour, tout ce qu'auparavant il observait non sans frayeur, il commencera à l'observer sans aucune peine, comme naturellement et par habitude..., par amour du Christ, par habitude du bien et par goût de la vertu. Voilà ce que, dès lors, le Seigneur daignera manifester par l'Esprit Saint en son ouvrier.
Règle monastique, ch. 7 (trad. Rochais rev.)
PROLOGUE DE LA RÈGLE DE S. BENOÎT
Avant tout, demande à Dieu par une très instante prière qu’il mène à bonne fin tout bien que tu entreprends. Ainsi, celui qui a déjà daigné nous admettre au nombre de ses enfants n’aura pas sujet, un jour, de s’affliger de notre mauvaise conduite. Car, en tout temps, il faut avoir un tel soin d’employer à son service les biens qu’il a mis en nous, que non seulement il n’ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de leur héritage, mais encore qu’il ne soit pas obligé, comme un maître redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle, tels de très mauvais serviteurs qui n’auraient pas voulu le suivre pour entrer dans la gloire.
Levons-nous donc enfin, l’Écriture nous y invite : L’heure est venue , dit-elle, de sortir de notre sommeil . Ouvrons les yeux à la lumière qui divinise. Ayons les oreilles attentives à l’avertissement que Dieu nous adresse chaque jour : Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs , et ailleurs : Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises . Et que dit-il ? Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent .
Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la multitude du peuple à laquelle il fait entendre ces appels, dit encore : Quel est celui qui désire la vie et souhaite voir des jours heureux ? Que si, à cette demande, tu lui réponds : « C’est moi », Dieu te réplique : Si tu veux jouir de la vie véritable et éternelle, garde ta langue du mal et tes lèvres de toute parole trompeuse ; détourne-toi du mal et fais le bien ; recherche la paix et poursuis-la . Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux veilleront sur vous et mes oreilles seront attentives à vos prières, et avant même que vous ne m’invoquiez, je vous dirai : Me voici . Quoi de plus doux, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ? Voyez comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie.
Ceignons donc nos reins par la foi et la pratique des bonnes œuvres ; sous la conduite de l’Évangile, avançons sur ses chemins, afin de mériter de voir un jour celui qui nous a appelés dans son royaume. Si nous voulons habiter dans le tabernacle de ce royaume, sachons qu’on n’y parvient que si l’on y court par les bonnes actions. ~
Comme il y a un zèle amer, mauvais, qui sépare de Dieu et conduit en enfer, de même il y a un bon zèle qui éloigne des vices, et conduit à Dieu et à la vie éternelle. C’est ce zèle que les moines doivent pratiquer avec une ardente charité, c’est-à-dire : ils s’honoreront mutuellement de leurs prévenances ; ils supporteront très patiemment les infirmités d’autrui, tant celles du corps que celles de l’esprit ; ils s’obéiront à l’envi les uns aux autres ; nul ne recherchera ce qu’il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui ; ils se rendront chastement les devoirs de la charité fraternelle ; ils auront pour Dieu une crainte inspirée par l’amour ; ils auront pour leur abbé un amour humble et sincère ; ils ne préféreront absolument rien au Christ, qui veut nous conduire tous ensemble à la vie éternelle.
PROLOGUE DE LA RÈGLE DE S. BENOÎT
"La divine Ecriture, mes frères, proclame pour notre gouverne : "Quiconque s'élève sera humilié, et celui qui s'humilie sera glorifié." En tenant ce langage, elle nous montre que tout élèvement s'apparente à l'orgueil, et nécessite les précautions dont se munit le Prophète disant : "Seigneur, j'ai fui l'élèvement du cœur et les hautes ambitions ; je n'ai point marché dans des voies prétentieuses, ni vers le mirage d'une condition supérieure à la mienne." Bien plus, il poursuit : "Si je n'entretiens de bas sentiments de moi-même, Si je m'estime plus que je ne dois, tu me traiteras dans ta justice comme l'enfant trop tôt sevré, qu'on arrache des bras de sa mère.
Voulons-nous, par conséquent, mes frères, atteindre au sommet de cette souveraine humilité, voulons-nous parvenir par une ascension rapide à ces hauteurs célestes où mène l'abaissement de la vie présente ? Il s'agit alors d'y monter par la gradation de nos œuvres, et de dresser vers le ciel cette même échelle où Jacob vit en songe monter et descendre les anges. Il est ici hors de doute que monter et descendre signifient pour nous que l'on s'abaisse en voulant s'élever, et qu'on s'élève en s'abaissant. Quant à cette échelle dressée, c'est proprement notre vie d'ici-bas, pour autant que le Seigneur élève jusqu'aux cieux le cœur qui s'humilie. Convenons maintenant que les deux côtés de l'échelle figurent notre corps et notre âme : entre ces montants, Dieu a inséré, nous invitant à les gravir, les échelons successifs de l'art spirituel qui porte nom humilité."
( Règle, chap. VII : De l'humilité)
LES GRANDES RÈGLES MONASTIQUES DE SAINT BASILE
Le plus grand don de Dieu.
Quelles paroles pourraient exposer dignement les bienfaits de Dieu ? Leur nombre est incalculable. Quant à leur grandeur, elle est telle qu'un seul d'entre eux suffit pour faire de nous des débiteurs obligés à manifester toute leur reconnaissance envers celui dont nous l'avons reçu. ~
Voici le bienfait qu'il est absolument impossible d'oublier, que tout homme, doué d'intelligence et de saine raison, ne peut passer sous silence, et dont cependant personne ne, peut parler comme il faudrait. Dieu avait créé l'homme à son image et ressemblance ; il l'avait rendu digne de le connaître lui-même ; il l'avait mis au-dessus des autres animaux en le dotant de la raison ; il lui avait donné la jouissance des incomparables beautés du Paradis et avait fait de lui le souverain de tout ce qu'il y a sur la terre. Puis l'homme se laissa tromper par le serpent, tomba dans le péché et, par le péché, dans la mort et dans tous les maux qui y conduisent. Cependant, Dieu ne l'abandonna pas. Il lui donna d'abord le secours de la Loi ; il désigna des anges pour le garder et prendre soin de lui ; il envoya des prophètes pour lui reprocher sa méchanceté et lui enseigner la vertu ; il brisa par des menaces ses tendances au mal, et excita par des promesses son attrait pour le bien, en montrant continuellement, par des exemples divers, l'aboutissement de ces deux chemins. Et, alors qu'après tous ces bienfaits et beaucoup d'autres, nous nous obstinions dans la désobéissance, Dieu ne s'est pas détourné de nous. Non, la bonté du Seigneur ne nous a pas abandonnés et nous n'avons pas découragé son amour envers nous, bien que nous ayons outragé notre bienfaiteur en demeurant insensibles à toutes ses attentions. Bien au contraire, nous avons été tirés de la mort et rendus à la vie par notre Seigneur Jésus Christ. Ici, la manière dont il nous a comblés de bienfaits est plus admirable encore : Lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur.
En outre, il a porté nos souffrances, il s'est chargé de nos maladies, il a été blessé pour nous afin que nous soyons guéris par ses plaies. Il nous a rachetés de la malédiction en devenant lui-même malédiction pour nous. Il a subi la mort la plus déshonorante pour nous ramener à la vie de la gloire.
Et il ne lui a pas suffi de rendre à la vie ceux qui étaient morts : il leur a donné gracieusement la dignité divine et leur a préparé dans l'éternel repos un bonheur qui surpasse tout ce que l'homme peut imaginer.
Que rendrons-nous donc au Seigneur pour tout ce qu'il nous a donné ? Il est si bon qu'il ne demande rien en échange de tout ce qu'il nous a donné : il se contente d'être aimé. Quant à moi, pour dire ce que je ressens, lorsque je me rappelle tout cela, je suis saisi d'épouvante et d'une stupeur terrible : je redoute que par la négligence ou, à force de m'occuper de futilités, je ne perde l'amour de Dieu et ne devienne pour le Christ un sujet de honte.
Date de dernière mise à jour : 2020-03-20
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